Les vols intérieurs courts sans alternative en train de moins de 2h30 sont désormais interdits. Après avoir été validée sous condition par la Commission européenne fin 2022, cette mesure a été officialisée par un décret fin mai, publié au Journal officiel. Cependant, de nombreuses exceptions sont prévues. La question se pose donc de savoir si cette mesure est à la hauteur des objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre qu’elle promet.
Concrètement, si 22 lignes devaient initialement être concernées, ces exceptions réduisent le nombre de lignes interdites à trois. Certains observateurs ont noté que le décret du gouvernement semblait être "vidé de sa substance". En 2020, le Réseau Action Climat avait analysé le plan aérien du gouvernement et identifié trois situations où les vols courts devraient être interdits au profit des trajets en train :
-lorsque le trajet en train dure 2h30 : cela réduirait les émissions de CO2 des vols intérieurs (hors Corse et Outre-mer) de 11 % et les émissions de tous les vols au départ de la France de 0,8 %.
-suppression des vols lorsque le trajet en train dure 5 heures : cela réduirait les émissions de CO2 des vols intérieurs de 60,6 % et les émissions de tous les vols au départ de la France de 4,5 %.
-suppression des vols lorsque le trajet en train dure 6 heures : cela réduirait les émissions de CO2 des vols intérieurs de 83,5 % et les émissions de tous les vols au départ de la France de 6,2 %.
Il semble donc que le décret pris par le gouvernement passe largement à côté de son objectif principal, qui est de changer les habitudes et de réduire concrètement les émissions de gaz à effet de serre.
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