Montessori à la maison avec les Montessouricettes
Faire des choix en tant que parent
Pour faire suite à notre capsule Parentalité de lundi dernier, sur l’arrogance du jeune parent, je voulais poursuivre en discutant avec vous de la difficulté des choix que nous avons à faire aujourd’hui en tant que parent.
L’arrogance dont je parlais lundi dernier vient le plus souvent de la certitude que l’on a d’avoir LA bonne réponse.
Or, dans notre monde d’aujourd’hui, les choses ne sont pas si simples, et nous devons essayer de faire le moins mauvais choix, mais sans pouvoir prendre en compte tous les critères possibles.
L’idée de cette capsule m’est venue de la série The Good Place, dans laquelle une des idées de base est que tous les humains de nos jours finissent en enfer car dans chacun des choix qu’ils font, il y a une part de mauvais.
L’exemple de la série est qu’en achetant une simple tomate au supermarché (un choix plus sain que… au hasard, une tablette de chocolat ou un hamburger), une personne peut sans le savoir apporter son soutien à des usines de pesticides toxiques, à l’exploitation des travailleurs et au réchauffement climatique.
Pour tout ce qui concerne l’environnement, c’est particulièrement vrai : les voitures électriques polluent moins, mais comment est produite l’électricité ? Le nucléaire n’engendre pas de dioxyde de carbone mais produit des déchets radioactifs dont ne savons pas quoi faire pour l’instant. Les éoliennes produisent une énergie qui est renouvelable, mais leur construction est extrêmement énergivore et polluante.
L’éducation est également l’un de ces domaines où tout est bien, bien plus compliqué qu’on ne le croirait au premier abord.
On peut tous se mettre d’accord sur certaines choses évidentes : donner des chips à un bébé de 8 mois, c’est mauvais. Le youpala, qui cause des accidents parfois graves et entraîne souvent des déformations chez l’enfant ou une façon de marcher qui n’est pas naturelle, c’est mauvais.
Mais d’autres décisions sont beaucoup plus subtiles...
Prenons les couches lavables par exemple : excellentes pour l’environnement et l’apprentissage de la continence mais elles peuvent limiter la mobilité du bébé et retarder son développement moteur.
Ou pour reprendre un thème déjà abordé sur ce podcast il y a quelques semaines, les parents qui félicitent leur enfant le font dans l’excellente intention de renforcer sa confiance en lui, sans s’apercevoir qu’ils risquent de le rendre dépendant de leurs compliments.
Quant au fait de laisser jouer son bébé par terre dans le jardin : bonne ou mauvaise chose ? Il risque de se faire piquer par des insectes, de récupérer des tiques, de manger de la terre et des choses qui sont mauvaises pour lui, comme certaines plantes qui sont toxiques. D’un autre côté, il vit une véritable expérience sensorielle en pouvant toucher l’herbe avec la plante du pied, il découvre le goût de l’herbe et il renforce son système immunitaire.
Un parent qui laisse donc son bébé jouer par terre dans le jardin est-il un bon ou un mauvais parent ? Je vous propose de considérer tout simplement qu’il fait de son mieux !
Conclusion : c’est tout ce que nous pouvons faire, agir de notre mieux, prendre nos décisions en conscience, avec les informations dont nous disposons. Bref, essayons d’être des parents suffisamment bons, suivant l’expression du pédiatre Winnicott, et soyons indulgents les uns envers les autres si nous faisons des choix différents.
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