Un rapport publié début mars par le cabinet Gartner, spécialisé dans le conseil et de recherche dans le domaine des techniques avancées, établi que d'ici trois ans, les voitures électriques pourraient être moins couteuses à produire que les modèles essence ou diesel. Une idée pas si saugrenue que ça en réalité, car même si la production reste chère, la baisse du prix des batteries devrait jouer un rôle certain, tout comme plusieurs autres changements dans les processus de production. Avant de commencer, un mot sur le cabinet Gartner, qui est tout de même assez réputé pour avoir fourni dans le passé des rapports réalistes et proches des réalités de terrain, notamment sur l'évolution des environnements de travail numérique avant même la pandémie de COVID-19, l'adoption massive de l'IA dans les entreprises ou encore la montée du cloud computing.
Ces dernières années, bon nombre d'avancées technologiques favoriseraient une réduction assez drastique des coûts de fabrication. Des coûts qui descendraient même plus vite que ceux de la production de batteries. Pour le vice-président de la recherche chez Gartner, Pedro Pacheco, que je cite, « les constructeurs de véhicules électriques ont introduit des innovations qui réduisent les coûts de production, comme l'architecture centralisée des véhicules ou l'introduction de gigacastings, une technique innovante de l'industrie automobile qui consiste à couler de grandes parties du véhicule en un seul bloc, ce qui diminue le coût de fabrication et le temps d'assemblage » fin de citation. Il souligne également que cette évolution se produit « beaucoup plus vite que prévu », ce qui pourrait, en théorie, faire baisser le coût à l'achat d'un VE et démocratiser leur usage.
Toutefois, le rapport met également en garde contre un élément très important : la hausse potentielle des coûts de réparations, qui pourraient augmenter de 30 %, risquant de transformer plus de véhicules accidentés en épaves si les réparer coûte plus cher que leur valeur. À noter que cela pourrait aussi faire grimper les primes d'assurance ou pousser les assureurs à éviter certains modèles.
Un autre effet possiblement négatif de cette transition concerne directement le secteur automobile. La concurrence au sein de l'industrie sera de plus en plus féroce et Gartner prévoit que d'ici 2027, 15 % des entreprises créées ces dix dernières années, seront rachetées ou feront faillite. Pour Pacheco, cela ne signifie pas que le secteur des véhicules électriques va s'effondrer, mais plutôt muter vers une nouvelle phase où les entreprises offrant de meilleurs produits et services prendront le dessus sur les autres.
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