Le conflit ukrainien a replacé la question énergétique au centre de l’actualité.
Pour répondre aux sanctions mises en place contre elle, la Russie, qui est l’un des principaux fournisseurs de l’Europe en hydrocarbures et gaz naturel, a recours à l’arme énergétique comme un moyen de pression. Elle connait en effet bien l’impact que cela peut avoir sur des économies qui en sont très dépendantes.
Les européens sont donc contraints de se tourner en urgence vers d’autres zones de production avec les conséquences politiques, logistiques et in fine sécuritaire que l’on imagine.
En parlant de nouvelles zones de productions on parle aussi, évidemment, de nouvelles routes d’approvisionnement. Alors que jusqu’à maintenant, les approvisionnements par voie terrestre et maritimes s’équilibraient. Mais la nouvelle donne fait reposer l’essentiel des flux énergétiques sur les voies maritimes. C’est cette évolution que l’on a appelle la « décontinentalisation » des flux énergétiques.
Abandonnés les oléoducs et les pipelines en provenance de Russie, désormais le pétrole et le gaz viennent – ou viendront surtout – du sud, du continent américain, ou encore plus qu’auparavant du Moyen-Orient. Une évolution géostratégique majeure dont on ne mesure pas encore vraiment les conséquences.
Pour nous en parler aujourd’hui, nous recevons un spécialiste des questions énergétiques et maritimes, Monsieur Nicolas Mazzucchi, chercheur au Centre d’études stratégiques de la Marine et qui a consacré de nombreux travaux aux enjeux énergétiques.