La voix et les paroles de la chanteuse éthiopienne Hewan Gebrewold, la musique du Français Théo Ceccaldi : voici Kutu. Le combo franco-éthiopien en est à son deuxième album, qui vient de sortir et s'intitule Marda. Il parait sous le label Naïve.
« Le Marda, c'est un collier d'or et d'argent que les mères éthiopiennes offrent à leur fille au moment où elles arrivent à l'âge adulte. C'est donc le symbole d'un passage important. » Théo Ceccaldi apprécie les symboles. Le génial violoniste du combo franco-éthiopien Kutu, formé avec les chanteuses Hewan Gebrewold et Haleluya Tekletsadik, n'est pas du genre à faire du surplace. Toujours inspiré par les rythmes pentatoniques des gammes éthiopiennes, il gagne en maturité sur ce deuxième album moins jazzy que le premier, mais toujours aussi imprégné de musique trans.
Kutu grandit donc, tout en s'enrichissant de collaborations intenses, comme celle avec la reine du Kuduro, Pongo, et surtout celle avec le DJ et producteur Lazy Flow. « C'est vrai qu'à la base Kutu avait une couleur assez mystérieuse, assez sombre qui est liée aux gammes éthiopiennes. Et en fait, Lazy Flow a apporté d'autres couleurs harmoniques qui font apparaitre des éléments plus lumineux », explique Théo Ceccaldi.
Les dix titres de Marda proposent un joyeux kaléidoscope d'influences sonores et musicales, tout en gardant une belle harmonie grâce aux textes et à la voix d'Hewan Gebrewold. Produit par le label Naïve, Kutu gagne donc en maturité et en solidité tout en conservant la folie créatrice du premier album, Guramayle. La scène contemporaine éthiopienne est florissante et le travail de Théo Ceccaldi permet de mettre en lumière des courants musicaux encore peu connus dans d'autres parties de l'Afrique et plus encore en Europe.