L'industrie européenne des engrais a été touchée de plein fouet ces dernières années : pendant et après l'épidémie de Covid en 2020, lorsque de nombreuses usines d'engrais ont dû fermer et ont eu du mal à relancer leur activité dans un contexte de hausse des coûts de l'énergie et des matières premières. Ensuite, la guerre en Ukraine a considérablement affecté les approvisionnements, non seulement en provenance d'Ukraine, mais aussi de la Russie et du Belarus voisins. Ces trois pays représentent environ un tiers des importations d'engrais de l'Europe.
Aujourd'hui, il s'agit d'une crise à part entière, les agriculteurs étant confrontés à une multiplication des prix par quatre dans certains cas. Beaucoup d'entre eux réduisent les apports d’engrais sur leurs terres, voire y renoncent, tout simplement. Cette situation menace à son tour les rendements de l'année prochaine et pourrait faire grimper encore plus les prix des denrées alimentaires.
Le 10 novembre, l'UE a dévoilé sa dernière réponse, annonçant des mesures supplémentaires pour aider les agriculteurs et le secteur. Et pas seulement en Europe, mais aussi dans d'autres régions du monde qui n'ont pas les moyens de subventionner ou d'indemniser les producteurs de l’agro-alimentaire et les fabricants d'engrais.
L’épisode 22 de « Nourrir l’Europe » se penche sur le dossier des engrais, à travers le regard de toutes les parties concernées : agricole, industrielle, scientifique et politique.
Vous pourrez entendre Janusz Wojciechowski, commissaire européen chargé de l'agriculture et du développement rural, expliquer les causes de la crise actuelle ainsi que les menaces qu’elle contient, et présenter les solutions mises en oeuvre. Vous écouterez le témoignage d’un céréalier de la Beauce, grenier à blé de la France, qui vit cette crise au quotidien. Nous avons également donné la parole à un spécialiste des engrais verts ainsi qu’à la représentante européenne de l’industrie des engrais.