L’émulation à la maison
Suite au message d’une souricette, Angélique, abordons cette question de l’émulation à la maison. Effectivement, beaucoup de montessoriens, généralement éducateurs en école, prétendent que l’on ne peut pas mettre en pratique la pédagogie Montessori à la maison car il y manquerait l’émulation des pairs.
Je comprends très bien leur argument théorique, mais comme toujours en éducation, il faut juger sur pièces et l’expérience vient bien souvent démonter la théorie.
En l’occurrence, je pratique l’instruction en famille depuis plus de 7 ans avec nos 5 enfants et nous sommes la preuve vivante que oui, c’est parfaitement possible et que cela fonctionne. Au-delà de cela, j’ai maintenant formé des centaines de parents pour reproduire cela et les avis sur mes formations montrent bien qu’ils en sont ravis et donc que ce système est reproductible.
Est-ce que cela veut dire qu’il sera facile d’utiliser la pédagogie Montessori avec un seul enfant ou une fratrie ? Absolument pas ! Mais il n’est pas non plus facile de la mettre en pratique dans une école. Cela demande de s’adapter sans cesse et de s’appuyer sur les fondamentaux : observation, analyse, adaptation.
Certes, je vous parle souvent de mes 5 enfants, mais lorsque j’ai commencé, nous avions un enfant de 3 ans et un tout jeune bébé ! Concrètement, je n’avais donc qu’un seul enfant pour travailler, pendant les siestes du bébé le plus souvent. Et cela fonctionnait également, sans souci.
Cette émulation des autres, elle est indispensable lorsqu’on a un grand groupe à l’école, elle permet de décharger l’éducateur. Elle est aussi utile lorsqu’on a un petit groupe, mais moins fondamentale. Si l’enfant fait partie d’une fratrie, il retrouvera cette émulation, même avec des différences d’âge car tous les enfants ne s’intéressent pas aux même chose en même temps.
Et si on a un seul enfant, j’ai une petite astuce pour sortir un peu de la relation fusionnelle à 2 et recréer cette émulation : le parent peut lui aussi prendre un travail Montessori, par exemple pour s’entraîner à faire des présentations ou pour travailler un domaine qu’il maîtrise moins, comme les puzzles de géographie ou l’étude des plantes.
C’est un merveilleux exemple à donner, qui prouvera à l’enfant que l’on n’a jamais fini d’apprendre !
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