Si l’on connaît déjà bien la technique de captation du carbone directement dans l’atmosphère, une entreprise a développé une technologie capable de retirer le carbone de l’eau des océans pour leur permettre d’en capturer davantage. Cette technique toute récente s’appelle "capture directe de l'océan" (ou l’acronyme DOC en anglais) et est portée par la start-up Captura.
Pour l’historique, Captura a été fondée en 2021, avant de remporter l’an dernier un million de dollars lors de la compétition XPrize d'Elon Musk. Avec ce financement, ainsi que le soutien de la plus grande compagnie de gaz des Etats-Unis, les ingénieurs de Captura ont développé un projet pilote au Port de Los Angeles. L'idée est de pouvoir filtrer le CO2 dans l'eau de mer afin de permettre aux océans d'absorber plus du gaz à effet de serre, et donc limiter les effets du réchauffement climatique. Car les océans du monde ont absorbé près d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre des humains depuis la révolution industrielle.
La technologie de Captura consiste en résumé à bombarder l'eau d'électricité dans des cuves pour réorganiser les molécules, créant ainsi une réaction chimique permettant de libérer le CO2, capté par un filtre. Ce CO2 est ensuite stocké, et la startup envisage éventuellement de pouvoir en commercialiser une partie par la suite. L’eau désormais déficiente en CO2 subit ensuite un léger traitement puis est rejetée à la mer pour de nouveau absorber du dioxyde de carbone. Captura a d’ailleurs lancé sa première base pilote à Newport Beach, en Californie, en août dernier, qui serait capable de retirer environ 100 tonnes de CO2 de l'océan par an, soit l'équivalent de la pollution engendrée par 22 voitures thermiques. L'objectif est de tester le bon fonctionnement de la technologie et de surveiller la présence de potentiels effets secondaires indésirables.
À l’avenir, Captura prévoit de filtrer l'eau pour empêcher les animaux marins d'être aspirés dans l'installation DOC. Ceci dit, ces filtres seront-ils suffisamment fins pour empêcher le plancton d'y pénétrer ? C’est la question à laquelle certains scientifiques attendent une réponse, car le plancton forme la base de toute la chaîne alimentaire marine, ce qui signifie que de nombreux animaux dépendent de ces organismes microscopiques pour se nourrir. En tout cas, sur le papier, une telle technologie ne peut clairement pas faire de mal.
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