En 1989, l’Europe entière célèbre le bicentenaire de la Révolution française. En France, contre-révolutionnaires et adeptes de 1789 s’affrontent à nouveau dans les champs culturels, politiques, historiques. Rien de nouveau. Si ce n’est que le débat semble opposer violemment et diviser profondément deux France. La portée de cette révolution qui se voulait universelle a débordé des frontières. A l’étranger aussi, et surtout en 1989, on parle de Robespierre et de Marie-Antoinette, du sans culotte et du vendéen, des Droits de l’homme et des droits de Dieu. A Londres, le British Museum commémore l’évènement par une exposition au titre pour le moins explicite quant à la teneur idéologique de ladite exposition : L’ombre de la guillotine. L’influence de la Révolution outre-Manche ne s’est pourtant pas arrêtée aux polémiques ou à la contemplation. Sur tout le territoire du royaume, mais surtout en Écosse et en Irlande, les événements de France ont déclenché des réactions profondes, menant parfois les opposants à la couronne d’Angleterre au bord de l’insurrection, voire de la sécession. En réalité, 1789 a bouleversé l’ensemble de la société britannique, l’obligeant à se positionner, de manière radicale et identitaire, vis-à-vis d’un voisin qu’elle avait appris, depuis un siècle, à admirer autant qu’à redouter. Pascal Dupuy est interrogé par Mari-Gwenn Carichon.Les auteurs : Pascal Dupuy est professeur à l’université de Rouen spécialiste de l'histoire des représentations, et de la Révolution française. Il vient de co-écrire avec Harry T.Dickinson : Le Temps des cannibales, la Révolution française vue des îles britanniques (Vendémiaire, 2019, 25 €). Harry T Dickinson est spécialiste de l’histoire de l’Angleterre et professeur émérite à l’université d’Edimbourg.
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