La guerre en Ukraine apparaît comme un conflit essentiellement terrestre et son aspect naval est, au final, peu abordé. Ceci bien sûr à l’exception de la disparition en avril 2022 du croiseur Moskva et, dans un tout autre domaine, du corridor pour l’exportation de céréales.
Pourtant, à y regarder de plus près, dès le 24 février 2022, la dimension maritime apparaissait dans le conflit : les ports ukrainiens ont été visés par des missiles, la flotte russe de la mer Noire était déployée et la flotte ukrainienne a fait partie des premières victimes des combats.
Dès l’été, la mer d’Azov est devenue un « lac russe ».
Pourtant, malgré l’apparente disproportion des moyens navals de part et d’autres, l’évolution du conflit a montré un rapport de force assez contrasté et, ce qui est peu connu, l’influence de la guerre navale sur le conflit terrestre.
Notre invité d’aujourd’hui, Joseph Henrotin, chercheur - entre autres - à l’Institut de stratégie comparée et rédacteur en chef de Défense & Sécurité internationale.
Il a récemment publié pour la revue Stratégique, un article détaillé sur « les opérations navales durant la guerre en Ukraine », dans lequel il fait un premier bilan du conflit naval en mer Noire. Il en tire surtout de premiers enseignements pour des conflits futurs.