On ignore bien souvent qu’une partie importante de nos économies dépend des fonds marins. Aujourd’hui, plus d’un million de kilomètres de câbles reposent sur le fond des mers et ceux-ci transmettent plus de 95 % des échanges numériques entre les continents. Sans eux, plus d’échange interbancaires, plus de paiements internationaux, et tout simplement des contacts beaucoup difficiles entre les pays, entre les hommes.
Au fond des mers reposent aussi des oléoducs et gazoducs qui transportent une part importante de l’énergie consommée dans les pays occidentaux. Sans eux, pas de vie économique normale.
Indispensables, ces infrastructures sont donc des cibles de choix pour exercer des pressions ou des rétorsions et lui infliger des dégâts, notamment économiques, considérables. Le fait que tout se passe sous la mer garantit en plus un certain anonymat. Les actions contre les câbles ou les oléoducs font aujourd’hui partie intégrante des moyens de guerre hybrides.
Les évènements de fin septembre en mer Baltique montrent la vulnérabilité de ces installations. Si ce n’est pas le premier incident, il nous rappelle la vulnérabilité des économies modernes. Assurer leur protection est donc indispensable mais extrêmement difficile.
Pour parler de la vulnérabilité de ces installations et des moyens de les protéger, nous recevons aujourd’hui Camille Morel, spécialiste des câbles sous-marins, sujet auquel elle a consacré sa thèse de doctorat. Elle nous parlera principalement des câbles sous-marins, mais la problématique des oléoducs et gazoducs sous-mains est très semblable.