704 avsnitt • Längd: 35 min • Veckovis: Måndag
Storiavoce est un podcast du magazine Histoire & Civilisations.
Storiavoce s’adresse tant aux amateurs qu’aux passionnés d’histoire, en proposant des entretiens et des récits exclusivement dédiés à cet univers. Cette plateforme trouve également son écho auprès des étudiants et des universitaires, offrant ainsi une expérience unique et enrichissante.
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Grands entretiensCours d’histoireNos mémoiresRacontez-moi l’histoirePourquoi tant d’histoires
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Venise a su, dès l’époque médiévale, faire de sa particularité géographique un atout militaire et commercial indéniable. Sa puissance et ses artistes ont contribué à diffuser partout en Europe la légende grandiose de la très sereine République. Pour Storiavoce, Claire Judde de Larivière raconte l’histoire de Venise par un prisme original : celui du quotidien de ses habitants à la fin du Moyen Âge. Que cela signifie-t-il concrètement d’être Vénitien en 1520 ? La réponse recouvre des réalités plurielles, une communauté riche de différents corps de métiers, d’origines géographiques et de pratiques religieuses variées. L’étude de la ville à l’échelle quotidienne permet de matérialiser très concrètement des dynamiques de pouvoir, de sociabilité, d’entraide et d’exclusion qui s’exercent dans l’Occident médiéval. Claire Judde de Larivière propose une rencontre avec ces Vénitien.ne.s de la fin du Moyen Âge qui participaient, chacun.e.s à leur manière, à faire de la ville la puissante cité qui fascine encore aujourd’hui.
L’invitée : Claire Judde de Larivière est professeure d’histoire médiévale à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Elle est spécialiste de l’histoire sociale et politique de Venise à la fin du Moyen Âge et pendant la Renaissance. Elle a publié La Révolte des boules à neige. Murano face à Venise, 1511 (Fayard, 2014) et L’Ordinaire des savoirs. Une histoire pragmatique des sociétés vénitiennes. XVe-XVIe siècle (Éditions de l’EHESS, 2023). Au micro de Storiavoce, elle présente son dernier livre : Vénitiens ! Vénitiennes ! La traversée d’une ville (Venise, 1520) (Seuil, 2024, 288 p., 33 €).
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Comprendre la réalité du nazisme n'est pas un exercice facile. Refusant le terme de racines, d'origines ou même d'idéologie, l'historien Johann Chapoutot lui préfère le terme de "vision du monde". Parce que le nazisme souhaite effacer les conséquences de la Révolution française en Allemagne puis en Europe, il est à placer dans les mouvements contre-révolutionnaires. En-est il réactionnaire pour autant ? Quelle est, dans sa nature profonde, la part de modernité, et même de "sciences", dans cette vision du monde ? Naturellement, la Grande Guerre a été comme un incubateur du mouvement. Puis la défaite, la révolution de 1918 -1919 et le traité de Versailles ont comme alimenté une nouvelle ère : celle de l'angoisse et de l'obsession d'une décadence. Ainsi, la crise de 1929 ne constitue pas l'unique cause du développement de ce mouvement singulier et complexe, qu'on ne peut désolidariser du contexte germanique du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Notre invité : spécialiste du nazisme, Johann Chapoutot est professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne université. Il vient de publier avec Christian Ingrao et Nicolas Patin Le Monde nazi .1919-1945 (Tallandier, 630 p., 27,50 €).
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Qu’est-ce qui caractérise un esprit des Lumières appliqué à la couleur ? Le XVIIIe siècle est marqué par une révolution de la pensée. Ainsi, la manière de percevoir, de décrire et d’employer la couleur change. Une rupture s’opère avec les périodes antique et médiévale. Les découvertes de Newton, à travers l’expérience du prisme, apportent de nouvelles connaissances scientifiques, qui améliorent la compréhension du fonctionnement de la perception visuelle. La philosophie des Lumières conduit à une volonté de classifier, conceptualiser et mieux désigner les couleurs. De cette intention heuristique naît un véritable surgissement de la couleur dans les domaines de l’art, de la mode, de la littérature. Elle devient ainsi associée à l’expression du sentiment et adopte une fonction esthétique, qui diffère de la portée symbolique qui lui était attribuée aux époques antérieures.
L’autrice : Aurélia Gaillard, professeur agrégée de littérature française du XVIIIe siècle à l'université Bordeaux-Montaigne, est autrice d’une thèse sur l’esthétique de la fable. Elle vient de publier un ouvrage illustré, intitulé L’Invention de la couleur par les Lumières. De Newton à Goethe, Belles Lettres, Paris, 325 p., 27 €.
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Les Romains sont-ils devenus grecs ou, au contraire, est-ce que ce sont les Grecs qui sont devenus romains ? Comment la civilisation grecque a-t-elle influencé la civilisation romaine et quelle fut, à l'opposé, l'influence de la romanité sur la Grèce ? Dans cette émission enregistrée à l'occasion des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2024, l'historien Gerbert-Sylvestre Bouyssou nous emmène dans la Grèce hellénistique et romaine. Il commence sa réflexion sur l'expression d'Empire gréco-romain, puis la prolonge sur l'universalisme des deux civilisations. Quelles sont, dès lors, leurs différences d'appréciation du monde ou bien leurs conceptions communes ? Comment les empereurs romains s'approprient-ils très concrètement les éléments de la culture grecque ? Quels rôles, enfin, jouent les bibliothèques, la paideia, mais aussi la philosophie grecque dans ces processus d'appropriation ?
Notre invité : Gerbert-Sylvestre Bouyssou est maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Polynésie française. À travers sa thèse et plusieurs articles, il s’est intéressé aux représentations grecques de la tyrannie, à l’histoire politique et à la guerre dans l’Antiquité. Avec Pierre-Olivier Hochard, ils est le co-auteur avec Christophe Chandezon, sous la direction de Catherine Grandjean, de La Grèce hellénistique et romaine. D’Alexandre à Hadrien (Belin, 815 pages, 49 €).
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Afin de répondre au vandalisme des révolutionnaires, le fameux abbé Grégoire (1750-1831) développa la notion de "patrimoine". Son idée était de combattre les destructions et les déprédations des œuvres d'arts perpétrés durant la période la plus sombre de la Révolution. Il s'agissait non seulement lui de défendre le patrimoine existant mais aussi le patrimoine à venir. Une telle idée, en soit, n'était pas nouvelle. On la retrouve dans l'Antiquité grecque (Pausanias) et romaine (Auguste) mais aussi dans l'Antiquité tardive au VIe siècle, chez l'érudit Cassiodore : faisant face aux ruines de Rome, ce dernier cherche les moyens de "les protéger et d'établir un pacte entre passé et présent". Peu à peu, au delà même de la préservation des sources écrites du passé, s'impose l'idée d'une préservation des pierres. On ne parlait pas encore d'archéologie, mais les principes étaient établis.
Notre invité : professeur émérite d'archéologie à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, Jean-Paul Demoule est aussi membre honoraire de l'Institut universitaire de France et ancien président de l'Inrap. Spécialiste du néolithique et du rôle social de l'archéologie, il est l'auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Il vient de publier avec Alain Schnapp Qui a peur de l'archéologie ? La France face à son passé (Belles Lettres, 346 p., 21,90€).
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Dans la mythologie grecque, Europe est la fille d'Agénor, roi de Tyr. On la représente le plus souvent avec un taureau blanc, fruit de la métamorphose de Zeus, qui utilise ce subterfuge afin de la séduire et de s'accoupler avec elle. Même si le nom d'Europe fait référence à cette mythologie, il nous est difficile de considérer notre propre Europe occidentale au prisme du monde antique.
Pourtant, nous considérons généralement que l'Antiquité nous a transmis des modèles qui fondent aujourd'hui notre conception de l'Europe. Avec une nouvelle Histoire de l'Europe, des historiens ont fait le pari de revenir aux origines. Quand naît l'Europe ? Quel est l’écart qui existe entre notre conception de l’Europe et la conception antique ? Comment aborder cette histoire européenne fortement influencée par les civilisations gréco-romaines, alors qu'elle ne peut se réduire à elles ? Quels sont surtout les legs de l'Europe à notre société contemporaine ? Peut-on d'ailleurs comparer nos propres concepts (démocratie, égalité, etc.) à ceux de l'Antiquité ?
Nos invités : Violaine Sebillotte Cuchet est spécialiste de l'Antiquité grecque. Professeur à l'université Paris I Panthéon Sorbonne, elle vient de diriger le premier tome de la collection Histoire de l'Europe (Passés composés, 672 p., 42 €). Benjamin Deruelle est professeur d'histoire moderne à l'université du Québec à Montréal. Il dirige, quant à lui, l'ensemble de la collection de l'Histoire de l'Europe, qui comptera quatre volumes de l'Antiquité à nos jours.
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Le 2 mars 2020, le Vatican annonçait l'ouverture des archives du pape Pie XII. Alors que celles de la secrétairerie d'État étaient accessibles en ligne depuis plusieurs années, l'ouverture des papiers "Pie XII" allait permettre à tous les historiens de renouveler leur regard sur l'un des règnes les plus controversés de l'histoire contemporaine. D'origine romaine, Eugenio Pacelli est élu pape en 1939, au seuil de la Seconde Guerre mondiale. Ses silences sur la Shoah sont ainsi considérés comme une faute à la fois morale et politique. Quelle a été la place de la Grande Guerre sur les perceptions du futur Pie XII ? Quel a été son rôle diplomatique à Munich puis à Berlin ? Comment a-t-il participé à l'élaboration de l'encyclique Mit Brennender Sorge (1937) condamnant le nazisme, sous le pontificat de Pie XI ? Pourquoi, enfin, ces silences : étaient-ils délibérés ? Finalement, Pie XII était-il fait pour gouverner dans ce moment si particulier de l'histoire, et a-t-il été à la hauteur de cet événement inouï ?
Notre invité : Frédéric Le Moal est historien, spécialiste du fascisme (Histoire du fascisme, Victor-Emmanuel III. Roi d’Italie), professeur au lycée militaire de Saint-Cyr-l’École. Il vient de publier Pie XII. Le pape face au mal (Perrin, 432 p., 25 €).
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À la différence des civilisations méditerranéennes, les peuples du Nord des époques antique et médiévale ne forment pas une civilisation de l'écrit. Dans son travail quotidien, l'historien avance donc principalement grâce aux découvertes archéologiques. Pourtant, les runes prouvent que le monde scandinave entretenait un lien particulier avec l'écriture. Quand apparaissent-elles ? Qu'est-ce que les chartes et les lois nous disent des organisations politiques ? Quels sont les différents genres littéraires chez les Vikings, et que nous enseignent-ils de leur société ? Est-ce que les sagas sont au monde scandinave ce que L'Iliade est au monde hellénique ?
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’autrice d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle a publié chez Passés composés : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22 €) et Le Monde Viking. Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie chez Tallandier (352 pages, 21,90 €). Avec Les Peuples du Nord, elle rejoint la fameuse collection Anciens mondes chez Belin (640 p., 49 €).
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Loin de l’image véhiculée par les récits de Marco Polo dans le Livre des merveilles ou encore de nos jour par un jeu vidéo au titre évocateur, Les Assassins d’Alamût met en lumière les fondements politiques, culturels et religieux qui ont contribué au développement de la secte chiite des ismaéliens nizarites, appartenant en leur temps à l’islam minoritaire.
Au Moyen Âge, en Occident, nombreuses furent les fondations d’ordres religieux. Nous en connaissons bien les règles et la discipline. Pourtant, lorsqu’en Orient, au XIe siècle, un jeune Iranien du nom d’Hassan Sabbah fonde l’ordre des Assassins, ses membres sont très rapidement perçus comme des fanatiques et des meurtriers, et ce au-delà de leur territoire, au-delà même de leur temps, jusqu’à nos jours.
Les Assassins, terme qui qualifie en réalité les ismaéliens nizarites, apparaissent à la suite d’une crise de succession qui survient à la mort du calife fatimide al-Mustansir, en 1094. Son fils aîné, Nizar, est écarté du pouvoir, mais en Iran le missionnaire Hassan ibn al-Sabbah lui apporte son soutien. Il organise dès lors un mouvement autour de grands maîtres ayant pris pour base la forteresse d’Alamût, dans le nord de l’Iran actuel.
Parfois qualifiée de secte, cet ordre religieux se maintient en Orient malgré la puissance de ses opposants venus de l'Empire seldjoukide. Mais les incursions des Mongols et de leur chef Gengis Khan finissent par faire chuter l'ordre des Assassins.
L’auteur : Yves Bomati, historien, spécialiste de l’Iran et auteur de L’ Âge d’or de la Perse. L’épopée des Saffavides 1501-1722, rétablit une vision historique de l’ordre des ismaéliens nizarites à travers son ouvrage, Les Assassins d’Alamut (Armand Colin, Paris, 2024, 288 p. 23,90 €).
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Contrairement à l'idée reçue, les Vikings ne sont pas seulement un peuple tourné vers le monde maritime. Loin s'en faut. La terre est aussi essentielle dans leur vie quotidienne que l'est la mer : la terre donne du bois pour les bateaux et des céréales pour l'alimentation ; elle permet aussi l'élevage, qui sert autant à se vêtir qu'à se nourrir. Quelles étaient d'ailleurs les conditions de subsistances de ces peuples du Nord ? Peut-on se représenter de façon précise leur habitat ? Comment la hiérarchie sociale était-elle structurée ? Est-ce que les frontières entre les catégories sociales étaient mouvantes, notamment pour les esclaves ? Quel était enfin le rôle du thing dans la gestion de la communauté ?
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’autrice d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle a publié chez Passés composés : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22€) et Le Monde Viking. Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie chez Tallandier (352 pages, 21,90€). Avec Les Peuples du Nord, elle rejoint la fameuse collection Anciens mondes chez Belin (640 p., 49 €).
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La guerre en Ukraine, le printemps arabe ou la montée du protectionnisme et du nationalisme au aux États-Unis : pour comprendre ces événements, la question du blé reste un impensé, alors même que son importance est déterminante. Comment expliquer le rôle stratégique occupé par cette céréale ?
Pour répondre à cette question, Alessandro Stanziani offre une réflexion sur le temps long à travers le prisme du blé, en associant histoire économique, politique, sociale et environnementale. Dans cette perspective originale, l'historien démontre l’importance consubstantielle du blé dans la construction des États modernes européens et eurasiatiques. Moteur de l'expansion territoriale et des conquêtes coloniales, le blé constitue un paramètre décisif pour appréhender l'extermination des peuples autochtones aux Amériques et dans les steppes d’Eurasie entre le XVIIe et le XIXe siècle.
L’impact du blé se mesure aussi dans les bouleversements politiques et économiques qui secouent le Vieux Continent. À la fin du siècle des Lumières, les spéculations et la mise en place des marchés céréaliers sont pointées comme responsables des famines et des révoltes qui aboutissent parfois à de véritables révolutions. Pourquoi certains États parviennent-ils à se maintenir tandis que d’autres s'effondrent ? Comment les conditions de travail des paysans ont-elles évolué ? Peut-on expliquer les troubles politiques grâce au climat ? Quelles ont été les conséquences de l’industrialisation et de l’accélération des échanges ?
L’invité : Directeur d’études à l’EHESS et directeur de recherche au CNRS, Alessandro Stanziani est spécialiste d’histoire économique. Il est l'auteur d’une trentaine d’ouvrages, comme Les Métamorphoses du travail contraint. Une histoire longue du monde d'après (Presses de Sciences Po, 2020, 336 p., 24€) ou Capital Terre (Payot, 2021, 432 p., 24€. Au micro de Storiavoce, il présente son dernier livre : Les guerres du blé. Une éco-histoire écologique et géopolitique (La Découverte, 2024, 344 p., 22€).
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Grâce aux héros Marvel, le monde des dieux vikings suscite un intérêt renouvelé dans le grand public. Odin, Thor ou encore Loki nous semblent ainsi familiers. Ils reflètent nos joies et nos peurs, nos plaisirs et nos peines. Autrement dit, ils sont proches de ce que nous sommes au quotidien. Pourtant, la réalité du fait religieux des peuples du Nord reste difficile à appréhender, faute de sources suffisantes. Longtemps considéré à travers un prisme chrétien, le polythéisme scandinave est étroitement lié à la nature dans une forme d'animisme. Il est aussi pluriel et mouvant. La religion scandinave possède-t-elle une dimension civique comme sous l'Empire romain ? Quels sont les cultes rendus aux dieux, et qui les célèbre ? Comment, enfin, le christianisme a-t-il transformé la société et les croyances ?
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’autrice d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle a publié chez Passés composés : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22€) et Le Monde Viking. Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie chez Tallandier (352 pages, 21,90€). Avec Les Peuples du Nord, elle rejoint la fameuse collection Anciens mondes chez Belin (640 p., 49 €).
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Alors que nos regards sont tournés vers la réouverture de Notre-Dame de Paris au début du mois de décembre, nous en oublierions presque le millénaire chartrain. En effet, après l'incendie de la quatrième cathédrale en 1020, l'évêque Fulbert fait refaire l'ensemble de la crypte. En 1024, il annonce l'achèvement des travaux dans une lettre adressée au duc d'Aquitaine, Guillaume V. Dans cette émission, Storiavoce retrace tout d'abord l'histoire de l'édifice inscrit au Patrimoine mondial de l'humanité. Dans ce reportage enregistré sur place, nous évoluons aussi au cœur des fouilles archéologiques, nous partons à la découverte du trésor de la chapelle Saint-Piat, et nous terminons notre parcours par la découverte des deux expositions organisées au musée des Beaux-Arts, consacrées aux enluminures et aux sculptures du Moyen Âge jusqu'à l'époque contemporaine.
Nos invités : Mathias Dupuis est Directeur de l’archéologie pour le service territorial de Chartres métropole / Ville de Chartres depuis août 2021. Hervé Yannou est administrateur du Centre des monuments nationaux et administrateur par intérim de la cathédrale de Chartres. Grégoire Hallé est directeur du musées des Beaux-Arts de Chartres.
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La Seconde Guerre mondiale a été le terrain de grandes batailles mémorables, comme Barbarossa ou Overlord. Mais derrière la guerre officielle se cachent des opérations secrètes tout aussi spectaculaires. Durant le conflit, les services secrets des différents belligérants font preuve d'ingéniosité, de ruse et parfois d’imprudence, afin de renverser l’ennemi.
La figure de l’espion est complètement fantasmée dans la pop culture, avec James Bond, personnage de roman puis de cinéma, ou Alan Turing, dont la vie a été adaptée en biopic en 2014. Au micro de Storiavoce, Rémi Kauffer montre que la réalité n’a rien à envier à la fiction. Par des trajectoires individuelles hors du commun ou par la grande Histoire, l’historien révèle toute la complexité de cette guerre souterraine.
L’invité : Historien, journaliste et enseignant, Rémi Kauffer est un spécialiste des services secrets. Auteur d’une trentaine d’ouvrages sur le sujet, comme L’Histoire mondiale des services secrets (Perrin, 2017, 1024 p., 14.90 €), ou plus récemment Les Espions de Cambridge. Cinq taupes soviétiques au cœur des services secrets de Sa Majesté (Perrin, 2022, 384 p., 22€). Au micro de Storiavoce, il vient nous parler de son dernier livre : La Guerre Mondiale des services secrets (Perrin, 2024, 496 p., 25 €).
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Le 29 mai 1453, Constantinople tombe. La ville est prise par le sultan Mehmet II, dénommé dès lors le “conquérant”. Constantin XI Paléologue meurt, les armes à la main, anonyme dans la masse des guerriers”.
La chute de Constantinople marque la fin d’un empire qui, depuis la chute de Rome, avait maintenu l’Occident dans l’ère chrétienne : l’Empire byzantin. Cette ville , qui porte le nom de son bâtisseur Constantin, revêt une symbolique particulière.
Les turcs du sultan Mehmet II sont parvenus à mettre Constantinople à sac par un déploiement colossal d’artillerie, de guerriers et de navires. Les récits des témoins oculaires de cette bataille sans précédent mettent en lumière la puissance de l'Empire ottoman, qui parvient à faire de la basilique Sainte-Sophie une mosquée stambouliote.
Perte majeure pour l’Occident chrétien, la prise de la ville résulte d’un long abandon, d’un délaissement des marges de l’empire, qui représentaient pourtant un point de contact central avec l’ennemi turc. La prise constitue l’apogée de la lutte entre l’Occident chrétien et l’Orient musulman.
L'auteur : Sylvain Gouguenheim, historien médiéviste, spécialiste de la Réforme grégorienne, est l'auteur de Constantinople 1453. La ville est tombée. , Perrin, Paris, 2024, 372 p. 25 €.
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Longtemps, Cicéron nous est apparu comme un philosophe désincarné, éloigné de toute contingence politique. En réalité, Cicéron fut aussi un homme d'action, un avocat d'exception et un politicien, alors que Rome était plongée dans la guerre civile au Ier siècle av. J.-C. L'un et l'autre sont d'ailleurs indissociables : Cicéron agit en philosophe et il philosophe en homme d'action. Luttant pour la protection de la République romaine, il promeut la culture du débat en associant la rhétorique et la sagesse, jusqu'au prix de sa vie. Éloigné d'une conception moraliste ou vertueuse de la politique, il prône un retour de la justice, l'amour de la raison et des institutions. Une posture qui rend son message profondément universel.
L'invité : Charles Guérin est un ancien élève de l'ENS et membre honoraire de l'Institut universitaire de France. Professeur à la Sorbonne, il mène ses recherches sur les pratiques intellectuelles, judiciaires et politiques de la Rome classique. Il vient de publier chez Calype Cicéron. Un philosophe en politique (111 p., 11,90 €). Il est aussi l'auteur de La voix de la vérité. Témoin et témoignage dans les tribunaux romains du Ier siècle av. J.-C. (Belles Lettres, 432 p., 27,50 €).
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La mondialisation ibérique qui se met en place au cours du XVIe siècle crée des liens entre les quatre parties du monde : l'Europe, l'Asie, l'Afrique et les Amériques. Dans ce processus inédit dans l'histoire, on échange des esclaves mais aussi des objets, des denrées et des savoirs. Qui sont les acteurs de cette mondialisation et les premières "élites mondialisées" ? Est-ce qu’il existe une globalisation de la pensée ? Alors que l'Europe est intimement liée à la Renaissance, quelle est la place des savoirs antiques dans ce Nouveau Monde ? Enfin, quels sont les objets et les denrées que l'on retrouve sur ce marché "global" ? Dans cette émission, Serge Gruzinski nous révèle un monde fait de mosaïques, loin d'être uniformisé et occidentalisé.
L’invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l’Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l’École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l’auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l’Amérique espagnole et portugaise. Il est notamment l'auteur de Les Quatre Parties du monde. Histoire d'une mondialisation (Seuil, 556 p., 13,95€). Il a récemment publié Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l’Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23 €).
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Les Roosevelt ont joué un rôle absolument fondamental dans la destinée de l'Amérique de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Émigrée des Pays-bas au XVIIe siècle, puis séparée en deux branches, la famille Roosevelt réussit, s'enrichit et s'intègre à la haute société américaine. Qu'est-ce qu'une dynastie dans un pays qui affirme être celui de la démocratie ? Les Roosevelt donnent deux présidents aux États-Unis. L'un est républicain : Théodore (1858-1919) ; l'autre est démocrate : Franklin (1882-1945), élu quatre fois. Et pourtant, on souligne leur parenté spirituelle dans leur manière de gouverner. La continuité et la popularité de la famille n'est pas le seul fait de ces deux présidents. On les doit également aux femmes de la famille : "Princesse Alice" (1884-1980), la grande mondaine, fille de Théodore, et Eleanor (1884-1962), épouse de Franklin. Comment expliquer la durabilité et la célébrité de cette immense famille, et sa soudaine disparition après la Seconde Guerre mondiale ?
L'auteur : Georges Ayache, ancien diplomate et universitaire, est l'auteur de livres d'histoire contemporaine, et plus particulièrement d'histoire américaine : Les Roosevelt. Une dynastie américaine (Perrin, 2023, 384 p., 23.00 €), Les présidents des États-Unis. Histoire et portraits (Perrin, 2016, 450 p.,24.00 €),1960, la première élection moderne de l'Amérique (Perrin, 2024, 400 p., 24.00 €)
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Véritable fourmilière humaine avant et après la conquête, la ville de Mexico s'inscrit au cœur de la mondialisation ibérique au XVIe siècle : "Les origines et les couleurs se mêlent, mais également les langues et les activités, les croyances et les idées. Les êtres et les choses se côtoient comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant". Serge Gruzinski présente les mutations d'un monde indien qui intègre les techniques occidentales, ne reste jamais passif au vaste mouvement de la colonisation, ni à ce qui se passe en Espagne. Mexico nous révèle ainsi la coexistence, les affrontements, mais aussi les métissages entre les mondes. Fait majeur le plus souvent oublié, la ville gigantesque est aussi tournée vers l'Asie et l'Afrique. Elle se situe ainsi au cœur des réseaux marchands qui se mettent en place, et participe à l'émergence de la mondialisation.
L’invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l’Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l’École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l’auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l’Amérique espagnole et portugaise. Il est notamment l'auteur de Les Quatre Parties du monde. Histoire d'une mondialisation (Seuil, 556 p., 13,95€). Il a récemment publié Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l’Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23 €).
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Entre 1940 et 1944, la France mène une politique de collaboration active avec le pouvoir nazi. De ces années noires, on retient souvent la participation du personnel politique, des administrations, des entreprises ou encore de la milice française. Pourtant, l’une des images symboliques de la collaboration et de sa condamnation représente une femme anonyme : La tondue de Chartres. Cette femme, photographiée par Robert Capa en 1944, est devenue une figure de la collaboration “horizontale”, qui désigne les Françaises qui ont pris des allemands pour amants. L’épuration violente et spontanée contre ces femmes a pu occulter dans les mémoires les rôles extrêmement variés des femmes dans la collaboration. Loin d’être l’apanage des hommes, des femmes artistes, mondaines, intellectuelles comme Arletty ou Coco Chanel, ont collaboré avec l’Occupant. D'autres profils, les filles de ou femmes de collaborateur comme Josée Laval de Chambrun, la fille de Pierre Laval, interrogent. À l'heure de la révolution nationale, qui circonscrit les femmes à l’espace domestique, comment définir le rôle tenu par celles qui sont les proches des collaborateurs ?
Mais Joëlle Dusseau et Pierre Brana ne s'arrêtent pas là. Dans leur livre, ils mettent au jour ces milliers de femmes anonymes, qui ont participé à une collaboration du quotidien à diverses échelles. Ces femmes ont pratiqué la délation, se sont engagées dans la milice, ont espionné au profit de l’Occupant… La question de la motivation des collaboratrices reste un point central : pourquoi, alors même que l’idéologie nazie est délétère pour les femmes, ces dernières choisissent de se mettre à son service ?
L’invitée : Agrégée d'histoire et docteur ès lettres, Joëlle Dusseau concilie une carrière politique dans l’Éducation nationale à une production d'ouvrages historiques abondante. Avec Pierre Brana, elle écrit sur des politiques et des syndicalistes, et leurs itinéraires dans la collaboration et la Résistance. On peut citer par exemple sa biographie du collaborateur Philippe Doriot parue en 2017. Cette année, toujours en tandem avec Pierre Brana, elle publie Collaboratrices. 1940-1945, Histoire des femmes qui ont soutenu le régime de Vichy et l’occupant nazi (Perrin, 2024, 24 €).
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Au XVIe siècle, la monarchie catholique a pour ambition de dominer "les quatre parties du monde" : Europe, Amériques, Asie et Afrique. Cette mobilisation ibérique est-elle sans précédent dans l’histoire ? Comment faut-il définir ce nouvel espace-monde : faut-il parler de "royaume universel" ou de "planète philippique", en référence à Philippe II d’Espagne ? Comment pense-t-on aussi ce "Nouveau Monde", et doit-on le réduire à un rapport de dominants et de dominés ?
Dans cette émission, l'historien Serge Gruzinski révèle un monde mouvant, fait d'échanges et d'ouvertures, loin d'être européo centré. Il décrit aussi un monde métissé, avec ses limites et ses seuils, que les colonisateurs franchissent parfois. Loin des clichés habituels sur la colonisation, l'auteur révèle une nouvelle modernité, qui ne se pense pas à l'échelle de l'Europe, mais bien au-delà.
L’invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l’Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l’École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l’auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l’Amérique espagnole et portugaise. Il est notamment l'auteur de Les Quatre Parties du monde. Histoire d'une mondialisation (Seuil, 556 p., 13,95€). Il a récemment publié Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l’Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23 €).
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Phénomène tentaculaire, violent et mystérieux, la mafia italienne effraie autant qu’elle fascine. Celle qu’on surnomme la pieuvre œuvre à couvert aux quatre coins du monde. C’est en Calabre, à la pointe de la botte italienne, que se transmet la légende de sa création. Trois chevaliers espagnols en fuite auraient établi une société secrète, de laquelle seraient issues la mafia sicilienne, la Camorra napolitaine et la ‘Ndrangheta calabraise.
Mais pour découvrir les véritables origines de la mafia, il faut s’éloigner du mythe chevaleresque et plonger dans l’Italie du milieu du XIXe siècle. La période, marquée par les guerres et les soulèvements populaires, a engendré l’État italien moderne. C’est plus précisément dans le royaume des Deux-Siciles, au cœur des conspirations révolutionnaires, mais aussi à l’ombre des citronniers, que se forment les fondements de la mafia telle que nous la connaissons aujourd’hui. Qui sont les premiers mafieux ? Comment opèrent-ils ? Comment ces organisations criminelles issues du XIXe siècle ont-elle réussi à perdurer jusqu’à aujourd’hui ?
Cet épisode est adapté d’un article paru dans Histoire & Civilisations de mars 2020 de John Dickie, University College, Londres, « Naples, Sicile, Calabre : dans l’antre de la mafia ». Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons. Un texte raconté par Christophe Mory.
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Au Ier siècle de notre ère, le terme Hellènistes apparaît dans les Actes des Apôtres : le mot désigne alors "celui qui parle grec" ou "celui qui adopte les mœurs grecques". Dans le contexte du texte biblique, il s'agit ici d'un Juif hellénisé. Le terme, avec le temps, évolue. L'époque contemporaine lui donne ainsi un autre sens, à la fois volontariste et même extensif. Il qualifie alors le génie, mêlant à la fois la civilisation, la langue et l'esprit des Hellènes par opposition aux mondes barbares. Depuis une soixantaine d'années, le mot perd sa dimension missionnaire et qualifie, selon le mot d'Hérodote, "une communauté de sang, de langue, de cultes et d'usages".
Nos invités : Gerbert-Sylvestre Bouyssou est maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Polynésie française. À travers sa thèse et plusieurs articles, il s’est intéressé aux représentations grecques de la tyrannie, à l’histoire politique et à la guerre dans l’Antiquité. Pierre-Olivier Hochard est maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Tours et membre junior de l’IUF. Spécialiste de numismatique, il étudie l’Orient grec hellénistique et impérial. Avec Christophe Chandezon, ils sont les co-auteurs, sous la direction de Catherine Grandjean, de La Grèce hellénistique et romaine. D’Alexandre à Hadrien (Belin, 815 pages, 49 €).
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Bénéficiant d'un effet de loupe évident, le débarquement en Normandie rayonne dans les études historiographiques et les mémoires, tant et si bien qu'on en oublierait presque le débarquement de Provence du 15 août 1944. Redouté par Hitler, l'événement est pourtant essentiel dans la libération de la France. L'opération Anvil-Dragoon (Enclume-Dragon) se distingue avant tout par l'importance des forces françaises engagées, mais aussi par la rapidité de l'avancée des troupes. Quand la décision d'un débarquement dans le Sud est-elle prise ? Quelles sont les forces en présence ? Comment les troupes sont-elles accueillies par la population ? Quel rôle joue la résistance au cours des événements ? L'historienne Claire Miot répond à toutes ces questions. Dans un album illustré, elle a réuni de nombreuses photos inédites sur ce moment de notre histoire, dont nous célébrons le 80e anniversaire.
L'invitée : ancienne élève de l'Ecole normale supérieure de Cachan, Claire Miot est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à Sciences Po Aix. Dans le cadre de ses recherches, elle a travaillé sous la direction d'Olivier Wieviorka. Autrice de nombreux ouvrages sur la guerre au XXe siècle, elle a notamment publié La Première Armée française, de la Provence à l’Allemagne (1944-1945), chez Perrin en 2021. Son dernier ouvrage s'intitule Le Débarquement de Provence. Août 1944 (Passés composés, Ministère des Armées, ECPAD, 175 p., 25 €).
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Pour les cités grecques, la monarchie, c'est-à-dire le pouvoir d'un seul, était une idée profondément choquante. Pourtant, les royautés hellénistiques se sont imposées sur l'ensemble du pourtour oriental de la Méditerranée. Alexandre le Grand fut l'archétype de ce nouvel exercice du pouvoir. Cependant, la recherche historique nous révèle que la polis grecque ne disparaît pas pour autant, ni ne décline. En outre, des trois royautés ( lagide en Egypte, séleucide en Orient et antigonide en Grèce), cette dernière fait figure d’exception. Quelle est cette exception et comment l'expliquer ? Peut-on parler de centralisation du pouvoir ou, au contraire, d'une "archipélisation" du processus de décision politique ?
Nos invités : Gerbert-Sylvestre Bouyssou est maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Polynésie française. À travers sa thèse et plusieurs articles, il s’est intéressé aux représentations grecques de la tyrannie, à l’histoire politique et à la guerre dans l’Antiquité. Pierre-Olivier Hochard est maître de conférences en histoire ancienne à l'université de Tours et membre junior de l'IUF. Spécialiste de numismatique, ses recherches portent sur l'Orient grec hellénistique et impérial. Avec Christophe Chandezon, ils sont les co-auteurs, sous la direction de Catherine Grandjean, de La Grèce hellénistique et romaine. D'Alexandre à Hadrien (Belin, 815 pages, 49 €).
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Rival potentiel du numéro un ou serviteur dévoué ? Au cours de l’Histoire, la place des numéros deux a varié en fonction des contextes et des espaces. Dans le même temps, des stéréotypes se sont développés à leur égard. Mauvais seconds, traîtres, ambitieux assoiffés de pouvoir. En effet, la place de numéro deux peut être choisie ou subie, car tous les hommes de pouvoirs ne peuvent pas devenir le numéro un. La place de numéro un, quel que soit le type d’État est l’objet d’une lutte plus ou moins intense. Ainsi, certaines personnalités politiques restent volontairement secondes, tels Cambacérès dans l’ombre de Napoléon ou bien Waldeck-Rousseau auprès de Gambetta. D’autres, de par les faveurs de leurs princes, atteignent presque un rang égal, tel Richelieu aux côtés de Louis XIII, faisant parfois eux-même de l’ombre au numéro un.
Pour mieux comprendre ce qu’il en a réellement été de la place des numéro deux, leur observation historique de l’Antiquité grecque à nos jours se révèle particulièrement intéressante. Elle permet de distinguer des types de postures politiques, ainsi que des évolutions en fonction des périodes et des espaces géographiques concernés. Enfin, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, livre son témoignage sur sa place de numéro deux sous la Ve République.
L’invité : Warren Pezé, maître de conférences à Paris Créteil, diplômé de l’ENS, spécialiste de l’histoire sociale à l’époque carolingienne a publié Le Virus de l’erreur. La controverse carolingienne sur la double prédestination : essai d’histoire sociale (Brepols, 2017, 565 p. 94,95 €). Il dirige aux côtés de Pierre-Emmanuel Guigo Être le numéro deux. Une histoire des rapports de pouvoir à la tête de l'État (PUR, 2024, 314 p. 28€)
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Véritable mythe, Alexandre le Grand est la figure du héros civilisateur. Même si l'empereur Auguste et ses successeurs ont méprisé le Macédonien, la vanité de ses conquêtes et de son pouvoir monarchique, il reste - et pour longtemps - l'archétype du pouvoir impérial. Au cours de cette émission, nous nous interrogeons sur ses relations avec son père, Philippe II, et sur son éducation par deux grandes figures de la pensée antique, Léonidas et Aristote. Puis nous abordons la fameuse guerre contre les Perses : peut-on considérer ce conflit et donc l’expédition d'Alexandre en Orient comme l’expression d’un panhellénisme ? Que représente l’Empire perse au IVe siècle avant J.- C. ? Faut-il réhabiliter le roi perse Darius III ? Comment Alexandre remporte-t-il la victoire à Gaugamèles, près de Ninive, en 331av. J.-C. ? Pourquoi Alexandre rebrousse-t-il chemin après à la bataille de l’Hydaspe en 326 av. J.-C. contre les éléphants du Raja ? Quelles sont les éléments qui vont précipiter sa fin ?
Nos invités : Gerbert-Sylvestre Bouyssou est maître de conférences en histoire ancienne à l’université de Polynésie française. À travers sa thèse et plusieurs articles, il s’est intéressé aux représentations grecques de la tyrannie, à l’histoire politique et à la guerre dans l’Antiquité. Pierre-Olivier Hochard est maître de conférences en histoire ancienne à l'Université de Tours et membre junior de l'IUF. Spécialiste de numismatique, ses recherches portent sur l'Orient grec hellénistique et impérial. Avec Christophe Chandezon, ils sont les co-auteurs, sous la direction de Catherine Grandjean, de La Grèce hellénistique et romaine. D'Alexandre à Hadrien (Belin, 815 pages, 49€).
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Pompéi c’est quatre millions de visiteurs par an, soit l’un des sites culturels les plus visités d’Italie, les plus étudies, les plus fouillés. « Dans le monde, il s’est produit nombre de catastrophes, mais il en est peu qui aient causé autant de joie aux générations futures » remarque Goethe dans ses souvenirs de voyage publié sous le titre Voyage en Italie en 1816. Pompéi est avant tout une ville de l’Empire romain détruite par l’éruption du Vésuve en 79 av. JC qui en l’ensevelissant l’a conservée. Redécouverte à la fin du XVIe siècle, Pompéi est devenue un site archéologie qui a été raconté, admiré, et même mis en scène par de nombreux artistes : madame de Staël, Mozart, Théophile Gauthier, Chateaubriand, Primo Lévi, et même les Pink Floyd qui ont organisé un concert mythique dans l’un des théâtres romains du site… Massimo Osanna, ancien directeur du site archéologique de Pompéi tire également le constat suivant : « La ville continuera à restituer connaisses et émotions, à inspirer des expérimentations scientifiques, des pensées, des modes de vêtement, des attitudes, et aussi la littérature, la musique, l’art. La ville continuera à être célébrée, usée, abusée, comprise et incomprise ». À partir de quelles sources, hormis les sources archéologiques, pouvons-nous écrire l’histoire de Pompéi ? Que savons-nous du déroulé de l’éruption et de la réaction des Pompéiens aux premiers signes de la catastrophe ? Peut-on voir grâce aux fouilles l’exemple type d’une cité romaine du Ier siècle av. J.-C. ? Reste-t-il encore beaucoup à découvrir ?
Notre invité : Stéphane Gompertz
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La « passion arabe » pour Bonaparte prend de l’ampleur à partir du départ des troupes françaises en 1801. En témoignent le récit du chroniqueur égyptien Abdel al-Jabarti, issu de l’élite égyptienne et témoin direct de l’expédition napoléonienne, et du chrétien libanais Nicolas Turc qui rédigea la Chronique d’Égypte. L’attrait des Arabes pour Napoléon s’explique d’abord par le contexte politique et social : l’Égypte est occupée depuis 1516 par les Ottomans. Quelles sont les relations entre le jeune général et l’élite arabe ? S’est-il présenté comme leur libérateur ? Napoléon débarque en Orient accompagné de scientifiques, de savants et de son armée dont le dévouement ne manque pas de marquer les populations arabes comme le remarque l’un de leurs chroniqueurs : « Malgré tous les maux et les dangers qu’ils avaient essuyés, ils conservaient pour leur général une obéissance aveugle, et lui témoignait toujours un dévouement sans bornes. Ils se soumettaient à ses ordres comme si il eut été leur Dieu, partageaient sans murmure sa mauvaise fortune, et ne cessaient pas de chanter ses louanges ». Cependant les exploits militaires ne peuvent à eux seuls expliquer la construction de cette passion arabe pour Napoléon qui a profondément marqué la culture arabe et musulmane jusqu’à nos jours.
Notre invité : Ahmed Youssef
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[Rediffusion] Lénine reste une sorte de mythe qu’il faudrait séparer de la figure bien évidemment accablante de Staline. Storiavoce vous propose de comprendre ce que le totalitarisme soviétique doit à son fondateur. Quel a été le parcours de cet homme exceptionnel qui a pensé, puis instauré une dictature idéologique impitoyable, inventant les concepts et les instruments qui devaient signer les horreurs du XXe siècle ? Notre invité : Stéphane Courtois.
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[Rediffusion] Né en Ukraine en 1906, Léonid Brejnev, succède au bouillonnant Nikita Khrouchtchev en 1964. Or, étrangement, Brejnev n’apparait pas comme une grande figure du panthéon des génies du communisme soviétique. Certains le considéraient comme « une carpette », un "beau parleur" et "une personnalité sans personnalité ". Qui était vraiment Léonid Brejnev, ce personnage qui est resté pas moins de dix-huit ans au pouvoir ? Etait-il un vieillard sénile ? Un gendarme qui a écrasé le Printemps de Prague et occupé l’Afghanistan ? Était-il un cynique qui a laissé prospérer la corruption, les pénuries et a plongé son pays dans la "stagnation" ? Ou bien était-il un héros militaire qui a ressoudé les Russes ? Ou bien même un diplomate rusé qui a tout simplement éloigné le spectre de la Troisième Guerre mondiale ? avec notre invité Andreï Kozovoï.
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[Rediffusion] Empereur des Français entre 1804 et 1814, chef de guerre remarquable, Napoléon Bonaparte semble surplomber avec majesté le terrain diplomatique et le champ militaire européen. Il n’a pourtant jamais agi seul. Fin stratège, Napoléon est également un diplomate clairvoyant. En élevant sa famille au rang de dynastie, en élaborant un vaste système de réseaux aux dimensions politiques, diplomatiques et militaires, il illustre l’idée que le rôle et le pouvoir d’un homme sont profondément dépendants du système auquel il se rattache. Napoléon a créé ce système à sa mesure.
Notre invité : Vincent Haegele
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[Rediffusion] 1789 est la dernière année de Versailles comme lieu de pouvoir. Les rituels de la vie de cour, qui semblent imperturbables, sont bousculés par les événements révolutionnaires suivant un rythme et une densité sans précédent. Le 17 juin, le roi perd son pouvoir au profit de l’Assemblée nationale. Cette révolution politique et institutionnelle est suivie d’une révolution populaire le 14 juillet, d’une révolution sociétale le 4 août, d’une révolution idéologique le 26 août, d’une révolution sociale les 5 et 6 octobre. En moins de quatre mois, un système plus que millénaire est abattu. Notre invité : Alexandre Maral
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[Rediffusion] Qu’est-ce qu’une religion ? Storiavoce vous propose de sortir quelque peu du sillon de l’histoire, sans l’abandonner tout à fait, en se posant cette question qui peut paraître simple mais qui, au regard précisément de l’histoire mais aussi de la philosophie est bien plus complexe. Comment peuvent s’articuler la foi et la raison que, pendant longtemps, une vision positiviste de l’histoire a souhaité séparer ? Mais plus encore, est-ce que la religion est dans l’histoire, et notamment dans le récit biblique, source de liberté ou au contraire de soumission? De violence ou bien de paix ?
Notre invité : Rémi Brague
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[Rediffusion] le nom de Vercingétorix nous apparaît comme un nom de légende qui, jusqu’à nos jours, donne aux défaites françaises une forme de noblesse et de grandeur. En son temps, Jules César plaça le personnage au centre de son œuvre de propagande La Guerre des Gaules. Pourtant, pendant des siècles, le vaincu d’Alésia ne fut guère au centre de l’attention, bien au contraire. En effet, le caractère légendaire du célèbre Arverne est né dans les têtes romantiques du XIXe siècle. Or le romantisme n’est pas l’histoire. Storiavoce vous propose de revenir à une réalité plus prosaïque : qui était Vercingétorix, fils de roi ? Dans quelle société a-t-il vécu ? Quels étaient ses rapports avec le monde romain et, tout particulièrement, avec Jules César dont il fut un temps l’otage? Comment enfin naquit la rébellion des Gaules ? Notre invité : Jean-Louis Brunaux
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[Rediffusion] Nous écrivons l’histoire politique de l’Empire romain avec des lambeaux de texte. Nous nous fondons sur une bibliothèque lacunaire pour tisser les récits de notre civilisation. Et pourtant, nous avons à notre disposition un texte quasi intégral et qui émane directement de l’autorité impériale : la monnaie. Que nous disent les monnaies de cette histoire politique ? Comment et où frappait-on monnaie sous l’empire ? Les monnaies d’Auguste sont-elles comparables à celles de Constantin trois siècles plus tard ? La même monnaie était-elle utilisée dans l’ensemble des provinces impériales ? Ces monnaies sont-elles enfin le reflet de ce que nous appellerions une civilisation ?
Notre invité : Donatien Grau
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[Rediffusion] Le Moyen Âge est bien plus qu'une période historique : c'est un livre d'images foisonnant où artistes, créateurs et cultures populaires n'ont eu de cesse de puiser, réinventant inlassablement selon leur goût et celui de leur temps enluminures, donjons et cathédrales. Si Notre-Dame de Paris est une cathédrale médiévale, elle a été en partie revisitée par le XIXe siècle. Les chimères, monstres caricaturant le Moyen Âge, sortent tout droit de l’imagination de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879). Quand on les regarde, le Moyen Âge nous apparaît sublime, grandiose, fascinant tout autant que monstrueux, fantastique et effrayant. Eugène Viollet-Le-Duc en architecture, Umberto Ecco et Walter Scott en littérature, Games of Thrones à l’écran et le Puy du fou dans ses spectacles. Chacun réinvente le Moyen Âge à sa manière. On parle alors de médiévalisme. Quand est né ce mouvement et comment-a-t-il évolué ? Qui sont les stars du médiévalisme ? Sert-il ou dessert-il l’histoire ? Notre invité : William Blanc.
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[Rediffusion] La nation portugaise est riche de son passé et de ses héros. Des premiers Lusitaniens, en passant par les grands navigateurs comme Vasco de Gamma, l’histoire du Portugal ne manque pas de zones d’ombre entre la brutalité de la colonisation, la traite atlantique ou la dictature de Salazar.
L’historien Yves Léonard analyse la construction de la nation portugaise, ses socles communs, ses références historiques, mais aussi ses fractures politiques et culturelles. Il nous emmène, à travers l’histoire, la vie politique, l’économie, la littérature ou le sport, au cœur d’un pays dont la cohésion agrège une large diaspora. Notre invité : Yves Léonard
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[Rediffusion] Qui étaient les Vikings ? À travers quatorze portraits d’hommes et de femmes connus et inconnus, l’historienne Lucie Malbos nous offre une description des sociétés scandinaves du IXe au XIe siècles, un monde si particulier et passionnant. Notre invitée : Lucie Malbos.
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Les racines du sport plongent dans l'époque archaïque. En ces temps reculés où se mêlent les mythes de l'Iliade et la réalité grecque, on n'utilisait guère le terme moderne de "sport" mais celui d'âgon, ce qui signifie affrontement, compétition ou joute. Il s'agit pourtant bien de sport, à savoir une activité motrice, codifiée, institutionnalisée et faisant l'objet de compétition. Alors que les historiens modernes estimaient que la pratique antique se distinguait par sa violence, les chercheurs livrent désormais un tout autre récit. Au cours de cette émission, l'historien Jean-Manuel Roubineau revient sur ses origines et sa nature : quand le sport apparaît-il dans les textes et l'archéologie ? Comment les athlètes deviennent-ils des figures sociales ? Quelles étaient les disciplines exercées ? Les jeux existaient-ils uniquement à Olympie ? Pourquoi le sport antique a-t-il disparu dans l'Antiquité tardive ?
L'invité : Spécialiste de l'Antiquité, Jean-Manuel Roubineau est maître de conférences à l'université Rennes 2. Ses travaux portent essentiellement sur les hiérarchies sociales et le sport : explorant les conditions d'apparition de la figure sociale de l'athlète, de la diététique athlétique, de l'articulation entraînement-compétition, et plus largement de la raison sportive, il a publié A poings fermés. Une histoire de la boxe antique (PUF, 2022), une biographie de Diogène (PUF, 2020) et, dernièrement, Le Sport. Récit des premiers temps (PUF, 2024).
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Au cours de la période médiévale, l’économie paysanne est centrée sur les productions agricoles, l’élevage et la viticulture.
La perception des épisodes météorologiques se trouve particulièrement influencée par la proximité de l’homme avec la nature, mais également par les institutions politiques et religieuses mises en place par les Carolingiens. Ainsi, l’éloignement ou la proximité avec les seigneurs laïcs et ecclésiastiques influencent le type de réponse face aux menaces du ciel.
Le Traité sur la grêle et le tonnerre d’Agobard de Lyon permet de mieux comprendre le terreau politique et religieux sur lequels se développent les imaginaires paysans. De multiples aspects culturels, psychologiques et sociaux apparaissent, ce qui nous éclaire sur les manières d’appréhender le climat au cours du haut Moyen Âge. Tempestaires, rites païens, sorcières sont ainsi analysés sous le regard d’un religieux du IXe siècle.
L’invité : Professeur émérite à l’université libre de Bruxelles et membre de l’Académie royale de Belgique, Jean-Pierre Devroey est l’un des plus grands spécialistes des sociétés du haut Moyen Âge. Après avoir publié La Nature et le Roi. Environnement, pouvoir et société à l’âge de Charlemagne (740-820) (Albin Michel, 2019, 592 p. 25€), il vient de faire paraître De la grêle et du tonnerre. Histoire médiévale des imaginaires paysans, (Seuil, 2024, 448 p. 26 €).
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Rédigés dans les villes de Munster et d'Osnabrück, les traités de Westphalie sont des classiques de l'histoire des relations internationales. Ils sont l'aboutissement d'un long processus qui vise à restaurer la paix en Allemagne après trente années de conflit. Dans ce long travail, la papauté souhaite proposer ses bons offices, mais sans succès. Il faut dire que les belligérants voient avec intérêt la poursuite des hostilités jusqu'à la défaite impériale de Jankau le 6 mars 1645. Les négociations sont donc longues, parce que les représentations diplomatiques nombreuses. Une véritable course qui évolue entre les bovins et les ballets. Pourquoi ces traités ont-ils été une réussite ? Comment seront désormais gérées les questions religieuses au sein de l'Empire et de 'l'Europe ? Peut-on surtout parler d'un tournant westphalien dans l'histoire des relations internationales ?
L'invitée: Claire Gantet est professeur d'histoire moderne à l'université de Fribourg en Suisse et présidente de la Société suisse pour l'étude du XVIIIe siècle. Auteure de nombreuses ouvrages, elle a entre autre publié avec Christine Lebeau, elle a codirigé une Le Saint-Empire, 1500-1800 (Armand Colin, 272 p., 23,99€) et Une histoire du rêve – Les faces nocturnes de l’âme (Allemagne, 1500-1800), (PUR, 326 p., 25€). Son livre La Guerre de Trente ans 1618-1648 a été co-édité par les éditions Tallandier et le Ministère des Armées (634 p., 26,90€).
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Mille fois représentée et analysée, Marie-Antoinette semble indémodable. Figure mouvante selon les inclinaisons politiques, elle est tantôt dévote, tantôt frivole. Présentée comme une femme banale confrontée à la tragédie sous la plume de Stephan Zweig, elle acquiert un statut d’icône glamour dans le film de Sofia Coppola de 2006. Face à cette profusion de visages, est-il seulement possible d’approcher la véritable personnalité de la souveraine ?
Au micro de Storiavoce, Charles-Éloi Vial propose de renouveler le portrait de la dernière reine de France. Grâce à une méthodologie quiemploie exclusivement des sources primaires, l’historien et paléographe parvient à faire émerger une Marie-Antoinette qui formule une pensée politique propre et qui ne se résume pas à une caricature.
L’invité : Docteur en histoire, archiviste paléographe et conservateur à la Bibliothèque nationale de France, Charles-Éloi Vial est un spécialiste de l’Empire et de la Restauration. Déjà invité au micro de Storiavoce au sujet de sa biographie de Marie-Louise (Perrin, 2017, 24€) et de La Famille royale au Temple (Perrin, 2022, 10€), il vient de publier Marie-Antoinette (Perrin, 2024, 28 €).
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Dès le lendemain du conflit qui déchira l'Allemagne puis l'Europe entre 1618 et 1648, la guerre est appelée par les contemporains "Guerre de Trente Ans". Un affrontement hors du commun pendant lequel les épidémies font plus de morts que les champs de bataille. À la fois guerre d'usure et guerre révolutionnaire par ses conceptions militaires nouvelles, le conflit atteint une violence paroxystique avec le sac de Magdebourg par la Ligue catholique le 20 mai 1631. La guerre fait par ailleurs l'objet d'un traitement bien particulier dans les gazettes de l'époque, mêlant à la fois le récit factuel des hostilités et la propagande. Quelles sont donc les grandes phases de la guerre ? Comment l'intervention de la Suède puis celle de la France pérennisent le conflit ? Peut-on dire qu’il s’agit du conflit le plus meurtrier dans l’histoire de l’Europe ?
L'invitée : Claire Gantet est professeur d'histoire moderne à l'université de Fribourg en Suisse et présidente de la Société suisse pour l'étude du XVIIIe siècle. Auteure de nombreuses ouvrages, elle a entre autre publié avec Christine Lebeau, elle a codirigé une Le Saint-Empire, 1500-1800 (Armand Colin, 272 p., 23,99 €) et Une histoire du rêve – Les faces nocturnes de l’âme (Allemagne, 1500-1800), (PUR, 326 p., 25 €). Son livre La Guerre de Trente ans 1618-1648 a été co-édité par les éditions Tallandier et le Ministère des Armées (634 p., 26,90 €).
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Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, le tourisme de masse s’est imposé comme une industrie nocive pour les humains et l’environnement. À cette modalité du voyage, on pourrait opposer le Grand Tour, pratique élitiste des aristocrates européens, qui cherchent à enrichir leur culture gréco-latine en Italie. Or, cette dichotomie ne cache-t-elle pas une réalité plus riche ? Au micro de Storiavoce, Gilles Montègre propose de revaloriser le voyage comme un objet d’étude historique complexe avec une perspective transnationale. Femmes, érudits, domestiques, aventuriers ou diplomates : une foule hétéroclite parcourt le vieux continent à la poursuite d’objectifs variés. Passion de l'Antiquité, désir d’accumuler un savoir encyclopédique ou de découvrir les confins de la Laponie, comme le modèle politique d’un pays frontalier, le voyage est une expérience révélatrice des préoccupations de l‘Ancien Régime. Parfois synonyme d’émancipation, il permet de penser le lien entre le temps des Lumières et le siècle des Révolutions.
L’invité : Agrégé d’histoire et maître de conférences HDR à l’université Grenoble Alpes, Gilles Montègre est un spécialiste du XVIIIe siècle, de l’histoire du voyage, de la diplomatie et des émotions. Il a publié Le Cardinal de Bernis. Le pouvoir de l’amitié (Tallandier, 2019). Il vient de publier Voyager en Europe au temps des Lumières. Les émotions de la liberté (Tallandier, 2024, 656 pages, 26.90 €).
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Entre 1618 et 1648, l'Europe se déchire dans le conflit le plus meurtrier de son histoire. Dans cette nouvelle série de nos Cours d'Histoire, l'historienne franco-allemande Claire Gantet aborde les origines de la fameuse guerre de Trente Ans. Tout commence le 23 mai 1618 avec la défenestration des représentants de l'empereur du Saint Empire romain germanique. Que se passe-t-il au cours de cette curieuse affaire, dont les conséquences seront dramatiques ? Pourquoi faut-il replacer cet événement sur le temps long ? Comment le protestantisme s'est-il développé dans la seconde moitié du XVIe siècle, et quelle est sa force à la veille du conflit ? Faut-il voir la guerre de Trente Ans comme un conflit avant tout politique, ou bien religieux, remettant en cause l’équilibre fragile du Saint Empire ?
L'invitée: Claire Gantet est professeur d'histoire moderne à l'université de Fribourg, en Suisse, et présidente de la Société suisse pour l'étude du XVIIIe siècle. Autrice de nombreux ouvrages, elle a notamment publié avec Christine Lebeau, Le Saint Empire, 1500-1800 (Armand Colin, 272 p., 23,99€) et Une histoire du rêve. Les faces nocturnes de l’âme (Allemagne, 1500-1800), (PUR, 326 p., 25 €). Son livre La Guerre de Trente Ans 1618-1648 a été coédité par les éditions Tallandier et le Ministère des Armées (634 p., 26,90 €).
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Le mythe des Illuminati est largement présent dans la culture populaire et nourrit les fantasmes des théoriciens du complot. Pourtant, les racines de cette société secrète sont issues d’un temps perçu comme celui du triomphe de la raison : le siècle des Lumières. Projetant de lutter contre l'obscurantisme, ceux qu’on appelle aujourd’hui les Illuminati sont d’abord un groupe d’anciens jésuites. La secte, prenant exemple sur les méthodes franc-maçonnes, parvient peu à peu à recruter des membres dans les élites européennes. Rapidement interdite et accusée d’avoir précipité la Révolution Française, l’assemblée des “illuminés” se pare d’une aura sulfureuse. Au début du XIXe siècle, le mythe se teinte d’antisémite, composante aujourd’hui présente dans la plupart des théories du complot.
Cet épisode est adapté d’un article de Pierre-Yves Beaurepaire, professeur d’histoire moderne, « Les Illuminati : des Lumières aux théories du complot », paru dans Histoire & Civilisations en février 2023.
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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[Rediffusion] Napoléon rêvait de fonder une dynastie, mais rien ne s'est passé comme il l'avait voulu. Titré roi de Rome, le fils de l'empereur et de Marie Louise d'Autriche ne fut Napoléon II que quelques jours. Il n'avait pas quatre ans que les armées étrangères foulaient le sol français. Quasiment kidnappé sur ordre de son grand-père maternel, il ne devait jamais revoir son père. Élevé comme un Autrichien sous la très lointaine tutelle de Marie-Louise, privé peu à peu de son entourage français, celui qui allait devenir duc de Reichstadt allait passer à Vienne plus d'une quinzaine d'années avant de mourir en 1832 de la « poitrine », otage impuissant et souvent inconscient de manœuvres voire de complots sur fond de relations internationales. Notre invitée : Laetitia de Witt.
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Symbole de la capitulation des démocraties françaises et anglaises face au totalitarisme allemand, les accords de Munich du mois de septembre 1938, qui interviennent quelques semaines après l'Anschluss, précipitent l'Europe dans l'abîme. Dans un livre magistral, Maurizio Serra revient d'abord sur les conséquences politiques de la Grande Guerre. Il s'attarde ensuite sur les différents acteurs de ce drame, dont la Tchécoslovaquie est la victime expiatoire. Qui était Chamberlain ? Est-il le seul père de la politique dite d'apaisement avec l'Allemagne ? Quel rôle joue la France de Daladier, et comment Mussolini va savoir tirer profit de l'événement, au point d'en faire son dernier succès diplomatique ? Comment Hitler va abandonner le plan extrémiste de Ribbentrop, afin de mieux poursuivre ses desseins machiavéliques ?
L’invité : Maurizio Serra de l’Académie française, diplomate de profession, est aussi historien. Avec Le Mystère Mussolini (Perrin, 500 pages, 25 €), il a complété sa fresque magistrale publiée chez Grasset de grands auteurs italiens du XXe siècle, commencée avec Malaparte, vie et légendes (couronné en 2011 par le Goncourt de la biographie et le prix Casanova), poursuivie avec Italo Svevo ou l’antivie et D’Annunzio le Magnifique (Prix Chateaubriand 2018 et Prix du Livre incorrect 2018), ouvrages qui ont remporté l’adhésion de la critique et du public, déjà traduits en plusieurs langues. Son dernier livre s'intitule Munich 1938. La paix impossible (Perrin, 389 p., 24€).
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Le 14 juin 1940, les troupes de l'armée allemande entrent dans Paris. Pendant quatre ans, la France vit sous le régime de l'Occupation. Vue du côté allemand, l'Occupation commence par une forme de rêve fait de profits, d'abondance et d'évasions culturelles. Cependant, avec le temps, les Allemands tombent dans l'obsession du contrôle et finissent par sombrer dans un jusqu'au-boutisme meurtrier sur fond de défaites militaires. Du coté français, la peur domine pendant toutes ces années. Après la terrible période de l'exode, la population est très vite soumise à une série de restrictions, alors que des pans entiers de son économie sont pillés par l'occupant. Même si la collaboration politique est un échec, la collaboration économique, elle, tourne à plein au seul profit de l'Allemagne nazie.
L’invitée : Agrégé d’histoire, docteur de l’Institut d’études politiques de Paris, Eric Alary est professeur de chaire supérieure en khâgne et hypokhâgne. Spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, de la gendarmerie et de l’histoire sociale des Français au XXe siècle, il est l'auteur de nombreux ouvrages dont une Histoire des enfants. Des années 1890 à nos jours (Passés composés, 2022). Après sa Nouvelle Histoire de l'Occupation parue chez Perrin en 2019, il vient de publier chez le même éditeur Joseph Darnand. De la gloire à l'opprobre (384 p., 24 €).
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Depuis la Renaissance, nous avons une image biaisée des druides : alors que les humanistes redécouvraient l'Antiquité gréco-romaine, le XVIe siècle a comme définitivement attaché le monde gaulois à la Préhistoire. Il avait tort. En effet, dès le IVe siècle av. J.-C., les druides étaient considérés comme des savants. Le mot possède ainsi une racine indo-européenne : drui et vid, ce qui signifie "celui qui voit très loin, celui qui possède la connaissance dans ce qu'elle a de plus puissant". Mieux, ces hommes de savoir étaient les "amis des Grecs" et cultivaient une vision du monde comparable à celle des pythagoriciens. Les druides sont surtout à l'origine de la civilisation gauloise, que l'on doit considérer dans son unité. Il s'agissait de leur dessein depuis toujours : "faire de la Gaule une seule cité" (J.-L. Brunaux). Une réalité politique et religieuse dont va bénéficier un certain César...
L’invité : Jean-Louis Brunaux est chercheur au CNRS (Laboratoire d’archéologie de l’ENS). Il a dirigé de nombreuses fouilles sur les sites gaulois de Picardie, à Gournay-sur-Aronde, Saint-Maur, La Chaussée-Tirancourt et Montmartin. Jean-Louis Brunaux a rédigé plusieurs monographies sur les résultats de ses recherches archéologiques et des ouvrages de synthèse. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Alésia (Gallimard, 2012), Vercingétorix dans la collection "Biographies" de chez Gallimard, Les Gaulois. Vérités et Légendes (Perrin, 2019) et dernièrement La Cité des druides. Bâtisseurs de l'ancienne Gaulle (Gallimard, 247 p., 20,50 €).
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Le Français vivait-il mieux à la Renaissance qu’au Moyen Âge, comme l’image d’Épinal le suggère ? Une lecture économique de l'Histoire permet de mettre à mal certaines idées reçues. Mais comment juger de la bonne santé économique d'un pays et de la richesse de sa population ? Coïncident-elles ? Le rayonnement d'un pays est-il conditionné par sa prospérité ? La situation géographique - et démographique - de la France, « une contrée sise au rapprochement des deux mers », soulignée par le géographe Paul Vidal de La Blache, a indéniablement influencé son évolution économique. Peut-on alors parler de spécificité française ? La synthèse de Charles Serfaty permet de considérer autrement les temps forts et les périodicités de l'histoire de France.
L'auteur : Charles Serfaty est docteur en économie et économiste à la Banque de France. À seulement 31 ans, il publie son premier livre Histoire économique de la France. De la Gaule à nos jours, Passés Composés, 2024, 528 p., 27 €.
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Petit-fils de Philippe Auguste, roi Très Chrétien, Louis IX occupe une grande place dans l’historiographie. Mais que sait-on réellement de son rôle dans le renforcement de la dynastie capétienne par l’exercice de la justice ? Saint Louis a été porté à la postérité par les écrits de Joinville le décrivant en train de rendre la justice sous un chêne, tout près du château de Vincennes, mais également par les images d’Épinal présentes dans les manuels scolaires sous la IIIe République. Perpétuant l’héritage de son grand-père, Philippe Auguste, en matière d’administration et d’expansion du royaume, créant par lui-même de nouvelles institutions, Saint Louis a véritablement incarné la figure du roi sacré, garant de la justice. La politique de Saint Louis fut guidée par un principe hérité du droit romain : « Il est de l’intérêt de la chose publique que les méfaits ne restent pas impunis. » C’est en 1239 que se tient la première réunion de la curia regis en Parlement, fondant ainsi l’un des principaux organes du pouvoir royal. On assiste alors au renforcement de l’autorité capétienne, dont les fondements idéologiques reposent sur l’exercice de la justice, guidé par la notion de bon gouvernement et la pensée chrétienne du XIIIe siècle.
L’invitée : Ancienne élève de l’École Normale supérieure de Paris et actuellement maîtresse de conférence en Histoire médiévale à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Marie Dejoux a réalisé une thèse intitulée Gouverner par l’enquête au XIIIe siècle. Les restitutions de Louis IX (1247-1270). Elle vient de publier un ouvrage collectif, La Justice de Saint Louis. Dans l’ombre du chêne (PUF, 2024, 304 p. 28 €).
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Près de deux siècles après la publication des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas, la devise “Tous pour un, un pour tous" résonne encore dans les esprits. Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan occupent une place de choix dans le panthéon littéraire et cinématographique français. En témoigne la récente adaptation de l’épopée de cape et d'épée réalisée par Martin Bourboulon, dont le deuxième opus est sorti en salles en décembre 2023. Honneur, bravoure, combats et intrigues rocambolesques sur fond historique, voilà la recette du succès de la figure du mousquetaire. Mais au-delà de la fiction, que savons-nous vraiment de la réalité de ces soldats œuvrant pour la Couronne ? Au micro de Storiavoce, Julien Wilmart prouve que la véritable histoire des mousquetaires n’a rien à envier à la fiction…
L’invité : Professeur agrégé et docteur en histoire moderne et contemporaine, Julien Wilmart est un spécialiste de l’histoire politique et militaire de l’Ancien Régime. Auteur d’une thèse remarquée sur les mousquetaires du roi en 2022, il a été conseiller scientifique pour le cinéma, notamment pour Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon (2023). Il vient de publier Les Mousquetaires du roi. Une troupe d'élite au cœur du pouvoir (Tallandier, 2023, 607 pages, 27 €), en lice pour le Prix château de Versailles du livre d'Histoire 2024.
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L'année 1923 constitue une rupture dans l'histoire des troupes coloniales : elle inaugure un long déclin jusqu'à la période de la décolonisation au début des années 1960. Or, paradoxalement, l’indigène, grâce à la Grande Guerre, a gagné un statut : celui de soldat. Ce dernier est valorisé et on voit même son visage sur les publicités de l'entre-deux Guerres. Il n'empêche, tout cela se fait dans un contexte de démobilisation. La France est devenue pacifique et cultive une forme d'antimilitarisme. Après l'occupation de la Ruhr précisément en 1923, l'arrivée de la gauche au pouvoir acte ce changement. Dans les années qui suivent, les troupes coloniales vivent dans l'incertitude : doivent-elles fusionner avec l'armée métropolitaine ou préserver leur autonomie ? Le manque des crédits et la crise économique des années 1930 aggrave leur situation. Pourtant, l'occupation allemande va leur permettre d'incarner une autre France : la France libre.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50€)
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Le soir du 8 novembre 1923, Adolf Hitler participe à un putsch dans une brasserie à Munich. Chef du NSDAP (parti national-socialiste des travailleurs allemands) depuis 1921, il est fortement inspiré par la marche sur Rome de Mussolini, et souhaite imposer une “révolution nationale” par la violence. Rapidement maîtrisés, Hitler et ses hommes échouent à s’emparer du pouvoir et sont conduits derrière les barreaux. Ce qui pourrait signer la fin du parcours politique d’Hitler marque plutôt le début d’une décennie de formation idéologique et de structuration de son parti.
Ce temps de captivité est notamment mis à profit pour l’écriture de Mein Kampf, son manifeste antisémite et nationaliste, qui sera la clef de voûte du programme politique mis à exécution à son accession au titre de chancelier en 1933.
Cet épisode est adapté d’un article paru dans Histoire & Civilisations de janvier 2023 de Claude Quétel, historien, ancien directeur de recherche au CNRS, « Portrait : comment Hitler est devenu le Führer ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Au mois de juillet 1900, les troupes coloniales voient le jour grâce à un décret les rattachant au ministère de la Guerre. Afin de pouvoir rayonner dans le cadre d'un travail de propagande, un plan de communication est établi et une revue est créée. Toute une littérature populaire se développe par ailleurs autour du personnage central de la coloniale : le "marsouin". La période voit l'apogée de ce corps si spécifique de l'armée française. A la suite de divers abus (affaires Gaud et Tauqué, Voulet-Chanoine) , le discours colonialiste des socialistes radicaux évolue avec une part d'utopie. Une partie du monde politique pense ainsi que les coloniaux vont pouvoir répondre aux besoins militaires de la métropole. Il est vrai que la Grande Guerre bouleverse les conceptions militaires françaises. Une guerre à laquelle les troupes coloniales participent pleinement.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50 €).
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Immortalisé par Robert Capa, Le débarquement est devenu l’une des opérations les plus emblématiques de la Seconde Guerre mondiale. Les plages de Normandie, devenues lieux de commémoration et de tourisme mémoriel, témoignent de l’engouement des amateurs comme des plus érudits pour le jour le plus long. Cette renommée s’accompagne aussi de légendes et de récits parfois aussi tenaces qu'inexacts. Dans son livre, Nicolas Aubin propose de confronter la mythologie qui entoure la bataille de Normandie avec l'historiographie la plus récente et pointue sur le sujet. La bataille a‐t‐elle été une étape décisive dans la victoire ? Staline a‐t‐il facilité « Overlord » ? Le mur de l’Atlantique était‐il de papier ? Hitler faisait-il la grasse matinée pendant l’arrivée des Alliés ?
Avec une grande pédagogie, Nicolas Aubin répond méthodiquement à chacune des questions pour faire connaître l’exactitude du déroulement du débarquement hors du cercle des experts, et surtout au-delà de son récit romancé.
L’invité : Agrégé d'histoire et spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale, Nicolas Aubin est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, comme La Course au Rhin. 25 juillet-15 décembre 1944 : pourquoi la guerre ne s'est pas finie à Noël (Economica, 2018, 512 pages, 29 €). Il participe régulièrement à la revue Guerres et Histoire dirigée par Jean Lopez, avec qui il a écrit Infographie de la Seconde Guerre mondiale (Perrin, 2021, 200 pages, 30 €). Il vient de publier Le Débarquement dans la collection Vérités et légendes (Perrin , 2024, 304 pages, 13 €).
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Étonnamment, aucune synthèse de l'histoire des troupes coloniales n'était disponible. Avec son livre Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire, Julie d'Andurain comble ainsi une lacune historiographique. Au cours de ce premier volet, elle s'attache à en décrire les origines de 1857, date de la création des fameux tirailleurs sénégalais, à 1900, qui voit l'officialisation de ce corps d'armée. La période correspond à la conquête des territoires africains (Sénégal, Dahomey, Madagascar), mais aussi à celle de l'Asie (Tonkin). Au fil de ces quatre décennies, l’idée d’une formation militaire spécifique s’accélère, pour finalement s'imposer : chargés de représenter la souveraineté française outre-mer, les "marsouins" et les "bigors" sont l'illustration des liens entre le monde militaire et la politique intérieure et extérieure de la France.
L'invitée : Julie d’Andurain est professeure en histoire contemporaine à l’université de Lorraine (Metz). Agrégée et docteure en histoire, membre de l’Académie des sciences d’outre-mer, elle est spécialiste des questions coloniales et des phénomènes guerriers. Autrice de plusieurs ouvrages, elle vient de publier Les Troupes coloniales. Une histoire politique et militaire (Passés/Composés, 400 p., 23,50 €)
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En 1648, les traités de Westphalie et de Munster font entrer l'Europe dans une nouvelle ère, celle de l'équilibre des puissances. Aux rêves hégémoniques de la papauté en crise se substitue la recherche d'équilibres afin de maintenir la paix en Europe. Visionnaire génial, le cardinal de Richelieu est le précurseur de ce nouvel âge selon les termes d'Henry Kissinger, à la fois père de l'Etat moderne et vulgarisateur de la raison d'Etat. Mazarin et Kaunitz, Choiseul et Pitt, Metternich et Bismarck sont ainsi les fils spirituels de "l'homme rouge". Au service du prince, ils ont promu une vision politique réaliste de la politique étrangère. Dans ce Grand entretien, Hubert Védrine nous présente les caractéristiques de ce nouvel âge politique, la grandeur de la diplomatie et ce qui, aujourd'hui, contribue à une remise en cause de son efficacité.
L'invité : L'engagement d'Hubert Védrine sur la scène internationale a été et reste considérable. Il a été successivement conseiller diplomatique, porte-parole et secrétaire général de l’Élysée durant les deux septennats de François Mitterrand. Conseiller d'Etat en 1986, il devient ministre des Affaires étrangères (1997-2002) sous la présidence de Jacques Chirac. Aujourd'hui, Hubert Védrine mène des activités de conseil en géopolitique. Auteur de nombreux ouvrages sur la question, il vient aussi de publier Camus, notre rempart (Plon, 128 p., 18€) et de diriger Grands diplomates. Les maîtres des relations internationales de Mazarin à nos jours (Perrin, 416 p., 25€). Ce dernier ouvrage rassemble les contributions de vingt historiens et journalistes sur les grands négociateurs et diplomates de l'époque moderne et contemporaine.
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Successeur d’Hugues Capet, Robert le Pieux est le roi de l’an mil. Associé au pouvoir par son père dans la tradition carolingienne, il est un dirigeant aux choix politiques audacieux, bien loin de l’image d’un homme dirigé par ses passions amoureuses, comme le présenta le XIXe siècle ! Il est vrai que la politique matrimoniale a été l'un des aspects les plus complexes du règne. Cependant, la France de Robert le Pieux est une France sans État : quelle est alors la réalité du pouvoir du Capétien ? Peut-on parler d’une faiblesse de l’institution royale ? Est-ce que l’on assiste à une mutation soudaine et rapide des structures politiques et sociales à la charnière de l’an mil ? Yves Sassier, dans une nouvelle biographie, nous offre pour la première fois un regard chronologique du règne de Robert le Pieux.
L'invité : Docteur en droit et spécialiste de l’histoire politique et institutionnelle des Xe-XIIe siècles, professeur émérite à l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), Yves Sassier a été professeur à la Faculté de droit de Lille, puis à celle de Rouen. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont, chez Fayard, Hugues Capet (1987) ou Louis VII (1991). Il vient de publier dernièrement Robert le Pieux. L'enracinement dynastique (Fayard, 352 p., 25 €).
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Dans l'Angleterre du XVIe siècle, Henri VIII, héritier des Tudor, règne en maître sur son royaume comme sur sa vie maritale. Il annule son premier mariage avec Catherine d’Aragon, fautive de n’avoir pas engendré un héritier mâle. Cette décision, contraire au dogme religieux, le conduira à l'excommunication par l'Église catholique. Qu’importe ! L’inflexible souverain est prêt au schisme pour assouvir ses objectifs de descendance. Le fondateur de l'Église anglicane ne connaîtra pas moins de six noces différentes au cours de sa vie. Divorcées, décapitées, décédées en couches, les épouses se succèdent au bras du vorace monarque. Les destins tragiques de ces reines éphémères marquent cependant durablement l’histoire de la monarchie anglaise.
Cet épisode est adapté d’un article paru dans Histoire & Civilisations de septembre 2016 de Glyn Redworth, professeur à l’Université d’Oxford, « Henri VIII, amour et vengeance à la cour des Tudors ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Aujourd’hui méconnue, l’histoire coloniale de la Nouvelle-France a pourtant fait l’objet de romans. Celui de Chateaubriand, intitulé les Natchez, dépeint un événement spectaculaire au cœur de la Louisiane du XVIIIe siècle. Le 28 novembre 1729, 600 guerriers amérindiens du peuple Natchez tuent plus de 200 colons français. Cette nation est pourtant alliée des Français, qui admirent son organisation hiérarchisée perçue comme un miroir de leur monarchie natale. S'il a longtemps été analysé seulement sous le prisme de la révolte, Gilles Havard mène lui une véritable enquête historique et ethnographique haletante pour comprendre les motivations derrière cet assaut meurtrier.
L’invité : Gilles Havard est historien, directeur de recherche au CNRS au sein du laboratoire Mondes américains. Spécialiste de l’histoire des relations entre Amérindiens et Européens en Amérique du Nord, il a écrit plusieurs ouvrages de référence sur le sujet comme Histoire des coureurs de bois (Les Indes savantes, 2016, 904 pages, 35 €), qui a reçu le Grand prix des rendez-vous de l’histoire de Blois, ou l’Amérique Fantôme, les aventuriers francophones du Nouveau Monde (Flammarion, 2019, 656 pages, 26 €). Il vient de publier les Natchez, une histoire coloniale de la violence (Tallandier/Flammarion, 2024, 608 pages, 26,90 €).
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La date de la reprise de Poitiers en 732 par Charles Martel tient une place particulière dans le roman national en France depuis le XIXe siècle. La présence arabe dans la province romaine de Narbonnaise, quant à elle, est très peu abordée. Pourtant, en 719, « Sema, roi des sarrasins, assiège et prend Narbonne », nous dit la chronique de Moissac qui rapporte les faits du point de vue des vaincus. Narbonne devient dès lors une tête de pont de l’expansion arabe dans le royaume des Francs. Les raids et les razzias se multiplient, aboutissant à la prise de butins et de captifs. Mais dès 721, les Arabes sont défaits par le duc d’Aquitaine Eudes à Toulouse. Cependant, ils continuent d’être présents en Narbonnaise jusqu’en 793. Les sources archéologiques, les pièces de monnaies, les sceaux et les sépultures sont les éléments les plus parlants pour comprendre la nature de cette présence arabe qui pose question : Pourquoi la bataille de Poitiers tient-elle une place si importante dans l’imaginaire, alors qu’elle n’est pas la première victoire sur les Arabes et ne marque pas non plus leur départ du royaume des Francs ?
L’auteur : Philippe Sénac est professeur émérite à Sorbonne Université et ancien membre de la Casa Velasquez. Il vient de publier L’autre bataille de Poitiers. Quand la Narbonnaise était Arabe (VIIIe siècle) (Armand Colin, 160 p., 23,90€).
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Le déclin puis la fin de la route de la soie (738-840) est le résultat d'un processus complexe, marqué principalement par la disparition du pouvoir turc, la révolution abbasside et l'affaiblissement chinois. Dès lors, un processus d'islamisation se met en marche sur l'ensemble de l'Asie centrale. Comment les institutions et les pratiques transforment les sociétés ? Quelles sont les nouvelles normes religieuses et sociales ? Quel est le rôle et la place des élites régionales vis-à-vis de ce nouveau pouvoir en place ? Comment la conjonction entre géopolitique, commerce et appartenance religieuse change l'espace eurasiatique ?
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33 €).
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En ce matin du 6 février 1934, Paris se réveille en colère. Ses habitants découvrent, placardés aux murs et dans les pages de leur journaux, des appels à manifester. « La dictature du sectarisme veut s’implanter chez vous ! » «Ton parlement est pourri», «À bas les voleurs ! » Et le soir même, sur la place de la Concorde à Paris, la manifestation tourne à l’émeute. On compte vingt morts et des centaines de blessés. Reste le souvenir de la violence. On a souvent interprété cette manifestation comme un coup d’État fasciste ou du moins, une tentative de prise de pouvoir par l’extrême droite. La veille de son exécution, l’intellectuel fasciste Robert Brasillach faisait mémoire des morts du 6 février : "Sur onze ans de retard, serai-je donc des vôtres ? Je pense à vous, ce soir, ô morts de février". L'émeute n’a-t-elle été portée que par les fascistes ? Cet épisode dramatique a-t-il véritablement constitué une menace pour la IIIe République ? Derrière les slogans, quelles sont les revendications des manifestants ? Quels sont les différents éléments déclencheurs de cette manifestation qui a marqué l’Histoire ?
L'auteur : Olivier Dard est professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Université, spécialiste d’histoire politique. Il est l'auteur de biographies de référence consacrées à Bertrand de Jouvenel (Perrin, 2008, 527 p., 27 €) et à Charles Maurras. Le nationaliste intégral (Dunod, 2023, 432 p., 11,90 €). Il publie avec Jean-Philippet : Février 34. L'affrontement (Fayard, 752 pages, 34 €). Grâce à la mobilisation de nombreuses archives, le livre replace la manifestation du 6 février dans une plus large séquence.
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Le réseau commercial asiatique, appelé communément la route de la soie, s'inscrit au cœur de nos représentations littéraires. Pourtant, la réalité de ce monde est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Mêlant sédentarisme et nomadisme, hiérarchies et administrations, affrontements guerriers et pillages, l'univers eurasiatique offre pourtant la particularité d'une stabilité économique à travers les siècles. Quels étaient les temps de parcours entre la Chine et Byzance ? Que transportaient les fameuses caravanes ? Comment étaient-elles organisées, et pourquoi faut-il les distinguer des marchands ? Quelle était enfin la place de l'État dans ce monde économique ?
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques, notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33€).
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Véritable tempête d'acier, la bataille de l'Atlantique est sans nul doute la plus longue de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. L'enjeu de cet affrontement est simple : isoler les îles Britanniques et contraindre Churchill à capituler. Du côté allemand, tandis que le chef de la Kriegsmarine, Erich Raeder, souhaite engager la flotte de haute mer, Karl Dönitz plaide, lui, pour une guerre sous-marine. La défaite du Bismarck, coulé le 27 mai 1941, donne raison à ce dernier. Dès lors s'engage une véritable "guerre de course", dont l'enjeu est d'arrêter les convois de navires marchands entre le continent américain et les territoires alliés. La nouvelle revue L'Histoire en guerre décrit ce moment dantesque que furent la guerre hauturière et la guerre sous-marine.
L’invité : Membre de l’Institut universitaire de France et professeur des universités à l’École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka est un spécialiste reconnu de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles il a consacré plusieurs livres qui font autorité, dont une Histoire du Débarquement dernièrement réédité au Seuil, accompagné d'infographies. Il a publié avec Jean Lopez Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et codirigé une Histoire militaire de la France avec Hervé Drévillon (Perrin-Ministère des Armées). Il est enfin l'auteur aux éditions Perrin d'une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (1072 pages, 29 €).
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Le réseau commercial asiatique, appelé communément la route de la soie, Sur cette route mythique se croisent caravanes et conquérants, moines et artistes. Ils passent par Samarcande, Dunhuang ou Bactres, pour aller de la Chine à Byzance, ou de l’Iran et l’Inde à la steppe. Il s'agit d'un espace considérable, préfigurant une forme de globalisation des échanges. Or, cet espace immense composé en grande partie de déserts, est avant tout sujet aux aléas d'un climat que l'homme doit savoir dompter. Un monde fragile, à la fois sédentaire et nomade, qu'Étienne de la Vaissière nous présente à travers une somme magistrale et inédite dans son approche pluridisciplinaire.
L'invité : Historien, Étienne de la Vaissière enseigne à l’EHESS sur la chaire « sociétés centre-asiatiques médiévales : migrations et acculturations ». Après avoir travaillé sur les réseaux caravaniers, il s’est intéressé aux relations de pouvoir et d’identité des nomades, notamment lors des grandes migrations, ainsi qu’aux processus d’intégration au monde musulman. Il a participé à de nombreuses fouilles et prospections archéologiques notamment en Ouzbékistan (1996-2008), en Afghanistan (2010-2013), et maintenant en Mongolie. Il vient de publier Asie centrale 300-850. Des routes et des royaumes, aux Belles Lettres (648 p., 33 €).
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Oubliez tout ce que vous savez sur Charlemagne - la barbe fleurie, la couronne du Saint Empire dont on lui orne souvent la tête, et même son nom, car Charlemagne ne s’appelait pas Charlemagne. Plus surprenant encore, celui que France Gall accusait dans sa chanson Sacré Charlemagne d'avoir inventé l'école ne savait lui-même pas écrire. Cela l'aurait-il empêché d'inventer l'école ? Quelles archives nous reste-il du règne de ce monarque ? Né dans les années 740, Charlemagne est le fils de Pépin le Bref, fondateur de la dynastie des Carolingiens, et le petit-fils de Charles Martel, maire du palais. Comment est-il parvenu à devenir empereur, alors que son grand-père n'était même pas roi ? À quoi ressemblait le royaume franc, sur lequel Charlemagne régnait ? Quels étaient ses projets politiques ?
L'auteur : Bruno Dumézil est professeur d'histoire médiévale à Sorbonne Université, grand spécialiste du Haut Moyen Âge. Il est l'auteur d'ouvrages de référence sur la période : Le baptême de Clovis. 24 décembre 505 ? (Gallimard, 2019, 320 p. 22 €), L'Empire mérovingien Ve – VIIIe siècles (Passés Composés, 2023, 352 p., 23 €) Charlemagne (PUF, 2024, 228 p. 15 €).
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Si les pirates sont généralement associés à la période moderne, l’activité est en réalité millénaire. Depuis le développement du commerce maritime durant l'antiquité, des hommes se sont affranchis des règles pour mener une vie de crimes et d'aventures. Ce sont d’ailleurs les Grecs qui donnèrent leur nom aux voyous des mers : les pirates, littéralement « ceux qui osent ».
Figures historiques incontournables, les pirates et leurs alter égos institutionnels, les corsaires, ont acquis une place de choix dans les mémoires et les récits. Barbe-Noire, Mary Read ou encore Jack Rackham sont devenus les symboles d'une période d'exploration et de commerce.
Depuis son archétype du XVIIIe jusqu'à son avatar informatique contemporain, le pirate ne cesse de fasciner et de se jouer de la légalité.
Cet épisode est adapté d’un article d'Alain Blondy, professeur émérite, spécialiste de l’histoire du monde méditerranéen, paru dans Histoire & Civilisations de juin 2022, « Pirates et corsaires, les écumeurs des mers ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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À sa mort en 1380, le roi Charles V laisse place à un équilibre fragile. Charles VI, qui lui succède, gouverne aux côtés des anciens conseillers de son père, les marmousets. Mais bientôt, le souverain est atteint d’un mal étrange. Les crises de folie de Charles VI favorisent la montée en puissance des princes Louis d’Orléans et Jean sans Peur. Deux clans se forment autour d’eux, les Armagnacs et les Bourguignons. Fort de l’assassinat de Louis d’Orléans en 1407, Jean sans Peur s’allie avec les Anglais et se place sur le terrain de la réforme, aux côtés de Simon Caboche. Les intellectuels s’interrogent dès lors sur la notion de crime de lèse-majesté, jusqu’au drame ultime : l’assassinat de Jean sans Peur à Montereau en 1419. L’arrivée de Jeanne d’Arc, personnage dont le mythe naît de son vivant même, met un terme aux ambitions anglaises de conquête du royaume de France. Au traité d’Arras, en 1435, le roi Charles VII, successeur de Charles VI, a retrouvé toute sa légitimité.
L’auteur : Joël Blanchard, professeur émérite à l’université du Mans, est spécialiste du Moyen Âge tardif. Il vient de publier Armagnacs et Bourguignons, la fabrique de la guerre civile (1407-1435) aux éditions Perrin (448 p., 25 €).
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Le 22 juin 1940, l'armistice est signé entre la France et l'Allemagne. La première conséquence de la suspension des hostilités entre les deux pays est la rupture entre la France et l'Angleterre, rupture consommée par l'attaque de la Royale Navy sur le port français de Mers el-Kébir, en Algérie. En outre, une fois l’armistice signé, un véritable programme visant à renverser la IIIe République est mis en place pour le futur. Plusieurs hommes, dont le général Weygand, jouent un rôle clé dans ce projet. Il s'agit d'empêcher les Chambres de relever la tête sur le plan politique et de convaincre le président de la République Lebrun de soutenir le projet de Laval, visant à donner les pleins pouvoirs à Pétain. Le 10 juillet 1940, l'Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République sous l'autorité du maréchal Pétain pour rédiger une nouvelle Constitution.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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Malgré la diffusion de certains éléments culturels japonais (les mangas, les sushis, les bonsaïs) et par la même occasion la popularisation de certaines anciennes réalités (les geishas, les samouraïs), l'histoire globale de l'archipel reste méconnue. Quels sont les événements qui ont structuré l'histoire du Japon ? Comment s'est mis en place l'État japonais ? Quelle forme de gouvernement a prédominé ? Comment définir une culture proprement japonaise malgré l'influence de la Chine ? L'histoire du Japon peut-elle se lire indépendamment des événements continentaux ? Qui étaient les samuraïs et quel a été leur véritable rôle dans l'histoire du Japon ?
L'auteur : Pierre-François Souyri est historien spécialiste du Japon médiéval, ancien directeur de la maison franco-japonaise de Tokyo et professeur honoraire à l’université de Genève. Ses ouvrages ont largement contribué à populariser cette histoire encore méconnue. Il vient de publier avec Laurent Nespoulous, Le Japon ancien. Des chasseurs-cueilleurs à Heian (- 36 000 à l'an mille) (Belin, coll. « Mondes anciens », 560.p, 49 €) et sa Nouvelle histoire du Japon vient d'être rééditée (Perrin, 2023, 640 p., 29 €).
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Alors que la France de 1940 s'enfonce lentement dans un climat de défaite, une révolution de palais change la donne politique. Groupe beaucoup trop hétérogène, le gouvernement est incapable de répondre à l'urgence du moment et se replie en Touraine puis à Bordeaux. Deux tendances se dessinent : la première regroupe ceux qui sont appelés les "flanchards". Ils estiment l'armistice inéluctable. Pétain fait partie de ces derniers, en se gardant bien de le dire publiquement. La seconde tendance, dont fait partie un certaine colonel de Gaulle, souhaite continuer à se battre, même dans un "réduit breton". L'Afrique du Nord est envisagée, par les uns comme par les autres comme une solution, sans emporter l'adhésion du général en chef des armées, Weygand. Le 13 juin, Pétain abat son jeu : il dit très officiellement que l’armistice est la condition de la pérennité de la France.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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Le 14 juillet 1789, il souffle sur Paris un vent de révolution. Au sommet de l’une des tours de la Bastille, un homme "fort gros" - dira Chateaubriand -, "laid comme Satan" - dira son propre père -, donne un coup de pioche aux murs de l’édifice déjà tombé. Il s'agit de Mirabeau. Ancienne prison d’État, la Bastille était quasiment vide lorsqu’elle a été prise d’assaut. Mais Mirabeau, qui lui assène le coup de grâce, venge ses nombreuses années d’ancien détenu qu'il a subies ailleurs. Ce coup de pioche immortalise plus qu’aucun autre l’insurrection. Comment le comte Honoré Gabriel Riqueti de Mirabeau est-il devenu député du tiers état ? Pourquoi a-t-il rejoint l'insurrection ? Quelle est sa part de responsabilité dans la chute de l'Ancien Régime ? Quelle direction voulait-il donner à la Révolution française ?
L’auteur : Loris Chavanette est docteur en histoire, spécialiste de la Révolution française et de l’Empire et auteur de romans (Fantasia, 2020, Albin Michel, 288 p. 19,90 €). Sa thèse, publiée sous le titre Repenser le pouvoir après la Terreur (1794-1797) a reçu le prix de l’Assemblée nationale. Après Danton et Robespierre, le choc de la Révolution (2021, Passés composés, 480 p., 25 €), il publie dans un style très enlevé Le 14 juillet de Mirabeau, la revanche du prisonnier (Tallandier, 2023, 400 p. 23.5 €).
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Tout se joue entre une vingtaine de personnes qui se connaissent et se côtoient depuis plusieurs années : ils sont les acteurs consentants ou non de la mort de la IIIe République et ont pour nom Reynaud, Lebrun, Gamelin, Weygand, Pétain, De Gaulle, Mandel, Laval... Le vendredi 10 mai 1940, Hitler joue le tout pour le tout et surprend la France en passant par les Ardennes : la progression jusqu'à Dunkerque est foudroyante. Comment expliquer l’hécatombe à la fois française et anglaise ? Quelles sont les articulations entre le monde politique et le monde militaire sur ces quelques semaines ? Quel rôle joue l'Angleterre, notamment Churchill, dans ce drame ? Dans ce premier volet de cette nouvelle série de nos Cours d'Histoire, la défaite n'est pas encore là, mais les premières semaines de la débâcle préparent une révolution de palais, puis la fin du régime républicain.
L'invité : Agrégé d’histoire, ancien élève de l’ENA et de l’ENS, Hugo Coniez est rédacteur de débats au Sénat. Auteur de nombreux ouvrages de sciences humaines et de culture générale, il est l'auteur de La Mort de la IIIe République (Perrin, 368 p., 23 €).
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L’homme, dit le livre de la Genèse dans la Bible, est à l’image de Dieu. Cependant, dans le judaïsme, la Torah dit « Tu ne feras pas d’image », tout comme, plus tard, l'islam verra les représentations comme une idolâtrie. Entre les deux, le christianisme se distingue par leur utilisation dans le monde domestique, cultuel ou littéraire. Paradoxalement, l'Église, dont on dit qu'elle a critiqué et rejeté le corps, le représente rapidement dans l'histoire. À l'époque médiévale, et plus particulièrement au XIIIe siècle, nous assistons même à une prolifération d'images. Que dit cet essor de la société médiévale ? Existait-il des oppositions à ce mouvement ? Pourquoi le christianisme oriental se distingue-t-il du monde occidental dans la fameuse crise de l'iconoclasme ? Enfin, comment l'image figurative évolue au profit du naturalisme à la fin du Moyen Âge ?
L'invité : Jean-Claude Schmitt, directeur d'études à l'EHESS, étudie depuis de nombreuses années la place des images dans l'histoire européenne. Son dernier ouvrage, intitulé Les images médiévales. La figure et le corps (Gallimard, 364 p., 29,50€), est un recueil de ses articles et conférences sur le sujet. Il est par ailleurs l'auteur de nombreux autres ouvrages, notamment Les Rythmes au Moyen Âge (2016) et Le Cloître des ombres (2021, en collaboration avec Gisèle Besson).
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En 201 av. J.-C., une foule en liesse célèbre un homme, le visage peint en rouge, qui se tient debout sur un char. Devant lui, les magistrats, les sénateurs, toute l’élite de la République romaine. Derrière eux, les Carthaginois vaincus, humiliés, trainent leur défaite et leur honte. L'homme acclamé entre alors dans l'enceinte sacrée de Rome, le pomerium. Cet homme, est Scipion l’Africain, le chef militaire romain qui a gagné la paix après après dix-huit ans de conflit avec les armées puniques. Entre 264 et 146 av. J.-C. Rome et Carthage s'affrontent durant trois périodes de conflits ; en 201 av. J.-C s'achève, grâce à Scipion, la deuxième guerre punique. Qui est le vainqueur de Carthage bien moins connu que l'adversaire qu'il a combattu, Hannibal Barca ? Dans le cortège, derrière Scipion, comme pour le préserver de l'orgueil démesuré qu'il pourrait tirer de sa gloire, ses légionnaires lui chantent des vers moqueurs. Un esclave porte au-dessus de la tête du héros une couronne de laurier en lui répétant à l’oreille : « Souviens toi que tu es mortel .» Scipion s’en est-il souvenu ou a-t-il, à cause de ses succès, cédé à l’hybris ?
L'auteur : Laurent Gohary, enseignant au lycée et à l’université Panthéon-Sorbonne, est spécialiste d'histoire romaine. Il vient de publier l'une des premières biographies françaises de Scipion l'Africain : Scipion l'Africain, Belles Lettres, 2023, 416 p., 25.90 €.
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L’époque médiévale connaît une véritable mutation gustative : les épices s’invitent sur les tables de toutes les têtes couronnées de l’Occident chrétien. Venues des confins du monde connu, les épices sont les premiers produits d’une économie qui se mondialise. Dans son livre, Michel Balard dresse l’inventaire de ces marchandises précieuses, auxquelles on prête des vertus miraculeuses. À travers les inventaires des apothicaires, il met à jour l’extraordinaire diversité des épices, dont les usages sont extrêmement variés. Condiment alimentaire, remède médicinal, utile pour l’artisanat, la cosmétique ou encore la parfumerie, l’épice est présente dans tous les aspects de la vie.
Michel Balard questionne les causes de cet engouement médiéval pour ce produit global et propose une réponse à la question : les épices sont-elles le moteur de l’Histoire ?
L’invité : Michel Balard, ancien membre de l’École française de Rome, professeur émérite d’histoire du Moyen ge à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages parmi lesquels Les Latins en Orient (XIe-XVe siècle) (Presse Universitaires de France) et La Méditerranée médiévale. Espaces, itinéraires et comptoirs (Éditions Picard). Il vient de publier Histoire des épices au Moyen Âge (Perrin , 2023, 480 pages, 25 €).
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Louis XVIII, Louis-Napoléon Bonaparte, Charles X, Louis XIX, Henri V... Une des particularités du XIXe siècle français est l'incroyable liste des princes et monarques en exil, parfois chassés de France, souvent prétendants au trône ou à la couronne impériale. Issus de trois dynasties différentes, ces hommes bénéficiant d'un réseau en France, mais aussi au-delà de nos frontières, voyagent dans toute l'Europe au gré de l'instabilité politique. Ils entretiennent l'espoir de leur retour tout en prenant des noms et des titres improbables. L'historiographie s'est trop souvent attardée sur la douleur de l'exil, sans considérer le fait que ces hommes et leur cour constituaient un des « rouages essentiels de l’histoire politique de leur temps ». Hélène Becquet nous explique pourquoi.
L'invitée : Ancienne élève de l'École nationale des chartes, Hélène Becquet est agrégée d’histoire et docteur en histoire de l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne. Elle enseigne comme maître de conférences à l’IEP Sciences-Po Paris et vient de diriger L'Exil des monarques. Entre abdications et désirs de conquêtes (Armand Colin, 312 p., 23 €).
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Ouvrage posthume, Mahomet et Charlemagne d'Henri Pirenne (1868-1935) constitue un des classiques des études historiques. Certes remis en cause, cet ouvrage n'en reste pas moins indispensable pour les médiévistes et les passionnés d'histoire. On sait moins qu'Henri Pirenne fut aussi un historien des villes et du rôle déterminant des marchands. Précurseur et pionnier de l'histoire économique et sociale, l'historien belge a ainsi développé au cours des années 1920 une nouvelle vision de l'histoire de l'Europe et de la Méditerranée. Il est surtout l'un des premiers à remettre en cause l'idée d'une chute de la romanité au Ve siècle. Cultivant l'art de la synthèse, Pirenne prône une méthode comparative en dehors de tout déterminisme et idéologie. Au cours de cette émission, Geneviève Warland, qui vient de diriger la réédition d'une partie de l'oeuvre de Pirenne chez Gallimard dans la collection Quarto, évoque son parcours, ses amitiés et ses idées.
L'invitée : Geneviève Warland est professeure en historiographie et histoire publique à l’Université catholique de Louvain. Ses recherches s’inscrivent dans la perspective transnationale des transferts culturels sur la période allant de 1870 jusqu’à l’entre-deux-guerres. Elle vient de diriger Henri Pirenne. Histoire de l'Europe. Œuvres choisies (Gallimard, collection Quarto, 1500 p., 35 €).
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L'histoire de la Russie est celle de nombreux peuples et d'une multiplicité de territoires. Sur quels espaces l'État russe revendique-t-il, depuis ses origines, la légitimité de gouvernement ? Si la construction et l'affirmation de l'identité d'un pays font rarement l'économie de la guerre, peut-on affirmer que la Russie est par nature plus belliciste que ses voisins ? Combat-on de la même manière en Russie et en Europe ? L'Église orthodoxe est-elle un relai de l’expansionnisme ? Les guerres de l'Empire soviétique obéissent-elles aux mêmes logiques géopolitiques que celles des tsars ? Dans le cas de la Russie, il y a absolue nécessité de remonter aux origines pour comprendre le présent.
L’invité : Pierre Gonneau est historien, spécialiste de la Russie, professeur à Sorbonne Université et directeur d’études à l’EPHE. Il est l’auteur d’ouvrages de référence sur la Russie : Des Rhôs à la Russie. Histoire de l’Europe orientale (v. 730-1689) (PUF, 2012, 696 p., 49 €), Histoire de la Russie, d’Ivan le Terrible à Nicolas II. 1547-1917 (Tallandier, 2016, 544 p., 24.90 €), Novgorod. Histoire et archéologie d’une république russe médiévale (970-1478) (CNRS éditions 2021, 248 p., 29 €), La guerre russe. Ou le prix de l'Empire. D’Ivan le Terrible à Poutine (Tallandier, 2023, 544 p., 26 €).
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Depuis une quarantaine d’années, les historiens se penchent sur le Second Empire, devenu un objet d’étude à part entière. Louis Napoléon Bonaparte devient, en 1848, le premier chef d'État élu au suffrage masculin direct, avant de rétablir l’Empire lors de son coup d’Etat, trois ans plus tard. Sa politique le place à la fois en héritier de la Révolution et du régime autoritaire bonapartiste, mais aussi en modernisateur de l’économie, de l'administration, et même de l’urbanisme de la capitale. Le Second Empire s’étend sur presque deux décennies et hésite entre autoritarisme et libéralisme, avant sa chute brutale à l'issue de la bataille de Sedan, qui ne doit pas éclipser la complexité d’une période essentielle de l’histoire française.
Cet épisode est adapté d’un article d’Éric Anceau, maître de conférences, Sorbonne université, spécialiste du Second Empire, paru dans Histoire & Civilisations de février 2023, « Napoléon III. Un regard renouvelé sur le Second Empire ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Les 6 et 22 juin 1944, les deux plus grandes opérations de la Seconde Guerre mondiale sont menées par les Alliés et l'Armée rouge. Cette double opération n'est évidemment pas un hasard, mais le fruit d'une coordination entre les forces américaines, britanniques et soviétiques. Pourtant et assez étrangement, alors que nous avons une vision d'une initiative commune, il n’existe aucun organe militaire de commandement intégré. Nous pouvons même affirmer qu'il existait une forme de méfiance entre les Etats-Unis et l'Union soviétique. Que s'est-il donc passé à la conférence de Téhéran à la fin de l'année 1943 ? Quelles sont les grandes différences entre Overlord et Bagration ? Comment expliquer l’énormité de la défaite allemande sur le font biélorusse ? L'Allemagne était-elle vaincue dès l'été 1944 ?
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Perrin). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941. La Guerre absolue (Passés Composés, 957 pages, 31 €). Il dirige aussi le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire. Il vient d'éditer L'Armée rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice (Perrin - Guerres & Histoire, 397 p., 35 €).
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En 1917, le coup d'État bolchevique accouche d'une armée dans le double contexte de la Grande Guerre et de la guerre civile : la RKKA. C'est peu dire que cette nouvelle armée, future Armée rouge, naît dans la douleur et les difficultés. Alors que Lénine est un incompétent sur le plan militaire, l'institution pâtit de la rivalité entre Trotski et Staline. Pourtant, l'armée qui voit le jour est à nulle autre pareille. Elle est un cas unique dans l'histoire militaire. Au cours de cette émission, Jean Lopez nous explique pourquoi, en nous présentant par ailleurs le conflit russo-polonais de 1919-1920. Comment expliquer la victoire polonaise ? Quelles ont été les faiblesses de l’Armée rouge ? Staline porte-t-il une part de responsabilité dans cette défaite ?
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Perrin). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941. La Guerre absolue (Passés Composés, 957 pages, 31 €). Il dirige aussi le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire. Il vient d'éditer L'armée rouge. Innovatrice, libératrice, prédatrice (Perrin - Guerres & Histoire, 397 p., 35 €).
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Les princes de l'époque moderne sont les garants de leurs territoires et de leur souveraineté. Les rencontres avec leurs égaux sont pour eux un temps d'affirmation et de représentation. Mais à l'inverse, elles peuvent être aussi synonyme de vulnérabilité. Comprendre comment cette défiance est surmontée, c'est interroger l’hospitalité et le cérémonial dans la construction d’une société de confiance. Quels sont les principaux motifs de rencontres ? Est-ce que le respect mutuel est systématiquement garanti lors de ces rencontres ? Qu'est-ce qui conduit les princes à voyager incognito et que recouvre ce terme ?
Les historiens Jean-Marie Le Gall et Claude Michaud ont étudié plus de trois mille rencontres et entrevues princières : une promenade inédite dans l’histoire du continent qui "montre comment les puissants rivalisent de magnificence, exhibent leur force et assouvissent un besoin aigu de reconnaissance."
L'invité : Spécialisé en histoire moderne et notamment de la Renaissance, Jean-Marie Le Gall est professeur à l'université Rennes-II. Auteur de nombreux ouvrages, il vient de publier aux PUF avec Claude Michaud Comment la confiance vient aux princes. Les rencontres princières en Europe (1494-1788)
(696 p., 27 €).
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À la fin du fin du XVIIIe siècle, les Lumières s’inscrivent désormais dans la politique. L'époque sort du champ des idées au profit d’une application dans les lois. La Révolution, naturellement, emprunte le discours des Lumières en cultivant des contradictions et des paradoxes. En 1791, alors qu'elle proclame qu'elle ne fera ni guerre, ni conquête, elle ouvre les portes de Janus ce qui fit dire à François Furet :
« La guerre gouverne la révolution plus que la révolution ne gouverne la guerre ». D'un point de vue économique et social, se pose aussi la contradiction entre le discours égalitaire révolutionnaire et la vulgate d'un XVIIIe siècle qui fait de l'entrepreneur un homme à la mode. Sans compter la question religieuse qui est comme exclue d'une culture de la tolérance, comme si une nouvelle religion devait se substituer à une autre.
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €)
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Après la défaite de 1940, le régime collaborationniste de Vichy administre une zone dite "libre". Une liberté très relative, puisque la Révolution Nationale contraint les Juifs français et étrangers à la clandestinité. En région Rhône-Alpes, des réseaux de Résistance se sont constitués pour venir en aide à des individus autrement condamnés à la mort. Au cœur de ces organisations complexes, Cindy Biesse dévoile le parcours de sauveteuses qui ont lutté quotidiennement au péril de leur vie. Bravant un ordre social extrêmement restrictif pour les femmes, les sauveteuses ont hébergé des Juifs, fourni des faux papiers ou conduit des individus hors des frontières. En rendant hommage au sacrifice de ces femmes, la chercheuse offre une analyse éclairante sur le phénomène protéiforme de la Résistance Civile pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’invitée : Cindy Biesse est docteure en études germaniques. professeure en classe préparatoire, et chercheuse associée au laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes travaillant sur les Religion et croyances, elle vient de publier Sauveteuses. Les femmes et le sauvetage des Juifs dans la région Rhône-Alpes (Éditions Ampelos, 284 p., 24€).
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Le siècle des Lumières est connu mais il ne saurait se cantonner à un regard franco-français. En effet, les Lumières constituent un phénomène européen. Nous parlons ainsi d'Enlightement en Angleterre, d'Ilustracion en espagnol ou d'Illuminismo en Italien… Les Lumières est donc un mot à accorder au pluriel parce qu'il recouvre aussi des réalités différentes. Quand utilise-t-on pour la première fois le terme de Lumières ? Pourquoi les Lumières n'ont-elles pas repris à son compte le terme de Renaissance ? Quelles sont les différences entre les deux mouvements ? Qui était "éclairé" et quelles sont les caractéristiques d'une société elle-même éclairée ?
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €).
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« Entre le prestigieux siècle de Saint Louis et la Renaissance, les historiens n'ont jamais su trop quoi faire des XIVe et XVe siècles » reconnaît l'historien médiéviste Alain Demurger. Et pourtant, entre le règne de Saint-Louis qui prend fin sur les rives de Carthage en 1270 - le roi étant alors en croisade - et la Renaissance, les Français sont entraînés dans l'un des évènements les plus fondateurs et les plus dramatiques de leur histoire : la guerre de Cent Ans. La guerre éclate sous le règne de Philippe VI, premier de la dynastie des Valois, fils de Charles de Valois et de Marguerite d'Anjou, et neveu de Philippe le Bel. "Roi trouvé" pour ses opposants politiques et surnommé "Philippe qui se dit roi de France" par son cousin Édouard III, roi d'Angleterre, comment Philippe VI est-il parvenu à garder la couronne pour lui et ses descendants ?
L'auteur : Christelle Balouzat-Loubet est maîtresse de conférence en histoire médiévale à l'université de Lorraine. Elle vient de publier un livre sur le règne de Philippe VI aux éditions Passés Composés : Philippe VI. Le premier des Valois, 2023, 256 p., 21 €.
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Quelles sont les origines des Lumières ? Dans les faits, le règne de Louis XIV et le XVIIe siècle ne sont pas étrangers à leur émergence. Non seulement à travers la fameuse querelle des Anciens et des Modernes, mais aussi parce que des hommes comme Descartes, Bacon ou Spinoza n'ont pas connu le XVIIIe siècle. Ils n'en restent pas moins des penseurs qui ont marqué profondément les philosophes et le fameux siècle des Lumières. Dans son dernier ouvrage consacré à L'Europe des Lumières, Bernard Cottret dresse un tableau complexe du continent et de ses rapports avec les nouveaux courants de pensée. Au-delà de la fameuse révolution anglaise, il souligne l'importance de faits historiques comme la défaite des Turcs à Vienne, la révolution de l'édit de Nantes et la fin de la guerre de Succession d'Espagne. Sans oublier le facteur religieux qu'est le réformisme catholique.
L'invitée : professeur émérite à l’université de Paris X-Nanterre, Monique Cottret est spécialiste de l'histoire de l'Europe et des idées du XVIIIe siècle. Elle a écrit des ouvrages en collaboration avec son mari Bernard Cottret décédé en 2020, notamment Jean-Jacques Rousseau en son temps et dernièrement L'Europe des Lumières (Perrin, 888 p., 30 €).
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Comment mesurer la révolution alphabétique du XVIe siècle ? Afin de répondre à cette question, Serge Gruzinski la compare avec notre propre révolution digitale et nous explique les conséquences de l'événement sur les Amériques fraîchement colonisées par l'Espagne et le Portugal. Le terme de mondialisation ibérique prend ici tout son sens. Entre le Nouveau Monde et l'Europe, il y a un cordon ombilical entretenu par des clercs chargé d'enseigner, de transmettre, mais aussi de recevoir. Loin d'une vision binaire de la colonisation, Serge Gruzinski insiste sur les échanges entre le monde occidental et le monde indien. Comment, aussi, les clercs ont rapporté pour les générations suivantes la réalité de la civilisation aztèque.
L'invité : Serge Gruzinski a été chargé de recherche au CNRS et est directeur adjoint du Centre de recherches sur le Mexique, l'Amérique centrale et les Andes. Archiviste paléographe, ancien membre de l'École française de Rome et de la Casa de Velasquez, il est l'auteur de très nombreux ouvrages reconnus sur l'Amérique espagnole et portugaise. Il vient de publier Quand les Indiens parlaient latin. Colonisation alphabétique et métissage dans l'Amérique du XVIe siècle (Fayard, 320 p., 23€).
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En 1796, l’Espagne perd la guerre contre la France révolutionnaire, après avoir été l'une de ses opposantes les plus farouches. La péninsule entre alors dans une instabilité politique et un conflit dynastique qui la pousse littéralement dans les bras du nouvel empereur, Napoléon. Appelé en arbitre dans le conflit entre l'infant d'Espagne, Ferdinand, et son père Charles IV, Napoléon pousse l'un et l'autre à abdiquer au profit de Joseph, son frère, en avril 1808. Cette décision sur une question nationale a des conséquences à l'autre bout du monde, en Amérique espagnole. La voie des indépendances est ouverte avec cette question : est-ce que ce sont les indépendances qui ont brisé l'Empire espagnol ou bien les maladresses de l'empire qui ont déclenché les indépendances ?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La Chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés Composés, 384 p., 23,50€).
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À la fin de l'été 1888, une série de meurtres particulièrement sordides ébranle la capitale britannique. Les victimes sont des prostituées, et leurs dépouilles sont retrouvées dans l'East End, quartier populaire de Londres gangrené par la misère et l’alcoolisme. L’absence de vol, la façon dont les corps des victimes ont été découpés et meurtris, tout laisse présager l’existence d’un seul et même assassin, aux motivations perverses. C'est ainsi que débute l'affaire de Jack l'Éventreur. L'enquête devient un feuilleton exploité par une presse populaire friande de faits divers.
Cet épisode est adapté d’un article de Dominique Kalifa, Professeur d’histoire contemporaine à Paris 1 où il dirigeait le Centre d’histoire du XIXe siècle, paru dans Histoire & Civilisations de mars 2017, « Jack l'Eventreur, le crime sans visage ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Afin de justifier la rupture avec la couronne d'Espagne, les États nés de l'indépendance de l'Amérique espagnole ont revisité leur histoire tout au long du XIXe siècle. Ainsi, les indépendances sud-américaines "ont pâti de l'oubli du contexte historique dans lequel elles ont été réalisées", nous explique Gonzague Espinosa-Dassonneville. Depuis, l'historiographie a progressé en apportant des réponses à des questions essentielles : peut-on parler tout d'abord d'une identité ou d'une patrie commune américaine ? Quel rôle joue le souvenir de l'Amérique préhispanique dans la marche vers l'indépendance ? Est-ce que la population créole est loyaliste ou entretient-elle une défiance à l’égard de la couronne espagnole ? Quelles sont finalement les forces profondes qui ont présidé à la dislocation du grand empire ?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés Composés, 384 p., 23,50 €)
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[Rediffusion]
Nous avons généralement tendance à faire de Sparte un monde à part, un monde si particulier qu’il a donné à notre langage un adjectif : spartiate. Pourtant ce serait oublier que Sparte doit être considérée comme une "cité grecque de Grecs en Grèce". Elle nous apparaît ainsi comme un autre modèle parce qu’elle eut à l’époque classique un rayonnement incontestable. Les historiens de l’Antiquité Hérodote, Thucydide, Xénophon sont là pour en témoigner.
L'invité : Nicolas Richer, agrégé d’histoire, enseigne à l’École normale supérieure lettres et sciences humaines de Lyon.
Il est l'auteur de Sparte, cité des arts, des armes et des lois, Perrin, 400 p., 25 €.
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[Rediffusion]
De Jules Mazarin (1602-1661), ses contemporains ont tout dit, sur le ton de l'emphase et de l'admiration aussi bien que sur le mode de la détestation et de la moquerie. Aujourd'hui, les historiens veulent en retenir la figure de l'homme d'État, les prouesses du politique et la générosité du mécène. Pourtant, le personnage déroute dès qu'on le ramène sur les terres italiennes qui l'ont vu naître. Audacieux ou défait dans la négociation, pressé et déraisonnable dans l'action, gauche et passionné dans l'expression, Mazarin, dans ses rapports avec Rome et avec l'Italie, n'est pas toujours celui que l'on attend.
L'invité : Olivier Poncet, ancien membre de l'École française de Rome, est professeur à l'École nationale des chartes où il enseigne l'histoire des institutions et des archives de l'époque moderne. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Mazarin l'italien, Tallandier, 21 €.
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[Rediffusion] De grands personnages ont marqué le Second Empire : ils lui ont donné son éclat, éveillé son idée ou pensé son renouvellement, consolidé ses fondements ou fissuré sa structure, pleuré sa chute ou précipité sa fin. Eric Anceau revient sur vingt-cinq portraits de femmes et d'hommes liés aux splendeurs et aux misères de la France au milieu du xixe siècle : Français et étrangers, politiques, diplomates, militaires ou intellectuels.
L'invité : Eric Anceau est un historien, spécialiste reconnu du Second Empire et de Napoléon III. Il a publié Ils ont fait et défait le Second Empire, Tallandier, 384 p., 21,90 €.
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Au début du XIXe siècle et en à peine quelques années, l'Espagne voit son empire américain se déliter. Dans une nouvelle série des Cours d'Histoire, Storiavoce vous invite à comprendre les ressorts de l'indépendance de l'Amérique espagnole. Dans ce premier volet, l'historien Gonzague Espinosa-Dassonneville décrit cette Amérique à la veille de l’indépendance. Le territoire dominé par la couronne d'Espagne, considérable, s'étend du sud de l'Amérique latine au nord des États-Unis actuels. Entre 1550 et 1570, les fonctionnaires remplacent les "insolents conquistadors". Comment gouverner un tel espace géographique ? La mainmise de la couronne est-elle purement théorique ? Quelle est la force économique de ce territoire ? Comment se caractérisent les sociétés, et quelles sont les réformes du pouvoir madrilène ?
L'invité : Docteur en histoire, spécialiste du XIXe siècle, Gonzague Espinosa-Dassonneville est président de la Société de Borda et enseigne à l’École des hautes études internationales et politiques. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le général Lamarque et le chevalier de Borda, et vient de publier La chute d'un empire. L'indépendance de l'Amérique espagnole (Passés / Composés, 384 p., 23,50€).
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Considérée comme une ère de faste et d’effervescence (intellectuelle, artistique, littéraire), la Renaissance (XIVe-XVIe siècles) est aussi une période marquée par les guerres de Religion, qui plongent régulièrement le pays dans un climat de violence. Qu'est-ce que ces vies méconnues, évoluants à la même époque que des destins exceptionnels comme ceux de Marguerite de Navarre ou de Catherine de Médicis, nous révèlent-elles du quotidien et de la place des femmes dans la société de la Renaissance ? Ont-elles les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes ? Quel est leur statut juridique ? Toutes les femmes travaillent-elles ? Peuvent-elles s’accomplir en dehors du mariage et de la maternité ? Existent-ils des métiers féminins et des métiers masculins ?
L'auteur : Sylvie Le Clech est historienne de l’époque moderne et directrice adjointe des Archives diplomatiques. Son livre Femmes de la Renaissance. Elles ont lutté pour leur liberté paru en 2021 chez Tallandier vient de sortir en format poche (Texto, 2023, 288 p., 10 €).
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[La IIIe République 3/3]
Avec l'appel au ralliement des catholiques à la république du pape Léon XIII, les tensions entre l'Église et la république avaient l'air de s'atténuer à la fin du XIXe siècle. Et pourtant, les Français se querellent sur l’école et les congrégations : Qui doit enseigner ? Comment ? La religion n'obscurcit-elle pas l’intelligence des enfants ? Quel est le lien entre l'anticléricalisme et la loi de 1901 sur les associations ? En 1905, la séparation de l'Église et de l'État est imposée à l'Église après de longs débats à la Chambre. Bien que d'inspiration libérale, elle consacre la victoire des anticléricaux. Comment réagit le Vatican ? En 1904, l'ambassadeur français auprès du Saint-Siège est rappelé. Cette rupture a-t-elle eu des conséquences néfastes pour la France pendant la Grande Guerre ? La question religieuse est-elle le sujet central de la IIIe République ?
L’auteur : Bertrand Joly est professeur des universités, historien spécialiste d’histoire politique contemporaine. Depuis sa thèse de doctorat sur Paul Déroulède sous la direction de Jean-Marie Mayeur, il a publié des ouvrages de référence sur la IIIe République : Histoire politique de l’affaire Dreyfus, Fayard, 2014, 784 p., 41 €, Aux origines du populisme. Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS Éditions, 2022, 610 p., 29 €.
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En 1709, la France vit les dernières années du règne de Louis XIV. Pris dans la fameuse guerre de Succession d'Espagne, le pays est exsangue, d'autant plus que l'hiver est l'un des plus rudes depuis des décennies. Le port de Marseille est pris par les glaces, les chariots à bœufs traversent la Garonne complètement gelée, et les récoltes sont catastrophiques. Tant et si bien que des révoltes éclatent dans le royaume : des rumeurs courent sur l'assassinat du "tyran Louis" et sur la prochaine réunion des états généraux. La Bastille même est menacée... Pourquoi et comment les institutions monarchiques ont-elles tenu en dépit de cette crise inouïe ? Pourquoi la révolution n'a pas eu lieu ?
L'invité : Gauthier Aubert est professeur d’histoire moderne à l’université Rennes 2. Il est en particulier l’auteur de Révoltes et répressions dans la France moderne (Armand Colin, 2015) et a codirigé avec Georges Provost Rennes 1720. L’incendie (PUR, 2020). Il vient de publier 1709. L'année où la révolution n'a pas éclaté (Calype, 180 p., 19€).
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[La IIIe République 2/3]
L’image que l'on a du XIXe siècle et du début du XXe siècle est celle d’une France en pleine industrialisation, une France libérale. Cette industrialisation s'accompagne-t-elle d'une considération des ouvriers ? Les sujets sociaux étaient-ils secondaires dans la société et à l'Assemblée ? Peut-on confondre la question sociale et la question ouvrière ? N'intéressait-elle que la gauche ? Les mesures sociales datent-elles du Front populaire (1936) ? Née sur les ruines de la Commune, à la suite d’une répression, la IIIe République était-elle, considérée comme antisociale ?
L’auteur : Bertrand Joly est professeur des universités, historien spécialiste d’histoire politique contemporaine. Depuis sa thèse de doctorat sur Paul Déroulède sous la direction de Jean-Marie Mayeur, il a publié des ouvrages de référence sur la IIIe République : Histoire politique de l’affaire Dreyfus, Fayard, 2014, 784 p., 41 €, Aux origines du populisme. Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS Éditions, 2022, 610 p., 29 €.
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Le vieillissement, processus biologique commun à tous les êtres vivants, inspire aujourd’hui effroi et mépris. Mais en a-t-il toujours été ainsi ? Sa représentation, loin d’être figée, s'ancre dans la culture de la société qui la pense. La pathologisation actuelle de la vieillesse par les médecins qui cherchent, avec un brin d’hubris, à repousser l’inéluctable aurait suscité l’incompréhension des médecins grecs. C’est ce que cherche à démontrer l'helléniste Véronique Boudon-Millot dans son livre, Vieux, un grec ne peut pas l’être. Elle y mène l’enquête pour comprendre la manière dont la société antique pensait le vieillissement.
À travers un corpus médico-philosophique qui convoque Galien, Hippocrate, Aristote ou encore Platon, la chercheuse révèle une vision de la vieillesse aux antipodes de notre conception actuelle. Alimentation, activité professionnelle, genre et hygiène de vie sont autant de facteurs étudiés par les savants antiques pour définir et penser la vieillesse.
L'invitée : Véronique Boudon-Millot, ancienne élève de l’École normale supérieure, directrice de recherche au CNRS, a dirigé l’UMR Orient & Méditerranée à la Sorbonne (2014-2018). Elle vient de publier Vieux, un Grec ne peut pas l'être (Les Belles Lettres, 376 p., 19€).
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[La IIIe République 1/3]
Comment la république advenue en 1870 à la suite du Seconde Empire se met-elle en place ? Alors qu'elle se caractérise par une forte instabilité ministérielle, comment expliquer la si longue durée de la IIIe République ? Cette instabilité a-t-elle été pensée par la Constitution ? Par quoi est-elle régie ? Quelle est la particularité de sa constitution ? Quels découpages chronologiques peut-on faire de la période ? La IIIe République a-t-elle convaincu les Français de la république ?
L’auteur : Bertrand Joly est professeur des universités, historien spécialiste d’histoire politique contemporaine. Depuis sa thèse de doctorat sur Paul Déroulède sous la direction de Jean-Marie Mayeur, il a publié des ouvrages de référence sur la IIIe République : Histoire politique de l’affaire Dreyfus, Fayard, 2014, 784 p., 41 €, Aux origines du populisme. Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS Éditions, 2022, 610 p., 29 €.
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Au Ier siècle apr. J.-C., le codex apparaît dans le monde gréco-latin. Ancêtre de notre livre, il remplace progressivement le volumen, c'est-à-dire le rouleau. Dans un ouvrage richement illustré, Sylvie Lefèvre présente cet objet fascinant, pratique et économique, qui a révolutionné le monde de l'écrit et de la lecture. Comment se développe le codex ? Quels sont les mots nouveaux permettant de décrire cet objet ? Comment les décorations, les images et les pictogrammes vont-ils agrémenter les ouvrages et la lecture ? Pourquoi les tranches des livres sont-elles parfois colorées ? Quand apparaît la page de titre ? Spécialiste de littérature médiévale, l'autrice revient aussi sur la place du codex dans la civilisation, ainsi que sur la lecture à haute voix, remplacée progressivement par la lecture silencieuse à partir du VIIIe siècle.
L'invitée: Sylvie Lefèvre est spécialiste de littérature française du Moyen Âge. Elle est aujourd’hui professeur à la Sorbonne. Éditrice de nombreux textes, elle a travaillé notamment sur Nicole Oresme, Antoine de La Sale et Charles d’Orléans. Correspondante de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, elle est aussi chercheuse associée de l’Institut de recherche et d’histoire des textes (CNRS). Elle vient de publier aux Belles Lettres. La magie du codex - Corps, folio, page, pli, cœur (293 p., 25,90€).
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Depuis des décennies, notre vision du nazisme et de la personnalité d'Hitler est tributaire du fameux livre écrit dans la prison de Landsberg (1923-1924), Mein Kampf. Pourtant, cet ouvrage reste un livre de propagande avec ses manquements volontaires, et donc ses mensonges. Loin d'être un démiurge fruit d'une génération spontanée, Adolf Hitler est un homme de son temps avec un héritage et des influences intellectuelles, mais aussi politiques et sociales. Dans son livre Avant Mein Kampf, la germaniste Anne Quinchon-Caudal démêle le vrai du faux et retrace la généalogie intellectuelle du fondateur du IIIe Reich. Elle retrouve ainsi les racines de son antisémitisme et décrit l'influence déterminante de Dietrich Eckart, écrivain et poète raté, tout comme celle des hommes qu'il fréquenta au sein du Parti des Travailleurs.
L'invitée : Anne Quinchon-Caudal est agrégée d’allemand et docteure en études germaniques. Maîtresse de conférences à l’université Paris-Dauphine depuis 2007, et chercheuse associée au laboratoire I.C.T. de l’université Paris Cité depuis 2013, elle vient de publier Avant Mein Kampf (CNRS éditions, 390 p., 25€).
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Il ne cesse de pleuvoir dans les rues de la capitale qui, en ce matin du 8 décembre 1923, s’est réveillée la mine triste et le cœur serré. "On dirait que le ciel ruisselant veut descendre sur le prince de l’esprit", commente Le Figaro du 9 décembre. Ce "prince de l’esprit", dont les funérailles sont célébrées à Notre-Dame de Paris, c’est Maurice Barrès. Né en 1862, il est l'un des écrivains les plus brillants de sa génération. À son chevet, des présidents, des ministres, des hommes en habits verts, des députés de droite comme de gauche, des artistes et des écrivains. Toute l’élite du pays est là pour un dernier adieu. Rendent-ils ce dernier hommage à un écrivain ou à un homme politique ? Proche de Charles Maurras, admiré par Léon Blum, adoré par Anna de Noailles, célébré par André Malraux et Marguerite Yourcenar, mais aussi condamné à vingt ans de travaux forcés par le jury du procès fictif des dadaïstes en 1921, Maurice Barrès n'a pas laissé sa génération indifférente. Qui est ce "prince de la jeunesse" ? Resté tristement célèbre pour son antisémitisme et ses écrits nationalistes, qu'en reste-t-il ? Que nous dit-il de son époque ?
L'auteur : Emmanuel Godo est professeur de littérature en classes préparatoires au lycée Henri IV. Son livre Maurice Barrès. Le grand inconnu 1862-1923 (Tallandier, 2023, 688 pages, 27 €) propose un portrait littéraire tout en nuance d'un des plus grands écrivains du siècle dernier.
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Le 5 janvier 1477, à l’issue d’une bataille courte mais décisive près de Nancy, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire meurt sous les coups de l’ennemi suisse et lorrain. Immédiatement, la nouvelle sidère l’Europe. La défaite de Charles est celle d’une des plus grandes maisons de la chrétienté : « L’événement faisait la France autant qu’il refaisait l’Europe », affirme Jean-Baptiste Santamaria dans son dernier ouvrage consacré à l'événement. Que s’est-il donc passé cet après-midi de janvier ? Quel était le réseau d’alliances des deux partis ? Pourquoi le roi de France n’a-t-il pas été partie prenante, tout en bénéficiant de la mort du duc ? Qui était Charles le Téméraire, que l’on qualifiait aussi de Charles le Travaillant, et que représentait son duché ?
L'invité : Normalien et agrégé d'histoire, Jean-Baptiste Santamaria est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Charles de Gaulle de Lille 3 depuis 2013. Il est spécialiste de la fin du Moyen Âge, auquel il a consacré plusieurs ouvrages. Il vient de publier La Mort de Charles le Téméraire (Gallimard, 361 p., 24€).
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Filles d’Ève la pécheresse, les femmes de l’époque médiévale vivaient dans un statut d’infériorité institutionnalisé. Pourtant, des champs aux allées du pouvoir, elles furent nombreuses à savoir broder la toile discrète ou affirmée de leur liberté.
Trop souvent éludée, la place des femmes dans la société médiévale renseigne pourtant sur les représentations religieuses, les rapports de domination politique et économique qui structurent le corps social. Comment cette subordination imposée s’exprime concrètement dans le quotidien des femmes ?
Cet épisode est adapté d’un article de Didier Lett, professeur d'Histoire médiévale à l'université Paris Cité, paru dans Histoire & Civilisations d’octobre 2020, « Être une femme au Moyen Âge, une soumission apparente ».
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Qu’est-ce que le boulangisme, et que nous dit-il de son époque ? Précédant de peu de peu l’Affaire Dreyfus, la crise boulangiste survient dans un moment critique pour la IIIe république, alors à ses débuts. Quelle menace a-t-elle véritablement constitué ? Qui est l'homme qui a donné son nom au mouvement ? Après une brillante carrière dans l’armée, Georges Boulanger, surnommé le général Revanche, a une ascension politique fulgurante. Il rallie à droite comme à gauche. Jusqu’où cet ambitieux voulait-il aller dans la conquête du pouvoir ?
Le renversement de la république ?
Le boulangisme aurait-il pu exister sans Boulanger ? Cette émission est l'occasion de démêler le vrai du faux dans les idées souvent simplistes que l'on a du boulangisme, mais aussi de faire le tri entre ce qu’on a prêté à Boulanger à l’époque et ses véritables intentions. C’est surtout l’occasion de redécouvrir la IIIe République : ses fondements, ses dysfonctionnements, et plus généralement toute sa société.
L'auteur : Bertrand Joly est professeur des universités, historien spécialiste d'histoire politique contemporaine. Depuis sa thèse de doctorat sur Paul Déroulède sous la direction de Jean-Marie Mayeur, il a publié des ouvrages de référence sur la Troisième République : Histoire politique de l'affaire Dreyfus, Fayard, 2014, 784 p., 41 €, Aux origines du populisme. Histoire du boulangisme (1886-1891), CNRS Éditions, 2022, 610 p., 29 €.
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Alors qu'au XVIe siècle les guerres de Religion touchent l'ensemble du continent européen, se pose la question de savoir si le parti huguenot, en dépit de sa diversité religieuse (Luther, Calvin, Zwingli), a tenté de s'unir afin de mieux lutter contre les couronnes catholiques. À cet égard, existe-t-il un bloc papiste ou cette idée relève-t-elle d'un fantasme ? Comment le parti huguenot monte ses réseaux de correspondance et d'actions à travers l'Europe et dans quel but ? Peut-on parler d'une diplomatie huguenote, et comment le roi de France réagit-il au fait que ses sujets protestants agissent avec des puissances étrangères ? Doit-on enfin parler d'une propagande protestante, et quel a été le résultat de cette politique européenne ? Nicolas Le Roux entame ici le dernier volet de la série de Cours d'Histoire consacrés aux guerres de Religion en Europe.
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire, Nicolas Le Roux est professeur d'histoire du XVIe siècle à Sorbonne Université. Il a dirigé Les Guerres de Religion. Une histoire de l'Europe au XVIe siècle (Passés composés et Ministère des Armées, 2023, 400 p., 24€).
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L'histoire médiévale peuple notre quotidien : nous la retrouvons dans les jeux vidéos et les jeux de société, dans les séries et au cinéma, mais aussi naturellement dans la littérature ou même la politique. Cette omniprésence nous révèle la fascination ou, au contraire, la répulsion que suscite la période. Or, la façon dont nous nous représentons les temps médiévaux porte un nom : le médiévalisme. Pourquoi cette fascination du Moyen Âge ? Comment l’expliquer ? La subtilité du médiévalisme est-elle accessible in fine uniquement aux spécialistes que sont les médiévistes ? Comment les professeurs et les élèves peuvent-ils utiliser le médiévalisme afin de rendre accessible l'histoire ? Dans cette émission enregistrée aux Rendez-vous de l'histoire de Blois 2023, Lucie Malbos et Florian Besson expliquent comment des passerelles peuvent relier la culture savante et la culture populaire.
Nos invités : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maîtraisse de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’autrice d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle a publié chez Passés composés Harald à la Dent bleue. Viking, roi, chrétien (288 pages, 22 €) et Le Monde viking. Portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie chez Tallandier (352 pages, 21,90 €), qui a remporté le prix lycéen du livre d'Histoire 2023. Florian Besson est spécialiste des croisades et des États latins d'Orient. Il travaille également sur les médiévalismes contemporains. Il est l'animateur du site Internet Actuel Moyen âge et co-auteur de Actuel Moyen Âge (2 tomes, Arkhé Éditions, 384 p. et 272 p., 21,50 € chaque tome). Lucie Malbos et Florian Besson ont codirigé avec Martin Aurell et Justine Breton Les Médiévistes face aux médiévalismes (Presses universitaires de Rennes, 222 p., 25 €)
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Alors que le monde médiéval est à tort considéré comme un monde violent, les temps modernes, avec la Renaissance, nous apparaissent comme un temps de paix. Pourtant, le XVIe siècle a massivement vu couler le sang à l'occasion des guerres de Religion. Loin de se cantonner au royaume de France, ces guerres étaient bien européennes, mêlant à la fois des intérêts politiques et religieux. Nicolas Le Roux qualifie la période de « siècle de haine » ou de « siècle de peur ». Il écrit ainsi : « Le salut de chacun dépendait du salut de tous car Dieu avait en horreur les impies. » Au cours de cette émission, l'historien revient sur la temporalité de ces guerres européennes et la nature des affrontements : peut-on voir dans ces mouvements européens une forme de contestation du pouvoir ? Les Pays-Bas et la France se distinguent-ils par la violence des guerres ? Quel fut le rôle de l'Espagne, mais aussi de l'Angleterre dans ces conflits ? Existait-il une internationale catholique contre la menace huguenote ?
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire, Nicolas Le Roux est professeur d'histoire du XVIe siècle à Sorbonne Université. Il a dirigé Les Guerres de Religion. Une histoire de l'Europe au XVIe siècle (Passés composés et Ministère des Armées, 2023, 400 p., 24€).
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[Rediffusion] Qui n’a jamais entendu parler de la malédiction des rois maudits qu’aurait lancée le Templier Jacques de Molay contre le pape, le roi et son conseiller du haut de son bûcher en 1314 ?
Parmi les vingt-trois grands-maîtres qui se sont succédé à la tête de l’ordre du Temple entre 1120 et 1312, Jacques de Molay est sans doute le seul dont le public conserve la mémoire.
Le grand-maître des templiers est condamné par Philippe le Bel, et l’ordre aboli par le pape Clément V. Objet de fantasmes mais également figure tombée dans l’oubli, Jacques de Molay semble appartenir à la légende et désintéresser l’histoire : Que sait-on réellement de ce chevalier ? Qui en a fait un héros tragique ? Pourquoi la persistance des mythes à son sujet ? Quelle crise politique cache l’affaire des Templiers ?
Déconstruire les mythes qui ont créé et façonné Jacques de Molay pour retrouver son vrai visage, c’est l’ambition de notre invité, l'historien Philippe Josserand qui a publié une biographie de Jacques de Molay, le dernier grand-maître des Templiers, les Belles Lettres, 2019, 592 p., 29,90 €.
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La réalité des duels sanglants mis en scène par les Romains est très éloignée des idées reçues. Plus que la mort, c’est le suspense, la bravoure et la variété des techniques employées par des stars surentraînées qui font vibrer les foules à l’apogée de l’Empire.
Au-delà des mythes et des péplums, qui étaient les véritables gladiateurs ? Comment s’organisait cette activité centrale dans la vie des Romains des centres urbains de l’Empire ? Depuis son apparition jusqu’à son déclin, la gladiature a connu des évolutions au gré des conquêtes et des révoltes. La pratique s’est professionnalisée et codifiée, loin de son image sanguinaire fantasmée.
Cet épisode est adapté d’un article d’Éric Teyssier, professeur d'histoire romaine à l’université de Nîmes, paru dans Histoire & Civilisations de juin 2021, « La véritable histoire des gladiateurs, les rois de l’arène ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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Le regard franco-français que nous portons sur les guerres de Religion nous fait presque oublier que l'ensemble du continent fut touché par la Réforme. Dans le Saint-Empire romain germanique, les cantons helvétiques ou les Pays-Bas, on recense ainsi de nombreux conflits sanglants.
Dans cette nouvelle série de nos Cours d'Histoire, enregistrés aux Rendez-vous de l'Histoire de Blois, Nicolas Le Roux décrit cette Europe du XVIe siècle. Dans ce premier volet, il s'attache à présenter les origines des guerres de Religion : quelles sont les origines du luthéranisme ? En quoi se distingue-t-il du calvinisme ou encore de l'Helvète Zwingli ? Comment expliquer l'incroyable essor du protestantisme ? Quelles ont été les formes de contestation de l'Église ? Existe-t-il une violence protestante, et comment les princes y répondent-ils ?
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé et docteur en histoire, Nicolas Le Roux est professeur d'histoire du XVIe siècle à Sorbonne Université. Il a dirigé Les Guerres de Religion. Une histoire de l'Europe au XVIe siècle (Passés composés et Ministère des Armées, 2023, 400 p., 24€).
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De Rome, nous pensions tout savoir. Pourtant, la ville qui domina la Méditerranée reste la victime de nombreux clichés. Dans un ouvrage stimulant, Dimitri Tilloi-d'Ambrosi revient sur l'ensemble de ces clichés. Au cours de cette émission, l'historien aborde aussi et surtout la place de Rome dans l'historiographie et l'histoire des représentations : comment expliquer notre fascination pour l'Empire romain ? Existe-t-il une légende noire de la Rome antique ? Comment évolue l'historiographie sur le sujet ? Quels sont les plus grands lieux communs sur Rome ?
L'invité : Agrégé et docteur en histoire romaine, Dimitri Tilloi-d'Ambrosi enseigne dans le secondaire et en université, à Paris. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont L' Empire romain par le menu, qui a reçu le prix Anthony Rowley, Les voyages d'Hadrien, et récemment La Rome antique. Vérités et légendes (Perrin, 300 pages, 13€).
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De Ravenne au Ve siècle, nous avons l'image peu reluisante d'un Empire romain décadent et moribond, disparaissant sous le coup des invasions barbares.
Dans le livre qu'elle lui consacre, l'historienne britannique Judith Herrin renouvelle notre vision en montrant tout au contraire que la fameuse ville rayonne véritablement et se situe au fondement de la chrétienté primitive. Ravenne nous apparaît ainsi comme le creuset de l'Europe avec sa vie de cour, ses penseurs et son art majestueux, que nous pouvons encore contempler aujourd'hui.
Au carrefour des mondes barbare, byzantin et romain, la cité nous est révélée dans toute sa complexité et sa grandeur.
L'invitée : Judith Herrin est professeure émérite au département des lettres classiques du King’s College de Londres. Elle a notamment publié Byzantium. The Surprising Life of a Medieval Empire, Unrivalled Influence. Women and Empire in Byzantium, Margins and Metropolis. Authority across the Byzantine Empire, Women in Purple. Rulers of Medieval Byzantium et The Formation of Christendom. Elle vit à Oxford, en Angleterre. Elle vient de publier Ravenne. Capitale de l'Empire, creuset de l'Europe (Passés composés, 507 p., 27€).
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Pendant plus de sept siècles, un roman sommeillait dans les archives : celui d'un chevalier du nom de Ségurant le Brun, fils d'Hector, "incroyablement grand, au point que vous auriez dit que c'était vraiment un géant. Il avait le visage beau et large, et d'un teint presque brun". Cependant, Ségurant n'est pas un chevalier comme ceux évoqués dans la fameuse légende de Chrétien de Troyes. Héros sans dame, il part dans une quête impossible, non pas du Graal, mais d'un dragon insaisissable. Emanuele Arioli, découvreur du texte, évoque pour sa part sa propre quête sur tous les continents, afin de rassembler les éléments de cette légende, qui renouvelle littéralement notre vision du récit arthurien.
L'invité : Emanuele Arioli, né en 1988 en Italie, est médiéviste, archiviste-paléographe et maître de conférences à l'université des Hauts-de-France. Il a publié l'ensemble de ses travaux sur Ségurant aux éditions Honoré Champion, ainsi qu'une édition du texte aux Belles Lettres (262 pages, 13,50€).
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Depuis le XIXe siècle, le Moyen Âge ne cesse d'être à la mode et de nous fasciner. Il est aussi la victime d'un jugement ambivalent. À la fois période d'obscurantisme et âge méprisable pour les uns, il est pour d'autres une époque sensationnelle faite de merveilleux.
Autrement dit, le Moyen Âge est la victime de bien des fantasmes. L'historien, lui, considère les faits avec la nuance qui caractérise son travail méthodologique. Ce faisant, il doit se battre contre tous les clichés qui peuplent l'imaginaire médiéval. Cela commence par une réflexion sur le temps long et le temps lent : ainsi, il est difficile de voir dans tel ou tel événement du Moyen Âge une rupture. Que fut cette société de la tradition ? Existe-t-il un prototype de l’homme médiéval ? Peut-on parler d’un progrès médiéval ?
Dans un « plaidoyer pour redonner aux gens ordinaires toute leur dignité », la médiéviste Claude Gauvard nous permet de (re)découvrir une période à laquelle elle a consacré toutes ses recherches.
L'invitée : Claude Gauvard est professeure émérite d’histoire médiévale (Paris 1- Panthéon-Sorbonne) et spécialiste de la société et de la justice du Moyen Âge. Auteure de très nombreux ouvrages, elle vient de publier aux éditions
Tallandier Passionnément Moyen Âge. Plaidoyer pour le petit peuple (308 pages, 21,50€).
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Au printemps 1720, Marseille est une ville et un port florissants. Malgré la mise en place d'un protocole sanitaire strict pour les bateaux souhaitant accoster, le navire Le Grand-Saint-Antoine entre au port. "Vers la fin du mois de mai, le vaisseau du capitaine Chataud venant de Seyde, échelle du levant, aborda à Marseille avec patente nette [c'est-à-dire bonne santé]. Ce capitaine fit sa déposition aux intendants de la santé où il déclara que dans sa route il etoit mort 10 à 12 hommes dans son bord."
Et c'est ainsi que la peste débarque à Marseille, avant de toucher toute la Provence. Le bilan est effroyable : plus de la moitié de la population en meurt, et la ville s'en remet difficilement. Frédéric Jacquin met en lumière deux manuscrits inédits écrits par des Marseillais qui ont connu la peste : le Journal de ce qui s’est passé dans la ville de Marseille et son terroir à l’occasion de la peste depuis le mois de mai 1720 jusques en 1723, du père trinitaire Paul Giraud, et la Relation de la peste arrivée à Marseille l’an 1720, du négociant Pierre-Honoré Roux. Cette étude est l'occasion de redécouvrir l'un des événements les plus dramatiques de la fin de l'Ancien Régime, tout en nous donnant une véritable leçon d'anthropologie.
L'auteur : Frédéric Jacquin est docteur en histoire, spécialiste de la criminalité et des épidémies sous l’Ancien Régime. Dans son dernier livre, Il publie deux témoignages directs de la peste de Marseille : Marseille malade de la peste. 1720-1723 (PUF, 2023, 288 p.).
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Si l’espionnage existe depuis l’Antiquité, il a surtout fasciné le XXe siècle. Le sujet est à la mode dans la littérature et au cinéma. Ce monde du secret existe d’abord par les héros et antihéros qui l’incarnent, personnages fictifs ou réels : James Bond, Hubert Bonisseur de la Bath, mais aussi le chevalier d’Éon sous Louis XV, Mata Hari, et plus récemment Anna Chapman. Selon George Simmel, « toutes les relations entre les hommes reposent, cela va de soi, sur le fait qu’ils savent des choses les uns sur les autres » (Secret et société secrète). L’espionnage serait alors une nécessité sociale et diplomatique. Qu’en était-il au Moyen Âge ? Existait-il des structures de renseignement ? À quels besoins l’espionnage répondait-il ? Était-il théorisé ? Les espions médiévaux ont-ils inspirés les arts, tels des héros au service de l’État royal ? Comment écrire l’histoire de l’espionnage si sa pratique devait rester secrète ?
L’invité : Valentin Baricault est professeur d’histoire-géographie. Il vient de publier son premier livre : L’Espionnage au Moyen Âge ( Passés composés, 2023, 224 pages,19.5 €).
À lire aussi :
https://www.histoire-et-civilisations.com/actualite/10-idees-recues-sur-le-moyen-age-89623.php
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Marc Bloch et Raymond Aron en faisaient un dangereux illuminé, la réincarnation des idées napoléoniennes aux conséquences effroyables en 1914-1918. Mis de côté par l’historiographie, qui préféra les perceptions aux faits, le maréchal Foch n’a pas, il faut le dire, bonne réputation. En contrepoint de cette tendance, les éditions Tallandier viennent de rééditer deux de ses ouvrages, Des principes de la Guerre et De la conduite de la guerre, sous le titre De la guerre. Quelle fut donc la pensée militaire de l’ancien maréchal ? Existe-t-il d’ailleurs une science de la guerre ? Que nous dit cette œuvre qui a marqué et continue de marquer l’histoire, mais aussi la stratégie militaire ? Professeur à l'EPHE, Martin Motte est notre invité.
L'invité : Martin Motte, ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm), est agrégé et docteur en histoire. Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études depuis 2014, il dirige également le cours de stratégie de l’École de Guerre. Il est notamment l’auteur de Une éducation géostratégique. La pensée navale française, de la Jeune École à 1914 (Economica, 2004, Grand Prix 2005 de l’Académie de Marine) et a dirigé La Mesure de la force. Traité de stratégie de l’École de Guerre (Tallandier, 2018 ; 4e édition actualisée en préparation). Il vient d'éditer les cours de Ferdinand Foch sous le titre De la guerre (Tallandier, 528 pages, 26,50€).
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L'île de Pâques abrite une énigme : Les moai, ces statues colossales dressées sur des ahu, des plateformes cérémonielles où un culte leur était rendu. Mais une autre énigme caractérise cette île, celle de la disparition des habitants aborigènes, les Rapanuis. Pendant longtemps, le déclin, puis la disparition de cette civilisation ont été attribués à la surexploitation et l'épuisement des ressources de l'île. Mais en est-on certain ?
Cet épisode est adapté d'un article de Valentí Rull, paru dans Histoire & Civilisations de juin 2023, "L'île de Pâques, l'effondrement d'une civilisation".
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La colonisation est une histoire de peuples, d'idéologie, de territoires, de syncrétisme culturel, d'économie, de résistances. Mais elle est aussi une histoire de relation et de cohabitation entre deux États. Pour l'historien militant anticolonial Charles-André Julien, le temps du protectorat avait installé la monarchie marocaine dans une « douce somnolence, dont personne n'eut l'indiscrétion de la réveiller ». Cette thèse longtemps restée populaire est contestée aujourd'hui par les historiens. La monarchie n'a-t-elle eu qu'un rôle passif dans l'instauration et l'application du protectorat ? Quelles solutions ont été trouvées pour faire cohabiter le gouvernement français et les structures de pouvoir monarchiques ? Peut-on véritablement parler de « cohabitation » ? Comment les fonctionnaires français et les fonctionnaires locaux ont-ils travaillé ensemble ?
L'auteur : Antoine Perrier est historien, chargé de recherche au CNRS et récemment affecté au Centre Jacques Berque à Rabat. Il est contemporanéiste, spécialiste de l’histoire du Maghreb, de l’histoire de l’État, mais aussi des pratiques juridiques. Son livre Monarchies du Maghreb. L'État au Maroc et en Tunisie sous protectorat (1881-1956) est issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2019.
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« En 1917, l’autocratie s’est effondrée sans que ses légions de mouchards, de provocateurs, de gendarmes, de bourreaux, de sergents de ville, de cosaques, de juges, de généraux, de popes, puissent retarder encore le cours inflexible de l’histoire. » Dans cette citation, l’opposant au régime Victor Serge acte l’échec de la Russie tsariste, mais surtout de sa police politique, l’Okhrana, chargée de protéger la Sainte Russie face aux divers courants révolutionnaires, communistes, anarchistes et nihilistes, et insiste sur le caractère inéluctable de cet échec. Alors, ce combat était-il vraiment perdu d’avance ? Comment cette organisation menait-elle son combat, notamment en France, le cœur des opposants en exil ?
Au-delà des échecs de l'Okhrana et de son impuissance à endiguer la marche de l’histoire, l’auteur s’interroge sur sa postérité au sein même du système répressif bolchevique du FSB, et jusqu’au fameux KGB.
L’invité : Alexandre Sumpf est historien, maître de conférences à l’université de Strasbourg, auteur de plusieurs monographies remarquées sur l’histoire de la Russie et de l’URSS, dont De Lénine à Gagarine. Une histoire sociale de l’Union soviétique, et Raspoutine. Nous le recevons pour son dernier ouvrage, Okhrana. La police secrète des Tsars, 1883-1917 (CERF, 443 pages, 24 €).
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Derrière le faste de ses salons, de ses chambres et de sa galerie des Glaces, le château de Versailles cache des pièces à visage humain : les appartements privés. Après plusieurs années d'études et différentes phases de restaurations au cours desquelles sont intervenus plusieurs corps de métiers, ceux de la reine Marie-Antoinette sont désormais accessibles au public. Conservatrice au château, spécialiste de la souveraine, Hélène Delalex nous prend littéralement par la main afin de nous faire découvrir la réalité de cette "vie privée" de l'épouse de Louis XVI. Elle relate avant tout la façon dont cet incroyable projet a vu le jour et s'est développé pour enfin aboutir : que nous apprennent les archives sur ces appartements ? Une fois ces éléments réunis, comment les spécialistes et les hommes de l'art travaillent-ils ensemble ? Par ailleurs, que disent ces appartements du caractère et des goûts de la reine ? Un parcours étonnant au cours duquel Leslie Villiaume, horlogère du Château, évoque les garde-temps et nous fait écouter la sonnerie de la pendule de Morand.
L’invitée : Hélène Delalex est conservatrice du patrimoine au Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Elle a été commissaire de plusieurs grandes expositions dont Louis XV. 1722-2022 (2022, Château de Versailles), Versailles & le monde. Au cœur des échanges entre Orient et Occident (2021, Louvre Abu-Dhabi), Le Château de Versailles en 100 chefs-d’œuvre (Canberra, National Gallery of Art, 2016-2017, et Arras, Musée des Beaux-Arts 2014-2015), Roulez carrosses ! (2011-2013, Arras, Musée des Beaux-Arts). Elle a publié chez Perrin Marie-Antoinette. La légèreté et la constance (25€, 312 pages).c
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Alors que, pendant la guerre de 14-18, la société civile a soutenu très largement les gouvernants au cours des hostilités, ce schéma va être totalement bouleversé à l'occasion de la Deuxième Guerre mondiale. En effet, la guerre se greffe sur des divisions intérieures préexistantes : conflits sociaux, racisme, déclassement économique, oppositions politiques, etc. Autrement dit, l'unité des sociétés civiles fait figure de chimère. Même à propos de l'extermination des juifs par l'Allemagne nazie, Alliés et pays neutres restent passifs, alors que des informations confirmant la politique meurtrière arrivent dès 1941. Dans cette émission, Olivier Wieviorka bouleverse bien des idées reçues en reprenant à son compte la phrase de Raymond Aron : « Les hommes font leur histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font. »
L’invité : Membre de l’Institut universitaire de France et professeur des universités à l’École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka est un spécialiste reconnu de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles il a consacré plusieurs livres qui font autorité, dont une Histoire du Débarquement et une Histoire de la Résistance. Il a publié avec Jean Lopez Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et codirigé une Histoire militaire de la France avec Hervé Drévillon (Perrin-Ministère des Armées). Il vient de publier aux éditions Perrin une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (1072 pages, 29€).
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Qui étaient les fermiers d'Ancien Régime ? À la fois agriculteurs, gestionnaires et négociants, ils devaient avoir un œil sur tous ces aspects. Quels étaient les réseaux qui leur permettaient d'entretenir des liens avec toutes les classes de la société ? Comment se coordonnaient-ils ? Quelle était leur organisation dans les campagnes, leur contribution en terme d'emploi ? Quel fut leur rôle dans l'approvisionnement des villes en quantités considérables de céréales, jusqu’à parfois manipuler les marchés des grains ?
Cette classe sociale oubliée pourrait-elle être considérée comme une classe moyenne avant l’heure, remettant en question la répartition de l'Ancien Régime entre les trois ordres ou la division du tiers état entre le peuple et les possédants ?
L’invité : Jérôme Fehrenbach est historien, diplômé d'HEC, de Sciences Po Paris et ancien élève de l'ENA. Auteur de plusieurs ouvrages de recherche historique, notamment sur l'Ancien Régime, la Révolution française et la Seconde Guerre mondiale, nous le recevons pour son dernier ouvrage Les Fermiers. La classe sociale oubliée, aux éditions Passés Composés, (564 pages, 27 €).
À lire aussi :
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La question semble être une provocation : la Deuxième Guerre mondiale a-t-elle existé ? Dans les faits, il ne s’agit pas de remettre en cause l'existence du conflit dans une perspective déconstructiviste, mais de nuancer l’expression de Seconde Guerre mondiale. En effet, la qualification n’est pas si évidente selon les pays et les continents. Dans sa magistrale Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale, Olivier Wieviorka nous présente ces différentes perceptions géographiques et nationales : avant tout, la guerre a-t-elle fait des ravages sur tous les continents ? Ce qui nous amène à un autre questionnement, cette fois chronologique : à partir de quand la guerre possède-t-elle une véritable dimension mondiale ? Peut-on aussi la définir comme une guerre idéologique, portée par des idéaux universalistes du côté allié ? Quelle fut enfin la place des pays neutres dans cette déflagration ?
L’invité : Membre de l’Institut universitaire de France et professeur des universités à l’École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka, est un spécialiste reconnu de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles il a consacré plusieurs livres qui font autorité, dont une Histoire du Débarquement et une Histoire de la Résistance. Il a publié avec Jean Lopez Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et codirigé une Histoire militaire de la France avec Hervé Drévillon (Perrin-Ministère des Armées). Il vient de publier aux éditions Perrin une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (1072 pages, 29€).
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À la fin du XVIe siècle, dans un Japon convulsé par la guerre civile, Tokugawa Ieyasu parvient à assujettir tous les seigneurs féodaux de l'archipel, au prix de l'instauration d'un régime militaire héréditaire, fondé sur la répression.
Cet épisode est adapté d'un article d'Antonio Miguez, paru dans Histoire & Civilisations de février 2023, « Tokugawa, le plus puissant shogun du Japon ».
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Élu ni à l'Académie française ni à l'Assemblée nationale, Alexandre Dumas n'a jamais reçu de consécration institutionnelle de son vivant. Bénéficiant d'une réhabilitation depuis quelques décennies, l'auteur des Trois mousquetaires nous apparaît comme un fils de son siècle : le XIXe siècle. Or ce siècle entretient une conscience renouvelée de l’histoire : le récit républicain se substitue à la conception providentialiste de Bossuet. L'histoire elle-même se sépare des "belles-lettres" afin de devenir une discipline à part entière. Un nouveau récit est à écrire, et Dumas tient à y prendre part. Il le fait en romantique, alors qu'il considère que l'art littéraire est indissociable de la politique. Comment travaillait-il donc dans les méandres de l'histoire ? S'estimait-il lui-même historien ? Fût-il au fond meilleur romancier qu'historien ?
L'invitée : Agrégée de lettres modernes et docteure en littérature française, Isabelle Safa enseigne en classes préparatoires au lycée Notre-Dame de la Paix à Lille. Chercheuse associée au centre Jacques Seebacher (Paris université), elle est autrice d'une thèse sur le roman historique d'Alexandre Dumas. Elle travaille sur le romantisme et sur l'écriture de l'histoire au XIXe siècle. Elle vient de publier une biographie d'Alexandre Dumas aux éditions PUF (288 pages, 14€). Sa thèse "Du temps retrouvé au temps réfléchi : enjeux idéologiques et narratologiques de la mise en roman de l'histoire dans l'œuvre d’Alexandre Dumas père" sera publiée en 2024 chez l'éditeur Honoré Champion.
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Il existe toujours de nombreuses légendes et mythes à propos de la Seconde Guerre mondiale. Dans une nouvelle série de nos Cours d'Histoire, Storiavoce fait le point avec Olivier Wieviorka, auteur d'une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce premier volet, nous nous penchons sur les origines du conflit : doit-on en chercher les causes dans le traité de Versailles ou penser ce conflit sur le temps long comme le général de Gaulle, qui parlait d'une nouvelle "guerre de Trente Ans" ? Est-ce qu’il existe une continuité entre Guillaume II et Hitler ? Que signifie, de chaque côté de la Manche, la politique d'appeasement ? En quoi la politique de sécurité collective a-t-elle été un échec ? Une guerre préventive était-elle possible ?
L’invité : Membre de l’Institut universitaire de France et professeur des universités à l’École normale supérieure de Cachan, Olivier Wieviorka, est un spécialiste reconnu de la Résistance et de la Seconde Guerre mondiale, auxquelles il a consacré plusieurs livres qui font autorité, dont une Histoire du Débarquement et une Histoire de la Résistance. Il a publié avec Jean Lopez Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et codirigé une Histoire militaire de la France avec Hervé Drévillon (Perrin-Ministère des Armées). Il vient de publier aux éditions Perrin une Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale (1072 pages, 29€).
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[Rediffusion] Le 2 juillet 1816, la frégate française La Méduse s’échoue sur un banc de sable au large de la Mauritanie, à la suite d’une erreur de navigation grossière. La mer est calme, le navire n’est pas endommagé, et la côte est proche… Pourtant, cet incident stupide mais banal va se transformer en tragédie. À ce naufrage, survit un radeau, qui va se perdre sur les flots pendant plusieurs jours, trimbalant les rescapés de la frégate entre la mort et la folie.
Notre invité : Dominique Le Brun est journaliste historique et spécialiste de l’univers maritime. Il est lui-même navigateur depuis sa tendre enfance et membre des écrivains de la Marine. Il est l’auteur de La Méduse, les dessous d’un naufrage (Omnibus, 624 pages, 22€).
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[Rediffusion] C'est l'histoire d'une région française dont la renommée dépasse les frontières nationales. C'est l'histoire d'un peuple venu d'ailleurs, d’une religion faite de mythes et de légendes, d'une langue qui fascine et qui se chante... La Bretagne est une énigme et un mystère pour ceux qui veulent la découvrir, mais c'est aussi et surtout une histoire réelle et une aventure vécue. Pourquoi les Bonnets rouges ? Et pourquoi en Bretagne ? Qui est réellement la duchesse Anne ? Peut-on parler d’une identité bretonne ? La Bretagne en France : est-elle synonyme d'un destin malheureux ? Mari-Gwenn Carichon reçoit Joël Cornette pour nous présenter une région aux multiples facettes et nous initier à une histoire qui a l’allure d’une épopée mondiale.
L’invité : Joël Cornette est historien moderniste, reconnu pour ses travaux et publications sur la France de l'Ancien Régime. Il est l’auteur de nombreux ouvrages marquants, dont Le Roi de guerre (Payot, 1993, réed., 2000). Il a reçu en 2006 le Grand prix d’histoire de l’Académie française pour ce dernier livre et l’ensemble de son œuvre. Il est surtout le spécialiste de la Bretagne. En 2015 son Histoire de la Bretagne et des Bretons a reçu le Grand prix d'histoire de l'Académie française. Il vient de publier un ouvrage collectif aux éditions Tallandier : La Bretagne, une aventure mondiale (384 pages, 20.90€). Dans cet ouvrage collectif, de brillants chercheurs (Olivier Chaline, Jean Kerhervé, Christian Bougeard, Roger Dupuy, Jean-Clément Martin, Éva Guillorel, et la « Bretonne et républicaine » Mona Ozouf, mais aussi Donatien Laurent, ethnologue en quête des traditions orales) sont ici réunis pour nous faire découvrir et partager les secrets d'un territoire original et nous aider à comprendre l'irréductible et forte personnalité de cette singulière Armorique.
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[Rediffusion] Notre représentation de l’histoire est très souvent liée à des œuvres de fictions. Mais le cinéma, tout comme la littérature, prend des libertés avec notre passé. Tout en respectant un verni historique, le spectateur ou le lecteur est assez rapidement confronté à des raccourcis, des simplifications voire des erreurs historiques. Un des exemples les plus emblématiques de ces vingt dernières années est sans nul doute le personnage de Commode. Nous avons tous en tête l’image de cet empereur, qui dans le film de Ridley Scott Gladiator, défie le Général Maximus Decimus, en trichant dans le fameux cirque romain. Storiavoce vous propose de partir à la découverte de ce personnage énigmatique. Qui était le fils de Marc Aurèle et de Faustine la Jeune ? Mais aussi qui était sa sœur Lucilla admirablement interprétée dans le film par Connie Nielsen ? Est-ce que d’ailleurs Maximus a existé, tout comme les conjurations des sénateurs ?
L'invité : Spécialiste de la Rome antique, Éric Teyssier est maître de conférences à l’université de Nîmes, où il dirige le département d’histoire. Il a publié le livre référence sur les gladiateurs, La Mort en face. Le dossier gladiateurs, ainsi que des biographies particulièrement remarquées : Spartacus et Pompée. Il a aussi publié aux Editions Perrin une biographie de Commode (380 pages, 23€).
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[Rediffusion] En histoire, les idées les plus intéressantes sont celles qui recherchent les causes et les origines des événements. Elles en sont bien évidemment la clé essentielle : pourquoi et comment les événements se sont-ils construits ? Une fois n’est pas coutume, nous allons nous pencher sur la construction, non pas d’un événement, mais plutôt d’un concept : celui de souveraineté à travers un espace bien connu, celui de la mer Méditerranée à l’époque moderne. Storiavoce va naviguer sur les eaux de l’histoire, du droit, de la géographie, de la philosophie à travers les âges, de l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle, en passant par l’époque médiévale.
Notre invité : Ancien élève de l’École normale supérieure (ENS-Ulm), agrégé d’histoire, ancien membre de l’École française de Rome, Guillaume Calafat est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 depuis septembre 2014 (Institut d’histoire moderne et contemporaine). Ses recherches portent sur la Méditerranée de l’époque moderne, et notamment sur les échanges marchands et maritimes entre Europe occidentale et monde ottoman. Il est membre du comité de rédaction des revues Annales. Histoire, Sciences Sociales (2015). Pour l’année académique 2018-2019, il a été Fung Global Fellow, PIIRS, Princeton University. Il est l'auteur de Une mer jalousée, Contribution à l'histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Seuil (456 pages, 25 €).
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[Rediffusion] Storiavoce propose une vaste fresque historique sur le Pacifique ! Exploré par les Européens au XVIe siècle, à l’heure des grandes expéditions maritimes et des découvertes ambitieuses, cet océan est un univers maritime à l’histoire mouvementée : longtemps ignoré des Européens, il a pourtant constitué une plaque tournante pour les opérations militaires, diplomatiques et commerciales.
Qui a découvert le Pacifique ? Magellan l’a-t-il atteint pour démontrer que la terre était ronde ? Comment s’est fait le partage des espaces du Pacifique entre les puissances occidentales ? Quel est le rôle clef du Pacifique dans la Seconde Guerre mondiale ?
L'invité : Bernard Lavallé est historien chercheur, professeur émérite de civilisation hispano-américaine à la Sorbonne (Paris III) et spécialiste de l’histoire de la découverte du Nouveau Monde. Il est l'auteur, entre autres, de L'Amérique espagnole de Colomb à Bolivar. L’Amérique en projet. Utopies, controverses et réformes dans l'empire espagnol (XVIe-XVIIIe siècle) (coécrit avec Nejma Kermele). Il vient de publier aux éditions Vendémiaire : Pacifique. À la croisée des empires (360 pages, 23 €).
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[Rediffusion] À la fin du XVIIe siècle, dans son Dictionnaire universel contenant tout ce qui regarde la connoissance des peuples de l’Orient, Barthélémy d’Herbelot écrivait à l’entrée "Roum" : « C’est le nom que les Arabes et autres Orientaux ont donné aux pays et aux peuples que les Romains et ensuite les Grecs et les Turcs ont soumis à leur obéissance. » Cependant, le mot de Roum peut avoir une signification plus précise chez les Arabes et désigner un espace géographique plus ou moins restreint. À l’entrée "Afrangiah", d’Herbelot nous dit : « C’est ainsi que les Arabes appellent l’Europe du nom de la nation françoise, qui leur a été plus connue qu’aucune autre, à cause des guerres d'Égypte et de la Palestine. Afrangi signifie donc non seulement un François, mais encore un Européen ou, comme ils le nomment aussi, un Latin. » À lui seul, ce Dictionnaire universel sur le monde oriental de D'Herbelot prouve la considération que les auteurs arabes anciens, et plus précisément les géographes, portaient à l’égard de l’Europe. Storiavoce vous propose aujourd’hui de revenir aux origines des représentations : comment le monde arabo-musulman voyait-il notre vieux continent ? Qui étaient ces auteurs et ces géographes qui, dès le deuxième quart du VIIe siècle, pensaient le monde ? Comment ce regard a-t-il évolué ? S’est-il affiné ou au contraire perdu dans des généralités acquises ? Pourquoi aussi représenter l’espace qui nous entoure ? Existe-t-il des raisons et des motivations politiques, ou bien est-ce simplement le fruit d’une volonté, celle de réunir des connaissances dans un cadre encyclopédique ?
L’invité : Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, où il enseigne la géographie et les sciences naturelles arabes médiévales, l’historien et philologue Jean-Charles Ducène est aussi un spécialiste de l’Islam. Il est maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles. Il est l’auteur de très nombreux articles scientifiques et du livre L’Europe et les géographes arabes du Moyen Âge (CNRS Editions, 504 pages, 27€)
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[Rediffusion] Une des questions les plus intéressantes que peut se poser l’historien dans ses recherches et dans son approche du temps est sans nul doute celle de la transmission. Comment les sciences, comment la pensée, comment les arts se transmettent-ils d’une époque à une autre ? Comment des idées, un ensemble de valeurs peuvent-ils traverser les âges et produire de nouveaux fruits, des années, des siècles, voire un millénaire après leur apparition ? Comment enfin, en dépit des crises des temps, des décadences, des forces contraires, "une flamme" se maintient-elle ? Storiavoce vous propose de comprendre comment la culture grecque est passée dans le monde européen médiéval. Longtemps, les études historiques ont privilégié l’idée que la Grèce est venue à nous par le monde arabe. Sans remettre en cause ce canal de transmission, quel rôle a aussi joué Byzance ? Quels furent les routes, les intermédiaires, les supports de cet univers qui fonde notre humanisme et, disons-le, notre civilisation ? Une émission avec l'historien Sylvain Gouguenheim, auteur du livre La Gloire des Grecs. Il est interrogé par Christophe Dickès.
L'invité : Agrégé d’histoire, médiéviste reconnu, professeur à l’ENS (LSH) de Lyon, Sylvain Gouguenheim est l’auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité. Fin connaisseur de l’espace germanique au Moyen Âge, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet et notamment d'un remarquable Frédéric II paru chez Perrin. Il vient de publier La Gloire des Grecs (Éditions du Cerf).
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[Rediffusion] Quatrième et dernier volet de notre série enregistrée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois 2021 avec la grande historienne Élisabeth Crouzet-Pavan, autrice d’une somme magistrale consacrée à l’histoire de Venise. Pourquoi Venise nous fascine autant ? Pourquoi Venise semble avoir un avantage sur Rome et Florence ? Est-ce par son histoire, par sa géographie si particulière ? Faut-il déconstruire le mythe de la glorieuse République de Venise et revoir l’histoire d’une République construite sur les décombres de l’Empire byzantin, mise à mal par l’Empire Ottoman pour finalement disparaître au XVIIIe siècle ? Faut-il voir dans le fameux Stato da mar une colonisation vénitienne ? Quelle est la place de l’imaginaire dans l’histoire médiévale et moderne de Venise ? Élisabeth Crouzet-Pavan est l’invitée de Christophe Dickès.
Notre invitée : Professeure d’histoire du Moyen Âge à Sorbonne Université, Élisabeth Crouzet-Pavan est l’autrice de nombreux ouvrages sur l’Italie de la fin du Moyen Âge et de la première Renaissance dont Venise. VIe-XXIe siècle, « Références », Éditions Belin.
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[Rediffusion] De toutes les idées reçues concernant le Moyen Âge, celui qui vient sans nul doute en tête de liste est l’affirmation que les hommes du Moyen Âge croyaient que la terre était plate. Il aurait donc fallu attendre la Renaissance et son génie pour que l’on redécouvre, dans le sillage de l'Antiquité, que la terre était bien ronde. Storiavoce vous propose de mettre fin à un des plus grands mythes médiévaux. Quel est précisément l’apport du savoir antique aux sociétés médiévales ? Comment cet apport est-il transmis ? Quels en sont ses vecteurs notamment dans l’Antiquité tardive ? Que nous disent les textes des hommes de l’époque médiévale à ce propos ? Et, surtout, comment va se construire cette légende ?
Nos invités : Violaine Giacomotto-Charra est professeure d’histoire des savoirs et de langue et littérature de la Renaissance à l’université Bordeaux Montaigne. Elle est spécialiste de l’écriture et de la circulation des savoirs de la nature à la fin de la Renaissance. Sylvie Nony est professeure agrégée de sciences physiques et chercheuse associée à l’UMR 7219 SPHere. Elle est spécialiste de la physique arabe médiévale et a produit notamment Les Variations du mouvement. Abū al-Barakāt, un physicien à Bagdad. VIe-XIIe siècle. Elles viennent de publier aux Belles Lettres La Terre plate. Généalogie d'une idée fausse (280 pages, 17.80€).
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[Rediffusion] Ses initiales en runes sont sur les téléphones mobiles du monde entier et sont ainsi devenues un logo faisant désormais partie de notre quotidien. Et pourtant, peu savent que ce logo, qui indique l’usage de la technologie du Bluetooth, renvoie au premier roi chrétien danois : Harald à la Dent bleue. Son règne, dans la seconde moitié du Xe siècle, a marqué des changements profonds en terre scandinave : artisan de l’unification du royaume des Danois, Harald fut également celui qui le convertit au christianisme. Le roi viking étendit même son influence à la Norvège et à la Suède. Par son action et les liens qu’il entretint avec l’Empire ottonien, le Danemark intégra pleinement un monde européen alors engagé dans une période de transition majeure, à tel point que Harald apparaît aujourd’hui comme le symbole d’une société de plus en plus connectée. Qui était-il ? Pourquoi s’est-il converti ? Quelles sont les conséquences politiques et religieuses de cette conversion ? Assiste-t-on à ce que nous appellerions une occidentalisation du pouvoir scandinave ? Que nous dit aussi la fameuse pierre de Jelling ? Lucie Malbos est la seule biographe de ce personnage de l’histoire scandinave. Elle est l’invitée de Christophe Dickès.
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maîtresse de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’autrice d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l'époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle vient de publier chez "Passés composés" : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22€).
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Dans les Pyrénées, perché à 1 200 m d'altitude, le château de Montségur est aujourd'hui la forteresse cathare la plus célèbre. De mai 1243 à mars 1244, il a été défendu par des chevaliers protégeant une communauté de cathares lors du siège mené par l'armée de 6 000 hommes commandée par le sénéchal de Carcassonne et l'archevêque de Narbonne. Il représente aujourd'hui le symbole de la résistance et de la soumission des sectes considérées comme hérétique par l'Église.
Cet épisode est adapté d'un article de Didier Lett, paru dans Histoire & Civilisations en février 2023, « Montségur : la chute des Cathares ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte lu par Christophe Mory.
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Relayé par des dizaines d'historiens depuis Jacques Benoist-Méchin, le mythe d'une armée allemande invincible a longtemps duré. Certes, la Wehrmacht possédait une excellence tactique, un encadrement de qualité, ainsi qu'une souplesse d'action dans l'utilisation des chars et de l'aviation. Il n'empêche, il s'agit de rétablir une vérité historique en se posant des questions essentielles : quelle était la valeur de cette armée depuis le XVIIIe siècle ? Qu'est-ce que l'art militaire doit à l'Allemagne ? Quelle était la place des officiers dans l'appareil militaire ? Que représente la victoire en Pologne (1939), puis en France (1940) ? Dans cette émission, l'historien Jean Lopez renouvelle notre vision et met fin à la légende de la première armée du monde.
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Perrin). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941, La Guerre absolue (Passés/Composés, 957 pages, 31 €). Il dirige aussi le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire. Il vient de rééditer La Wehrmacht. La fin d'un mythe (Perrin, 320 pages, 22 euros).
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L'histoire a envahi le champ de nos loisirs, mais semble avoir disparu de notre culture commune. À ce constat s'ajoute la volonté pour beaucoup de juger l'histoire en adoptant une posture morale, voire vindicative. Or, le rôle de l'historien apparaît comme plus rationnel : "Artisan appliqué, il se doit d'être humble et rigoureux, mais il pressent aussi la haute vocation de l'histoire : bien au-delà de ses usages politiques et sociaux, elle nous renvoie à la question de la vérité." Dans un essai stimulant intitulé Rien n'échappe à l'histoire, Ambroise Tournyol du Clos se penche sur les fondements de la discipline historique. Sur les pas de March Bloch ou d'Henri-Irénée Marrou, le professeur qu'il est revient sur des questions essentielles : peut-on considérer l'histoire comme une science au même titre que les autres ? Quel est le rôle de l'histoire dans nos sociétés contemporaines ? Comment transmettre l'amour de l'histoire ou répondre à ses usages politiques ? L'histoire est-elle neutre et objective ?
L'invité : professeur agrégé, Ambroise Tournyol du Clos est actuellement professeur après avoir enseigné en Afrique. Il a publié Transmettre ou disparaître. Manifeste d'un prof artisan (Salvator, 2021), et récemment chez le même éditeur Rien n'échappe à l'histoire (208 pages, 19,90€).
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Successeur du roi Hugues Capet, Robert le Pieux est le souverain de l'an mil. Son règne est marqué par « un très fort mouvement d'interpénétration entre l'Église et la société ». Dans ce contexte, l'an mil nous apparaît comme une césure mystique, pendant laquelle les contemporains discutent, s'enflamment, voient des signes. Le chroniqueur Raoul Galber écrit ainsi : « [Les] signes concordent avec la prophétie de saint Jean, selon laquelle Satan sera déchaîné après mille ans accomplis. » Dans cette émission, Laurent Theis jauge le règne de Robert le Pieux à la lumière de ce millénarisme : sa volonté de mettre fin aux violences féodales par sa participation aux mouvements de paix, la dynamique de purification des mœurs et de lutte contre l'hérésie, les appels à la sainteté, etc. Se pose ultimement la question de la pratique du roi : Robert était-il l'homme pieux qui est resté à la postérité ? Peut-on parler à son endroit d'une cléricalisation de la charge royale ? Était-il au fond un saint ?
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, Laurent Theis a construit une carrière d’historien, d’éditeur et de critique. Spécialiste reconnu du haut Moyen Âge, il a été plusieurs fois lauréat de l’Institut de France. Il est l’un des fondateurs du prix Provins-Moyen Âge, dont il préside le jury depuis 2019. Il vient de publier une partie de son œuvre avec plusieurs textes inédits sous le titre Rois des Francs. Le Haut Moyen Âge de Clovis à Robert le Pieux chez Bouquins (32€, 800 pages).
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Le point de départ : le mot, et plus largement le langage. Les mots sont nos portes d’accès, nos fenêtres à travers lesquelles on voit cette histoire, pour paraphraser le linguiste Alain Rey. Que nous disent-ils de la pauvreté au Moyen Âge ? Comment définit-on la misère et comment réagit-on face à elle ? Comment les miséreux sont-ils décrits, et donc perçus ? L'évolution du langage révèle-t-elle un changement de l'appréhension des pauvres et de leurs conditions ?
L'auteur : Jean-Louis Roch, maître de conférences honoraire à l'université de Rouen, est spécialiste de la période médiévale. Il propose d'approcher l'histoire en s'arrêtant sur les pratiques langagières. Il vient de publier Vivre la misère au Moyen Âge aux Belles Lettres (2023, 260 pages, 25 €).
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Tout comme le roi Arthur, Clovis ou Barbe Bleue, Dagobert Ier est un personnage intemporel de l'histoire. Pourtant, la fameuse chanson, qui a légué à la postérité ses tribulations et ses maladresses, ne date que de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans les faits, le court règne du Mérovingien (629-639), arrière-arrière petit-fils de Clovis, est bien éloigné de la caricature qu'on en fit plus tard. Sachant s'entourer, Dagobert a préféré la diplomatie à la guerre. Homme de paix, moins prompt à la violence que ses prédécesseurs, il sait aussi gérer ses domaines et ne pas dilapider le trésor. En outre, il tire parti de la force montante qu'était l’Église et s'entoure de grands saints : Éloi, Arnoul, etc. Dagobert en son temps donne l'image prestigieuse d'un roi respecté, scellant l'avenir des dynasties royales à Saint-Denis, où il est enterré.
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, Laurent Theis a construit une carrière d’historien, d’éditeur et de critique. Spécialiste reconnu du haut Moyen Âge, il a été plusieurs fois lauréat de l’Institut de France. Il est l’un des fondateurs du prix Provins-Moyen Âge, dont il préside le jury depuis 2019. Il vient de publier une partie de son œuvre avec plusieurs textes inédits sous le titre Rois des Francs. Le Haut Moyen Âge de Clovis à Robert le Pieux chez Bouquins (32€, 800 pages).
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Le 27 novembre 511, Clovis laisse son royaume en partage à ses quatre fils… Or, il existe un contraste entre ce roi, avec qui tout semble commencer, et un temps d’obscurité allant jusqu'à l’époque carolingienne. Autrement dit, l'historien se demande quel objectif poursuivaient les héritiers de Clovis ? Victimes d'une vision biaisée par le XIXe siècle, les temps mérovingiens ne sont pourtant pas une période d'anarchie et d'obscurité. Mieux, ils voient apparaître le terme de Francia. Que recouvre ce nom ? Peut-on parler de pays des Francs et d'un embryon de France ? L’idée d’unité et d’un héritage tenu par une seule couronne reste-t-il un idéal ? Quelles sont aussi les permanences de la romanité ? Enfin, dans la descendance de Clovis, quelles sont sont les grandes figures qui se dégagent ?
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, Laurent Theis a construit une carrière d’historien, d’éditeur et de critique. Spécialiste reconnu du haut Moyen Âge, il a été plusieurs fois lauréat de l'Institut de France. Il est l’un des fondateurs du prix Provins-Moyen Âge, dont il préside le jury depuis 2019. Il vient de publier une partie de son œuvre avec plusieurs textes inédits sous le titre Rois francs. Le Haut Moyen Âge de Clovis à Robert le Pieux, chez Bouquins (32€, 800 p.)
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Le 1er avril 1867, à 14h, l’empereur Napoléon III inaugure, en compagnie de son épouse, l’impératrice Eugénie, l'exposition universelle en préparation depuis quatre ans. Symbole fort de l'apothéose d'un empire. Paris s'est transformé en un gigantesque musée en éloge à la modernité. Il n'y a pas moins de 52 000 exposants ! La commission impériale, constituée par Napoléon III pour la mise en place de cette exposition, est composée des meilleurs acteurs de la vie politique et économique du pays. Mais comment organiser concrètement un événement d’une telle ampleur ? Qu'y voit-on ? Comment les entreprises font-elles pour participer ? Derrière le projet commercial, quelles sont les autres raisons de la tenue de l'événement ? Le succès de l'Exposition reflète-il la prospérité d'une époque ? En ce 1er avril 1867, Napoléon III et son épouse Eugénie sont guidés parmi les stands dignes de leur être présentés. Leur sont cachés les espaces encore en chantier : on s’affaire encore en ce jour d’inauguration. Triste métaphore d’un empire dont les malheurs et les carences semblent effacés par le faste de cette exposition universelle ?
L'invité : Édouard Vasseur est professeur d’archivistique, diplomatique et histoire des institutions de l’époque contemporaine. Son livre L'exposition universelle de 1867. L'apogée du Second Empire (Perrin, 2023, 368 pages, 24.00 €) est tiré de sa thèse de doctorat « L'exposition universelle de 1867 à Paris : analyse d'un phénomène français au XIXe siècle », soutenue à Sorbonne Université en 2004.
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Aux époques médiévale et moderne, la péninsule italienne est un espace géographique divisé, qui semble naviguer entre deux pôles : celui d'une histoire locale omniprésente et celui d'une histoire globale, puisque les frontières de l'influence italienne s'étendent au-delà des mers et sur l'ensemble du continent européen. Fuyant un récit national joué d'avance, un groupe d'historiens se penche sur Le Temps des Italies, du XIIe siècle au début du XIXe siècle : est-ce que l’unité italienne est un aimant inexorable au fil de ces siècles ? Peut-on dire que l’Italie oscille entre forces centrifuges et centripètes ? Européenne et méditerranéenne, l'Italie, en dépit de ses querelles communales, rayonne. Comment expliquer ce rayonnement ?
Dans cet ouvrage indispensable, une trentaine de spécialistes explore ces Italies d’avant l’Italie. Ils nous invitent « à une promenade entre des histoires distinctes, mais souvent enchevêtrées, survenant dans des espaces tantôt centrés sur la Péninsule, tantôt resserrés dans les limites d’un simple village ou dans les murs d’une orgueilleuse cité, tantôt dilatés à la mesure des mers, des empires ou de l’universelle romanité.» (Le Temps des Italies. XIIe-XIXe siècles)
L'invité : Jean Boutier est directeur d'études à l'EHESS et membre du Centre Norbert Elias. Il a développé dans son œuvre une histoire comparée des noblesses européennes à l'époque moderne. Avec Sandro Landi et Jean-Claude Waquet, il a dirigé Le Temps des Italies (XIIe-XIXe siècles) (Passés/Composés, 752 pages, 29€)
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Le 5 mars 1953, Staline disparaissait dans la solitude d'une bulle paranoïaque qu'il avait lui-même créée. Révolutionnaire et dictateur, idole et bourreau, vainqueur de la grande guerre patriotique, l'homme a marqué au fer rouge l'histoire de l'URSS. Et par la propagande, il a forgé de son vivant sa propre image. Une image dont les avatars ne cessent de resurgir depuis sa disparition.
Cet épisode est adapté d'un entretien avec Nicolas Werth, paru dans Histoire & Civilisations en mars 2023, « Les vies et les morts de Staline ».
Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte lu par Christophe Mory.
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Au début de l'année 1813, l'empire sort tout juste du désastre de la campagne de Russie et la France est exsangue, usée par des années de guerre. Napoléon tente de reprendre la main sur les événements et de sauver son empire. Il domine encore largement le continent notamment l'Italie, la Hollande et l’Allemagne via la confédération du Rhin, et il fait face à des Alliés aux intérêts divergents mais au but commun : l’abattre.
Quel fut l’enchaînement des événements de cette année charnière et méconnue, faite d’affrontements titanesques et d’innombrables pourparlers, notamment la fameuse rencontre avec Metternich, qui conduit à la fin de l’Empire napoléonien ?
L’invité : Charles-Éloi Vial, est docteur en histoire, conservateur à la Bibliothèque nationale de France et directeur de la collection « Bibliothèque des illustres » chez Perrin. Il s’intéresse notamment au Premier Empire et à la Restauration. Nous l’avons d’ailleurs reçu pour une émission sur la famille royale au Temple et pour sa biographie de l’impératrice Marie-Louise, et le recevons cette fois pour son dernier ouvrage : Sauver l’Empire. 1813 : la fin de l’Europe napoléonienne, aux éditions Perrin, (416 pages, 25 €).
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Afin de pouvoir bien s'exprimer en public, Plutarque nous dit que Démosthène se mettait des cailloux dans la bouche. Une anecdote bien connue, qui esquisse l'image d'une personnalité remarquable, ayant vécu le déclin d'Athènes confrontée à la brutalité de la monarchie macédonienne. Pour mieux connaître cette figure d'exception, les éditions des Belles Lettres viennent de publier la totalité de ses discours dans un seul volume. Une oeuvre magistrale, incontournable pour les hellénistes et les passionnés du monde grec. Au cours de cette émission, Pierre Chiron, directeur du projet, revient sur les grandes étapes de la vie de cet homme d'état, sur ses idées politiques et sur son art oratoire, dont l'influence rayonne jusqu'au XXe siècle. Comment se caractérise son éloquence et son style ? Sait-on comment il travaillait son jeu d'acteur ? Quelles étaient ses faiblesses ? Comment expliquer le décalage entre une carrière en demi-teinte et l'incroyable destinée posthume de Démosthène ?
L'invité : Pierre Chiron, helléniste, philologue, historien de la rhétorique, est professeur à l’Université Paris-Est et membre de l’Institut universitaire de France. Il a édité et traduit Du Style de Démétrios (coll. des Universités de France, Les Belles Lettres, 1993), la Rhétorique de Pseudo-Aristote (coll. des Universités de France, Les Belles Lettres, 2002), traduit et commenté les Discours I, XII, XXIV et XXXII de Lysias (coll. Commentario, Les Belles Lettres, 2015). Il est également l'auteur, toujours aux Belles Lettres, du Manuel de rhétorique (2018) et a dirigé la traduction des Discours de Démosthène (coll. Editio minor, 2023).
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Dans l'histoire de l'Amérique du Sud, les Incas et Aztèques font figure d'exception : ce sont des empires solaires qui vont susciter l'admiration des conquistadores. Au delà de leurs origines mythologiques, ces deux empires se distinguent et possèdent chacun leurs particularismes. Au cours de cette nouvelle émission qui clôt la série consacrée à la Mésoamérique et l'Amérique du Sud, Carmen Bernan présente l'empire aztèque. Quel est le fondement idéologique de leur domination impériale? Que représente Mexico Tenochtitlan ? Le polythéisme aztèque est-il un polythéisme ressemblant à celui des mondes gréco-romains ? Quelle était la place des sacrifices humains dans cette civilisation?
L'invitée : Ancienne élève de Claude Lévi-Strauss, Carmen Bernan est spécialiste de l'histoire du Nouveau Monde. Elle a enseigné l'anthropologie à l'université Paris X - Nanterre et a été directrice adjointe du Centre de recherches sur les mondes américains. Auteur de plusieurs ouvrages sur l'Amérique latine et la Mésoamérique, elle vient de publier L'Amérique latine précolombienne, des premiers peuples à Tupac-Amaru (Belin, 680 pages, 49€).
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Brutale, soudaine, inouïe. Comment expliquer le caractère exceptionnel de la Révolution française ? Quelles sont les causes de l'effondrement d’un régime qui semblait destiné à toujours durer ? « Ce prodigieux et incalculable bouleversement a sans doute été destiné à punir de grands crimes », disait alors l’historien français du XVIIIe siècle Jacob-Nicolas Moreau. Dès 1789, on cherche des responsables. Des grilles de lecture complotistes tentent d'expliquer la Révolution française : des thèses les plus farfelues aux hypothèses les plus argumentées. La Révolution serait le fruit d'actions occultes et préméditées, le fait d'une "main cachée" qui aurait planifié et déterminé le cours des événements et le destin des hommes de 1789. Philosophes, francs-maçons, Anglais, ministres de Louis XVI, clercs corrompus... Qui sont les coupables désignés par les thèses complotistes ? Tout est-il faux ? Qui accordait du crédit à ces thèses ? Que nous disent-elles des contemporains de la Révolution française ? De la société post-révolutionnaire ?
L'invité : L'historien Edmond Dziembowski est spécialiste de l'histoire politique et culturelle, et a soutenu sa thèse de doctorat sur Les Français face à la puissance anglaise, 1750-1770. Il vient de publier La main cachée. Une autre histoire de la Révolution française (Perrin, 2023, 368 pages, 24.00 €)
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À l'origine d'une brillante civilisation précolombienne, les Mayas atteignent leur apogée entre 300 et 900 apr. J.-C, comme en témoignent leurs pyramides depuis le Yucatan jusqu'au Mexique. Aujourd’hui, nous voyons une nature exubérante autour des ruines majestueuses, mais celle-ci est trompeuse : à l'époque, la pierre dominait ce monde étonnant. Comment ont été conçus et édifiés ces temples ? Existait-il des techniques comme au temps des cathédrales, des poulies aux systèmes de levages ? Quelle était la place du sacré dans ces sociétés ? Par quel génie la civilisation maya se distingue-t-elle ? Après avoir évoqué les Olmèques, Carmen Bernand se penche sur ce peuple qui a inventé le 0 et possédait un calendrier d'une précision époustouflante.
L'invitée : Ancienne élève de Claude Lévi-Strauss, Carmen Bernand est spécialiste de l'histoire du Nouveau Monde. Elle a enseigné l'anthropologie à l'université Paris X-Nanterre et a été directrice adjointe du Centre de recherches sur les mondes américains. Auteur de plusieurs ouvrages sur l'Amérique latine et la Mésoamérique, elle vient de publier L'Amérique latine précolombienne, des premiers peuples à Tupac-Amaru (Belin, 680 pages, 49€).
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"Mettre le diable en enfer", "de l’andouille au souper", "le pain des pauvres gens" ... Autant d'expressions qui disent les relations sexuelles et qui sont utilisées depuis le XVIe siècle. Qui dit séduction dit inévitablement amour et sexualité. Comment en parle-t-on au fil des âges ? Est-on plus pudique et moins "libéré" au XVIe siècle qu'à la cour de Louis XIV ? Dans quelle mesure les religions condamnent-elles la séduction ? Y a-t-il une grande différence entre ce qui en est dit et ce qui est pratiqué ? Si la séduction évoque avant tout l'intime, elle est aussi et surtout une clé de compréhension des sociétés. Souvent institutionnalisé, l'art de séduire s'est transformé au fil des époques, accompagnant les évolutions des relations homme/femme et reflétant les rapports de force qui structurent les dynamiques sociales et politiques des pays. "Le mythe fondateur de la séduction française postule qu’elle découle entièrement du mâle dominant exceptionnel, quasi divin, placé à la tête d’un peuple appelé à apporter son génie et sa civilisation au reste de l’humanité" : la séduction se ferait-elle alors l'interprète d'une théorie politique ? Les manières de séduire sont-elles très différentes selon les espaces géographiques (ville/campagne, par exemple) ? Peut-on véritablement parler d'une séduction "à la française" ?
Notre invité : Robert Muchembled est historien moderniste, professeur émérite de l'université Paris-Cité et spécialiste de l'histoire des mentalités. Sa thèse de doctorat, soutenue en 1985, porte sur "Violence et société : comportements et mentalités populaires en Artois (1400-1660)". Il vient de publier La Séduction. Une passion française (Belles-Lettres, 2023, 328 pages, 25,00 €).
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Au cours d’une longue histoire, les peuples indigènes d’Amérique latine ont bâti des cités puissantes et des empires, et ont édifié une architecture monumentale sur une aire immense, allant de la Mésoamérique aux confins de la Terre de Feu. Dans une nouvelle série consacrée à l'Amérique précolombienne, l'historienne Carmen Bernand nous présente les Olmèques, peuple de la Mésoamérique. Qui était ce peuple olmèque, à l'origine de l'écriture glyphique ? Dans quel environnement vivait-il ? Comment interpréter ces têtes sculptées monumentales qu'ils nous ont léguées ? Enfin, quand disparaît la culture olmèque, et pourquoi ?
L'invitée : Ancienne élève de Claude Lévi-Strauss, Carmen Bernand est spécialiste de l'histoire du Nouveau Monde. Elle a enseigné l'anthropologie à l'université Paris X - Nanterre et a été directrice adjointe du Centre de recherches sur les mondes américains. Autrice de plusieurs ouvrages sur l'Amérique latine et la Mésoamérique, elle vient de publier L'Amérique latine précolombienne. Des premiers peuples à Tupac Amaru (Belin, 680 pages, 49€).
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Victorieuse mais épuisée au lendemain de la guerre de 1914-1918, la France fait face à une Allemagne qui n'accepte pas sa défaite. De l'autre côté de la Manche, le Royaume-Uni estime que la France en demande trop, alors que les États-Unis attendent d'être remboursées pour leur investissement sur le continent européen. Dans ce jeu de dupes, la France est contrainte à l'isolement : le rêve de Clemenceau d'une entente à trois s'évanouit sur l'autel du réalisme politique et économique. Dans son livre Nous étions seuls, l'ambassadeur Gérard Araud revisite l'entre-deux-guerres de la France et ses grands enjeux : la question des réparations au centre des préoccupations, le désarmement, ainsi que les grandes étapes d'une guerre à l'autre, notamment l'occupation de la Ruhr, le traité de Locarno, la crise de 1929 et l'épanouissement des totalitarismes. Il revient enfin sur les grandes figures qui ont fait l'entre-deux-guerres.
Notre invité : unanimement reconnu comme le plus grand diplomate de sa génération, Gérard Araud a été ambassadeur de France en Israël et aux États-Unis. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Passeport diplomatique (Grasset, 2019, Le Livre de poche, 2020), Histoires diplomatiques. Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui (Grasset, 22€, 318 pages, 2022) et, dernièrement, Nous étions seuls. Une histoire diplomatique de la France. 1919-1939 (Tallandier, 336 pages, 22,90€). Il tient une chronique géopolitique hebdomadaire dans Le Point.
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Attraction touristique de nos jours, la tour londonienne accueille de nombreux visiteurs attirés par l'histoire de ce lieu emblématique. Au fil des siècles, la tour a eu plusieurs fonctions telles que palais royal, zoo, trésorerie du royaume, mais également prison inexpugnable, dans laquelle des événements lugubres se sont déroulés.
Cet épisode est adapté d’un article de Joan Eloi Roca, paru dans le magazine Histoire & Civilisations en janvier 2023, « La Tour de Londres : les sombres secrets d'une forteresse royale ».
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Le jingle est extrait de l’œuvre de Keys of Moon – The Epic Hero ; Licence Creative Commons.
Un texte raconté par Christophe Mory.
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L'histoire est maîtresse de vie et de vérité, dit le proverbe latin. À travers l'exemple de la diplomatie, l'ancien ambassadeur Gérard Araud nous le rappelle merveilleusement bien. Dans son livre Histoires diplomatiques. Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui, il retient dix tableaux de notre histoire internationale afin d'éclairer notre présent et de mieux en comprendre les enjeux. Guerre de succession d'Espagne, paix d'Amiens, dépêche d'Ems, traité de Versailles, expédition de Suez, etc. : pour chacun de ces événements, il nous donne un rappel historique des faits, définit les enjeux en présence, ainsi que les choix qui s'offraient aux différents protagonistes. Ce faisant, il souligne la gamme des obstacles inhérents aux relations internationales, les résistances et les erreurs, mais aussi les succès de la politique étrangère de la France. De fil en aiguille, il nous offre un véritable manuel de diplomatie réaliste, à l'usage aussi de l'historien.
Notre invité : unanimement reconnu comme le plus grand diplomate de sa génération, Gérard Araud a été ambassadeur de France en Israël et aux États-Unis. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Passeport diplomatique (Grasset, 2019, Le Livre de poche, 2020), Histoires diplomatiques. Leçons d'hier pour le monde d'aujourd'hui (Grasset, 22€, 318 pages) et, dernièrement, Nous étions seuls. Une histoire diplomatique de la France. 1919-1939 (Tallandier, 336 pages, 22,90€). Il tient une chronique géopolitique hebdomadaire dans Le Point.
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Au XIVe siècle, la Horde mongole atteint son apogée. En dehors de la route sibérienne moins connue, la Horde évolue avant tout sur la route du Sud par terre et par mer, et celle du Nord. Deux axes qui se croisent naturellement, avec leurs propres particularismes : la route de la Soie allant d'Est en Ouest, et celle de la fourrure venant du Nord. Or, tout au long de ces deux axes, se développent des villes qui profitent du Grand échange mongol. Une croissance encouragée par la Horde, notamment sous le règne d'Özbek Kan. L'historienne Marie Favereau clôture ici le troisième volet consacré à la Horde mongole en se penchant sur les aspects économiques, religieux et culturels de ce peuple méconnu.
Notre invitée : Marie Favereau est actuellement maîtresse de conférences à Nanterre. Elle a été membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale (2005-2009), boursière Fulbright et membre visiteur de l’Institut des études avancées de Princeton (2009-2010), chercheuse et chargée de cours à l’université de Leyde (2011-2014). Elle a obtenu son doctorat en histoire à la Sorbonne-Paris IV et à l’Università degli Studi de San Marino en 2004. Elle est l’autrice de La Horde d’Or. Les héritiers de Gengis Khan (La Flandonnière, 2014) et a coécrit la bande dessinée Gengis Khan (Fayard-Glénat, 2014). Elle vient de publier aux éditions Perrin La Horde, comment les Mongols ont changé le monde (432 pages, 25€).
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Héritier direct de la couronne britannique pendant plus de 70 ans, Charles III reste pourtant méconnu. Qui est donc l'actuel roi d’Angleterre ou, pour être plus précis, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ?
Nous ne sommes pas nécessairement habitués à parler de lui ainsi. On pense plutôt à celui qui fut prince de Galles, au mari de Lady Di, ou encore au père de William et Harry. Quel furent la vie, l’influence et les combats jusqu’à son accession au trône d’Angleterre le 8 septembre 2022 de celui qui jusqu’ici a plutôt était vu comme « fils de », « époux de », puis « père de ».
Notre invité : Philip Kyle est né en 1983 de parents britanniques émigrés en France. Diplômé en droit français et anglais à l’Université d’Exeter, il a travaillé pour la fondation du Prince Charles, The Prince’s Trust, où il a été en charge des relations avec la presse. Depuis, il a travaillé au service communication de la BBC, puis a dirigé celui de la chaîne d’information internationale Euronews. Avec Charles III, Philip Kyle signe sa première biographie, aux éditions PERRIN biographie (464 pages, 24€).
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La campagne du Gévaudan, un plateau du Massif central couvert de landes broussailleuses, arrosé de pluies abondantes et baigné de brumes tenaces, fut dévastée entre 1764 et 1767 par une série d’attaques meurtrières qui fit frémir le reste de l'Europe. Traumatisée, la population les attribue très vite à une créature terrifiante. D'ailleurs, les attaques ne se réduisent pas à la province du Gévaudan, aux frontières assez floues. D'autres ont été signalées dès 1762 dans la province voisine du Dauphiné. L'étendue du terrain de chasse de la « bête », qui recouvrait de 1 600 à 2 000 km2 au début de 1765, laisse penser que ces attaques n'auraient pas été l'œuvre d'un animal isolé, mais celle d'une meute de plusieurs prédateurs.
Cet épisode est adapté d'un article de Juan José Sanchez Arresiegor, paru dans le magazine Histoire & Civilisations en février 2023, "La bête du Gévaudan, du fait divers à la légende".
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Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, la Horde mongole arrive à s’emparer des marchés les plus lucratifs de la vallée de la Volga. Dès lors, l'ensemble géographique dominé par les successeurs du grand Gengis Khan ne cesse de se développer sur le plan commercial. Afin de désigner cet essor du monde marchand, les historiens ont utilisé le terme de pax mongolica. Est-ce que ce terme est juste ? Combien de temps dure cette prospérité ? Sur quels ressorts se fonde la domination mongole ? Comment le règne de Möngke-Temür se distingue-t-il durant ce véritable âge d'or ? Quelles sont les caractéristiques et la nature des relations entre la Horde et le monde occidental ? Dans ce deuxième volet de nos Cours d'Histoire, Marie Favereau décrit l'incroyable "grand échange mongol".
Notre invitée : Marie Favereau est actuellement maîtresse de conférences à Nanterre. Elle a été membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale (2005-2009), boursière Fulbright et membre visiteur de l’Institut des études avancées de Princeton (2009-2010), chercheuse et chargée de cours à l’université de Leyde (2011-2014). Elle a obtenu son doctorat en histoire à la Sorbonne-Paris IV et à l’Università degli Studi de San Marino en 2004. Elle est l’autrice de La Horde d’Or. Les héritiers de Gengis Khan (La Flandonnière, 2014) et a coécrit la bande dessinée Gengis Khan (Fayard-Glénat, 2014). Elle vient de publier aux éditions Perrin La Horde, comment les Mongols ont changé le monde (432 pages, 25€).
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Les restrictions qui ont frappé les Français ont commencé dès la déclaration de guerre en septembre 1939. Elles se sont ensuite aggravées avec l'occupation allemande à partir de juin 1940 et l'instauration du régime de Vichy le mois suivant. Le compartimentage du pays en plusieurs zones, les pillages des occupants, le marché noir, ainsi que la perte des approvisionnements internationaux de la France ont provoqué de sévères pénuries dans le pays. Les effets se font encore sentir plusieurs années après la Libération.
Cet épisode est adapté d'un article d'Éric Alary, paru dans le magazine Histoire & Civilisations en mars 2023, "Le grand retour des pénuries".
A lire aussi :
"Occupation : la France à l'heure des pénuries": https://bit.ly/3LyZyql
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Ni empire, ni État-nation, ni État dynastique, la Horde constitue une singularité dans l'histoire eurasiatique. Longtemps déconsidérée, la structure politique créée par les conquêtes de Gengis Khan est aujourd'hui réhabilitée par l'historiographie. Comment, dans ce cas, définir la Orda ? Comment ce peuple est-il passé de quelques milliers de personnes à des centaines de milliers en l'espace de trente ans ? Quelles sont les sources qui nous permettent de mieux saisir la réalité mongole ? Quels étaient les espaces de domination de ce peuple et peut-on d'ailleurs parler de domination dans le sens classique du terme ?
Au cours de cette émission, nous voyons que cet univers singulier est incompréhensible sans une vision globale, prenant en compte des dimensions à la fois politiques, économiques et sociales ; un monde en constante mutation, qui transcende la division classique entre la période médiévale et les temps modernes.
Notre invitée: Marie Favereau est actuellement post-doctorante à l’université d’Oxford. Elle a été membre scientifique de l’Institut français d’archéologie orientale (2005-2009), boursière Fulbright et membre visiteur de l’Institut des études avancées de Princeton (2009-2010), chercheur et chargée de cours à l’université de Leyde (2011-2014). Elle a obtenu son doctorat en Histoire à la Sorbonne-Paris IV et à l’Università degli Studi de San Marino en 2004. Elle est l’autrice de La Horde d’Or. Les Héritiers de Gengis Khan (La Flandonnière, 2014) et a coécrit la bande dessinée Gengis Khan (Fayard-Glénat, 2014). Elle vient de publier aux éditions Perrin, La Horde, comment les Mongols ont changé le monde (432 pages, 25€).
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Russie : l'expansion sans fin d'un empire : https://bit.ly/3Hb1vXI
Les grands conquérants d’Asie centrale : https://bit.ly/43SmBE1
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Impressionnante, mystérieuse, inégalée, la Cité interdite fascine tous ceux qui la pénètrent. « Tous ceux qui sont entrés dans le Vieux palais conservent de leur première visite un souvenir impérissable, tant la magnificence des bâtiments, le raffinement de leurs proportions et le rythme savant de leur succession atteignent …la perfection » disait Gilles Béguin, ancien conservateur du Musée Cernuschi (Paris). Les secrets de la Cité interdite sont-ils à la hauteur de l’écrin qui les habite ? Qui sont ses habitants ? La Cité est-elle un palais luxueux ou une prison dorée ? Quel est le pouvoir des femmes et des eunuques qui entourent l’empereur ? Que sait-on de leur vie quotidienne ? Comment écrire l’histoire du palais le plus secret du monde ?
L'invité : Bernard Brizay est historien et journaliste, grand connaisseur de l’histoire de la Chine (Les trente « empereurs » qui ont fait la Chine (Tempus, 2023, 11.00 €). Il vient de publier Petite et grande histoire de la Cité interdite (Perrin, 2023, 384 pages, 23.00 €).
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"Le Grand Canal, l'autre merveille technique de la Chine" : bit.ly/3L7fct1
"La Chine, empire des grandes inventions" : bit.ly/3MNZQLf
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Même si nous possédons peu de sources sur la mort antique en dehors de celle des élites, l'historien peut retracer l'organisation des funérailles des Romains. Comment voyaient-ils la mort ? Croyaient-ils en l'au-delà ou en l'immortalité de l'âme ? Quel était le rituel des funérailles et comment la famille célébrait-elle le défunt ? Entre inhumation et incinération, existait-il des modes funéraires ? Dans ce troisième volet, John Scheid clôture la série consacrée à la piété quotidienne des Romains.
L’invité : Ancien directeur d’études à l’École pratique des hautes études et professeur émérite au Collège de France, John Scheid est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de référence dont La religion des Romains ou encore Les dieux, l’État et l’individu et La tortue et la lyre. Il vient de publier aux Editions du Cerf Les Romains et leurs religions : la piété au quotidien (329 pages, 24 €).
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"Dionysos, le dieu sauvage de la Grèce antique" : bit.ly/40GuZEp
"Caligula, l’empereur qui voulait être un dieu" : bit.ly/3GdmYOY
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De la naissance à la mort, les Romains pratiquaient de multiples rites qui jalonnaient leur existence. Ils nous disent la nature du culte domestique et privé dans la vie quotidienne de l’Urbs. L’entrée dans la famille du nouveau-né donnait-elle lieu à des rites ? La majorité constituait-t-elle un moment aussi religieux ? Acte public, le mariage avait-il une portée aussi religieuse ou spirituelle ? Quels étaient les moments de la journée pendant lesquels les Romains priaient ? Existait-il des sacrifices privés ? Dans ce deuxième volet de nos Cours d'Histoire, le grand historien John Scheid évoque la relation au divin des Romains et leur piété.
L’invité : Ancien directeur d’études à l’École pratique des hautes études et professeur émérite au Collège de France, John Scheid est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages de référence dont La religion des Romains ou encore Les dieux, l’État et l’individu et La tortue et la lyre. Il vient de publier aux Editions du Cerf Les Romains et leurs religions : la piété au quotidien (329 pages, 24 €).
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La fameuse bataille de Crécy (26 août 1346) aurait dû en toute logique marquer la fin précoce de la Guerre de Cent ans… Il n'en fut rien. Quel était l’état des forces en présence ? Le royaume de France était-il vulnérable ? Après avoir débarqué en Normandie, les Anglais pouvaient-ils être repoussés par les Français ? Pourquoi et comment le contingent anglais s'est-il déplacé vers le Nord ? En quoi surtout la supériorité des Français s'est-elle retournée contre eux à Crécy ? Dans un livre qui fera date, l'historien David Fiasson reprend les derniers éléments de la recherche historiographique sur un des événements les plus importants de la Guerre de Cent ans.
L'invité : David Fiasson est chercheur associé au laboratoire Héritages UMR 9022 de Lille et membre associé temporaire de la Société des Historiens Médiévistes de l’Enseignement Supérieur Public. Membre du Centre européen d’études bourguignonnes, il vient de publier Crécy 1346, chez Perrin dans la collection « champs de bataille » (301 p, 25€).
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Nous faisons de la religion romaine une religion d'État, en oubliant presque qu'il existait aussi un culte domestique et privé dans la vie quotidienne de l'Urbs (« ville » dans la Rome antique). Dans le film Gladiator, le héros Maximus rend grâce aux dieux après sa victoire sur les barbares et il leur demande de protéger sa femme et son fils. Scène totalement inédite dans l'histoire du cinéma, elle est visiblement proche de la réalité décrite par l'historien John Scheid dans son dernier ouvrage. Faut-il distinguer sphère et cultes publics et sphère et cultes privés ? L'individu, détaché du groupe, rend-il un culte individuel ? Peut-on avoir une prédilection sentimentale et personnelle pour une divinité ? Les Romains croyaient-ils au salut éternel ?
L'invité : Ancien directeur d'études à l'École pratique des hautes études et professeur émérite au Collège de France, John Scheid est l'auteur d'un grand nombre d'ouvrages de référence dont La religion des Romains ou encore Les dieux, l'État et l'individu et La tortue et la lyre. Il vient de publier aux éditions du Cerf Les Romains et leurs religions : la piété au quotidien (329 pages, 24 €).
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« L’impôt est comme le salaire que vous devez à la patrie en échange des services qu’elle vous rend » écrit Gabriel Compayré à la fin du XIXe siècle, une période où l’idée de consentement à l’impôt est en plein essor. Pourquoi et depuis quand l’impôt existe ? De quelles façons y résiste-t-on ? Comment obtenir le consentement des populations ? À quoi sert-il ? Peut-on taxer l’air que nous respirons ? Nous vous invitons à parcourir l’histoire universelle et millénaire de l’impôt, de l’antiquité à nos jours, avec ses machines fiscales, ses révoltes et ses transformations au fil de l’histoire.
L’invité : Codirecteur de l’axe politique du LabEx EHNE, vice-président du Comité d’histoire parlementaire et politique et coordonnateur du double diplôme Histoire-Sciences sociales de Sorbonne-Université et Sciences-Po Paris, Éric Anceau est rattaché au Centre d’histoire du XIXe siècle de Sorbonne-Université et Paris-Panthéon-Sorbonne. Il enseigne l’histoire politique et sociale de la France et de l’Europe à l’époque contemporaine. Ses travaux ont été récompensés par plusieurs prix (Académie des sciences morales et politiques, Fondation Napoléon, prix du Mémorial de la ville d’Ajaccio…). Déjà interviewé pour l’ouvrage collectif Qu’est-ce qu’une nation en Europe? (Sorbonne université presses, 280 pages, 8.90 €) et pour Ils ont fait et défait le Second Empire (Tallandier, 384 pages, 21,90 €), Éric Anceau vient de publier avec Jean-Luc Bordron Histoire mondiale des impôts, de l’antiquité à nos jours aux éditions Passés composés (448 pages, 25 €).
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[Histoire du XXe siècle 3/3] Dernier volet du cours d'histoire sur le XXe siècle au travers de ses principaux enjeux. Raymond Aron soulignait le phénomène de « guerres en chaîne » lorsqu’il parlait de ce siècle. Peut-on dire que c'est une époque plus violente que les autres ? Le XXe siècle est-il le temps des démocraties ? Les empires ont-ils disparu au profit d’une mosaïque d’États-nations ? Est-ce la fin des croyances et du religieux, du moins en Europe ? La question de l’environnement et de la préservation de la planète commence-t-elle au XXe siècle ?
L'invité : Florian Louis est historien, spécialiste d'histoire contemporaine et enseignant en CPGE. Il a codirigé avec Nicolas Beaupré une Histoire mondiale du XXe siècle (2022, PUF, 1152 pages, 39.00 € ).
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Grâce à la puissance de son armée, et au terme d’une série de guerres menées contre Carthage et les royaumes gréco-macédoniens héritiers d’Alexandre le Grand, Rome étend sa domination sur l’ensemble de la mer Méditerranée, au IIe siècle avant notre ère. Phénomène inédit : la République romaine est devenue ce que les théoriciens des relations internationales contemporaines qualifient de « puissance unipolaire ». Tout se joue entre la paix d'Apamée (188 avant J.-C.), qui met fin à l’affrontement romano-syrien, et la chute de Carthage en 146 avant J.-C. À la suite de cette courte période, Rome devient la seule puissance méditerranéenne. Au moyen d'une grille d'analyse contemporaine, l'historien Pierre-Luc Brisson revient sur ce moment charnière de l'histoire romaine impériale.
L'invité : Pierre-Luc Brisson, docteur en histoire ancienne, est chercheur postdoctoral Banting au département d’histoire et d’études classiques de l’université McGill de Montréal. Il enseigne l’histoire aux niveaux collégial et universitaire. Il vient de publier Le moment unipolaire : Rome et la Méditerranée hellénistique (188 - 146 avant J.-C). (L'Harmattan, 496 pages, 55 €).
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[Histoire du XXe siècle 2/3] En s'appuyant sur les thématiques et les notions développées dans l'Histoire mondiale du XXe siècle, cet entretien revient sur les lieux et les espaces où s'est joué le XXe siècle. Quels en sont les plus emblématiques ? L'inconnu existe-t-il encore ? La conquête spatiale renvoie-t-elle aux mêmes enjeux que les conquêtes terrestres ? Peut-on parler de chaque continent au singulier ? L'histoire a-t-elle changé d'échelle au XXe siècle ?
L'invité : Florian Louis est historien, spécialiste d'histoire contemporaine et enseignant en CPGE. Il a codirigé avec Nicolas Beaupré une Histoire mondiale du XXe siècle (2022, PUF, 1152 pages, 39,00 €).
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L’épopée des Safavides aux XVIe et XVIIe siècles en Iran a contribué à l’âge d’or de la Perse. Mieux, l’Iran d’aujourd’hui serait incompréhensible sans la prise en compte du rôle de cette dynastie dans la création du premier État chiite de l’histoire. À quel moment précisément assumera-t-elle, sans équivoque, ses liens avec le chiisme ? En quoi l’année 1501 fut-elle déterminante ?
Prince inattendu et même oublié, l’empereur Shah Abbas Ier, le cinquième des shahs safavides, a marqué l’histoire de la dynastie. Grand diplomate, il a ouvert son pays à l’Occident, facilité les échanges par la création de réseaux de communication et fondé la plus belle perle de l’Orient, Ispahan. Quelles politiques intérieures et étrangères a-t-il menées ? Pourquoi l’Iran s’est-elle tournée vers l’Occident, et même la papauté ? Comment distinguer la réalité des mythes autour de ce personnage qui domine l’histoire iranienne ?
L'invité : Yves Bomati, docteur ès lettres et sciences humaines, diplômé de l'École pratique des hautes études, est spécialiste d'histoire des religions et s'intéresse de près aux civilisations orientales et moyen-orientales. Il est en outre l'auteur de nombreux ouvrages sur la littérature et la langue françaises. Avec Houchang Nahavandi, ils ont écrit Shah Abbas, empereur de Perse, 1587-1629, couronné en 1999 par le prix Eugène-Colas de l'Académie française et, récemment, Mohammad Réza Pahlavi, le dernier shah, 1919-1980. Yves Bomati vient de publier L'âge d'or de la Perse. L'épopée des Safavides : 1501 - 1722 (Perrin, 444 pages, 25€).
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L'Orient est victime d'une double vision erronée : celle du mythe oriental entretenue par le XIXe siècle français mais aussi, à l'extrême opposé, celle post-coloniale défendue par Edward Saïd dans son livre Orientalism (1978). Dans les faits, l'histoire des relations de l'Orient et de la France est bien plus complexe. Comment tout d'abord définir l’Orient Français géographiquement ? Est-il ainsi différent de l’Orient britannique ? À l'époque moderne, quelles sont les conceptions politiques orientales du Ministre des Affaires étrangères ? En quoi Vergennes, un de ses meilleurs représentants, se distingue à ce sujet ? Que représente ensuite le moment révolutionnaire pour l’Orient ? La campagne d’Égypte est-elle un retour au réel pour la France ? De l'époque moderne à la Troisième République, l'historien Jean-François Figeac nous dit au fond si la France a vraiment été l'amie du monde oriental.
L'invité : Agrégé d’histoire, Jean-François Figeac a consacré sa thèse à la question d’Orient dans l’opinion publique française (1789-1861) sous la direction de J'. O. Boudon. Il est membre du Centre de Recherche du XIXe siècle de Paris Panthéon-Sorbonne. La France et l’Orient (Passés / Composés, 288 pages, 22€) est son premier livre.
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[Histoire du XXe siècle 1/3] Comment écrire l’histoire du XXe siècle qui nous est presque contemporain ? Siècle des guerres mondiales et des conférences de paix, des dictatures et de l’expansion de la démocratie, des révolutions et des décolonisations, des nationalismes et des impérialismes, le XXe siècle est le temps des paradoxes. Quand et où commence-t-il ? Quelle méthode pour écrire l’histoire d’un siècle à l’échelle planétaire ? Peut-on parler de déseuropéanisation du monde ?
L'invité : Florian Louis est historien, spécialiste d'histoire contemporaine et enseignant en CPGE. Il a codirigé avec Nicolas Beaupré une Histoire mondiale du XXe siècle (2022, PUF, 1152 pages, 39,00 €).
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Le roi Arthur et les Chevaliers de la Table ronde sont les protagonistes d'un imaginaire qui colore le Moyen Âge du merveilleux. Sont-ils la version romancée de véritables personnages historiques ? Quels sont les auteurs qui ont tracé les contours de cet univers romanesque ? Tous les hommes du Moyen Âge connaissaient-ils le roi Arthur, Tristan et Iseult, Merlin l'enchanteur et la quête du Graal ? À quoi ressemblent ces récits ? Dans quel contexte la légende a-t-elle été rédigée et que nous dit-elle des sociétés médiévales ?
L'invité : Martin Aurell est historien médiéviste, spécialiste de l’histoire de l’Occident aux Xe-XIIIe siècles, et professeur à l'université de Poitiers. Il a publié avec Michel Pastoureau : Les Chevaliers de la Table ronde. Romans arthuriens (Gallimard, 2022, 1080 pages, 34,00 €).
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Le siège et la chute de Jérusalem furent un des événements les plus marquants de l'histoire de l'Empire romain mais aussi de l'histoire du judaïsme. Peu avant la Pâque en 70, les armées de Titus entament un siège de plusieurs mois. À la fin septembre, la ville est prise puis finalement détruite. Le dernier foyer juif, réfugié dans la fameuse forteresse de Massada, tombe à son tour en 73. Quels sont les causes de la chute de Jérusalem ? Faut-il lire l'événement sur le temps long ou au contraire au prisme de la dernière décennie des années 60 ? Quel est le récit qu'en fait l'auteur juif Flavius Josèphe ?
L’invitée : Mireille Hadas-Lebel est historienne, spécialiste de l’histoire du judaïsme et de l’hellénisme, professeur émérite à la Sorbonne. Elle a publié chez Fayard une biographie de Flavius Josèphe mais aussi d’Hérode. Elle est aussi l’auteure de Jérusalem contre Rome (CNRS éditions, 567 pages, 12 €) et vient de compiler l’œuvre de Flavius Josèphe dans la Collection Bouquins (1536 pages, 34 €).
À lire aussi :
-"Égypte antique : d’Abraham à Moïse, l’autre terre biblique" : bit.ly/3YS6ind
-"Bar-Kokhba : le Juif qui s’est révolté contre l’Empire romain" : bit.ly/3YSpkdD
-"Bérénice, la princesse juive qui séduisit Titus" : bit.ly/3YTCOVZ
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Les proches de Mussolini ont souvent décrit leur première rencontre avec le Duce comme fascinante voire envoutante. Alors au début de sa carrière, l'homme politique Dino Grandi décrivait le Duce comme « un génie, un magicien ou un fou ». Pourtant, le 24 juillet 1943, la chute de Benito Mussolini, a été précipitée par les hiérarques qui l'avaient servi. Pourquoi la majorité d'entre eux se retournèrent-ils contre leur maître, prenant alors le risque de tout perdre : pouvoir, situation sociale et financière ? Quelles étaient leurs ambitions ? Étaient-ils de droite ou de gauche ? Monarchistes ou républicains ? Qu'est-ce que leurs carrières disent du fascisme et révèlent de la politique italienne de la première moitié du XXe siècle ?
Notre invité : Frédéric Le Moal est historien, spécialiste du fascisme (Histoire du fascisme, Victor-Emmanuel III-roi d'Italie), professeur au lycée Militaire de Saint-Cyr-l'École. Il vient de publier Les hommes de Mussolini (Perrin, 2022, 368 pages).
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-"Marche sur Rome : en 1922, un coup de bluff signé Mussolini" : bit.ly/3IPxJc1
-"10 points historiques pour comprendre Staline" : bit.ly/3ZeXwzQ
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Sans le récit de Flavius Josèphe, deux siècles d'histoire de Rome et de Jérusalem nous seraient quasiment inconnus. Né Yosef ben Mattityahu Ha-cohen dans une grande famille de Jérusalem en l'an 37, il est mort à Rome, protégé des empereurs successifs de la dynastie flavienne, vers l'an 100. Entretemps il avait vécu en tant qu'acteur des tensions entre Rome et Jérusalem, puis témoin oculaire de la chute du Temple. Proche de Titus, la seconde partie de sa vie est romaine. Elle est entièrement consacrée à l'histoire. En effet dès le lendemain de la guerre, il fut chargé d'en écrire le récit pour la gloire des vainqueurs mais sans dissimuler son propre chagrin. À ce premier ouvrage, La Guerre des juifs contre les Romains ou Guerre de Judée (vers 75), s'ajoutèrent les Antiquités judaïques qui relatent l'histoire biblique mais aussi une précieuse Autobiographie.
L’invitée : Mireille Hadas-Lebel est historienne, spécialiste de l’histoire du judaïsme et de l’hellénisme, professeur émérite à la Sorbonne. Elle a publié chez Fayard une biographie de Flavius Josèphe mais aussi d’Hérode. Elle est aussi l’auteure de Jérusalem contre Rome (CNRS éditions, 567 pages, 12 €) et vient de compiler l’œuvre de Flavius Josèphe dans la Collection Bouquins (1536 pages, 34 €).
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Le 6 juin 1944, date du débarquement des Alliés sur les plages normandes, est l’une des dates les plus connues et les plus célébrées de l’histoire. Plus qu’un évènement, c’est un symbole. Sa commémoration est-elle le reflet de son caractère décisif ? Si le débarquement n'a pas été une surprise pour le régime nazi, était-il considéré comme une véritable menace ? Comment cet épisode nous éclaire-t-il sur l'histoire de la Wehrmacht et plus précisément sur son déclin ? Quelle est la particularité du combat en dictature ? Jean-Luc Leleu propose une nouvelle lecture du conflit à partir de l'étude de ses acteurs.
Notre invité : Jean-Luc Leleu est historien, spécialiste de la Second Guerre mondiale, membre du conseil scientifique du Mémorial de Caen. Combattre en dictature 1944 - la Wehrmacht face au débarquement (2022, Perrin, 784 pages, 29.00 €) est le résultat de dix années de recherche.
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Parmi les nombreux peuples soumis par Rome, seuls les Judéens nous ont laissé un témoignage cohérent sur la puissance impériale. Grâce à l’œuvre immense de Flavius Josèphe, le Juif de Rome, l’historien possède une archive d’une inestimable richesse. Les premiers liens de Rome avec les Juifs datent du IIe siècle avant J.-C. : ils sont mentionnés par le livre de Maccabées et il s’agit d'une relation d’amitié. Que modifie l’arrivée de Pompée à Jérusalem en 63 avant J.-C. ? Comment s’exprime dans les écrits la lutte contre Rome ? Que signifie être juif sous l’Empire romain ? Existe-t-il un particularisme juif ? Quels sont les abus de pouvoir dans ce coin de l'Empire ? Retour sur la naissance de l'amitié entre les deux entités, puis sur la dégradation de leur relation au fil des décennies.
L’invitée : Mireille Hadas-Lebel est historienne, spécialiste de l’histoire du judaïsme et de l’hellénisme, professeur émérite à la Sorbonne. Elle a publié chez Fayard une biographie de Flavius Josèphe mais aussi d’Hérode. Elle est aussi l’auteure de Jérusalem contre Rome (CNRS éditions, 567 pages, 12 €) et vient de compiler l’œuvre de Flavius Josèphe dans la Collection Bouquins (1536 pages, 34 €).
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Le travail est pour l’homme un phénomène universel. Il traverse le temps et l’espace et, même si certains ont imaginé la fin du travail, il reste toujours un élément central de nos vies quotidiennes et de nos perceptions sociales. Dans L'invention du travail, Olivier Grenouilleau nous propose de découvrir un vaste panorama de se son histoire dans la pensée occidentale, depuis le Néolithique en passant par les prophètes de Jérusalem, les philosophes d’Athènes, jusqu’au monde contemporain et ses mutations technologiques. Aux anciens récits religieux ont succédé les utopies sociales modernes. Comment le travail était-il perçu au fil des millénaires ? À quels concepts s'est-il rapporté et se rapporte-t-il encore de nos jours : nature ou culture, malédiction ou rédemption, servitude ou dépassement, abondance ou misère ? L’humanité est-elle condamnée à travailler pour les dieux ou pour le progrès ? Ou le travail est-il plutôt source de justice, de bonheur et voie de l’accomplissement ?
Notre invité : Olivier Grenouilleau est docteur en histoire, directeur de recherche au centre Roland-Mousnier de Sorbonne-Université, membre de l’Académie des sciences d’Outre-mer. Il est l’auteur d’une œuvre récompensée par de nombreux prix et internationalement reconnue sur l’économie maritime, le marché et l’esclavage. Nous le recevons pour L’invention du travail, aux éditions du CERF, (296 pages, 20 €), une fresque capitale sur l’idée de travail, pour penser hier et demain.
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Après l'apogée de la domination ottomane, l'empire entre dans une nouvelle phases de son histoire: celle de la défense de son vaste domaine qui s'étend sur trois continents. Considérée comme une moment de déclin, la période de 1574 à 1699 est plus complexe qu'il n'y parait. Vu d’Istanbul, il existe à la fois des crises intérieures mais aussi des revers extérieurs. Que perd l’empire ottoman sur l'ensemble des deux fronts ? La période sonne-t-elle un coup d’arrêt à son extension ? Est-ce que le trône pendant cette période a été menacé ? A contrario, quels sont les éléments, notamment économique , politique ou même artistique, qui nous font dire que le déclin est relatif ?
Notre invité : Olivier Bouquet est professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université de Paris et chercheur au CESSM. Il est un grand spécialiste de l’histoire ottomane. Il est notamment l’auteur de : Vie et mort d’un grand vizir, Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman (Belles-Lettres, 2022, 640 pages, 29,00 €). Il vient de publier Pourquoi l’Empire ottoman? Six siècles d’histoire (Folio, 11,50€).
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L’Andalousie musulmane, Al-Andalus, continue de susciter fantasmes, nostalgie et projections de toutes sortes. Erigée en haut lieu de la tolérance islamique, en paradis perdu, elle apparaît aussi comme le théâtre d’une lutte sans merci entre Islam et Chrétienté. Il s’agit ici de dépasser les mythes et de revenir sur l’histoire politique et culturelle. Au-delà de la confrontation avec les chrétiens du nord, quels sont les menaces internes de cette partie excentrée du monde musulman qui provoquent sa division puis l’avènement d’une dynastie berbère venue d’Afrique qui supplantera le pouvoir arabe ? Pourquoi malgré ces troubles, l’Andalousie est-elle le théâtre d’une très belle floraison culturelle, chaque ville ayant ses savants, sa cour et défendant son prestige ?
Notre invité : Emmanuelle Tixier du Mesnil est docteur en histoire, professeur d’histoire médiévale de l’Islam à l’université de Paris Nanterre, spécialiste de l’histoire d’Al-Andalus et de la géographie arabe médiévale. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet et vient de publier Savoir et pouvoir en Al-Andalus au XIe siècle au Seuil (416 pages, 24.50 €).
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Ils s'appellent Mehmet II, Sélim Ier ou Soliman le Magnifique. Leur règne constitue l'apogée d'un empire qui s’étendait sur trois continents et a duré plus de six siècles. Nouvel Alexandre, Mehmet II fut tout d'abord le sultan qui emporta l'imprenable Constantinople en 1453. Conquérant audacieux et homme talentueux, il fonde Istanbul c'est-à-dire Islambol , la ville "pleine d'Islam" et inaugure une longue période de suprématie. Que représente le sultan dans le monde ottoman ? Comment le pouvoir des sultans évolue-t-il et se transforme-t-il ? Quels sont les relais de ce pouvoir ? Quelle est la place de la diplomatie dans son action ? Comment évolue le droit dans la société islamisée ?
Notre invité : Olivier Bouquet est professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université de Paris et chercheur au CESSMA. Il est un grand spécialiste de l’histoire ottomane. Il est notamment l’auteur de : Vie et mort d’un grand vizir, Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman (Belles-Lettres, 2022, 640 pages, 29,00 €). Il vient de publier Pourquoi l’Empire ottoman? Six siècles d’histoire (Folio, 11,50€).
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Dans notre mémoire nationale, la figure de Philippe le Bel reste attachée à une dérive autoritaire de la monarchie capétienne. Longtemps critiqué, il fut pourtant réhabilité par les études historiques tout au long du XIXe siècle. En effet, ce roi a fait la France à plus d’un titre. Son règne s’inscrit dans un contexte de maturation institutionnelle ainsi qu’un mouvement intellectuel juridique et philosophique de grande ampleur. Qui était donc Philippe le Bel ? Quelle fut la singularité du roi par rapport à ses prédécesseurs, Saint Louis et Philippe Auguste ? Comment comprendre les motivations de sa politique à l’égard des templiers ou du pape Boniface VIII ? Quel contenu la royauté donna au droit royal et quelle place pris la religion dans l’exercice du pouvoir ?
L’invité : Jacques Krynen est un historien du droit, spécialiste de l’époque médiévale et moderne. Auteur de nombreux ouvrages dont la codirection du Dictionnaire historique des juristes français, XIIe-XXe siècle paru aux PUF (2012). Professeur émérite de l’université de Toulouse Capitole, il a publié récemment : Philippe le Bel, la puissance et la grandeur (Gallimard, 160 pages, 17 €).
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Il s’étendait sur trois continents et a duré plus de six siècles. Il vivait aussi sous quatre climats différents et fut la dernière formation impériale du Proche-Orient. Après Rome et Byzance, l’empire Ottoman est tout simplement la seule construction politique à avoir atteint de telles dimensions dans l'histoire. Quelles sont les origines de cet Empire ? Comment définir cet espace politique mais aussi économique : est-ce un empire continental ou maritime ? Faut-il parler d'un empire colonial ? Doit-on différencier Turcs et Ottomans ou distinguer l'empire du monde arabe ? Comment le pouvoir central a-t-il assuré sa domination sur cet espace considérable ? Quelle fut enfin la place de la religion dans l'empire ?
Notre invité : Olivier Bouquet est professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’Université de Paris et chercheur au CESSMA. Il est un grand spécialiste de l’histoire ottomane. Il est notamment l'auteur de : Vie et mort d’un grand vizir, Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman (Belles-Lettres, 2022, 640 pages, 29,00 €). Il vient de publier Pourquoi l'Empire ottoman? Six siècles d'histoire (Folio, 11,50€).
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En 1949, au lendemain de la seconde guerre mondiale, la philosophe Simone Weil écrivait que la patrie est dans l’ordre temporel « le bien le plus précieux parce qu’elle est ce qui assure à l’homme à travers le présent une liaison entre le passé et l’avenir ». Ajoutant qu'elle apporte « une continuité dans le temps, par-delà les limites de son existence humaine ».
La doctrine juridique nous dit, de son côté, qu’elle représente la rencontre d’un peuple, d’une terre et d’une souveraineté. Mais d'où vient le patriotisme ? Dans un essai-fleuve, Michel de Jaeghere nous dépeint ses fondements établis dans la Grèce antique. Quels rôles les guerres médiques vont-elles jouer dans cette construction ? Que nous disent les résistances des cités grecques de l'identité hellénique ? Si les Grecs n'avaient pas remporté la victoire, leur génie se serait-il malgré tout épanoui ? Quelle a été l'influence de la paideia (« l'instruction d'un bon citoyen, selon la Grèce antique ») dans la résistance ? La guerre du Péloponnèse a-t-elle symbolisé une trahison de l'idéal grec ?
L’invité : Michel de Jaeghere est journaliste, directeur du Figaro Histoire et du Figaro Hors-Série. Auteur de plusieurs ouvrages, son œuvre d’historien se distingue notamment par son travail sur la chute de Rome : les Derniers Jours (Belles Lettres – Tempus). Il a publié récemment la Mélancolie d'Athéna, l'invention du patriotisme (Belles Lettres, 632 pages, 17,99 €).
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La période la Renaissance voit une véritable mise en scène de la monarchie. Celle-ci ne cesse de se développer à l'époque moderne pour s'épanouir dans l'absolutisme bourbonnien. Paradoxalement, à la conception contractuelle médiévale - celle du droit - se substitue une conception consensuelle autour de la dynastie et de l'État qui ne cesse de se sacraliser et de se centraliser. Les moteurs de cette accélération sont la fiscalité, le religieux, le contrôle social et l'armée mais, contrairement à l'idée reçue, Louis XIV sait composer : il agit même dans une forme de pragmatisme de tous les instants. Dans ce troisième volet consacré à la construction de l'État monarchique, Pauline Valade nous décrit cette évolution majeure au cours des temps modernes.
L’invitée : Pauline Valade est spécialiste d’histoire moderne et enseignante. Elle est l’auteure de Le goût de la joie, réjouissances monarchiques et joie publique au XVIIIe siècle (Champs-Vallons, 424 pages, 26 €) et vient de coéditer sous la direction de Michel Figeac La construction de l’État monarchique en France de 1380 à 1715 (Armand Colin, 26 €, 2022).
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1870 marque sans contexte un des tournants de l'histoire de France et de l'Europe. Alors qu'en 1852, Napoléon III déclarait « L'Empire, c'est la paix » , sa politique étrangère au cours de son règne va bouleverser l'ordre du Congrès de Vienne de 1815, jusqu'à précipiter sa chute lors du désastre de Sedan, le 1er septembre 1870. Moqueur, le premier ministre anglais disait du neveu de Napoléon : « Ses idées se multiplient comme des lapins dans une garenne ! ». Quels furent les principes qui portèrent sa politique étrangère ? Quel influence aura dans ses décisions le journal d'exil de son oncle le Mémorial de Sainte-Hélène écrit par son secrétaire Emmanuel de Las Cases ? Comment les grandes étapes guerrières du Nouvel Empire aboutirent au conflit franco-prussien de 1870 ? Enfin, quels ont été au fond les manquements et, disons-le, les erreurs de Napoléon III qui menèrent à l'année décisive ?
L'invité : Directeur de la Fondation Napoléon, Thierry Lentz s’est imposé comme un des maîtres de l’histoire napoléonienne. Auteur d’une quarantaine d’ouvrages, il a été distingué en 2019 par l’Institut de France pour l’ensemble de son œuvre. Il avait été invité par Storiavoce pour son remarquable Joseph Bonaparte. Il vient de publier Napoléon III, la modernité inachevée (Coédition Perrin - BNF, 256 pages, 25 €).
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Le grand historien Marc Bloch rappelait que les institutions politiques en général ne peuvent se comprendre qu’en prenant en compte les courant d’idées et la relation. Évoquer les institutions, c’est donc aussi évoquer une communauté politique. L’État monarchique en France renvoie donc à cette idée d'une communauté. Médiéviste, Thierry Dutour nous décrit la construction de cet État alors que le droit n'est pas encore unifié. À quelles réalités renvoient les idées de nations et d’État ? Quelles étaient les limites du pouvoir et les devoirs du roi ? Quelle était la place faite au consentement et au consensus mais aussi à l'opinion publique dans la société ? Quelle est enfin la part de la fiscalité dans la construction de l’État ?
Notre invité : Thierry Dutour est maître de conférences HDR à Sorbonne Université. Il est notamment l’auteur de La Ville médiévale. Origines et triomphe de l’Europe urbaine (Odile Jacob, 2003) et Sous l’empire du bien. « Bonnes gens » et pacte social (XIIIe -XVe siècle) (Classiques Garnier, 2015). Il vient de publier La France hors la France, l’identité avant la nation (Vendémiaire, 372 pages, 24 €). Il est enfin coauteur de La construction de l’État monarchique en France entre 1380 et 1715 (Armand Colin, 352 pages, 26 €).
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L'injonction biblique "Femmes soyez soumises à vos maris" (Paul, 3.18) est probablement aujourd'hui l'une des plus provocantes et des plus choquantes de la littérature chrétienne. Elle vient appuyer l'idée selon laquelle les sociétés structurées par la religion catholique, et notamment les sociétés médiévales, étaient misogynes. Or la pensée chrétienne sur la femme était loin d'être uniforme en fonction des lieux et des époques. La femme a-t-elle véritablement été considérée comme l'inférieure de l'homme ? Comment en parlait-on et la définissait-on au Moyen Âge ? Les auteurs chrétiens s’appuyaient-ils d'abord sur la Bible ou sur l'héritage gréco-latin ? Si la femme était considérée comme inférieure de l'homme, comment expliquer les reines, les régentes, les abbesses, les femmes d'influence etc. ? Existe-t-il une cohérence entre les écrits sur la femme et sa place dans la société ?
Notre invité : François-Marie Portes est enseignant et historien de la philosophie. Sa récente publication La femme au Moyen Âge : Aristote contre l’Évangile (2022, Éditions du Cerf, 480 pages, 34,00 €) est le fruit de sa thèse de doctorat Parler de "la Femme" au Moyen-Age. Comparaison épistémologique entre corpus d'auteurs universitaires du XIIIe et XVIe siècle soutenue en 2019.
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Aux origines de la Révolution française, le contrat social de Rousseau nous a fait oublier qu'il existait aussi sous la monarchie française une forme de contrat et de consensus autour du pouvoir en place. Comment définir cet État monarchique et comment s'est-il construit au fil des siècles ? Quelle est la place de la dynastie dans cette élaboration et quelles furent les relations entre gouvernés et gouvernants ? À travers trois nouveaux Cours d'Histoire, Michel Figeac, Thierry Dutour et Pauline Valade nous décrivent les grandes étapes la construction de l’État monarchique en France entre 1380 et 1715. Dans ce premier volet, Michel Figeac présente le dessein visant à renforcer et à construire l’État capétien. Moderniste, il présente aussi le rôle de la noblesse sous le règne de Louis XIV.
L'invité : Michel Figeac est spécialiste de la noblesse à l'époque moderne, de la Révolution françaises et des sociétés urbaines. Professeur à l'université de Bordeaux, il vient de diriger le livre pour la question du CAPES et de l'Agrégation : La construction de l’État monarchique en France entre 1380 et 1715 (Armand Colin, 352 pages, 26€). Il est aussi l'auteur dernièrement de Helena Potocka, une princesse européenne au temps des révolutions (Vendémiaire, 329 pages, 24€).
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Henri VIII est le monarque anglais le plus célèbre parce que son histoire demeure l’une des meilleures que l’on puisse raconter. Si c’est un jeune roi pieux au cœur de l’Europe catholique qui monte sur le trône, c’est un prince schismatique, qui a créé une Église nationale et une nouvelle manière de régner, qui meurt en 1547. Pendant ces trente ans, il aura fait sauter les unes après les autres de multiples digues séculaires : rupture avec la papauté ; exécution de sa seconde épouse, de son principal ministre, de son chancelier, d’un cardinal, de sa cinquième épouse ; tour de vis fiscal sans précédent ; suppression de tous les monastères du royaume ; confiscation de dizaines de palais, de châteaux et de demeures nobles. Tout y est. La violence et le sexe. L’amour et la haine. Le pouvoir et la démesure. L’amitié et la trahison. Le fils écrasé par son père ; le père écrasant ses enfants. L'historien Cédric Michon nous plonge dans ce règne de la démesure.
Notre invité : Cédric Michon, normalien, agrégé d’histoire, est maître de conférences à l’université du Maine et membre junior de l’Institut universitaire de France. Il a consacré plusieurs ouvrages à François Ier et à sa cour : Louise de Savoie (2015), Le cardinal Jean Du Bellay (2014), Les conseillers de François Ier (2011) et La crosse et le sceptre. Les prélats d’État sous François Ier et Henri VIII (2008) et a publié une cinquantaine d’articles sur le sujet. Il vient de publier Henri VIII, la démesure du pouvoir (Perrin, 416 pages, 25€).
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[Les Français sous l'Occupation 3/3] Alors que Colette est plus que jamais au cœur de notre littérature, sa vie sous l'occupation reste empreinte d’un halo de mystère et de beaucoup de rumeurs. Que représente l'écrivain en 1939 ? Entre-t-elle en guerre en 1939 comme en 1914 ? Comment vit-elle à l'heure allemande ? Ses écrits ne font-ils pas « pâle figure dans un temps de décisions vitales et d’engagements ? » Dans son livre Colette en guerre, l'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon mène l'enquête. Nourrie d’archives en grande partie inédites elle nous entraîne dans le quotidien de la célébrité.
L’invitée : Bénédicte Vergez-Chaignon est diplômée de Sciences Politiques et Docteur en Histoire. Spécialiste de la France et de la deuxième Guerre Mondiale, elle a travaillé sous la direction de Serge Berstein. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages dont une biographie de Pétain (Tempus, 1276 pages, 16 €) qui fait autorité. L’ouvrage, qui a été salué unanimement, a reçu le prix de la biographie politique 2014 et le prix de la biographie du Point en 2015. Bénédicte Vergez-Chaignon vient de publier Les Français dans la Guerre – Archives du quotidien 1940-1945 (Flammarion, 224 pages, 39 €) et Colette en guerre 1939-1945 (Flammarion, 334 pages, 21,90 €).
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Au XVIIIe siècle, Paris célébrait chaque événement lié à la Couronne de France : naissance royale, mariage princier, victoire militaire, etc. Dès lors, la Maison du Roi, le Bureau de la Ville et le Châtelet de Paris organisaient les réjouissances pour le peuple. Feux de joie, banquets, orchestres, lâchers d'oiseaux, distribution d’argent, Te Deum... Les manifestations de joie se mettaient en branle sous le contrôle des autorités qui en régulaient les rites : « La politique est affaire de passion, de croyance, d’émotion voire d’irrationnel. » nous dit Pauline Valade. Pour les autorités, les réjouissances étaient les signes tangibles d’une communion avec les sentiments du souverain. Invitée de Storiavoce, l’historienne qui vient d’être primée par l’Académie française, nous présente ce goût de la joie qui, tout au long du XVIIIe siècle, évolue jusqu’à la Révolution : comment ces réjouissances étaient-elles organisées ? Quels en étaient ces acteurs économiques ? Quel rôle jouait la police du roi dans leurs régulations et comment la population s'appropriait l'événement ?
L'invitée : Pauline Valade est spécialiste d'histoire moderne et enseignante. Elle est l'auteure de Le goût de la joie, réjouissances monarchiques et joie publique au XVIIIe siècle (Champs-Vallons, 424 pages, 26 €) et vient de co-éditer sous la direction de Michel Figeac La construction de l'Etat monarchique en France de 1380 à 1715 (Armand Colin, 26 €, 2022).
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[Les Français sous l'Occupation 2/3] En 1940, la France est occupée par les troupes allemandes : "La convention d’armistice qui fixe les règles d’occupation est à géométrie variable [...] L’emprise n’est pas seulement militaire : elle est administrative et économique" nous dit Bénédicte Vergez-Chaignon. Peut-on dire que la France devient "allemande" en 1940 ? Quelle est la vie des Français sous l'occupation ? Comment cette présence allemande s’exprime-t-elle dans leur quotidien ? Quelles sont les formes d'expression de la propagande ? Après avoir vu la relation des Français avec le Marchal Pétain pendant l'occupation, l'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon présente ici le quotidien de l'occupation.
L'invitée : Bénédicte Vergez-Chaignon est diplômée de Sciences Politiques et Docteur en Histoire. Spécialiste de la France et de la deuxième Guerre Mondiale, elle a travaillé sous la direction de Serge Berstein. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages dont une biographie de Pétain (Tempus, 1276 pages, 16 €) qui fait autorité. L’ouvrage, qui a été salué unanimement, a reçu le prix de la biographie politique 2014 et le prix de la biographie du Point en 2015. Bénédicte Vergez-Chaignon vient de publier Les Français dans la Guerre - Archives du quotidien 1940-1945 (Flammarion, 224 pages, 39€) et Colette en guerre 1939-1945 (Flammarion, 334 pages, 21,90 €).
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En 1124, Pierre le Vénérable, à la tête de l’abbaye de Cluny, interpelle Bernard de Clairvaux, à propos de l'évolution de la couleur de l'habit des moines cisterciens. Auparavant vêtus de gris, les moines de Cîteaux portent à présent le blanc. Habituellement couleur de la gloire, de la fête et du Christ, porter du blanc serait signe d'orgueil selon l'abbé de Cluny. Le noir, symbole d'humilité conviendrait mieux au vêtement monastique. Pour Saint Bernard porter l’habit blanc engage le pêcheur à tendre vers la pureté et la lumière. L'expression vestimentaire et corporelle doit encourager et incarner l'attitude spirituelle, or, le noir est la couleur du diable. Cette querelle chromatique fait échos à d'autres controverses : idéologiques, liturgiques et théologiques. Que révèle-t-elle de l'importance de la symbolique des couleurs, et plus précisément du blanc dans la société médiévale ? La moralité concerne-t-elle aussi les couleurs ? Comment définir une couleur et comment définir le blanc ? Au même titre que le noir, n'est-il pas une couleur à part ? Outre l'enjeu pictural, pourquoi écrire l'histoire des couleurs ?
Notre invité : Michel Pastoureau est historien, spécialiste de la couleur et de la symbolique médiévale, titulaire de la chaire d’Histoire de la symbolique occidentale à l'École Pratique des Hautes Études. Blanc, histoire d'une couleur (Seuil, 240 pages, 39.90 €) est la dernière publication d'une série de six : Bleu (2000), Noir (2008),Vert (2013), Rouge (2016) et Jaune (2019).
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[Les Français sous l'Occupation 1/3] En 1977, Henri Amouroux publiait Quarante millions de Pétainistes chez l'éditeur Robert-Laffont. Cinquante ans après, l'historienne Bénédicte Vergez-Chaignon fait le point historiographique sur les relations entre les Français et le maréchal Pétain en 1940. Comment les Français sont-ils entrés en guerre ? Quelle fut leur réaction face à la disparition de la Troisième République ? Comment a été perçue la Révolution nationale et le « redressement intellectuel et moral » voulus par les autorités de Vichy ? Les Français qui ont remis en en cause le pouvoir du maréchal Pétain étaient-ils majoritaires ?
L'invitée : Bénédicte Vergez-Chaignon est diplômée de Sciences Politiques et Docteur en Histoire. Spécialiste de la France et de la deuxième Guerre Mondiale, elle a travaillé sous la direction de Serge Berstein. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages dont une biographie de Pétain (Tempus, 1276 pages, 16 €) qui fait autorité. L’ouvrage, qui a été salué unanimement, a reçu le prix de la biographie politique 2014 et le prix de la biographie du Point en 2015. Bénédicte Vergez-Chaignon vient de publier Les Français dans la Guerre - Archives du quotidien 1940-1945 (Flammarion, 224 pages, 39€) et Colette en guerre 1939-1945 (Flammarion, 334 pages, 21,90 €).
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Écrivain à la réputation sulfureuse, Pierre Drieu la Rochelle confie dans Récit secret, rédigé en 1944 : "J'ai toujours voulu rapprocher et mêler les soucis contradictoires : nation et Europe, socialisme et aristocratie, liberté de pensée et autorité, mysticisme et anticléricalisme." Face à ces idéaux irréconciliables, l’enthousiasme des débuts semble laisser la place à l’aveu d’échec. Drieu la Rochelle fait partie de ces écrivains français qui ont été séduit par la nazisme. Certains intellectuels l'ont vu comme une idéologie qui aurait réconcilié les paradoxes et répondu aux aspirations idéologiques, politiques et spirituelles des lendemains de la Grande Guerre. Qui sont ces intellectuels voyageurs qui ont voulu découvrir le national socialisme “sur place” ? Pourquoi cette fascination ? Qui sont-ils et de quel bord politique se revendiquent-ils ? Ces voyageurs ont-ils préparé le terrain de la collaboration ? Comment appréhender leurs écrits ?
L'auteur : Alexandre Saintin est historien, spécialiste de l'histoire des intellectuels français de l’entre-deux-guerres. Son livre Le vertige nazi, voyages des intellectuels français dans l’Allemagne nationale-socialiste (Passés/Composés, 2022, 320 pages, 23 €) est tiré de sa thèse, Tristes tropismes : voyages des intellectuels français en Italie fasciste et en Allemagne nazie 1922-1939, soutenue en 2015.
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Depuis les rues droites de l’Antiquité en passant par les rues sinueuses et étroites du Moyen Âge, jusqu’aux percées et aux rationalisations du XIXe siècle, quelle est l'évolution de la rue au fil des époques ? Comment y circule-t-on ? Aucun historien n’avait écrit l’étude de ce « lieu de vie, de circulations, de sociabilité, de pouvoir » avant aujourd’hui.Théâtre du pouvoir, espace de fêtes et de violence : quel est le rôle politique et idéologique de la rue, qui se trouve au cœur de la ville ? Étienne Gros reçoit Joël Cornette, l'un des auteurs de L'Histoire de la rue, de l’Antiquité à nos jours, le récit inédit, passionnant et foisonnant d'un espace urbain méconnu.
L'invité : Joël Cornette est un historien moderniste, reconnu pour ses travaux et ses publications sur la France de l’Ancien Régime. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence (Le Roi de guerre (Payot, 1993, réed, 2000)). Son Histoire de la rue, de l’Antiquité à nos jours (Tallandier 2022, 528 pages, 34,9€), co-écrit avec Catherine Saliou, Claude Gauvard et Emmanuel Fureix sous la direction de Danielle Tartakowsky, est appelé à faire date.
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Si Notre-Dame de Paris est une cathédrale médiévale, elle a été en partie revisitée par le XIXe siècle. Les chimères, monstres caricaturant le Moyen Âge, sortent tout droit de l’imagination de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879). Moins connus que sa flèche, que ses trésors ou que son architecture, les chimères font tout autant partie de l'identité de Notre-Dame de Paris. Quand on les regarde, le Moyen Âge nous apparaît sublime, grandiose, fascinant tout autant que monstrueux, fantastique et effrayant. Eugène Viollet-Le-Duc en architecture, Umberto Ecco et Walter Scott en littérature, Games of Thrones à l'écran et le Puy du fou dans ses spectacles... Chacun réinvente le Moyen Âge à sa manière. On parle alors de médiévalisme. Quand est né ce mouvement et comment-a-t-il évolué ? Qui sont les stars du médiévalisme ? Sert-il ou dessert-il l'histoire ?
L'invité : William Blanc est historien médiéviste spécialiste de la fantasy (Le Roi Arthur, un mythe contemporain (Libertalia, 2016) et Winter is coming, une brève histoire politique de la fantasy (Libertalia, 2019)), co-directeur du dictionnaire du Dictionnaire du Moyen Âge imaginaire, Le médiévalisme, hier et aujourd’hui (2022, Vendémiaire, 464 pages, 30 €). Il a travaillé avec Anne Besson, professeur en littérature générale et comparée à l'université d'Artois (Arras) et Vincent Ferré professeur de littérature à l’université Sorbonne nouvelle.
À lire aussi :
«Très Riches Heures du duc de Berry : une vision ambiguë de la paysannerie » : https://bit.ly/3H6M97j
« "Le Bon Roi Dagobert", une chanson parodique » : https://bit.ly/3HbxXd3
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En 1932, un jeune explorateur nommé Jerry Van Graan, trouva une tombe située sur une colline non loin du fleuve Limpopo (Afrique du Sud). Il y découvrit un rhinocéros entièrement recouvert d’or, et avec lui une partie de l'histoire de l'Afrique. Le rhinocéros d’or mesurait environ 15 cm. Sa tête était baissée, comme posée au sol, son corps imposant et son allure compacte qui lui donnaient une attitude grave renvoient indéniablement à l’idée de puissance. Il ne possède qu'une seule corne, ce qui peut paraître étrange car le rhinocéros africain en possède deux. Il semblait dormir dans la tombe depuis des siècles avec les autres objets qui l'entouraient : des bijoux en or, d’autres figurines elles aussi recouvertes d'or, des perles de verre… Depuis combien de temps était-il là ? S'il n’a qu’une corne, vient-il vraiment d’Afrique ? À qui tenait-il compagnie dans la tombe ? Que peut-il nous raconter sur la région ? La découverte de l’Afrique par ceux qui viennent d’ailleurs est-elle le point de départ de l’histoire de ce grand continent ?
Notre invité : François-Xavier Fauvelle est professeur au Collège de France. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages, il est l’un des spécialistes mondiaux de l’histoire des sociétés africaines anciennes. Son livre Le Rhinocéros d'or, Histoire du Moyen Âge africain nouvellement réédité a été salué unanimement par le public et la critique.
À lire aussi :
- "Lalibela, les églises creusées dans la pierre d’Éthiopie" : https://bit.ly/3Fh4u0g
- "Arménie, le dur désir de durer" : https://bit.ly/3AWQoyy
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[La guerre de Cent Ans 3/3] Après des décennies de conflits et la bataille de Castillon (1453), la France remporte la fameuse guerre de Cent Ans. Cependant, il faut attendre le traité de Picquigny de 1475 et Louis XI pour que le conflit prenne définitivement fin. Comment la France a-t-elle remportée cette victoire ? Quel a été le rôle de la communication politique mais aussi l'importance de la volonté des Valois ? Peut-on parler de révolution militaire au cours de la période ? Quels sont les grands tournants du conflit et quelle a été la place réelle de Jeanne d'Arc dans la victoire finale ?
L’invité : Ancien élève de l’École nationale des chartes, docteur en histoire, Amable Sablon du Corail est conservateur général du patrimoine aux Archives nationales, où il est responsable du département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. Il est par ailleurs l’auteur d’une biographie de Louis XI et de 1515, Marignan. Il vient de publier chez Passés / Composés : La guerre de Cent Ans, Apprendre à vaincre (464 pages, 25 €).
À lire aussi :
"Jeanne d’Arc, fille de la frontière" : https://bit.ly/3gGbme7
"Non, Jeanne d’Arc n’était pas bergère à Domrémy" : https://bit.ly/3GW8apg
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Pour la première fois depuis des décennies, le château de Versailles organise une exposition consacrée à Louis XV à l'occasion du tricentenaire de son sacre. L'occasion pour Storiavoce de revenir sur celui qui était qualifié de "bien aimé". Le duc de Luynes ajoutait à son endroit : « C’est un caractère caché, non seulement impénétrable dans son secret, mais encore très souvent dans les mouvements qui se passent dans son âme. Le tempérament du roi n’est ni vif ni gai ; il y aurait même plutôt de l’atrabilaire." nous dit le Duc de Luynes. Qu'est ce que les objets exposés à Versailles nous révèlent sur règne de Louis XV ? Pourquoi la mort est-elle une obsession du roi dès sa prime jeunesse ? Quel sont les différentes influences de Madame de Pompadour ? Quel est le rapport de Louis XV avec les sciences, les livres et les arts ? Quels sont les derniers jours de Louis XV ?
L'invitée : Hélène Delalex est, avec Yves Carlier, commissaire de l'exposition "Louis XV : passions d'un roi" (jusqu'au 19 février 2023). Conservatrice du patrimoine au musée du château et historienne, elle est sans nul doute la meilleure spécialiste de la reine Marie-Antoinette. Elle est enfin co-auteur du catalogue d'exposition Louis XV Passions d'un roi(Co-édition In Fine et Château de Versailles, 496 pages, 49 €).
À lire aussi :
"Louis XV, le roi méconnu" : https://bit.ly/3UZcQPi
"Deux petites princesses échangées pour une alliance" : https://bit.ly/3UZFlMY
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[La guerre de Cent Ans 2/3] Considérée à tort comme une guerre féodale, la guerre de Cent Ans préfigure au contraire l'État moderne et pose les bases de l'absolutisme : quel rôle jouent le roi Charles V puis Charles VII dans cette évolution ? Comment la réforme de la fiscalité et la création d'une armée permanente changent-elles l'exercice de l'État ? Peut-on parler véritablement d'un "absolutisme" au XVe siècle ? Comment l'administration évolue-t-elle sur un territoire marqué par la guerre et la division du royaume ?
L'invité : Ancien élève de l’École nationale des chartes, docteur en histoire, Amable Sablon du Corail est conservateur général du patrimoine aux Archives nationales, où il est responsable du département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. Il est par ailleurs l’auteur d’une biographie de Louis XI et de 1515, Marignan. Il vient de publier chez Passés / Composés La guerre de Cent Ans Apprendre à vaincre (464 pages, 25 €).
À lire aussi :
"Non, Jeanne d’Arc n’était pas bergère à Domrémy" : https://bit.ly/3VdYOch
"1358 : la révolte populaire qui fit trembler la France" : https://bit.ly/3hOr9HJ
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Dans son roman primé par le prix Goncourt, Les racines du ciel, Romain Gary voit dans la consommation de la viande, un instinct vital plus puissant que l'instinct sexuel : "Besoin de viande - la besoin ancestral de viande de l’homme africain et l’homme tout court…c’était un rêve, une nostalgie, une aspiration de tous les instants - un cri physiologique de l’organisme plus puissant que l’instinct sexuel. La viande ! c’était l’aspiration la plus ancienne, la plus réelle, et la plus universelle de l’humanité". Si de nos jours, les pays occidentaux tendent vers une alimentation de moins en moins carnée - et ce pour diverses raisons : sanitaires, écologiques, économiques, idéologiques, religieuses - qu'en était-il des sociétés qui les ont précédées ? La viande a-t-elle toujours été un aliment à part ? Était-elle un élément de distinction sociale ? Sa consommation résulte-t-elle d'un besoin vital ?
L'invité : Florent Quellier est professeur d’histoire moderne à l’Université d’Angers, spécialisé dans l’histoire des cultures et de l’alimentation a dirigé une Histoire de l’alimentation chez Belin.
À lire aussi :
"Pomme de terre : le triomphe d’un aliment mondialisé" : https://bit.ly/3XkZiiB
"Épices : l'Europe à la conquête des routes commerciales" : https://bit.ly/3EsPHO3
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[La guerre de Cent Ans 1/3] Deux siècles durant, deux dynasties françaises, les Plantagenêt et les Valois, placées l’une à la tête de l’Angleterre, l’autre sur le trône des fleurs de lys, se sont livré une lutte à mort. Cette "guerre de Cent Ans", comme le XIXe siècle l'a qualifiée, a été comme boudée par l'historiographie. Elle suscite pourtant de nombreuses questions : était-elle une guerre féodale ou un conflit de souveraineté ? Peut-on la considérer comme une guerre de nations ? Quelle fut aussi la part de la guerre civile dans cet affrontement ? Était-elle enfin une guerre nouvelle et globale ? Invité de Storiavoce, Amable Sablon du Corail entame une série de trois cours d'histoire sur le sujet. Après avoir défini la guerre de Cent Ans, la semaine prochaine, il verra en quoi cette guerre est une préfiguration de l'État moderne. Dans un dernier volet, il se penchera sur les causes de la victoire française.
L'invité : Ancien élève de l’École nationale des chartes, docteur en histoire, Amable Sablon du Corail est conservateur général du patrimoine aux Archives nationales, où il est responsable du département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime. Il est par ailleurs l’auteur d’une biographie de Louis XI et de 1515, Marignan. Il vient de publier chez Passés / Composés La guerre de Cent Ans Apprendre à vaincre (464 pages, 25 €).
À lire aussi :
"Jeanne d’Arc, fille de la frontière" : https://bit.ly/3V3msIo
"1358 : la révolte populaire qui fit trembler la France" : https://bit.ly/3ghX2bc
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Le Larousse publié en 1929 définit l’anticléricalisme comme « la caractéristique du combisme » qui est « l’ensemble des opinions et tendances politiques du ministre Combes et ses partisans ». Peut-on réduire la politique du sénateur Émile Combes (1835-1921) à l’anticléricalisme ? Le combisme est-il une idéologie ou doit-il être identifié à un moment politique précis ? Quelle est la singularité du parcours d’Émile Combes ? Quel est le rôle du sénateur dans l’exil des congrégations suite à la loi sur les associations de 1901, dans la séparation de l’Église et de l’État (1905) et dans la rupture des relations diplomatiques avec le Vatican (1904) ? Peut-il être considéré comme le père de la laïcité française ? L’affrontement de mémoire entretenu par une gauche anticléricale et une droite catholique hantée par le souvenir de « persécutions » a-t-il nui à l’histoire de cette personnalité ?
L'invité : Julien Bouchet est historien spécialiste d'histoire politique. Il a soutenu, en 2013, une thèse sur Le combisme dans la France du début du XXème siècle : pratiques de pouvoir, réceptions et dissensions. Il a dirigé avec Pierre Triomphe, la publication des actes d’un colloque sur Émile Combes organisé au Sénat et à Pons en mai et juin 2021 : Émile Combes et le combisme (2022, éditions Atlande, 390 pages, 21,00 €).
À lire aussi :
"Clemenceau, le « Père la victoire »" : bit.ly/3WO7VC7
"La tour Eiffel, ou la naissance d’un colosse de fer" : bit.ly/3TnmNEw
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En 1773, le jeune médecin suisse Louis Odier considère que : « le gros des médecins particulièrement hors de la Grande-Bretagne est presque entièrement composé d’ignorants charlatans et de malhonnêtes fourbes ». Louis Odier n’est ni un médecin ordinaire, ni une célébrité, mais il est emblématique d’une génération qui veut renouveler la pratique de la médecine. Elle doit être guidée par la raison et les Lumières. Comment cette démarche se traduit-elle concrètement ? En quoi s'oppose-t-elle aux anciennes pratiques ? À travers le parcours de Louis Odier, nous découvrons le monde médical au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Quelles sont les motivations de cette génération ? Comment est-elle formée ? Que nous apprend l'histoire de la médecine sur celle des sociétés des XVIII et XIXème siècles ?
Notre invité : Philip Rieder est titulaire d'un doctorat ès-lettres, il a enseigné l'histoire de la médecine et l’histoire de la Suisse à la l’université de Genève. Auteur d'un ouvrage sur l'histoire de la formation médicale, il a écrit de nombreux articles sur l'histoire du savoir médical, sur l'histoire sociale du patient et des soignants. Il répond à nos questions à la suite de la parution de son ouvrage Le monde médical des Lumières, Louis Odier (1748-1817), aux éditions Presses Universitaires François Rabelais (352 pages, 26 €).
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Au XXe siècle, le triple F incarne les "valeurs" du Portugal, comme les définit le régime salazariste : "Foot", "Fatima", haut lieu d’apparition mariale et symbole de l’importance et de l’ancrage du catholicisme portugais, et "Fado", genre musical portugais. Comment le Portugal s'est-il construit avant le triple F ? Quels sont les liens entre une certaine vision de l'histoire et la fabrication de la nation ? Était-ce parce qu'il se sentait à l'étroit, bloqué à la périphérie de l’Europe, que le Portugal s'est lancé à la conquête des mers ? Quelle est la place de l'histoire des Lusitaniens parmi celle des peuples européens ? Quelles sont les dates clefs de l'histoire du Portugal ?
L'invité : Yves Léonard est spécialiste de l'histoire du Portugal. Membre du Centre d’histoire de Sciences Po et chercheur-associé à l’université de Rouen-Normandie, sa thèse portait sur Salazarisme, nationalisme et idée coloniale au Portugal. Il vient de publier une Histoire de la nation portugaise aux éditions Tallandier (2022, 400 pages, 24.90 €) dans la collection "Histoire d'une nation" dirigée par Éric Anceau.
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Cet entretien propose de plonger dans un univers assez particulier : celui de l’alchimie. Cette science occulte, très en vogue à l’époque médiévale, évoque tout à la fois la fameuse pierre philosophale, l’élixir de jouvence, la transmutation des métaux, mais aussi les textes codés, un certain mysticisme, voire la magie. Au-delà de ces réalités souvent fantasmées, rappelons que l’alchimie occupe une place importante dans l’histoire des idées, durant le Moyen Âge donc, mais aussi pendant la Renaissance. Elle habite ainsi les grandes cours princières d’Europe, notamment celle de Florence où règne en maître Côme Ier de Médicis, Grand-duc de Toscane. Quelles sont les spécificités du fait alchimique à la Renaissance ? Côme Ier est-il le premier des Médicis à s'intéresser à cette science ? L’alchimie, qui est une activité privée, implique-t-elle toutefois des conséquences dans l’espace public et sur la collectivité ? Quel rapport établir entre alchimie et religion ? Où s'arrête l'alchimie et où commence la magie ? Comment le fait alchimique, intégré dans une politique culturelle, est-il mis au service du pouvoir médicéen ?
L'invité : Alfredo Perifano est professeur émérite de littérature et civilisation de la Renaissance à l’Université de Franche-Comté. Il est l'auteur de L’alchimie à la cour de Côme Ier de Médicis : savoirs, culture et politique (Rééd, Classique Garnier, 248 p, 32,00 €).
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Banania, chéchia et coupe-coupe… La trilogie autour des tirailleurs sénégalais remporte sans nul doute la palme des clichés historiques. Fuyant ces images simplistes, reprises d’ailleurs dans la propagande de guerre, le livre d’Anthony Guyon retrace l’histoire complexe et étonnante d’un corps d’armée de ses origines à sa disparition en 1960. Les tirailleurs étaient-ils tous sénégalais ? Quel rôle joue Louis Faidherbe dans la création de ce corps africain ? Quelles seront les forces et les limites de l’analyse de Charles Mangin sur la « force noire » ? Pourquoi les Anglais et les Allemands estimaient-ils l’envoi d’un corps de couleur comme un scandale ? Quels fut le rôle de ces soldats pendant la Grande Guerre et la deuxième Guerre mondiale ?
L’invité : Enseignant agrégé et docteur en Histoire, Anthony Guyon a consacré sa thèse aux tirailleurs sénégalais durant l’entre-deux-guerres. Il participe au site à Nonfiction.fr, le quotidien des livres et des idées depuis 2013. Il y coordonne l’histoire contemporaine et anime les entretiens du Regard du Chercheur. Il vient de publier chez Perrin en co-édition avec le Ministère des Armées : Les tirailleurs sénégalais, de l’indigène au soldat de 1857 à nos jours (380 pages, 22 €).
À lire aussi :
"Première Guerre mondiale : les as de l’aviation font leur numéro" : https://bit.ly/3Wfbdy2
"1918, la France se couvre de monuments aux morts" : https://bit.ly/3zxUOel
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Le désert médical n’est pas une problématique nouvelle. Au début du XIXème siècle, la France a mis en place pour y faire face, un métier aujourd’hui oublié : celui d’officier de santé. Ces médecins de second ordre du XIXème siècle, ou de seconde zone selon l’avis de leurs détracteurs, ont largement participé à fournir aux campagnes et petites agglomérations les soins médicaux auparavant inaccessibles. Pendant que les docteurs en médecine, moquent leur incompétence et les assimilent à des charlatans, les officiers de santé sont pourtant encouragés par l’État français. Ont-ils eu un réel impact sur l’accessibilité au soin ? D’où venaient-ils et pourquoi ont-ils disparu ? Peuvent-ils nous inspirer aujourd’hui ?
L’invité : Olivier Faure est professeur émérite à l’université de Lyon et membre du LARHRA, spécialiste d’une histoire de la médecine qu’il aborde principalement par les marges et du point de vue des patients. Il a, entre autres, publié Les Français et leur médecine (Belin, 1993), La longue histoire de l’homéopathie (Aubier 2015) et une collection d’articles Aux marges de la médecine (PUP 2015). Il vient de publier Contre les déserts médicaux, Les officiers de santé en France dans le premier XIXe siècle, aux presses universitaires François-Rabelais (280 pages, 24 €).
À lire aussi :
"Anesthésie : en 1844, l’opération de la première chance" : https://bit.ly/3DnXiNA
"La quinine : un antidote venu d’Amérique" : https://bit.ly/3DMStyy
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Le XIXe siècle, considéré comme le siècle de la science, fut aussi celui de l’occultisme : de nombreux savants s'adonnaient alors aux pratiques du spiritisme. Que nous dit le spiritisme des sociétés dans lesquelles il se développe ? Comment définir cette doctrine et cette pratique ? Car le travail de l’historien ne consiste pas à dire si les fantômes existent ou à démontrer la véracité du surnaturel ; il en étudie le discours, il analyse les croyances qui lui sont rattachées, il tente d'en comprendre les acteurs et contextualise le phénomène. En apparence hors du domaine de recherche de l’historien et du scientifique, les contrées du surnaturel bordent pourtant le champ de certaines de nos connaissances. Quelle science peut s’intéresser à l’invisible ?
L'invité : Médecin, anthropologue, archéologue, Philippe Charlier a publié de nombreux livres sur l’histoire du spiritisme, des croyances occultes et des rituels qui entourent la mort (Autopsie des fantômes, Une histoire du surnaturel, Tallandier, 2021, 321 pages). Il est actuellement directeur du département de la recherche et de l’enseignement au musée du quai Branly-Jacques Chirac.
À lire aussi :
"Camille Flammarion : un astronome en quête de mondes parallèles" : https://bit.ly/3DgNzZa
"Paranormal : quand le spiritisme envoûte l'Occident" : https://bit.ly/3DP7nVm
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Rendre compte au plus près des navires et des hommes de la réalité du combat sur mer entre le début du XVIe et le milieu du XVIIe siècle, tel est le pari du livre d'Alexandre Jubelin : comment ont évolué les techniques navales ?Quelle était la vie à bord de ces vaisseaux de guerre ? Qui étaient ces hommes qui se battaient et ne pouvaient fuir une fois l'abordage engagé ? Quel est le rôle de l'artillerie dans les combats? Est-elle une révolution ou au contraire un long moment de transformation des techniques de combat ? Dans le cadre des Rendez-vous de l'histoire consacrés à la mer (Edition 2022), Alexandre Jubelin est notre invité.
Notre invité : Agrégé et docteur en histoire, Alexandre Jubelin est professeur d'histoire-géographie en région parisienne et vient de publier Par le fer et par le feu. Combattre dans l'Atlantique (XVIe-XVIIe siècles) (Passés composés, 2022). Ayant collaboré régulièrement à France Culture et l'Obs, il a notamment publié en 2018 une longue enquête dans La Revue du Crieur sur l'état et les perspectives des War studies en France. Il est aussi le producteur du podcast Le Collimateur et le Rétroviseur.
À lire aussi :
"La Mary Celeste, vaisseau fantôme de l’Atlantique" : https://bit.ly/3T70B1D
"Pirates et corsaires, les écumeurs des mers" : https://bit.ly/3NjmcTb
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Quand apparaît le mot Viking et que désigne-t-il ? Peut-on parler d’une époque viking comme on parle d’une époque carolingienne ? Le monde viking est-il inséparable du voyage et quels sont les liens entre le pillage et le commerce ? Les Vikings ont-ils eu des contacts avec les habitants d’Amérique du Nord ? À travers quatorze portraits d’hommes et de femmes connus et inconnus, l’historienne Lucie Malbos nous offre une réflexion approfondie et renouvelée sur ce monde si particulier et passionnant. Une émission enregistrée à à l’occasion des Rendez-vous de l’Histoire (2022) consacrés à la Mer.
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’auteure d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle a publié chez Passés/Composés : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22€) et Le Monde Viking, portraits de femmes et d’hommes de l’ancienne Scandinavie chez Tallandier (352 pages, 21,90€).
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Mare Nostrum pour les Romains, mer Blanche pour les Turcs, mer du Milieu pour les Allemands : les noms de la Méditerranée nous disent l'extrême richesse de cet espace et de ses perceptions. Dans un entretien exclusif enregistré aux Rendez-Vous de l'Histoire de Blois, le grand historien David Abulafia explique en quoi il se démarque des travaux de Fernand Braudel. Comment écrire une histoire de la Méditerranée ? Quelles sont les grandes périodes de cette histoire ? La Méditerranée est-elle un monde avant tout masculin ? Existe-t-il une identité méditerranéenne ? Ou bien l’identité méditerranéenne est-elle le reflet d’une utopie, tant sa diversité et sa pluralité (ethnique, linguistique, religieuse et politique) sont réelles ?
Notre invité : Professeur émérite d’histoire méditerranéenne à l’université de Cambridge, David Abulafia en a présidé la faculté d’histoire. Son travail porte sur l’Espagne, l’Italie et la Méditerranée médiévales. La Grande mer. Une Histoire de la Méditerranée et des Méditerranéens a reçu le prix de la British Academy ainsi que le Mountbatten Maritime Award. Le livre vient d'être publié aux Belles Lettres (35 €, 744 pages).
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Pourquoi voyage-t-on dans l’Antiquité ? Les hommes de l’Antiquité étaient-ils fascinés par le « lointain » ou au contraire, en avaient-ils peur ? Quelle était la relation de l’homme à la mer ? « Ce qui frappe dans les premières descriptions de voyages lointains, c’est l’absence de pathos, d’émerveillement devant des choses et des êtres si différents. » nous dit l’historien Claude Sintès, auteur d’une anthologie consacrée aux voyages dans l’Antiquité. Il est l’invité de Storiavoce qui, dans le cadre des Rendez-vous de l’histoire de Blois, réalise une série de podcasts consacrés au thème de l’édition 2022 : la Mer.
L'invité : Claude Sintes, conservateur en chef du patrimoine honoraire, archéologue, ancien directeur du musée de l’Arles antique, est membre de la mission archéologique française de Libye où il a conduit les fouilles sous-marines du port d’Apollonia de Cyrénaïque. Aux Belles Lettres, il a publié Sur la mer violette (2009), Les Pirates contre Rome (2016) et une Bibliothèque idéale des Odyssées (2022).
À lire aussi :
- Bataille d’Alalia : quand les Grecs convoitaient la Corse : https://bit.ly/3fWaC3C
- Archéologie sous-marine : comment les vestiges de l'Antiquité refont surface : https://bit.ly/3yyEU2N
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Le XIXe siècle est le siècle des transformations, et notamment des transformations économiques. Or, ces évolutions sont toujours les fruits, directs ou indirects, voulus ou non, des décisions humaines, politiques ou non. Qui sont les hommes qui pensent l'économie et définissent les lois du négoce ? Quels sont les corps sociaux responsables de l’évolution du commerce ? Dans quelle mesure la définition de la nation détermine-t-elle les contours du marché ? La ligne de douane est-elle un obstacle au libéralisme ? De la même manière que le XIXe siècle semble tiraillé entre son héritage monarchique et son passé révolutionnaire, il donne l’impression de balancer entre deux modèles économiques : le libre échange et le protectionnisme. Ces lois dépendent-elles de l'idéologie des régimes en place ? Qu'est-ce que les pratiques commerciales nous disent-elles de l'attachement des Français à leur territoire ? Car étudier le dynamisme économique d'une nation, c'est comprendre la politique de toute une société.
L'invité : Francis Démier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Nanterre, est spécialiste de l’histoire de la France du premier XIXe siècle : La France de la Restauration. L’impossible retour du passé (Gallimard, 2012), La France du XIXe siècle. 1814-1914 (Points Seuil, 2014). Il vient de publier La nation, frontière du libéralisme, libre-échangistes et protectionnistes français (CNRS éditions, 2022, 464 pages, 26,00 €).
À lire aussi :
"Le client, roi des grands magasins" : https://bit.ly/3hXhWNq
"Eugénie, la belle Espagnole qui a conquis Napoléon III" : https://bit.ly/3EQWWRG
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[La Mésopotamie 3/3] Peut-on parler de sciences en Mésopotamie ? Existait-il des disciplines "scientifiques" et comment étaient-elles associées les unes aux autres ? Les Mésopotamiens souhaitaient-ils inscrire le passé dans le présent en l’écrivant et rédigeaient-ils des chroniques ? Des auteurs et grands savants se distinguent-ils au sein de cette civilisation ? Peut-on enfin parler d'une influence mésopotamienne, tout comme il existe une influence hellénistique ou romaine ? Dans ce troisième volet d'une série consacrée à la civilisation mésopotamienne après la chute de Babylone, l’historien Philippe Clancier évoque les savoirs et les sciences de la région. Un premier volet a été consacré aux tablettes cunéiformes, puis un deuxième, à la situation politique, économique et sociale de la province impériale.
L’invité : Philippe Clancier est maître de conférences à l’université Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire mésopotamienne du Ier millénaire av. J.-C d’un point de vue politique, culturel et économique. Il est est le porteur du programme NimRoD : bibliothèques de l’Antiquité, financé par le Labex Les Passés dans le présent. Il assure la coordination scientifique de l’ensemble du programme. Il est un des co-auteurs chez Belin (collection Mondes anciens) du volume consacré à La Mésopotamie (1040 pages, 58 €)
À lire aussi :
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Le début du XXe siècle traverse une « crise de l’apprentissage ». D’un côté certains patrons affirment qu’« un ouvrier maçon n’a pas besoin de connaître la géographie », de l’autre le monde syndicale dénonce une exploitation des enfants alors que leur grande majorité intègre le monde du travail à la sortie de l’école, alors obligatoire jusqu’à l’âge de 13 ans. Comment doit être organisée la formation au travail de la jeunesse ? L’apprentissage, encore conçu comme une relation assez traditionnelle de maître à apprenti, peut-il répondre aux défis du temps : l’extension du domaine de la scolarité, l’affirmation de la relation salariale et l’innovation technique avec l’essor du machinisme ? L’État est attendu dans son rôle de régulation, et c’est ainsi qu’en 1919, la loi relative à l’organisation de l’enseignement technique industriel et commercial, dite loi Astier, est votée. Alors, quelles furent les conditions de sa rédaction ? Comment s’est organisée la formation au travail au cours du XXe siècle ? Quel fut l’impact de cette loi sur l’extension de la scolarité et son allongement ? Doit-on parler d’enseignement technique, d’enseignement industriel et commercial, d’enseignement vocationnel ou d’apprentissage ?
L’invité : Stéphane Lembré est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Lille, chercheur au CREHS de l’université d’Artois. Ses recherches portent sur l’histoire de l’éducation et l'histoire du travail au XXe siècle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment d'une Histoire de l’enseignement technique (La Découverte, 2016) et vient de publier Une formation au travail pour tous ? La loi Astier, un projet pour le XXe siècle, aux éditions Classique Garnier (416 pages, 35 €).
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[La Mésopotamie 2/3] Que devient Babylone après sa chute en 539 av. J.-C. ? Quelles sont les grandes périodes de son histoire sous la domination impériale perse jusqu'à la conquête d'Alexandre en 331 ? Comment les grands rois achéménides, dont le fameux Xerxès Ier, vont-ils l'administrer ? Pendant près de deux siècles, la Mésopotamie est comme écartelée par un double phénomène : celui de l’insertion dans un empire monde, mais aussi celui d'un mouvement identitaire. Dans une nouvelle série de nos Cours d’Histoire, l’historien Philippe Clancier nous propose une découverte de la Mésopotamie au lendemain de la chute de Babylone. Après un premier volet consacré aux tablettes cunéiformes, il décrit pour nous la situation politique, économique et sociale de la province impériale. Avant de voir, la semaine prochaine, s'il existe des sciences et un savoir en Mésopotamie, au même titre qu’il existe une science et un savoir hellénistiques.
L’invité : Philippe Clancier est maître de conférences à l’Université Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire mésopotamienne du Ier millénaire d’un point de vue politique, culturel et économique. Il est est le porteur du programme NimRoD : bibliothèques de l’Antiquité, financé par le Labex Les Passés dans le présent. Il assure la coordination scientifique de l’ensemble du programme. Il est un des co-auteurs chez Belin (collection Mondes anciens) du volume consacré à La Mésopotamie (1040 pages, 58 €).
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Le succès des "expositions-événements" sur l'Égypte ancienne, notamment sur Toutankhamon en 2019, parle de lui-même : la terre des Pharaons nous fascine toujours autant. Comment en effet ne pas se sentir appelé par les rives sacrées du Nil, ne pas s’émerveiller devant ses pyramides, ses temples et l’habileté de ceux qui les ont construits ? Comment ne pas être troublé par cette civilisation hantée par l’éternité ? Mais sait-on que la route qui mène à Thèbes ou à Memphis passe par… Turin ? C’est ce qu’affirmait en tous cas Jean-François Champollion. La capitale du Piémont, en Italie, abrite en effet le plus ancien musée des antiquités égyptiennes et le plus important au monde après celui du Caire. Sarcophages, momies, statues monumentales, papyrus et objets usuels : pas moins de 40 000 pièces exceptionnelles dans ce musée créé dans le sillage de la campagne d'Égypte (1798-1801) s'y trouvent, dont le célèbre Canon royal de Turin - étudié par Champollion -, le temple rupestre d'Ellesiya ou la tombe de Kha et Merit.
L'invité : Cédric Gobeil est conservateur au Musée des antiquités égyptiennes de Turin, archéologue de la vie quotidienne et de la culture matérielle durant la période du Nouvel Empire. Il est également professeur d'égyptologie à l'Université américaine du Caire et professeur associé au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Cette émission est enregistrée en partenariat avec le numéro 87 du magazine Histoire & Civilisations qui propose le dossier suivant : "Pourquoi l'Égypte nous fascine-t-elle". Offre promotionnelle exclusive pour un abonnement au magazine Histoire & Civilisations en cliquant ici.
À lire aussi :
"Toutankhamon : quand l’Égypte fascine le monde" : https://bit.ly/3Su3c5A
"Égypte antique : d’Abraham à Moïse, l’autre terre biblique": https://bit.ly/3Sg22uU
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[La Mésopotamie 1/3] Quand apparaissent les tablettes cunéiformes ? Comment se présentent-elles physiquement et comment étaient-elles confectionnées ? Est-ce que les historiens possèdent un fonds important de tablettes ? Sait-on comment elles étaient conservées et stockées ? Est-ce que la civilisation mésopotamienne possédait des archives et des bibliothèques comme nous l’entendons aujourd’hui ? Dans une nouvelle série de nos Cours d’Histoire, l’historien Philippe Clancier nous propose une découverte de la Mésopotamie au lendemain de la chute de Babylone en 539 av. J.-C. Dans un premier volet, il se penche sur les tablettes cunéiformes. La semaine prochaine, nous partirons à la découverte de la Babylonie, province impériale de l’Empire perse. Enfin, nous verrons s’il existe des sciences et un savoir en Mésopotamie, au même titre qu’il existe une science et un savoir hellénistiques.
L’invité : Philippe Clancier est maître de conférences à l’Université Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur l’histoire mésopotamienne du Ier millénaire d’un point de vue politique, culturel et économique. Il est est le porteur du programme NimRoD : bibliothèques de l’Antiquité, financé par le Labex Les Passés dans le présent. Il assure la coordination scientifique de l’ensemble du programme. Il est un des co-auteurs chez Belin(collection Mondes anciens) du volume consacré à La Mésopotamie (1040 pages, 58€).
À lire aussi :
"Mésopotamie : des loisirs pour oublier les difficultés du quotidien" : https://bit.ly/3qTMYae
"Comment les cunéiformes de Mésopotamie ont-ils été déchiffrés" : https://bit.ly/3BUa2f7
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Depuis plusieurs années déjà, l’Occident en général, c’est-à-dire l’Europe occidentale mais aussi l'Amérique du Nord, est entrés dans une forme de culpabilité à l’égard de son histoire. Dans une société qui doute d’elle-même, nous sommes à l’ère de la repentance. La morale s’est ainsi invitée dans les débats historiques, mais aussi dans les livres de nos collégiens et lycéens. Storiavoce vous propose aujourd’hui de mieux comprendre ce sentiment de culpabilité et mieux saisir notre propre relation à l’histoire : comment expliquer tout d’abord ce phénomène de repentance ? A-t-il des aspirations légitimes ? Faut-il distinguer responsabilité juridique et responsabilité historique ? L’histoire, d’ailleurs, peut-elle être morale ? Peut-on accuser un peuple entier pour des faits qui se sont produits il y a plusieurs siècles ? Faut-il se sentir coupable de notre histoire ?
L'invité : Maroun Eddé est philosophe et essayiste français, diplômé de Sciences Po et de l'École normale Supérieure. D'origine libanaise, il s'intéresse à la question de la mémoire des crimes du passé et à leur héritage dans le présent. Il vient de publier son premier essai aux éditions Bouquins, La mémoire coupable, dans lequel il analyse le poids des crimes historiques dans l'inconscient collectif européen et s'interroge sur les voies possibles pour les réparer.
À lire aussi :
"Esclavage : vendus sur les marchés" : https://bit.ly/3qV2G4X
"Les États-Unis restituent à l’Irak 17 000 antiquités" : https://bit.ly/3DHmD71
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Les doléances ou « cahiers de doléances » restent intimement liés à la Révolution française, puisqu’ils ont été rédigés en vue de préparer les États généraux de 1789. On y faisait part de ses souhaits, de ses récriminations, autrement dit de ses vœux ou de ses doléances. On sait moins que les doléances furent en usage tant à l’époque médiévale qu’à l’époque moderne. Storiavoce vous propose de vous arrêter sur une pratique, la plainte politique, qui, sous l’Ancien Régime, visait à réguler les rapports entre les gouvernés et les gouvernants. Qui avait le pouvoir de rédiger ces doléances ? Comment s’exprimaient-t-elles ? Quelle importance le pouvoir donnait-il à ces récriminations ? Les doléances constituaient-elle une délimitation du pouvoir monarchique ?
L’invitée : archiviste-paléographe et professeur des Universités, Michelle Bubenicek est directrice de l’École nationale des Chartes. Avec François Foronda, elle a dirigé l’ouvrage Doléances, la plainte politique, voie de régulation des rapports gouvernés-gouvernants (XIII-XVIIIe siècle), Coll. Études et rencontres de l’École des Chartes ( 34 €, 280 pages).
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"Tsar de toutes les Russies" est le titre que se donnent les souverains russes depuis Ivan le Terrible (XVIe siècle), même si le titre d’empereur a été préféré par Pierre le Grand (XVIIe siècle). Que signifie ce pluriel ? Que nous dit-il sur la mentalité politique de la Russie et plus généralement sur son histoire ? L'évènement fondateur de la Russie date de 862. Les habitants Novgorod, en proie à l'anarchie et aux conflits, auraient fait appel au peuple varègue pour les gouverner. Comment est née la Russie à partir de cet immense territoire morcelé en plusieurs entités ? Quelle unité et quelle identité pour cette mosaïque géographique de peuples, de religions, de civilisations ? Comment écrire l’histoire de ce pays souvent décrit comme incompréhensible et fascinant ? L'État fort est-il nécessaire pour échapper au chaos ?
L'invité : Pierre Gonneau est historien, spécialiste de la Russie, professeur à Sorbonne Université et directeur d’études à l’EPHE. Il est l'auteur d'ouvrages de référence sur la Russie : Des Rhôs à la Russie : histoire de l’Europe Orientale (v. 730-1689) (PUF, 2012, 696 pages, 49 €), Histoire de la Russie, d’Ivan le Terrible à Nicolas II. 1547-1917 (Tallandier, 2016, 544 pages, 24.90 €), Novgorod : histoire et archéologie d’une république russe médiévale (970-1478) (CNRS éditions 2021, 248 pages, 29 €).
Une émission enregistrée en partenariat avec le numéro 86 du magazine Histoire & Civilisations qui propose le dossier suivant : "L'empire russe d'Ivan le Terrible à Poutine". Offre promotionnelle exclusive pour un abonnement au magazine Histoire & Civilisations en cliquant ici.
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Tout au long du XIXe siècle, l’histoire de France est à la mode. Si elle est considérée comme un enseignement noble et nécessaire, l’édition des manuels dépend directement des enjeux économiques et financiers du monde de l’édition. L’Histoire de France écrite par Victor Duruy (1811-1894) a une place particulière dans le paysage éditorial, car son auteur devient ministre en 1863. Comment conçoit-t-il son Histoire de France ? Son contenu est-il radicalement différent de celui des manuels actuels ? Quel est le rôle de Louis Hachette, l’éditeur de Victor Duruy, dans le succès du livre ? En quoi sa réception critique nous renseigne-t-elle sur les tensions idéologiques qui divisent alors la France ? Qu’est-ce que cette Histoire de France, qui fit rêver Charles Péguy, nous apprend-elle sur l’histoire sociale et culturelle de la France dont les écoliers connurent la craie, le grand tableau sombre et l’instituteur de noir vêtu ?
L’auteur : Jean-Charles Geslot est maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, spécialiste de l’histoire culturelle des XIXe et XXe siècles. Il vient de publier : Histoire d’un livre. L’Histoire de France de Victor Duruy (CNRS éditions, 400 pages, 25.00€).
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Élu le 17 janvier 1920 à la présidence de la République contre le « Tigre », Clemenceau, Paul Deschanel démissionne le 21 septembre 1920, sept mois seulement après son élection. Illustration parfaite de ce qu’écrit Maurice de Waleffe dans ses mémoires : « On ne disait pas d’un homme politique : il s’est reposé, donc il est rajeuni, on disait il s’est reposé, donc il est fini » (Quand Paris était un paradis). Ces sept mois de Deschanel à l’Élysée ont néanmoins suffi à dessiner dans les mémoires la figure d’un homme politique très sensible – ému aux larmes devant les gueules cassées de 14-18 -, fantasque – il pataugea à moitié nu dans un bassin du château de Rambouillet alors qu’il s’y trouvait pour se reposer – , et même fou, à cause de sa « chute de train » incongrue au milieu de la nuit, en 1920, qui fit croire quelques jours à sa disparition. Fou ? Ridicule ? Dépressif ? Comment cet homme politique dont on garde surtout des souvenirs de l’absurdité a-t-il pu accéder à la présidence de la République ?
L’invité : Thierry Billard est directeur éditorial chez Robert Laffont et auteur de biographies. Il vient de réactualiser son travail sur Deschanel : Paul Deschanel, le président incompris, Perrin, 280 pages, 21.00 €.
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Les communards : le prix de l’engagement : https://bit.ly/3KCBkd0
Adolphe Thiers, le Rastignac de la politique : https://bit.ly/3KCBvoG
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[Les religions romaines 3/3] L’historiographie et les approches du phénomène religieux romain ont beaucoup évolué depuis un certain nombre d’années, battant en brèche l’image d’un système rigide, fait de pratiques uniformes et immuables.
Une certitude demeure : à Rome, la religio est née avec la cité. De là son imbrication avec le politique. Et, de fait, elle évolue avec les différents régimes que connaît l’Urbs, de la royauté à la République, jusqu’à l’Empire, objet du 3e volet de ce cours d’Histoire.
Quel est le contexte religieux romain de ce Ier siècle avant notre ère ? Que va changer l’arrivée au pouvoir d’Octave, futur Auguste, et l’établissement de son principat ? La restauration augustéenne répond-t-elle à une nécessité politique ? De quelle manière les cultes impériaux vont-ils s’inscrire dans l’espace urbain ? Le succès des religions dites « orientales » est-il compatible avec la pratique des religions traditionnelles ?
L’invitée : Valérie Huet est directrice du centre Jean-Bérard à Naples, professeure d’histoire ancienne à l’université de Bretagne occidentale, spécialiste d’anthropologie des images et des religions romaines.
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Que sait-on du contenu des trésors qui appartenaient aux rois de France ? Quelle part de notre histoire ces objets fabuleux, qui ont donné tant de matière à la littérature romanesque, nous permettent-ils de découvrir ?
Les touristes du monde entier viennent à Paris pour découvrir la Sainte-Chapelle, tandis que les pèlerins vénèrent toujours de nos jours les reliques du Christ autrefois abritées dans cet édifice du XIIIe siècle édifié par Louis IX, dit Saint Louis. Sanctuaire somptueux, la Sainte-Chapelle et ses reliques si prestigieuses, meilleures pièces du trésor royal, illustrent le faste et la richesse de la monarchie française et affirment son prestige. Que révèlent ces reliques sur le lien entre sacré et royauté ? La détention d'un trésor royal est-elle nécessaire à l'affirmation du pouvoir royal ? De quoi était composé le trésor des rois et à quoi servait-il ? Quelles étaient les professions qui avent accès a ce trésor ? Comment écrire l'histoire de ces objets fabuleux, dont la légende a donné tant de matière à la littérature romanesque ?
Notre invitée : Murielle Gaude-Ferragu est historienne, maîtresse de conférences HDR à l’université Sorbonne Paris Nord. Ses travaux portent sur le pouvoir et ses représentations au Moyen Âge. Elle vient de publier une étude fondamentale sur le trésor des rois : Le trésor des rois, sacré et royauté des rois maudits aux princes de la Renaissance (Perrin, 336 pages, 24.00 €).
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[Les religions romaines 2/3] L’historiographie et les approches du phénomène religieux romain ont beaucoup évolué depuis un certain nombre d’années, battant en brèche l’image d’un système rigide, fait de pratiques uniformes et immuables.
Une certitude demeure : à Rome, la religio est née avec la cité. De là son imbrication avec le politique. Et, de fait, elle évolue avec les différents régimes que connaît l’Urbs, de la royauté à la République, jusqu’à l’Empire.
Après nous être penchés sur la genèse de ces religions à l’époque archaïque, voyons aujourd’hui quels sont les cadres qui les régissent durant les années républicaines : comment les religions structurent-elles l’espace et le temps ? Qui sont les desservants du culte ? À quelles règles obéissent les pratiques sacrificielles et divinatoires ? En quoi les conquêtes romaines de la péninsule italique, puis du bassin méditerranéen aux IIIe et IIe siècles vont-elles changer la donne ?
L’invitée : Valérie Huet est directrice du centre Jean-Bérard à Naples, professeure d’Histoire ancienne à l’université de Bretagne occidentale, spécialiste d’anthropologie des images et des religions romaines.
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Fruit de la mélancolie ou bien de la lassitude de vivre, conséquence d’une conversion mystique ou au contraire d’une ruse machiavélique, l’abdication suscite les interprétations les plus contradictoires. Charles Quint a abdiqué, mais aussi des papes comme Célestin V ou plus récemment Benoît XVI. Il faut aussi mentionner Christine de Suède en 1654, ou encore Charles de Gaulle en 1969. Pascal nous disait : « La grandeur a besoin d’être quittée pour être sentie ». Comment donc quitter le pouvoir ? L’abdication de Charles Quint est-elle un prototype ? Est-ce qu’il existe un droit de l’abdication dans les textes, une ou des théories de l’abdication ? Que nous dit l’abdication de la perception du pouvoir ? Enfin, comment lire enfin l’abdication à travers la fameuse thèse de Kantorowicz sur « les deux corps du roi » ?
Notre invité : Après des études d’Histoire et de Germanistique à Berlin, Bochum, Florence et Paris, Albrecht Burkardt a soutenu sa thèse en 1998, à l’EHESS. Maître de conférences à l’université Lumière Lyon2 depuis 1999, il a soutenu l’Habilitation à diriger des recherches en 2010 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est actuellement professeur d’histoire moderne à l’université de Limoges. Il a dirigé chez Classiques Garnier Le Crépuscule du pouvoir, Destitutions et abdications de l’Antiquité au xxe siècle, (665 pages, 39€).
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[Les religions romaines 1/3] Faut-il parler de la religion ou des religions romaines ? C’est la question qui s’impose d’emblée ici. En effet, l’historiographie et les approches du phénomène religieux romain ont beaucoup évolué depuis un certain nombre d’années, battant en brèche l’image d’un système rigide, fait de pratiques uniformes et immuables. Une certitude demeure : à Rome, la religio est née avec la cité. De là son imbrication avec le politique. Et, de fait, elle évolue avec les différents régimes que connait l’Urbs, de la royauté à la République, jusqu’à l’Empire.
Que sait-on des religions romaines archaïques ? Comment les Romains percevaient-ils leurs dieux et quelle était la nature de leurs relations ? Comment définir le concept même de religio pour un Romain ? Que suppose la distinction entre croyance et piété ? Quel est le but recherché par l’accomplissement scrupuleux des rites ? Ce sont autant de questions que nous poserons aujourd’hui, dans la première partie de notre cours d’Histoire. Un second volet entrera plus en profondeur dans le système religieux romain, tel qu’il se présente à l’époque de la République. Un troisième épisode s’arrêtera enfin sur les traits que revêtent les religions romaines à l’heure impériale.
L’invitée : Valérie Huet est directrice du centre Jean-Bérard à Naples, professeure d’Histoire ancienne à l’Université de Bretagne occidentale, spécialiste d’anthropologie des images et des religions romaines.
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Grand oublié de l'histoire, l'homme d'État Alexandre Millerand a pourtant suivi un impressionnant parcours, qui l'a mené jusqu'à la présidence de la République. Difficilement classable sur l'échiquier politique, il fait de la condition ouvrière l'un de ses grands combats. Entretien avec Jean-Philippe Dumas.
En 1899, sous la IIIe République, le député socialiste Alexandre Millerand (1859-1943) est nommé ministre du Commerce et de l’Industrie. Le gouvernement Waldeck-Rousseau est composé d’hommes de sensibilités politiques très différentes. Avec l’arrivée de Millerand au pouvoir, c’est la première fois depuis le début de la IIIe République qu’un socialiste siège au gouvernement, et le jeune homme politique est loin de faire l’unanimité même dans sa famille politique. « J’étais hanté du souci que l’arrivée au pouvoir d’un socialiste fût marquée pour les travailleurs par une amélioration tangible de leur sort », note-il dans ses Mémoires. Brillant avocat, politique ambitieux à la carrière remarquable (député à 25 ans, ministre de la Guerre, président du Conseil, président de la République), il incarne une troisième voie entre le socialisme et le libéralisme. Comment a-t-il œuvré pour l’amélioration des conditions de travail des ouvriers ? Comment évolue sa pensée politique jusqu’à son élection à la présidence de la république ? Son parcours est-il particulièrement remarquable par sa réussite ?
L’invité : Jean-Philippe Dumas est historien, ancien chartiste, conservateur général du patrimoine au ministère des Affaires étrangères et chercheur associé à l’École pratique des hautes études. Spécialiste d’histoire politique des XX et XXe siècles (L’État, moteur du progrès ; le ministère du commerce et de l’industrie, 1870-1914), il vient de publier Millerand, un combattant à l’Élysée (2022, CNRS éditions, 384 pages, 26,00€).
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S’inspirant largement du modèle hollywoodien, le Troisième Reich met sur pied une véritable industrie du cinéma dès 1933. Bien conscient du pouvoir de séduction et de fascination qu’opère le Septième art et les actrices sur le peuple, le pouvoir national-socialiste produit des comédies romantiques, des mélodrames, des comédies musicales ou encore des films policiers. Comment se caractérise la politique culturelle du Troisième Reich ? Quel rôle joue le sombre Goebbels dans cette industrie cinématographique vendant du rêve et de la propagande ? Qui sont les actrices de ce véritable « star system » ? Sont-elles manipulées par le pouvoir ou, au contraire, peuvent-elles laisser libre court à leur art ? Doit-on parler du cinéma nazi ou bien du cinéma à l’époque nazie ? Comment les films tournés pendant la période vont être diffusés jusque dans les années 1990 ?
L’ invitée : Isabelle Mity a étudié l’allemand et l’histoire à l’ENS Lyon et à la Humboldt-Universität Berlin. Agrégée d’allemand et docteure en études germaniques, elle enseigne la langue et la civilisation allemandes à l’université Paris-Dauphine. Chroniqueuse régulière au magazine Historia, elle préside également le Prix Historia du roman policier historique. Elle vient de publier Les actrices du Troisième Reich, splendeurs et misères des icônes du Hollywood nazi (https://www.lisez.com/livre-grand-format/les-actrices-du-iiie-reich/9782262080563) (Perrin, 368 pages, 22€).
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Les bandes dessinées d’Astérix et Obélix nous racontent la jolie légende du peuple Gaulois. Ils sont d’infatigables bagarreurs sympathiques qui aiment manger, boire et chanter et qui vivent dans des huttes. Mais la légende sur les Celtes ne date pas de Goscinny et d'Uderzo. À partir du IVe siècle av .J.-C., les auteurs romains et grecs ont prêté à leurs voisins l'image d'un peuple grossier et peu raffiné : “Ils ont de toute antiquité la passion du brigandage, envahissant les terres d’autrui et méprisant tout le monde” affirme Diodore de Sicile au Ier siècle av. J.-C. La description caricaturale de l'autre, de celui que l'on ne comprend pas, est une tendance universelle. Ici elle est influencée par les rapports guerriers qu'entretenaient ces peuples entre eux. Avant de conquérir la Gaule, les Romains ont été envahis par les Celtes (IVe siècle av. J.-C.). Les approximations et les erreurs sur l'histoire des peuples des Gaules ont traversé l'histoire. Aujourd'hui, les recherches archéologiques confrontent l'histoire à sa légende. L'archéologie contredit-elle le récit ? Qui étaient vraiment les Celtes ? Où se trouvent les sites majeurs d'archéologie gauloise ? Existe-t-il un art gaulois ? Peut-on parler de "nos ancêtres les Gaulois ?"
L'auteur : Laurent Olivier est archéologue, spécialiste de l'histoire des Gaulois (Le Pays des Celtes, Mémoires de la Gaule, 2018, Seuil, 336 pages) et conservateur au Musée d'Archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye.
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Cette nouvelle émission nous emmène à la découverte d'un site archéologique italien d'exception. Cumes est située à la limite des champs phlégréens, à une vingtaine de kilomètres de Naples. Selon les récits mythologiques, c’est en ce lieu que Dédale arriva, après avoir fui à tire-d’aile le labyrinthe du minotaure. C’est là encore que le troyen Énée fut porté par le Destin et obtint de la Sybille l’itinéraire pour descendre aux Enfers. Cumes, c’est aussi, selon le géographe Strabon, la « plus ancienne colonie grecque en Occident ». Ce site emblématique de ce que les Anciens appelaient la Grande Grèce se révèle capital pour comprendre le processus de naissance d’une colonie, son environnement, son développement, et jusqu’à son déclin. Quelles sont les raisons qui poussent les Grecs à s’établir sur les côtes méridionales de la péninsule Italique ? À partir de quelle date Cumes devient-elle une cité à part entière ? Entretient-elle des liens avec la mère patrie et les colonies voisines ? Comment se passent les interactions avec les populations indigènes non grecques ? Quelles sont les conséquences de la domination samnite, puis romaine sur Cumes ? Que nous enseignent à ce propos les fouilles de la nécropole romaine ? Que dire de l’attractivité religieuse de la ville liée à la Sybille, prophétesse d’Apollon ?
L’invitée : Priscilla Munzi est archéologue, spécialiste de la période hellénistique. Directrice-adjointe du Centre Jean Bérard de Naples, elle est chef de la mission archéologique d’Italie du Sud et coresponsable du site de Cumes.
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[Le Grèce et l'Orient 2/2] Après la guerre de Péloponnèse et l’âge d’or d’Athènes, la Grèce semble entrer dans une période de déclin. Storiavoce vous propose de comprendre dans ce nouvel épisode comment la Macédoine profite de cette situation afin d'étendre son empire au delà même de la Perse : quelle fut la politique de Philippe II de Macédoine puis de son fils Alexandre ? Comment réagissent les cités grecques face à cette domination ? Quelles oppositions les Perses vont-ils susciter face à cette avancée ? Alexandre ne prend-il pas le risque de la démesure et donc de la fragilité ?
L’invitée : Catherine Grandjean, professeure d’histoire grecque à l’université de Tours, est spécialiste de numismatique et d’histoire de la Grèce continentale classique et hellénistique. Elle appartient à l’équipe de recherche CeTHiS (université de Tours) et codirige la Revue numismatique. Elle vient de diriger La Grèce classique (Belin, 528 pages, 44€).
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Page de Louis XV, député des États généraux, ministre de Louis XVIII, le marquis de Bonnay est une figure majeure de la Révolution française. Retour sur ce parcours politique méconnu avec François Duluc. Malgré son parcours oublié aujourd'hui, Charles-François de Bonnay a été au plus près du pouvoir politique sous l'Ancien Régime. Page de Louis XV puis garde du corps de Louis XVI, ce militaire, qui n’a jamais combattu, devient célèbre en tant qu’élu de la noblesse aux États généraux. À ce titre, il préside plusieurs fois l’Assemblée constituante et s’oppose régulièrement à Mirabeau. Monarchiste parlementaire influencé par le modèle anglais, il joue un rôle politique indéniable à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Il est l'un des élaborateurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Pendant la Révolution française, il s'exile et parcourt les villes et les cours d’Europe pendant près de 30 ans avant de devenir l'un des ministres de Louis XVIII. Retour sur la carrière mouvementée d'un aristocrate des Lumières au cœur de la Révolution française.
L'invité : François Duluc est directeur des services de l’Assemblée nationale, où il a travaillé 35 ans. Professeur d’histoire des idées politiques à Science-Po Paris, il vient de publier un ouvrage très documenté et vivant, Le marquis de Bonnay, le père oublié de la Déclaration des droits de l’homme (Passés / Composés, 2022, 476 pages, 24€).
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[Le Grèce et l'Orient 1/2] Après la guerre du Péloponnèse et l'âge d'or d'Athènes, la Grèce semble entrer dans une période de déclin. Storiavoce vous propose de comprendre les bouleversements politiques, économiques et sociaux qu’elle a vécus et de porter son regard au-delà de la péninsule. Comment la Perse mais aussi la Macédoine vont-elles profiter de ce nouvel état de faits ? La période constitue-t-elle une rupture ou s’inscrit-elle dans la continuité de l’époque classique ? Comment le "pacifisme" va-t-il intégrer l'identité hellénistique ? Autant de questions abordées au cours de deux grandes parties : une première, consacrée à la Grèce au lendemain de la guerre, et une seconde, dédiée à la domination macédonienne.
Notre invitée : Catherine Grandjean, professeure d’histoire grecque à l’université de Tours, est spécialiste de numismatique et d’histoire de la Grèce continentale classique et hellénistique. Elle appartient à l’équipe de recherche CeTHiS (université de Tours) et codirige la Revue numismatique. Elle vient de diriger La Grèce classique chez Belin (528 pages, 44 €).
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Lorsque l'on parle du Grand Siècle, on pense à l’art de la sociabilité, à la vie élégante, au faste incarné par Versailles, aux chefs-d'œuvres dramatiques de Corneille et de Racine, mais aussi aux œuvres caritatives, aux réformes monastiques, au développement des nouvelles spiritualités. Les femmes jouent un rôle indéniable dans ce renouveau politique, religieux et artistique qui caractérise le XVIIe siècle français. Ce sont elles qui donnent le la aux conversations qui se tiennent dans le salon des hôtels particuliers. Elles s’inspirent des méditations de l’oratoire et des nouveaux titres à la mode qui garnissent les bibliothèques. Qui sont les femmes illustres du Grand Siècle ? Qu’est-ce que leurs œuvres nous permettent de comprendre sur le règne de Louis XIV ? Peut-on dire que le Grand Siècle est féminin ?
L' invitée : Marie-Joëlle Guillaume est agrégée de Lettres classiques et auteur de nombreux livres sur le Grand Siècle et sur l'histoire de la spiritualité (Vincent de Paul (Perrin, 2015), Pour Dieu et pour le Roi (Perrin, 2019)). Elle vient d'écrire : Le Grand Siècle au féminin, Femmes de foi, de culture et de gouvernement (Perrin, 2022, 382 pages, 16.99 €).
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Le 3 décembre 1851, le député Alphonse Baudin meurt sur une barricade, élevée pour contester coup d’état du 2 décembre 1851 du futur Napoléon III. Des journalistes hostiles au pouvoir lancent une souscription en 1868 pour l’érection d’un monument à la mémoire de celui qu’il voit comme un héros républicain. Un procès est ouvert contre les agitateurs. À cette occasion, un jeune avocat méconnu galvanise l’auditoire de sa verve impertinente et enflammée. La plaidoirie du jeune avocat se remarque, son éloquence devient légendaire. C’est ainsi que Léon Gambetta, « entre par effraction sur la scène du monde ». C’est en défendant des accusés républicains qu’il entame sa conquête de la République. Quelle a été sa véritable participation à la chute du Second Empire ? Que dire de son évolut ion politique ? A-t-il le parcours "classique" d'un homme politique de la Troisième République ? Peut-on définir la gauche à partir de la figure de Gambetta ? Peut-on le voir comme le père de la Troisième République, voire le père de la République française ?
Notre invité : Gérard Unger a mené une carrière dans le monde de l'entreprise et dans la publicité. Administrateur de l'INA, il est l'auteur d'ouvrages de référence sur l'histoire du Second Empire et de la Troisième République (Histoire du Second Empire (Perrin, 2018), Aristide Briand (Fayard, 2005), Lamartine : poète et homme d'État (Flammarion, 1998)). Il signe une grande biographie sur Gambetta aux éditions Perrin (2022, 480 pages, 25.00 €).
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À partir de la découverte, de l'étude et de l'analyse d'un livre de raison d'un cordier avignonnais, l'historienne Mélanie Dubois-Morestin nous ouvre les portes du monde de l'entrepreneuriat médiéval. Qui sont les entrepreneurs au Moyen Âge ? Comment gèrent-ils leurs affaires ? Grâce à une source inédite, l’auteur nous plonge au XIVème, après la période de la grande peste, au cœur de la cité des papes, pour suivre l’aventure entrepreneuriale de l’artisan cordier Jean Teisseire. « Veuille toujours te souvenir de bien écrire tes affaires ; afin qu’elles ne te sortent de la tête , écris-les aussitôt » dit un proverbe génois. Et c’est ainsi que Jean Teisseire conserve avec minutie les traces de son activité dans son « livre de raisons » riche de plusieurs centaines d’actes notariés. Ce livre de raison nous introduit dans l’intimité de ses boutiques et de ses ateliers, et nous fait entrevoir entrevoir la réalité d’un homme au travail au XIVème siècle. Nous découvrons la carrière d’un gestionnaire, ses réseaux professionnels et ses réseaux d’amitiés à l’échelle d’un quartier, d’une région et d’un continent, l’Europe.
L’invitée : Mélanie Dubois-Morestin est ancienne élève de l’École Normale supérieure de Paris (ULM), agrégée d’histoire, docteur en histoire médiévale et professeure en CPGE littéraire au lycée Gambetta Carnot d’Arras. Elle vient de publier Être entrepreneur au Moyen Âge, Jean Teisseire, artisan cordier d’Avignon (Presses Universitaires du Septentrion, 404 pages, 30€).
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Le 12 janvier 539 avant JC, en à peine une seule nuit, l’antique et splendide cité de Babylone tombe aux mains du roi perse Cyrus le Grand : c'est la fin aussi soudaine qu’inattendue de l’Empire néo-babylonien et de son roi Nabonide. Bien des récits de l’époque insistent d’ailleurs sur l’effet de surprise de l’événement : Comment expliquer la chute de ce magnifique empire au pied d’argile ? Qui était Nabonide, successeur du grand Nabuchodonosor mais usurpateur du trône ? Quelle était la situation intérieure et militaire de ce grand empire néo-babylonien ? La découverte de tablettes cunéiformes nous permet de saisir un évènement qui bouleversé le monde entier : la chute de Babylone. Francis Joannès nous aide à les décrypter.
L'invité : Francis Joannès est professeur émérite d’histoire ancienne à l’université Paris-1. Spécialiste de l’histoire économique, sociale et intellectuelle de Babylone, il est notamment coauteur de La Mésopotamie, de Gilgamesh à Artaban (2017). Il vient de publier La Chute de Babylone, 12 octobre 539 avant J.-C (Tallandier, 384 pages, 23.5 €).
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Figure de la résistance et de la lutte clandestine contre l’occupant nazi, Violette Szabo eut un destin hors du commun. Aussi belle que volontaire, mariée à 19 ans, mère à 20 ans, veuve à 21, agent des services secrets britannique à 22 ans, déportée puis assassinée à 23 ans dans le camp de Ravensbrück… Violette Szabo est malheureusement peu connue de ce côté de la Manche. Étonnamment, aucun biographie n’était disponible en langue française.
L'invité : Guillaume Zeller est journaliste et auteur. Il a été directeur de la rédaction d’i-Télé et de Direct 8. Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, il est titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine. Aux éditions Tallandier, il a déjà publié Oran, 5 juillet 1962. Un massacre oublié (2012) et La Baraque des prêtres. Dachau, 1938-1945 (2015). Dans son nouveau livre consacré à Violette Szabo, il brosse le portrait d’une magnifique figure de la résistance et de la lutte clandestine. On découvre le parcours hors du commun d’une femme de l’ombre, un modèle de courage et de détermination (Tallandier, 340 pages, 20,90€).
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Au milieu du XXe siècle, l’historien britannique Arnold Hugh Martin Jones affirmait dans un texte consacré à la numismatique et à l’histoire qu’il était peut être mieux pour les numismates de prendre moins au sérieux les pièces anciennes, leurs types ainsi que leur légende. Storiavoce vous propose aujourd’hui de faire mentir cette affirmation en nous transportant à l’époque romaine. Et si la monnaie était plus qu’une histoire économique mais bien une histoire politique, autant qu’une histoire de réception et de représentations ? Que nous disent les monnaies de cette histoire politique ? Comment et où frappait-on monnaie sous l’empire ? Les monnaies d’Auguste sont-elles comparables à celles de Constantin trois siècles plus tard ? La même monnaie était-elle utilisée dans l’ensemble des provinces impériales ? Ces monnaies sont-elles enfin le reflet de ce que nous appellerions une civilisation ?
Notre invité : Depuis dix ans, Donatien Grau exerce des fonctions universitaires (Ecole Normale Supérieure, Sorbonne) et muséales (Getty, musée d'Orsay, musée du Louvres). Docteur en littérature française et comparée, en littérature moderne et histoire de l'art, et en sciences historiques et philologiques, il est l'auteur à la fois de travaux savants (Néron en Occident, 2015, Le Roman romain, 2018), et d'écrits contemporains (Plato in L. A., 2018, Le Musée transitoire, avec Emanuele Coccia, 2018). Il co-dirige la collection Figures aux éditions Grasset et vient de publier aux Belles Lettres : La Mémoire numismatique de l'Empire romain (518 pages, 43€).
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On connaît l’influence du philosophe Avicenne, de son vrai nom Ibn Sina, sur les penseurs et théologiens de l’Occident chrétien. Médecin de renom, qui était-il réellement ? Au tournant des Xème et XIème siècle, il a un parcours étonnant, errant de principauté en principauté (entre l'Ouzbékistan et l'Iran actuels) connaissant autant d'heures de gloire que de disgrâces. Philosophe aristotélicien, Avicenne est confronté au rigorisme et au littéralisme des docteurs de la loi et régulièrement accusé d’athéisme par son entourage. A travers cette biographie Avicenne, ou l’islam des lumières, parue au édition Flammarion, Omar Merzoug tente de répondre à cette question cruciale : peut-on être croyant et exercer son esprit critique sur le livre sacré de l’Islam ?
L'invité : Omar Merzoug est docteur en philosophie, spécialiste de la pensée au Moyen Age et a publié récemment, Existe-t-il une philosophie islamique ? Pendant 7 ans, il a enseigné la philosophie et la civilisation islamique à l’institut Al-Ghazali de la Grande Mosquée de Paris. Il vient de publier Avicenne, ou l’islam des lumières (Flammarion, 416 pages, 25€).
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🎙️Cette émission propose de découvrir l'histoire du siège de Paris, moment clé de la guerre de 1870, à travers le regard d'un parisien enfermé dans la capitale au moment du siège. Il ne s'agit pas ici de revenir sur la chronologie des événements mais de découvrir de l'intérieur un drame national qui fut également un drame familial et personnel pour beaucoup de Français. L'historien Thibault Montbazet propose le récit intime d'un évènement marquant de l'histoire de France. Il s'appuie sur les écrits de Léon Lescœur (157 lettres écrites entre 1870 et 1871 mais aussi des mémoires écrites rétrospectivement des années après), inspecteur de l’éducation nationale, premier acteur et spectateur « du début d’une décadence et d’un drame français ».
Notre invité : Thibault Montbazet est agrégé d'histoire et enseignant au lycée. Il signe ici son premier livre : Une année terrible, histoire biographie du siège de Paris 1870-1871 (Passés/Composés, 288 pages, 20 €).
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Personnage de roman, la vie et la mort du vizir Halil Hamid Pacha (1736-1785), raconte l’histoire de l’Empire ottoman du XVIIIe siècle. « Le grand vizir est une lune qui ne brille qu’autant qu’il reçoit la lumière du soleil de l’État, c’est-à-dire le sultan » (Joseph von Hammer-Purgstall, diplomate et orientaliste du XIXème siècle). Cette formule en dit long, à la fois sur le prestige de la fonction de grand vizir et sur sa dépendance considérable à l’égard de son maître: le sultan. Jusqu'où va le pouvoir du sultan ? Comment Halil Hamid Pacha devient-il le second de l'Empire ottoman ? S'est-il distingué par sa politique ? Le vizir Halil Hamid Pacha est démis de ses fonctions, exilé puis exécuté par le maître qu’il a servi pendant deux ans. Pour appréhender l'histoire de l'Empire ottoman, il est aussi important de considérer le parcours brillant du vizir que les conditions tragiques de sa mort.
Notre invité : Olivier Bouquet est professeur d’histoire moderne et contemporaine à l'Université de Paris et chercheur au CESSMA. Il est un grand spécialiste de l’histoire ottomane. La biographie qu'il vient de publier est le fruit de quinze ans de recherches : Vie et mort d’un grand vizir, Halil Hamid Pacha (1736-1785). Biographie de l’Empire ottoman (Belles-Lettres, 2022, 640 pages, 29,00 €).
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🎙️Au crépuscule de l’année 1944, les Alliés décidèrent d’un procès exemplaire contre les criminels de guerre nazis. Véritable mise en scène américaine mais aussi soviétique, le procès de Nuremberg devint avec le temps un procès spectacle : quelle fut la ligne de démarcation entre le judiciaire et l’extra judiciaire ? Comment s’est organisée la recherche des preuves ? Quel rôle les images vont-elles jouer dans ce moment judiciaire ? Comment ce procès va-t-il s’organiser notamment sur le plan logistique ? Quels en sont ses grandes étapes médiatiques et enfin, quel en fut sa réception?
L'invitée : Sylvie Lindeperg est professeure d’histoire du cinéma à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est l’auteure entre autres de «La Voie des images »; « «Nuit et brouillard » : un film dans l'histoire »; «Clio de 5 à 7 »; «Les Écrans de l'ombre.» Elle a co-dirigé avec Annette Wieviorka «Le Moment Eichmann »et co-écrit avec Jean-Louis Comolli le film« Face aux fantômes.» Elle vient de publier Nuremberg, la bataille des images (Payot, 528 pages, 25 euros).
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🎙️Au XIXème siècle, les Européens ré-découvrent ces temples envahis par la végétation tropicale et s’intéressent à l’histoire khmère. «À la vue de ces temples, l'esprit se sent écrasé, l'imagination surpassée ; on regarde, on admire, et, saisi de respect, on reste silencieux ; car où trouver des paroles pour louer une œuvre qui n'a peut être pas son équivalent sur le globe …. qu'il était élevé le génie de ce Michel-Ange de L’Orient qui a conçu une pareille œuvre … » (Notes du naturaliste Henri Mouhot dans Le Tour du Monde, 1863). Ancienne capitale de l’empire khmer, Angkor fascine et passionne par ces oeuvres d’art majestueuses qui se situent au carrefour des différentes influences religieuses de l’Inde. Que représente les visages imposants des tours des temples d'Angkor ? Quelles en sont les caractéristiques architecturales ? Angkor est-il un site exclusivement religieux ? Peut-on véritablement parler d'une "disparition d'Angkor ?
👨🏫Notre invité : Thierry Zéphir est enseignant à l'école du Louvre et ingénieur d'études au Musée national des Art asiatiques-Guimet. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l'art asiatique et notamment khmer : L'empire des rois khmers (Gallimard, 1997), L'âge d'or de l'Inde classique (Gallimard, 2007). Il a participé à la mise en place de nombreuses expositions sur Angkor : "Angkor et dix siècles d'art khmer" (du 28 janvier au 26 mai 1997, Grand Palais) "Angkor, naissance d'un mythe, Louis Delaporte et le Cambodge" (https://www.guimet.fr/sites/angkor/) (du 16 octobre 2013 au 13 janvier 2014, musée national des arts asiatiques-Guimet).
🗞️Une émission enregistrée en partenariat avec le numéro 83 du magazine Histoire et Civilisations, qui a consacré son dossier à "Quand la capitale khmère révèle ses mystères". Offre promotionnelle exclusive pour un abonnement à la revue Histoire et Civilisations : abo.histoire-et-civilisations.com/storiavoce.html.
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🎙️[La politique en Grèce ancienne 2/2] La politique dans la Grèce ancienne était-elle une activité dangereuse ? Après avoir abordé les cadres de la politique et de l'exercice démocratique dans les cités comme Sparte ou Athènes, l'historienne Danielle Jouanna se penche sur une réalité prosaïque : le danger à exercer une telle activité. Existait-il des procédures judiciaires contre les politiques ? Quels étaient les motifs de condamnation d'un homme politique ? Les auteurs comiques se moquaient-t-ils du monde politique ? Quelle était la place de l'assassinat politique ? La peine de mort pour des raisons politiques existait-elle en Grèce ancienne ? Pourquoi donc faire de la politique s'ils s'agissait d'une activité si dangereuse ?
👩🏫L'invitée: Danielle Jouanna, helléniste et historienne, a déjà publié plusieurs essais : Aspasie de Milet (2005, prix Diane Potier-Boès de l’Académie Française), L’Europe est née en Grèce (2009), ainsi que, aux Belles Lettres, Les Grecs aux Enfers (2015), Rire avec les Anciens (2016) et L’Enfant grec au temps de Périclès (2017) et Le Monde comme le voyaient les Grecs (2018). Elle vient de publier La politique : une activité dangereuse en Grèce ancienne ? (Belles Lettres, 307 pages, 21,50€).
À lire aussi :
Comprendre la Grèce antique : https://www.histoire-et-civilisations.com/thematiques/antiquite/comprendre-la-grece-antique-74385.php.
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Celui qui se qualifiait lui-même comme « le plus grand roi du monde » a donné à la France l’un de ses plus beaux emblèmes : le château de Versailles. Il donne à la monarchie française son apparence fastueuse, puissante, centralisée. « Par sa perfection architecturale et rituelle, il incarne l’absolutisme louis quatorzien »; absolutisme auquel on réduit souvent le règne du grand roi à travers cette phrase qu’il n’a probablement jamais prononcée : « L’État c’est moi ». Cette formule semble être l'aboutissement d'un long processus d'instauration de l'absolutisme. Cette notion existe-elle avant Louis XIV ? Que nous dit cette expression de la réalité de l’identification du souverain à l’État ? Quelles sont les origines de l’absolutisme ? Le cas français est-il réellement original ?
Notre invité : Joël Cornette est un historien moderniste, reconnu pour ses travaux et publications sur la France de l’Ancien Régime. Il est l’auteur de nombreux ouvrages de référence (Le Roi de guerre (Payot, 1993, réed, 2000)). Avec Le Roi absolu, Une obsession française 1515-1715 (Tallandier, 2021, 432 pages, 22.50 €) l'auteur nous invite à relire l'histoire de France à travers l'évolution absolutiste de son pouvoir. Joël Cornette est aussi le spécialiste de l'histoire de la Bretagne (Histoire de la Bretagne et des Bretons (2015), La Bretagne, une aventure mondiale (Tallandier), Anne de Bretagne (Gallimard, 2021).
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[La politique en Grèce ancienne 1/2] La grande helléniste Danielle Jouanna évoque la politique et l'exercice démocratique dans la Grèce ancienne et aborde la question de la parole politique, intimement mêlée à l'expression démocratique. Comment définir l'oligarchie ? Donnait-on la parole au peuple en oligarchie ? L’oligarchie varie-t-elle selon que l’on se trouve à Sparte ou à Athènes ? Quel sens donner au mot peuple dans la démocratie athénienne ? Quelle est la place du peuple dans la constitution athénienne ? Peut-on comparer la démocratie athénienne à notre démocratie ? Comment se passaient les réunions à l’assemblée et les prises de paroles concrètement ? Qui pouvait vraiment parler ? Qui assistait à ces assemblées ? Qui sont les grands orateurs de la période classique et leur professeur de rhétoriques ? Parlait-on politique ailleurs, en dehors des assemblées ? Quelle est la place de la parole des femmes ? Pouvait-on réussir en politique sans être riche ?
L'invitée: Danielle Jouanna, helléniste et historienne, a déjà publié plusieurs essais : Aspasie de Milet (2005, prix Diane Potier-Boès de l’Académie Française), L’Europe est née en Grèce (2009), ainsi que, aux Belles Lettres, Les Grecs aux Enfers (2015), Rire avec les Anciens (2016) et L’Enfant grec au temps de Périclès (2017) et Le Monde comme le voyaient les Grecs (2018). Elle vient de publier La politique : une activité dangereuse en Grèce ancienne ? (Belles Lettres, 307 pages, 21,50€).
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La Troisième République incarne souvent l’âge d’or du régime. On l’invoque souvent comme modèle pour évoquer la méritocratie républicaine. Sur les images d’Epinal, les hussards noirs de la République, célébrés par Péguy, ouvrent les portes des ministères aux enfants d’ouvriers. Le président Paul Doumer, mieux connu aujourd’hui grâce aux rues auxquelles il a donné son nom que pour la singularité de son parcours, incarne parfaitement cette ascension sociale et professionnelle. Né le 23 mars 1875 à Aurillac, rien ne destinait ce fils de cheminot à une si longue carrière politique (50 ans) au cœur des moments clefs et fondateurs de la Troisième République. Qui est Paul Doumer, ce président français assassiné en 1932 qui a été oublié des livres d'histoire ? Pourquoi un tel oubli dans l'historiographie ? Peut-on véritablement voir dans l'école de la Troisième République le tremplin de la réussite professionnelle de Paul Doumer ? Quels sont ses réseaux ? Quel est l'impact de la Grande Guerre sur son parcours politique et sa légitimité ? Paul Doumer était-il de gauche ou de droite ?
Notre invité : Amaury Lorin est docteur en histoire contemporaine, spécialiste d'histoire politique et coloniale. Après avoir soutenu une thèse consacrée à Paul Doumer, Amaury Lorin en tire une biographie enrichie par la découverte de nouvelles archives inédites. Paul Doumer, la République audacieuse (Champ Vallon, 2022, 424 pages, 27 €) est la première biographie écrite sur ce président oublié.
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[Révolution française, épisode 3/3] Après un premier volet sur la définition de la Révolution, un deuxième volet s'était penché sur l'exécution de Louis XVI. Cette troisième partie est consacrée à l’enseignement et à la modélisation graphique de la Révolution à travers le travail graphique remarquable de Jean-Clément Martin et Julien Peltier : La Révolution n’est pas terminée. Existe-t-il une singularité de l’exercice infographique ? Peut-on résumer l’exercice a de l’histoire quantitative ? On est saisi par ce foisonnement de données, de modélisations : la première infographie évoque la révolution universelle qui replace la France dans une perspective globale… Comment sort-on d'une perspective chronologique ? Que nous dit l'histoire des objets de la Révolution? Pourquoi la Révolution française est-elle souvent associée au triptyque Robespierre, Terreur, Guillotine ?
Notre invité : Jean-Clément Martin est professeur émérite de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l'institut d'Histoire de la Révolution française. Il a consacré de nombreux livres à la Révolution française comme à la Contre-Révolution et à leurs mémoires dont dernièrement La Révolution française n'est pas terminée (Passés /Composés, 208 pages, 17€), Infographie de la Révolution (Passés / Composés, 128 pages, 27€)) et de L'Exécution du roi (Perrin, 300 pages, 21€).
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“La vigueur avec laquelle cette princesse avait soutenu ma couronne dans les temps où je ne pouvais encore agir, m’était une marque de son affection et de vertu” (Louis XIV au sujet de sa mère Anne d'Autriche). La fille du roi d’Espagne arrive en France en 1615 pour devenir la femme de Louis XIII; elle a seulement quatorze ans. Délaissée par son mari, vue comme une rivale par sa belle-mère Marie de Médicis, mal considérée par Richelieu, elle est tenue à l’écart du pouvoir. De plus, elle tombe enceinte de Louis XIV vingt-trois après son mariage. Avant de devenir une mère dévouée et une régente ambitieuse, Anne d’Autriche a été une femme délaissée sur le plan personnel comme sur le plan politique. A travers cette émission nous chercherons à dénouer les liens complexes qui unissent la vie intime et la carrière politique de la régente. Quel est l'impact de sa difficile vie conjugale sur son exclusion du pouvoir ? Quelle est la véritable nature du couple qu'elle forme avec Mazarin pendant le régence (1643-1651) ? Comment son dévouement pour son fils Louis XIV détermine-t-il sa politique ?
Notre invité : Jean-François Solnon est professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Franche-Comté. Il est un grand spécialiste de l'Ancien régime (Histoire des favoris (Perrin)) et de l'Empire ottoman (L'Empire ottoman et l'Europe). Dans son dernier livre Anne d'Autriche, reine de France "au rang des plus grands rois" (Perrin, 2022, 420 pages, 24.00 €), il propose “de mettre à jour sa psychologie, de mettre à jour les faits grands et petits, de son existence”.
Cette émission est enregistrée en partenariat avec le numéro 82 de la revue Histoire et Civilisations, qui a consacré son dossier à "Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, une grande femme d'Etat"
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[Révolution française, épisode 2/3] Pourquoi le mot exécution est-il plus approprié que régicide ou celui de mort par exemple ? La mort est-elle une cassure entre deux époques ? Sur quels fondements repose la condamnation ? La condamnation du roi était-elle une évidence ? Dans ce procès, la Défense avait-elle une marge de manœuvre ? La peine de mort était-elle aussi une évidence ? Faut-il voir la responsabilité du roi, sa personnalité ou bien les querelles et les rapports de forces entre groupes révolutionnaires ? S’agit-il d’une cérémonie sacrificielle, d’un baptême républicain accompli dans le sang royal ou bien d’un acte purement politique et même politicien ? Faut-il distinguer Révolution et république : en somme est-ce ici la victoire de la République, de la révolution ou des deux ?
Notre invité : Jean-Clément Martin est professeur émérite de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l'institut d'Histoire de la Révolution française. Il a consacré de nombreux livres à la Révolution française comme à la Contre-Révolution et à leurs mémoires dont La Révolution française n'est pas terminée (Passés /Composés, 208 pages, 17€) et de L'Exécution de Louis XVI (Perrin, 300 pages, 21€).
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L’enfant laissant peu de traces est longtemps resté un grand absent de l’histoire contemporaine. Pourtant, pour qui voudrait lire entre les lignes, les plus jeunes en disent long sur la société bâtie par leurs aînés. Les parties de billes, de cache-cache et de marelle sont le reflet de leur temps, des enjeux politiques, des progrès médicaux et industriels, en somme de l’évolution de la société. Au sortir du XIXe siècle, le régime républicain se penche avec intérêt sur le sort des petits français : il s’agit d’affermir la République et les enfants bénéficient alors d’un apprentissage scolaire, d’où l’enjeu est hautement politique. Deux guerres mondiales viennent cependant rompre le cours de leur vie. Puis les enfants du baby-boom profitent des Trente glorieuses, et plongent au cœur de la société de consommation: il est alors soumis aux valeurs et aux idées d'une époque.
L’invitée : Agrégé d’histoire, docteur de l’Institut d’études politiques de Paris, professeur de chaire supérieure en khâgne et hypokhâgne. Eric Alary est spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale, de la gendarmerie et de l’histoire sociale des Français au XXème siècle, il vient de publier une Histoire des enfants, des années 1890 à nos jours (Passés composés, 336 pages, 23€).
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[Révolution française, épisode 1/3] Quelles sont les limites chronologiques de la révolution? Pourquoi la Révolution est-elle devenue la révolution modèle ? Comment expliquer que la Révolution française soit toujours au cœur de bien des débats ? Clemenceau disait que la Révolution est un bloc quand Raymond Aron disait que la Révolution est tout sauf un bloc. Qui croire? Comment définir cette révolution française ? Existe-t-il une machine révolutionnaire sans créateur ou plutôt avec de multiples créateurs, de multiples ouvriers pour l’entretenir ? - La révolution est-elle condamnée à une interprétation continue ? - Est-ce l’apanage de la Révolution française que d’être au centre de la simplification ?
L'invité : Jean-Clément Martin est professeur émérite de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l'institut d'Histoire de la Révolution française. Il a consacré de nombreux livres à la Révolution française comme à la Contre-Révolution et à leurs mémoires dont La Révolution française n'est pas terminée (Passés /Composés, 208 pages, 17€)
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[La guerre au Moyen Âge 3/3] Dans cette série de Cours d'Histoire, l'historienne médiéviste Valérie Toureille présente le Traité de Troyes de 1420 : après avoir vu sa dimension politique et la façon dont les sociétés et les populations vivaient en guerre, elle termine cette série avec les techniques guerrières médiévales du début du XVe siècle.
Notre invitée : Valerie Toureille est historienne, professeur d’histoire du Moyen Age à l’Université de Cergy-Pontoise. Elle a publié une biographie de Jeanne d’Arc aux éditions Perrin (431 pages, 24.00 €) et La bataille d'Azincourt (Albin Michel). Elle a organisé en 2020 l'exposition consacrée au Traité de Troyes et la parution du magnifique catalogue d'exposition Un roi pour deux couronnes Troyes 1420 (Snoeck, 432 pages, 30€).
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Qu'est ce-que le progressisme ? Comment un élan vers le progrès scientifique s'est-il transformé en une idéologie politique ? Qui sont ses penseurs et ses théoriciens ? La notion renvoie à la fois à une théorie, à un élan politique et idéologique et à un mode d’action. Peut-on définir un courant de pensée progressiste en tant que tel ou la notion est-elle transversale ? Renvoie-t-elle avant tout à une idéologie ou à une mentalité ? Peut-on opposer de manière tranchée le progressisme et le conservatisme ? Ou du moins mettre ces grilles de lecture au même niveau ?
Notre invité : Professeur d’histoire contemporaine à Sorbonne Universités, Olivier Dard est rattaché à l'UMR (laboratoire en histoire des relations internationales contemporaines et des mondes étrangers). Après avoir dirigé avec Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin le Dictionnaire du Conservatisme (Le Cerf, 2017), et le Dictionnaire des populismes (Le Cerf, 2019), il co-dirige aujourd'hui le Dictionnaire du progressisme proposant plus de 200 notices (Le Cerf, 2022, 1232 pages, 39,00€).
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[La guerre au Moyen Âge 2/3] Dans cette série de Cours d'Histoire, l'historienne médiéviste Valérie Toureille présente le Traité de Troyes de 1420 : après avoir vu sa dimension politique, elle aborde cette semaine la question sociale et la façon dont les sociétés et les populations vivaient en guerre au début du XVe siècle à travers l'exemple de la Champagne, au coeur du conflit. Elle verra dans une troisième partie la semaine prochaine les techniques guerrières médiévales du début du XVe siècle.
Notre invitée : Valerie Toureille est historienne, professeur d’histoire du Moyen Age à l’Université de Cergy-Pontoise. Elle a publié une biographie de Jeanne d’Arc aux éditions Perrin (431 pages, 24.00 €) et La bataille d'Azincourt (Albin Michel). Elle a organisé en 2020 l'exposition consacrée au Traité de Troyes et la parution du magnifique catalogue d'exposition Un roi pour deux couronnes Troyes 1420 (Snoeck, 432 pages, 30€).
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La France a la Révolution française ; l’Amérique, la guerre de Sécession. Deux guerres civiles dans un pays qui se (re)définit, deux débats historiographiques, deux querelles idéologiques fondées souvent sur une appréhension simpliste des événements, deux fresques en couleur, idéales pour inspirer la littérature, la peinture, le cinéma. Si on oppose souvent les héros du bien et de la liberté au Nord, et les riches esclavagistes au Sud, il y a quelques années le Sud avait l’héroïsme et le romantisme de son côté (en témoigne par exemple le succès extraordinaire du roman puis du film « Autant en emporte le vent »). Une autre lecture manichéenne des événements, qui prend de l’importance aujourd’hui, tend à réduire les causes et les enjeux du conflit à la question de l’esclavage et des rapports de domination entre les Blancs et les Afro-Américains. Face à cette difficulté, Vincent Bernard nous propose une lecture chronologique et factuelle de la guerre la plus meurtrière des États-Unis. Quand commence véritablement le conflit ? Comment les armées sont-elles recrutées ? Quels sont les grands fronts du combat ? Comment les Afro-Américains ont-ils œuvré pour leur propre émancipation ? Pourquoi ne doit-on pas réduire la guerre de Sécession à une lutte « pour » ou « contre » l’esclavage ? Au delà de la question de l’esclavage, la guerre de Sécession oppose surtout deux modes de vie et deux visions des États-Unis.
Notre invité : Vincent Bernard est historien, spécialiste de la guerre de Sécession et rédacteur en chef adjoint de la revue Guerres & Histoire. Il est aussi l’auteur de deux biographies de grandes figures de la guerre de Sécession : Ulysses.S Grant, l’étoile du Nord (Perrin, 2018), Robert.E Lee, la légende sudiste (Perrin, 2014) ainsi que d’un essai Le sud pouvait il gagner la guerre de Secession ? (2017). La guerre de Sécession, la « grande guerre » américaine (1861-1865) est publié aux éditions Passés-Composés (448 pages, 24 €).
À lire aussi :
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[La guerre au Moyen Âge 1/3] Le 21 mai 1420 est conclu en la cathédrale de Troyes, entre les rois de France et d’Angleterre, le traité instituant la réunion de leurs deux royaumes sous une seule couronne. Cet accord reconnaît le souverain Lancastre comme l’héritier légitime du royaume des lis au détriment du Dauphin, réfugié à Bourges. Il prévoit également le mariage d’Henri V avec Catherine de France, l’une des filles de Charles VI et d’Isabelle de Bavière. Présenté par ses partisans comme « la paix finale et générale », le traité sera plus tard dénoncé comme « honteux » par ses détracteurs. Loin de mettre un terme à la guerre de Cent Ans (1337-1453), cet acte diplomatique consacre la suprématie anglaise sur une grande partie de la France, cinq ans après la bataille d’Azincourt. La reconquête progressive du royaume, grâce à l’action conjuguée des capitaines restés fidèles et à l’intervention providentielle de Jeanne d’Arc, rend alors le traité caduc. La fin de la guerre civile, entérinée à Arras en 1435, permet à Charles VII d’engager la pacification des territoires et de devenir finalement le « Victorieux ». Dans une nouvelle série de nos Cours d'Histoire, l'historienne médiéviste présente le Traité de Troyes : sa dimension politique (Partie I), mais aussi sociale (Partie II) et enfin guerrière (Partie III).
Notre invitée : Valerie Toureille est historienne, maître de conférences d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Cergy-Pontoise. Elle a publié une biographie de Jeanne d’Arc au éditions Perrin (431 pages, 24.00 €) et La bataille d'Azincourt (Albin Michel). Elle a organisé en 2020 l'exposition consacrée au Traité de Troyes et la parution du magnifique catalogue d'exposition Un roi pour deux couronnes Troyes 1420 (Snoeck, 432 pages, 30€)
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Les habitants de l’espace balte actuel avaient quitté depuis longtemps le stade de la prédation lorsque les Européens de l’Ouest, les Scandinaves ou les Rus’ les rencontrèrent, du IXe au XIIIe siècle. Ce peuple dépourvu d’écritures se laisse appréhender par l’archéologie et les récits de ses voisins. Dans une approche fine et novatrice, Sylvain Gouguenheim s’emploie ici à reconstituer leurs mythes, leurs croyances et leur histoire fascinante et méconnue. Il s’intéresse à la christianisation des Prusses, Lives, Estoniens et Lituaniens, ainsi qu'au rôle central des chevaliers teutoniques et à leurs luttes souvent violentes. Jusqu'à la création d’un puissant État païen en Lituanie, dominant une population majoritairement orthodoxe entre la Baltique et la mer Noire. Enfin, l'auteur revient sur le lent effacement des dieux et la survie du paganisme dans la culture populaire.
L’invité : Agrégé d’histoire et professeur à l’ENS (LSH) de Lyon, Sylvain Gouguenheim est l’auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité. Fin connaisseur de l’espace germanique au Moyen Âge, il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les chevaliers Teutoniques. Nous l’avons reçu à plusieurs reprises, notamment pour son livre Ce que l’Europe doit à la Grèce et à Byzance et Frédéric II la stupeur du monde. Il vient de publier Les derniers païens : les Baltes face aux Chrétiens (XIIIe-XVIIIe siècles) (Passés / Composés (448 pages, 24€)).
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En 1818, le futur roi de Savoie Carlos Felice écoute Niccolò Paganini (1782-1840) lors d’un concert à Turin. Subjugué par sa virtuosité, il lui demande, alors, de rejouer un morceau que le musicien vient d’interpréter. Avec la fierté et l’audace qu’on lui connaît, Paganini, maître dans l’art de l’improvisation répond alors : « Paganini ne répète pas ». On dit que cet incident lui interdit par la suite de jouer son dernier concert prévu la ville italienne. Aujourd’hui, lorsqu’un italien refuse de se répéter, il cite cette phrase attribuée à Niccolò Paganini. Que cette répartie soit vraie ou fausse, elle en dit long sur la popularité du musicien jusqu'à nos jours. Paganini, le maître violoniste ! A son nom et même à la phonétique de son nom, on entend aussitôt une harmonie enlevée, un rythme efficace et des notes qui dansent presto sur un violon énergique. Sa vie est à l’image de sa musique, pleine de rebondissements et d’impétuosité.
Notre invitée : Laure Dautriche est journaliste à Europe 1 depuis 2009. Diplômée en musicologie et en lettres modernes, elle est également violoniste. Après avoir publié Ces musiciens qui ont fait l’histoire (256 pages, 19.90€), elle publie Paganini le violoniste du diable (Tallandier, 304 pages, 20.90 €).
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Ses initiales en runes sont sur les téléphones mobiles du monde entier et sont ainsi devenues un logo faisant désormais partie de notre quotidien. Et pourtant, peu savent que ce logo qui indique l’usage de la technologie du Bluetooth renvoie au premier roi chrétien danois : Harald à la Dent bleue. Son règne, dans la seconde moitié du Xe siècle, a marqué des changements profonds en terre scandinave : artisan de l’unification du royaume des Danois, Harald fut également celui qui le convertit au christianisme. Le roi viking étendit même son influence à la Norvège et à la Suède. Par son action et les liens qu’il entretint avec l’Empire ottonien, le Danemark intégra pleinement un monde européen alors engagé dans une période de transition majeure, à tel point que Harald apparaît aujourd’hui comme le symbole d’une société de plus en plus connectée. Qui était-il? Pourquoi s’est-il converti ? Quels sont les conséquences politiques et religieuses de cette conversion ? Assiste-t-on à ce que nous appellerions une occidentalisation du pouvoir scandinave ? Que nous dit aussi la fameuse pierre de Jelling ? Lucie Malbos est la seule biographe de ce personnage de l'histoire scandinave.
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégée et docteure en histoire, Lucie Malbos est maître de conférences en histoire médiévale à l’université de Poitiers et membre du CESCM. Elle est l’auteure d’une thèse remarquée, publiée sous le titre Les Ports des mers nordiques à l’époque viking (VIIe-Xe siècle). Elle vient de publier chez Passés/Composés : Harald à la Dent bleue, viking, roi, chrétien (288 pages, 22€).
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Tout n’a pas été dit sur Marie-Antoinette, et tout n’a pas été montré non plus. En s’appuyant sur les extraordinaires collections de la Bibliothèque nationale de France, Hélène Delalex a repris le dossier pour un salutaire retour aux sources : documents d’archives, livres, lettres, gravures et dessins, méconnus ou inédits, confèrent un éclairage original à cette biographie centrée sur la femme, sa vie quotidienne et son entourage, encore enrichie par des documents rares provenant des Archives nationales et des œuvres prestigieuses du château de Versailles.
L'invitée : Hélène Delalex est conservateur du patrimoine au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. Elle a été commissaire de plusieurs grandes expositions dont Louis XV. 1722-2022 (2022, Château de Versailles), Versailles & le Monde. Au cœur des échanges entre Orient et Occident (2021, Louvre Abu-Dhabi), Le château de Versailles en 100 chefs-d’œuvre (Canberra, National Gallery of Art, 2016-2017, et Arras, musée des Beaux-Arts 2014-2015), Roulez carrosses ! (2011-2013, Arras, musée des Beaux-Arts). Elle est chargée de cours d’histoire de l’art et du patrimoine à l’Université Sorbonne-Paris-IV, et est également l’auteur de nombreux ouvrages dont Le Carrousel du Roi-Soleil (Gallimard, 2016), Louis XIV (Gallimard, 2015) et Un Jour avec Marie-Antoinette (Flammarion, 2015). Elle vient de publier chez Perrin, Marie-Antoinette, la légèreté et la constance (25€, 312 pages).
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Alors qu'il ne semblait pas être doté d’une personnalité hors du commun, ni de qualités singulières, Charles Quint est un des personnages les plus importants de l’histoire européenne. Il était ainsi à la tête d’un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Storiavoce vous propose d'aborder son règne sous deux angles différents. Après avoir vu l'idée impériale et l'exercice du pouvoir la semaine passée, nous nous penchons aujourd'hui sur un des éléments clés du règne : l’affrontement entre Charles et François Ier: « Vu la méfiance respective et l’absence de volonté pour trouver un compromis satisfaisant, seul le pouvoir des armes était capable de dénouer une telle situation. » Quelles sont les origines du conflit entre la France et l'empire ? Est-ce que François n'entre pas trop tard dans le conflit pour vaincre ? Comment se passe sa fameuse captivité ? Peut-on parler d'une haine entre les deux hommes ? Faut-il opposer l'inconstance de François et les dissimulations de Charles ? Charles était-il plus chevaleresque que son rival et beau frère ? Comment Charles gagne-t-il cet affrontement?
L'invité : Professeur à l'université de Caen Normandie, Juan-Carlos d'Amico, spécialiste de l'Italie du XVIe siècle, a publié de nombreux ouvrages sur la période. Il vient de coéditer avec Alexandra Danet, professeur agrégée et docteur en langues et littératures romanes, Charles Quint, Un rêve impérial pour l'Europe (Perrin, 763 pages, 27€).
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Vitrine d’un savoir-faire et d’un savoir-être, la gastronomie française se veut ouverte sur le monde, authentique mais surtout excellente. Crée en France en 1883, une académie culinaire distingue les meilleurs chefs. Sur les médailles qu’on offre aux membres est gravée l’effigie du prince des cuisiniers : Antonin Carême. Né à la fin de l’Ancien Régime, abandonné par ses parents, rien le destinait à une brillante carrière. Et pourtant, le jeune cuisinier s’illustre très vite comme l’un des meilleurs chefs de son temps : il régale les plus belles tables de l’Europe et révolutionne l'art culinaire et l'art de la table. Antonin Carême invente de nouveaux mets, allège les recettes, mais surtout, il les transmet, les écrit les publie. Qui est l’homme derrière la carrière ? Qui sont ses clients et ses admirateurs ? Peut-on dire qu’il y a un avant et un après Antonin Carême dans l’art culinaire français ?
L'invité : Ancienne élève de l'ENS, Marie-Pierre Rey est professeur des universités (Panthéon-Sorbonne), spécialiste de l'histoire russe et soviétique (1814. Un tsar à Paris (Paris, Flammarion, 2014), Alexandre Ier (Paris, Flammarion, 2009 et 2013, primé par l’Académie des sciences morales et politiques, publié en anglais chez NIUP en 2012 et en russe chez ROSSPEN en 2013)). Sa dernière biographie, Le premier des chefs, l'exceptionnel destin d'Antonin Carême (Flammarion, 388 pages, 2021, 24,90 €) est un livre très éclairant sur l'histoire de la gastronomie et de la diplomatie du XIXème siècle.
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[Charles Quint 1/2] Alors qu'il ne semblait pas être doté d’une personnalité hors du commun, ni de qualités singulières, Charles Quint est un des personnages les plus importants de l’histoire européenne. Il était ainsi à la tête d’un empire sur lequel le soleil ne se couchait jamais. Storiavoce vous propose d'aborder son règne sous deux angles différents. Cette semaine, nous allons nous pencher sur cette idée d’empire. Certes, il s’agit d’un concept polysémique à l’époque, mais cela ne nous empêche pas de comprendre la conception du pouvoir par Charles Quint et ses conseillers : doit-on parler d’utopie impériale, de rêves ou au contraire d’un projet rationnel et même moderne ? La semaine prochaine, nous verrons un des éléments clés du règne : l’affrontement entre Charles et François Ier. Juan-Carlos d'Amico est l'invité de Christophe Dickès. Il répond aux questions suivantes : Existe-t-il une continuité entre l’empire romain et le Saint Empire romain germanique ? Que signifie l’expression de monarchie universelle chez les penseurs et acteurs politiques de l'époque? - En quoi ce projet s'opposaient aux conceptions pontificales ou française ? Ce projet est-il une utopie ou un un projet rationnel voire moderne dans l’exercice d’un pouvoir qui visait à unifier politiquement, administrativement et même dans une certaine mesure socialement ce conglomérat d’Etat ?
L'invité : Professeur à l'université de Caen Normandie, Juan-Carlos d'Amico, spécialiste de 'l'Italie du XVIe siècle, a publié de nombreux ouvrages sur la période. Il vient de coéditer avec Alexandra Danet, professeur agrégée et docteur en langues et littératures romanes, Charles Quint, Un rêve impérial pour l'Europe (Perrin, 763 pages, 27€).
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« Tel est l’Alhambra, disait John Irving, un bâtiment musulman au milieu d’une terre chrétienne ; un palais oriental au sein des édifices gothiques de l’Occident ; l’élégant souvenir d’un peuple plein de courage, d’intelligence et de grâce qui conquit, régna puis s’évanouie ». L’Alhambra, ensemble palatial fondé aux XIIIe et XIVe siècles par les souverains arabes de Grenade, est resté dans l’ombre pendant plusieurs siècles après la fin de la Reconquista. Au cours de ce Grand Entretien, l’auteur analyse l’influence du palais Nasride sur le mouvement orientaliste, puis ensuite sur le Maghreb et l’Empire ottoman en crise, et enfin sur les mouvements panarabes du début du XXème siècle. L'invité Edhem Eldem nous fait découvrir les destins croisés des visiteurs de l’Alhambra ; qu’ils soient européens, américains, turques, arméniens, arabes musulmans ou chrétiens ; il révèle l’influence de ce palais sur l’architecture, bien sûr, mais aussi sur les mouvements culturels, idéologiques et politiques qui secouèrent le bassin méditerranéen à cette époque.
L’invitée : Edhem Eldem est professeur à l’université de Bogazoci (Turquie) et titulaire de la chaire internationale d’histoire turque et ottomane au Collège de France. Ses travaux portent sur l’histoire sociale et culturelle et des mentalités du dernier siècle de l’Empire ottoman avec un accent particulier sur l’occidentalisation et l’orientalisme. Elle vient de publier : L’Alhambra, à la croisée des histoires (Belles Lettres, 384 pages, 21,50€).
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[Être marin à l’époque moderne 3/3] [Être marin à l’époque moderne 3/3] Qui se cache derrière la légendaire figure de Surcouf (1773-1827), le corsaire le plus connu de la France de l’Époque moderne ?
L’invité : Corse de naissance, indéfectiblement attaché à son île d’origine, Michel Vergé-Franceschi lui a rendu hommage dans plusieurs ouvrages. Professeur d’Histoire moderne à l’université de Tours, il est un des grands spécialistes d’histoire moderne et du monde maritime. Auteur de très nombreux ouvrages (Colbert, Ninon de Lenclos, Pozzo di Borgo, l’ennemi juré de Napoléon ). Il vient de publier chez Passés/Composés Surcouf, La fin du monde corsaire (2022, 350 pages, 21€).
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« Merde ! La garde meurt et ne se rend pas ». La célèbre apostrophe, prêtée au général Cambronne à Waterloo illustre le mépris de la mort et le sacrifice authentique : celui qui consiste à donner volontairement sa vie pour un homme, une cause, une idéologie ou une patrie. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce cas de figure se présente assez souvent à travers les siècles : Thermopyles, sicaires juifs à Massada, derniers cathares, chouans de 1815, sudistes, samouraïs, communards, cristeros, soldats blancs de Russie, vietnamiens du Sud, combattantes kurdes et bien d'autres encore se sont illustrés lors d'événements méconnus ou oubliés tels les frères de la forêt qui ont combattu l'armée rouge dans les pays Baltes après 1945. Tous, dans un dernier geste, ont marqué l'histoire et la postérité.
Notre invité : Journaliste et historien, Jean-Christophe Buisson est rédacteur en chef du service culture du Figaro magazine. Il présente depuis 2016 l’émission Historiquement show sur la chaîne Histoire (Groupe TF1). Spécialiste du monde slave, il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet dont une histoire de Belgrade et une biographie de Mihailovic, 1893-1946, héros trahi par les Alliés (Perrin, 1999) qui a été primé par l’Académie française et l'Académie des Sciences morales et politiques. Il vient de diriger avec Jean Sévillia un ouvrage collectif intitulé Le dernier carré, combattants de l'honneur et soldats perdus, de l'Antiquité à nos jours (Perrin, 416 pages, 21€).
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[Être marin à l’époque moderne 2/3] Sur quels grands dispositifs et équipements se fondent la vie maritime et portuaire, dans un siècle de développement des techniques et de la guerre navale ?
L’invité : Corse de naissance, indéfectiblement attaché à son île d’origine, Michel Vergé-Franceschi lui a rendu hommage dans plusieurs ouvrages. Professeur d’Histoire moderne à l’université de Tours, il est un des grands spécialistes d’histoire moderne et du monde maritime. Auteur de très nombreux ouvrages (Colbert, Ninon de Lenclos, Pozzo di Borgo, l’ennemi juré de Napoléon ). Il vient de publier chez Passés/Composés Surcouf, La fin du monde corsaire (2022, 350 pages, 21€).
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Les Étrusques : ils ne sont quasiment plus mentionnés dans les manuels scolaires et peu étudiés à l’Université. Et pourtant, leurs artefacts peuplent nombre de prestigieux musées, leurs fabuleuses nécropoles sont parmi les mieux conservées, leur histoire s’étend sur presque un millénaire, et sans eux, Rome n’aurait peut-être pas été ce qu’elle fut. Peuple de la péninsule italienne -dont ils occupèrent, à leur apogée, une certaine partie-, ils furent en effet les voisins et les inspirateurs des Romains qui finirent par les assujettir et les absorber, au Ier siècle avant notre ère. La fascination qu'ils n'ont eu de cesse d'exercer tient en grande partie à la difficulté de les étudier, les sources étant trop parcellaires. Ainsi, des zones d'ombre entourent-elles encore leur religion, leur système politique, l'organisation de leur société, leur mode de vie, ou même leur langue.
Notre invitée : Marie-Laurence Haack est historienne et étruscologue. Actuellement professeure d'Histoire ancienne à l'Université de Picardie - Jules Verne, elle vient de publier A la découverte des Étrusques (La Découverte, 2021), passionnante synthèse des connaissances actuelles sur ce peuple antique.
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[Être marin à l’époque moderne 1/3] La vie maritime et portuaire est un élément structurant des sociétés de l’époque moderne. Comment devenir et être marin sous l’Ancien Régime ?
L’invité : Corse de naissance, indéfectiblement attaché à son île d’origine, Michel Vergé-Franceschi lui a rendu hommage dans plusieurs ouvrages. Professeur d’Histoire moderne à l’université de Tours, il est un des grands spécialistes d’histoire moderne et du monde maritime. Auteur de très nombreux ouvrages (Colbert, Ninon de Lenclos, Pozzo di Borgo, l’ennemi juré de Napoléon ). Il vient de publier chez Passés/Composés Surcouf, La fin du monde corsaire (2022, 350 pages, 21€).
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Comment définir le terme de vulgarisation à l’époque médiévale et à la Renaissance ? Comment se transmettent les connaissances et en quelle langue? La vulgarisation est-elle une nécessité et quelles en sont ses motivations ? Quels sont les enjeux de la transmission des savoirs pour les contemporains de l'époque? Dans ce Cours d'Histoire, Violaine Giacomotto-Charra répond aux questions de Christophe Dickès sur cette période entre monde médiéval et Renaissance.
Notre invitée : Violaine Giacomotto-Charra est professeur d’histoire des savoirs et de langue et littérature de la Renaissance à l’Université Bordeaux Montaigne. Elle est spécialiste de l’écriture et de la circulation des savoirs de la nature à la fin de la Renaissance. Elle vient de publier avec Sylvie Nony aux Belles Lettres La terre plate, généalogie d’une idée fausse (280 pages, 17.80€). Avec Christine Silvi, elle a aussi dirigé le colloque consacré à Lire, choisir, écrire: la vulgarisation des savoirs du Moyen âge à la Renaissance (Ecole des Chartes, 278 pages, 24€).
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[Qu'est-ce que le Moyen Âge 3/3] “Epoque Moyenne” selon Pétrarque (1304-1374), “Temps moyen” pour le chroniqueur Schedel (1440-1514), “Âge du milieu” d’après Rhenanus (1486-1547)… l’époque du Moyen âge n’a pas bonne presse depuis Voltaire. Dans une nouvelle série de nos [Cours d’Histoire], Storiavoce se penche sur une période victime de nombreuses idées reçues, de raccourcis historiques et d’anachronismes. Après deux volets visant à définir ce qu’est le Moyen Âge et les dynamiques de la période, nous nous posons la question de la réalité de la crise à la fin du Moyen âge. Joël Chandelier, notre invité, répond aux questions de Christophe Dickès.
L’invité: Joël Chandelier, archiviste paléographe, agrégé d’histoire, est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Paris 8. Spécialiste de l’histoire des sciences et de l’histoire culturelle et intellectuelle, dans l’espace latin médiéval et dans le monde islamique, il est notamment l’auteur de l’ouvrage Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités, 1200-1350 (Champion, 2017). Il vient de publier chez Belin L’Occident médiéval (700 pages, coll. Mondes anciens, 49€).
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De toutes les idées reçues ou de tous les lieux communs concernant le Moyen âge, celui qui vient sans nul doute en tête de liste est l’affirmation que les hommes du Moyen âge croyaient que la terre était plate. Il aurait donc fallu attendre la Renaissance et son génie pour que l’on redécouvre $, dans le sillage de l’antiquité, que la terre était bien ronde. Storiavoce vous propose de mettre fin à un des plus grands mythes médiévaux. Quel est précisément l’apport du savoir antique aux sociétés médiévales ? Comment cet apport est-il transmis ? Quels en sont ses vecteurs notamment dans l'antiquité tardive ? Que nous disent les textes des hommes de l'époque médiéval à ce propos ? Et surtout, comment va se construire cette légende ?
Nos invités: Violaine Giacomotto-Charra est professeur d’histoire des savoirs et de langue et littérature de la Renaissance à l’Université Bordeaux Montaigne. Elle est spécialiste de l’écriture et de la circulation des savoirs de la nature à la fin de la Renaissance. Sylvie Nony est professeur agrégée de sciences physiques et chercheuse associée à l’UMR 7219 SPHere. Elle est spécialiste de la physique arabe médiévale et a produit notamment Les variations du mouvement, Abū al-Barakāt, un physicien à Bagdad (VIe/XIIe siècle). Elles viennent de publier aux Belles Lettres La terre plate, généalogie d'une idée fausse (280 pages, 17.80€).
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[Qu'est-ce que le Moyen Âge 2/3] “Epoque Moyenne” selon Pétrarque (1304-1374), “Temps moyen” pour le chroniqueur Schedel (1440-1514), “Âge du milieu” d’après Rhenanus (1486-1547)… l’époque du Moyen âge n’a pas bonne presse depuis Voltaire. Dans une nouvelle série de nos [Cours d’Histoire], Storiavoce se penche sur une période victime de nombreuses idées reçues, de raccourcis historiques et d’anachronismes. Après un premier volet visant à définir ce qu’est-ce que le Moyen Âge, nous abordons ici les dynamiques de la période. Peut-on à cet égard parler de renaissances médiévales ? Joël Chandelier, notre invité, répond aux questions de Christophe Dickès. -Peut-on parler de renaissance à l’époque médiévale ? Comment se caractérise cette renaissance globalement ? Existe-t-il une conscience de ce progrès ? - On parle toujours du temps des cathédrales en oubliant qu’il existe aussi un temps des villes… et une croissance démographique. Qui dit ville aussi, dit commerce et échanges ? La ville est-elle le reflet d’une nouvelle société ? - Le monde guerrier n’est pas en reste : peut-on associer cette renaissance à l’idée d’une expansion militaire et de croisade ? - Que peut-on dire du monde scolaire et des universités ? - Peut-on parler d’une révolution des savoirs ?
L’invité : Joël Chandelier, archiviste paléographe, agrégé d’histoire, est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Paris 8. Spécialiste de l’histoire des sciences et de l’histoire culturelle et intellectuelle, dans l’espace latin médiéval et dans le monde islamique, il est notamment l’auteur de l’ouvrage Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités, 1200-1350 (Champion, 2017). Il vient de publier chez Belin L’Occident médiéval (700 pages, coll. Mondes anciens, 49€).
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Sa silhouette colossale est devenue à elle seule le symbole de Venise et ses mosaïques d’or éblouissent ceux qui les contemplent depuis des siècles. Édifiée au IXe siècle pour accueillir les reliques de l’évangéliste saint Marc, elle est réduite en cendres par un incendie en 976 lors d'une révolte, avant d’être ensuite reconstruite, agrandie, réagencée. Depuis près de mille ans, la Basilique Saint Marc, joyau architectural byzantin, fait l'orgueil de la cité lacustre. C'est en grande partie autour d'elle que s'est bâti tout l'imaginaire politico-religieux de la Sérénissime. En parcourant les longues années de sa construction et de ses enrichissements successifs, nous explorerons les thématiques à l'œuvre derrière ce monument emblématique : les relations complexes qu'entretint la République du Lion avec le monde byzantin et le rapport original des Vénitiens à la religion. Pour évoquer l'ensemble de ce spoints, Frederick Lauritzen est interrogé par Manuella Affejee.
Notre invité : Frederick Lauritzen est historien, byzantiniste, membre de la Scuola Grande di San Marco à Venise. Il est l'auteur de Theandrites Studies on Byzantine Philosophy and Christian Platonism (284-1453).
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[Qu'est-ce que le Moyen Âge 1/3] "Epoque Moyenne" selon Pétrarque (1304-1374), "Temps moyen" pour le chroniqueur Schedel (1440-1514), "Âge du milieu" d'après Rhenanus ((1486-1547)... l'époque du Moyen âge n'a pas bonne presse depuis Voltaire. Dans une nouvelle série de nos [Cours d'Histoire], Storiavoce se penche sur une période victime de nombreuses idées reçues, de raccourcis historiques et d'anachronismes. Ce premier volet se penche sur une question simple mais à la réponse complexe : qu’est-ce donc au fond que le Moyen Âge ? Nous verrons ensuite la semaine prochaine quelles furent les dynamiques de la période parce que dynamiques il y eut… Enfin, nous terminerons sur ce qu’on appelle peut-être à tort le bas Moyen âge et particulièrement sur les années 1300-1450 avec une question : la période correspond-t-elle à un temps de crise, une longue suite de difficultés comme elle est présentée le plus souvent ou au contraire à une autre modernité. Dans une nouvelle série de [Cours d'Histoire], Joël Chandelier, notre invité, répond aux questions de Christophe Dickès.
L'invité: Joël Chandelier, archiviste paléographe, agrégé d’histoire, est maître de conférences en histoire médiévale à l’université Paris 8. Spécialiste de l’histoire des sciences et de l’histoire culturelle et intellectuelle, dans l’espace latin médiéval et dans le monde islamique, il est notamment l’auteur de l’ouvrage Avicenne et la médecine en Italie. Le Canon dans les universités, 1200-1350 (Champion, 2017). Il vient de publier chez Belin L'Occident médiévale (700 pages, 49€)
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Des puissances européennes de l’Axe, nous retenons généralement leur idéologie mortifère, leur volonté de domination mais aussi, comme nous l’avons encore vu récemment au cours des RDV de l’histoire de Blois, leur volonté d’extermination. Pour l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste, il s’agissait d’annexer certains territoires, d’établir aussi des colonies de peuplement ou bien de créer des Etats vassaux à l’Ouest de l’Europe. Nous savons moins en revanche que Rome et Berlin préparaient un ordre nouveau européen. Totalitaire, autarcique mais avec une union géopolitique, une union économique du continent, un projet culturel et même social. Quelles sont les origines intellectuelles de ces projets ? Quelle en sont leur nature ? S’agissait-il de doux rêves restés à l’état de propagande ou au contraire de projets politiques identifiés et effectifs dans le temps, avec des hommes chargés de le mettre en place ? Georges-Henri Soutou est l'invité de Christophe Dickès.
Notre invité : Georges-Henri Soutou est professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Sorbonne et membre de l’Académie des sciences morales et politiques. Grand spécialiste de la Grande Guerre et de la Guerre froide, il a dirigé de nombreux travaux sur ces questions et a publié plusieurs ouvrages (La Guerre de cinquante ans, 2001; La Grande illusion, quand la France perdait la guerre, 2015), La Guerre froide de la France 1941-1990. Il vient de publier aux éditions Tallandier, Europa! Les projets européens de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste (544 pages, 24,90€).
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Un « Corps féminin, un cœur d’homme, et tête d’ange ». C'est ainsi que le poète Clément Marot voit Marguerite de Navarre. Princesse, duchesse par son mariage, puis reine de Navarre, Marguerite est surtout la sœur du roi François Ier. Entourée par les plus grands hommes de son temps, qu'ils soient rois (François Ier, Henri IV), savants (Guillaume Briçonnet) ou poètes (Clément Marot) sa vie tend à s'effacer derrière celles des illustres qui l'entourent. Pourtant, cette femme au caractère bien trempé a participé à la politique de son temps et ce, dans tout ce qu’elle implique : guerre avec l’empire de Charles Quint, Grandes Découvertes, réformes religieuses etc... Marguerite de Navarre est une femme instruite et une artiste qui contribue au "tournant" de la Renaissance. Mari-Gwenn Carichon reçoit Patricia Lojkine biographe de Marguerite de Navarre aux éditions Perrin.
Notre invitée : Normalienne et agrégée de Lettres modernes, Patricia Lojkine est professeur des universités en littérature française du XVIe siècle à l'Université du Mans. Spécialiste de la Renaissance française et italienne, elle propose une biographie de Marguerite de Navarre à la fois comme femme politique et comme poète et auteur de renom (Marguerite de Navarre, perle de la Renaissance, 2021, 350 pages, 24.00 €).
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[Les Médicis 3/3] Tout ou presque a déjà été dit sur les Médicis, famille de banquiers et maîtres de Florence, dont la richesse, l’influence et la quête de pouvoir marquèrent de leur empreinte ce remarquable Quattrocentro italien. Mais l’étincelant vernis des arts, du faste et des idées humanistes ne peut masquer les tourments d’une Italie déchirée entre intérêts politiques et territoriaux contraires, dont sauront profiter les puissances européennes voisines. Deux premiers grands entretiens ont retracé l'irrésistible ascension de cette famille, à partir de Laurent de Médicis, en suivant ses fils et neveux - dont certains portèrent la tiare pontificale. Place aujourd'hui à Catherine, arrière-petite-fille du "Magnifique" et sa dernière héritière directe ; elle deviendra reine d'une France lacérée par les Guerres de religion. Si son règne tumultueux a fait l'objet de nombreuses études fouillées, son enfance florentine et romaine, ainsi que ses premiers pas à la Cour de France l'ont peut-être moins été. Ces années s'avèrent pourtant déterminantes dans la compréhension de la personnalité de Catherine, de sa vision du pouvoir et de son action à la tête de l'État. L’historien italien Marcello Simonetta les a explorées, archives à l'appui. Il est interrogé par Manuella Affejee.
Notre invité : Diplômé de l’Université La Sapienza (Rome) et de l’Université de Yale (États-Unis), Marcello Simonetta est historien, spécialiste de la Renaissance et de Machiavel. Il est l’auteur d’une trilogie consacrée aux Médicis, publiée en plusieurs langues, dont le français, aux éditions Albin Michel : L’énigme Montefeltro (2018), Des renards et des lions (2019), et Catherine de Médicis (2020). Il est également chercheur au sein du Medici Archive Project, basé à Florence.
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Nous avons tendance à imaginer la société d’avant les années 1960 comme gangrenée par la patriarcat et dans laquelle les femmes n’auraient eu ni la parole, ni le droit à la justice… Qu'en était-il alors de la fin de l’Ancien Régime ? Contrairement aux idées reçues, les crimes sexuels et en particulier le viol n'étaient pas impunis et constituaient une faute morale et sociale grave. Comment étaient-ils alors jugés ? Punis ? Que devenaient les criminels et les victimes ? Quelles étaient leur répercussion sociale ? Si les traces qui nous en restent sont principalement judiciaires, l'étude du crime sexuel nous apprend beaucoup sur la société d'Ancien Régime sur sa structure, ses mentalités et sur son quotidien.
Notre invitée : Enora Peronneau Saint-Jalmes, archiviste paléographe (prom. 2020 de l'Ecole des Chartes), est lauréate de la première édition de la bourse Victor Baubet, lancée en 2020 par l’École et les Éditions Perrin. Elle publie dans ce cadre un ouvrage intitulé Crimes sexuels et société à la fin de l’Ancien Régime, aux Éditions Perrin.
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[Rome et la musique au XVIIIe siècle 2/2] A la croisée des histoires sociale et économique, ce cours d'histoire en deux parties s'essaie à brosser un panorama musical de ce flamboyant XVIIIe siècle, à comprendre ce qui le caractérise, ce qu’il apporte comme transformations artistiques et sociales au sein de la société romaine de cette époque. Après une première partie ayant posé les cadres du sujet, ce deuxième épisode s'interroge sur ce qui fait ce monde de la musique, en explorant ses pratiques, ses institutions, ses dynamiques, notamment au travers de parcours et de carrières individuels. Comment l'artiste du XVIIIe siècle vit-il de son art? Quelles sont les possibilités et les difficultés? Existe-t-il une hiérarchie des métiers de la musique? Quels sont les liens qui unissent les artistes aux familles nobiliaires romaines ? La mobilité du musicien est-elle un gage de succès et de célébrité? Les femmes ont-elles leur place au sein de cet univers musical ?
Notre invitée : Élodie Oriol est docteure en Histoire moderne, membre de la section Époques moderne et contemporaine de l’École française de Rome. Elle est également chercheuse associée au laboratoire TELEMMe et membre du LIA MediterraPolis. Elle publie Vivre de la musique à Rome au XVIIIe siècle dans la collection de l’École française de Rome.
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[Rome et la musique au XVIIIe siècle 1/2] À la croisée des histoires sociale et économique, ce cours d'histoire en deux parties s'essaie à brosser un panorama musical de ce flamboyant XVIIIe siècle, à comprendre ce qui le caractérise, ce qu’il apporte comme transformations artistiques et sociales au sein de la société romaine de cette époque. Que représente le XVIIIe siècle dans l’histoire de la musique en Italie et surtout à Rome ? De quelle manière l'évolution des goûts musicaux se manifeste-t-elle ? Quels sont les principaux lieux de spectacles ? Quel rôle les grandes familles aristocratiques romaines jouent-elles dans cette effervescence musicale ? Rome est-elle comparable aux éblouissantes capitales européennes de la musique que sont Venise et Naples ? Autant de questions qui figurent au cœur de ce premier cours d'histoire ; une seconde partie sera consacrée aux métiers de la musique, aux artistes et aux conditions d'exercice de leur profession.
Notre invitée : Élodie Oriol est docteure en Histoire moderne, membre de la section Époques moderne et contemporaine de l'École française de Rome. Elle est également chercheuse associée au laboratoire TELEMMe et membre du LIA MediterraPolis. Elle publie Vivre de la musique à Rome au XVIIIe siècle dans la collection de l'École française de Rome.
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Danton et Robespierre sont deux géants de la Révolution française. Leurs noms seuls évoquent la Terreur. Avocats tous les deux, patriotes et républicains, ils se sont donnés corps et âmes pour la cause révolutionnaire. Camarades de lutte, puis adversaires, leur parcours et leurs actions témoignent de deux idées de la révolution, deux conceptions du politique qu’on ne peut comprendre sans étudier leur jeunesse, leur caractère et même leur physique. Un peu comme Plutarque et ses Vies parallèles, qui compare des itinéraires d’hommes illustres, Loris Chavanette parle de Danton à la lumière de Robespierre et de Robespierre à celle de Danton. Mais, contrairement aux héros de Plutarque qui ne croisaient que dans les écrits du biographe grec, les deux révolutionnaires se sont connus, appréciés, puis trahis.
L'auteur : Loris Chavanette est spécialiste de la Révolution française et de l'Empire. Sa thèse, publiée sous le titre Repenser le pouvoir après la Terreur (1794-1797) a reçu le pris de l'Assemblée nationale. Danton et Robespierre, le choc de la Révolution est paru aux éditions Passés/Composés (480 pages, 25 €)
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La légende dit qu’Henri IV souhaitait que tous les Français puisse déguster une poule au pot le dimanche. Rien n’atteste de la véracité de ses propos mais derrière cette formule on devine la mise en place d’un mythe autour du "bon roi Henri IV", mythe qui perdure jusqu’à nos jours : celui d’un roi proche du peuple, d’un souverain qui se préoccupe du sort de ses paysans ; un roi populaire et aimé par ses sujets… « Le roi, disait sa belle-sœur Éléonore de Médicis est un homme à se faire aimer par les pierres elles-mêmes » Tout avait pourtant assez mal commencé dans une France déchiré par les guerres de religions. Comment le roi protestant a-t-il conquis sa légitimité ? Henri IV a-t-il réussi à pacifier une France déchirée par le conflit religieux ? Que dit la postérité sur la réalité de son règne ?
L'invité : Jean-Christian Petitfils est un historien moderniste, membre du conseil scientifique du Figaro histoire. Il a écrit une vingtaine d'ouvrages dont des biographies devenues incontournables : Louis XIV, Louis XV, Louis XVI. Il vient de publier la biographie d'Henri IV (700 pages).
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« La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses, joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays, nous sommes, pour une large part, gouverné par des hommes dont nous ignorons tous, qui modèle notre esprit, forge nos goûts, nous souffle nos idées » (Edward Bernays). Cette citation, issue de Propaganda (1928) fait froid dans le dos. Elle est aussi à nuancer: dans quel pays commence la révolution de l’art de la persuasion ? Quelle fut la stratégie de Ivy lee au profit de Rockfeller ? Comment Georges Creel a-t-il vendu la guerre aux Américains en 1917 ? Invité d'Etienne gros, David Colon qui enseigne notamment l’histoire de la propagande et des techniques de communication persuasives, répond à l'ensemble de ces questions. Plongée dans la propagande et la manipulation de masse.
L'invité: Professeur agrégé d’histoire à l’IEP de Paris. David Colon est membre de l’administration de Sciences Po depuis 2003, je s'occupe de la préparation aux agrégations d’histoire et de géographie. Il dirige également une collection de manuels scolaires aux éditions Belin. Il est l'auteur du livre Les maîtres de la Manipulation paru chez Tallandier (362 pages, 21,50€). Il dirige un blog à l'adresse suivante: https://david-colon.fr/
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[L'Atlantique 3/3] Espace imaginé, réalité colonisée, lieu de transferts et d'échanges, le monde atlantique est au coeur des bouleversements des sociétés qui l'entourent et le parcourent. Quels y sont les principaux flux ? Quel sont les impacts économiques et civilisationnels des activités liées au monde atlantique ? (commerce, esclavage, mission). Peut-on penser les évolutions européennes sans penser leurs rapports à l'océan ? L'Europe moderne est-elle la fille de l'Atlantique ? Peut-on parle d'une identité atlantique ?
L’invité : Eric Schnakenbourg est professeur d’histoire moderne à l’université de Nantes et directeur du Centre de recherche en histoire internationale et atlantique (CRHIA). Spécialiste d'histoire moderne, ses travaux portent principalement sur l'histoire des colonisations et l'histoire de l'Europe moderne.
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Quatrième et dernier volet de notre série enregistrée aux Rendez-vous de l'histoire de Blois 2021 avec la grande historienne Elisabeth Crouzet-Pavan, auteure d'une somme magistrale consacrée à l'histoire de Venise. Pourquoi Venise nous fascine autant ? Pourquoi Venise semble avoir un avantage sur Rome et Florence ? Est-ce par son histoire, par sa géographie si particulière ? Faut-il déconstruire le mythe de la glorieuse République de Venise et revoir l’histoire d’une République construite sur les décombres de l’empire byzantin, mise à mal par l’empire Ottoman pour finalement disparaître au XVIIIe sc ? Faut-il voir dans le fameux Stato da mar une colonisation vénitienne ? Quelle est la place de l'imaginaire dans l'histoire médiévale et moderne de Venise ?
Notre invitée : Professeure d’histoire du Moyen Âge à Sorbonne Université, Élisabeth Crouzet-Pavan est l’auteure de nombreux ouvrages sur l’Italie de la fin du Moyen Âge et de la première Renaissance dont Venise. VIe-XXIe siècle, « Références », Éditions Belin.
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Dans le cadre des Rendez-vous de l'histoire 2021, Storiavoce a interrogé trois historiens sur leur travail et leur métier. D'où vient leur vocation d'historien ? Quelle est la vocation de l'historien? Tout objet, tout évènement est-il objet d'histoire ? Quelle est la place des archives? Quel est le fait historique qui a posé le plus de difficultés dans leurs recherches ?
Florence Quentin est égyptologue et spécialiste d’histoire de l’Égypte ancienne. Elle a publié de nombreux ouvrages sur la civilisation et le religion égyptienne : Isis l’éternelle, biographie d’un mythe féminin, Le Livre des Égypte, savoirs et imaginaires. Son dernier livre paru chez Perrin (mars 2021, 416 pages, 24.00 €)/ Les grandes souveraines d’Egypte propose une galerie de portraits des souveraines les plus marquantes de l’antique civilisation égyptienne.
Francine-Dominique Liechtenhan est chargée de recherche au CNRS. Spécialiste de l'histoire de Russie, elle enseigne à l'Université de Paris Sorbonne (Paris IV) et à l'Institut catholique de Paris. Elle vient de publier chez Perrin Catherine II de Russie.
Patrice Gueniffey est directeur d’études à l’EHESS et membre du Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron. Il a notamment écrit un Bonaparte, qui a été unanimement salué par la critique et qui a reçu le Grand Prix de la Fondation Napoléon, et a dirigé (avec Thierry Lentz) l’ouvrage collectif La Fin des Empires (Perrin/ Le Figaro Histoire). Il vient de publier Napoléon et De Gaulle, deux héros français aux éditions Perrin. Le nombre et la raison, la Révolution française et les élections est le titre de la thèse de Patrice Gueniffey, réédité dernièrement aux éditions du Cerf (novembre 2020,588 pages, 24,00€).
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Dans le cadre des Rendez-vous de l'Histoire de Blois, Storiavoce a invité plusieurs historiens afin qu'ils présentent leur travail quotidien. Ici, nous nous arrêtons sur l'histoire de la Shoah : s'il fallait résumer les évolutions historiographiques et les nouveaux champs de recherches, quels seraient-ils ? L’approche moralisante du sujet est-elle une bonne ou une mauvaise approche ? Que représente le programme T4 dans l'histoire de la Shoah? Peut-on comparer les génocides et comment doit-on enseigner ce moment de l'histoire européenne?
Nos invités : Alexandre Bande est professeur en classes préparatoires littéraires au Lycée Jeanson-de-Sailly et à Sciences Po (Saint-Germain-en-Laye). Expert auprès de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, il vient de diriger avec Pierre-Jérôme Biscarat et Olivier Lalieu une Nouvelle Histoire de la Shoah (Passés : Composés, 413 pages, 24€). Doctorante en histoire contemporaine à l'EHESS, Marie Moutier-Bitan travaille sous la direction de Denis Peschanski sur “L’organisation locale des fusillades des Juifs sur les territoires soviétiques occupés par les nazis. 1941-1944”. Elle a publié chez Passés / Composés Les Champs de la Shoah et a participé dernièrement à la Nouvelle Histoire de la Shoah.
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Comment définir le terme de récit national ? Faut-il distinguer le terme de récit national avec celui de roman national ? Comment définir cette nation elle-même ? Dans son nouveau livre, Sébastien Ledoux, spécialiste de la mémoire dans l'histoire, s'interroge sur la place du récit national dans les champs politiques, médiatiques mais aussi éducatifs. Comment se construit ce récit national au XIXe siècle ? Comment va-t-il évoluer ? Quel rôle la décolonisation puis la shoah vont le transformer?
L'invité : Sébastien Ledoux est chercheur en histoire contemporaine à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des enjeux de mémoire, il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles sur le sujet. Son dernier livre, Le Devoir de mémoire, une formule et son histoire, a paru en 2016 chez CNRS éditions. Il vient de publier Une nation en récit (Belin, 348 ages, 23€).
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[Ostie 2/2] Parlant de sites archéologiques de l’époque romaine en Italie, nous viennent spontanément à l’esprit Pompéi et Herculanum. Les conditions tragiques de la disparition de leurs habitants ont assuré leur postérité et les ont entourées d’une aura toute spéciale. Sans oublier leur état de conservation, le raffinement de leurs villas, la beauté de leurs fresques qui les rendent si vivantes à leurs visiteurs. La ville d’Ostie ne le cède en rien à ses brillantes collègues, au contraire ; située à une trentaine de kilomètres de Rome, elle se présente aussi à nous dans un état exceptionnel de conservation. Ses rues, ses édifices publics, ses maisons, ses tavernes, ses entrepôts et ses temples nous parlent d’une ville qui fut florissante, grâce à son port, au centre du plus grand trafic commercial de l’Antiquité. Une première émission a retracé l'histoire d'Ostie, depuis les travaux de l’empereur Claude, puis ceux de Trajan, en passant par son âge d’or, jusqu’à son déclin et son abandon. Cette seconde partie que nous vous proposons s'intéresse de plus près aux fouilles archéologiques qui, à partir du XVIIIe siècle, ont permis de redécouvrir le site antique et d'en comprendre l'importance.
Notre invité : Docteur en Histoire, art et archéologie de l’Université catholique de Louvain, titulaire d’un PhD European Label (anglais, français, italien), Paolo Tomassini est archéologue, membre de la section Antiquité de l'École française de Rome. Il est entre autres l'auteur avec Sarah Béthume de Fantastic Beasts in Antiquity: Looking for the Monster, Discovering the Human. Fantastic Beasts in Antiquity, May 2018, Louvain-la-Neuve, Belgium. Il prépare un ouvrage à paraître: Ostie. Fenêtres sur cour. Le Caseggiato delle Taberne Finestrate : reconstruire cinq siècles de vie ostienne, Peeters, Babesch.
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[Ostie 1/2] Parlant de sites archéologiques de l’époque romaine en Italie, nous viennent spontanément à l’esprit Pompéi et Herculanum. Les conditions tragiques de la disparition de leurs habitants ont assuré leur postérité et les ont entourées d’une aura toute spéciale ; sans oublier leur état de conservation, le raffinement de leurs villas, la beauté de leurs fresques qui les rendent si vivantes à leurs visiteurs. La ville d’Ostie ne le cède en rien à ses brillantes collègues, au contraire ; située à une trentaine de kilomètres de Rome, elle se présente aussi à nous dans un état exceptionnel de conservation. Ses rues, ses édifices publics, ses maisons, ses tavernes, ses entrepôts et ses temples nous parlent d’une ville qui fut florissante - grâce à son port, au centre du plus grand trafic commercial de l’Antiquité -, et constituent de précieux témoignages sur la vie quotidienne de ses habitants. Cette première émission retrace l'histoire d'Ostie, depuis les travaux de l’empereur Claude, puis ceux de Trajan, en passant par son âge d’or, jusqu’à son déclin et son abandon.
Notre invité : Docteur en Histoire, art et archéologie de l’Université catholique de Louvain, titulaire d’un PhD European Label (anglais, français, italien), Paolo Tomassini est archéologue, membre de la section Antiquité de l'École française de Rome. Il est entre autres l'auteur avec Sarah Béthume de Fantastic Beasts in Antiquity: Looking for the Monster, Discovering the Human. Fantastic Beasts in Antiquity, May 2018, Louvain-la-Neuve, Belgium. Il prépare un ouvrage à paraître: Ostie. Fenêtres sur cour. Le Caseggiato delle Taberne Finestrate : reconstruire cinq siècles de vie ostienne, Peeters, Babesch Supplements Series,. Pour en savoir plus : www.ostia-antica.org
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[L'Atlantique 2/3] Après avoir parlé de la "découverte" du monde atlantique par les Européens, Eric Schnakenbourg revient sur la réalité de la colonisation que l’on ne doit pas concevoir comme un phénomène figé et unilatéral mais qui connaît des évolutions tout au long de la période. L’atlantique est avant tout un espace en mouvement, en tension, un lieu d’échange et d’interactions. Comment l'Europe se partage-t-elle les terres qui bordent l'Atlantique ? Quelles sont les obstacles que rencontrent les puissances européennes pour gouverner outre-mer ? Quelle est la nature des échanges entre les différentes populations qui se côtoient dans le monde atlantique ?
L’invité : Eric Schnakenbourg est professeur d’histoire moderne à l’université de Nantes et directeur du Centre de recherche en histoire internationale et atlantique (CRHIA). Spécialiste d'histoire moderne, ses travaux portent principalement sur l'histoire des colonisations et l'histoire de l'Europe moderne.
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Dans un rapport de police destiné au président du Conseil Vitorio Emanuele Orlando, on pouvait lire à propos de Mussolini : « Il est très intelligent, circonspect, calculateur, indifférent à l’argent si ce n’est pour corrompre ; mais également sensuel, émotif, vindicatif, dévoré par l’ambition. Il veut dominer, convaincu de représenter une force essentielle dans le destin de l’Italie, et n’acceptera jamais de jouer les seconds rôles. » Storiavoce vous propose de comprendre une des personnalités les plus complexes du XXe siècle : existe-t-il un mystère, une énigme Mussolini ? Qui était cet homme à l’ambition démesurée ? Quelle est l’articulation entre le personnage et le fascisme ? Quels furent ses rapports avec l’Allemagne et bien évidemment Hitler ?
L'invité : Maurizio Serra de l'Académie française, diplomate de profession, complète avec Le mystère Mussolini (Perrin, 500 pages, 25 €) sa fresque magistrale publiée chez Grasset de grands auteurs italiens du XXe siècle, commencée avec Malaparte, vie et légendes (couronné en 2011 par le Goncourt de la biographie et le prix Casanova), poursuivie avec Italo Svevo ou l'antivie et D'Annunzio le Magnifique (Prix Chateaubriand 2018 et Prix du Livre incorrect 2018), ouvrages, déjà traduits en plusieurs langues, qui ont remporté l'adhésion de la critique et du public.
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[L'Atlantique 1/3] Premier cours d’histoire d’une série consacrée à l’Atlantique. Vu comme le symbole de l’infini et l’espace de l’aventure, l’Atlantique devient une réalité au XVème siècle, un espace à contrôler et à gouverner. Comment définir les frontières du monde atlantique ? Quel est l'impact des représentations et de l'imaginaire dans la réalité des échanges ? Les Européens sont-ils à l'origine des grandes mutations du monde atlantique ? Comment se déroule la découverte puis le partage de l'Atlantique ? Mari-Gwenn Carichon reçoit l’historien Eric Schnakenbourg, auteur de Le monde Atlantique, un espace en mouvement, XVème-XVIIIème siècle paru aux éditions Armand Colin.
L’invité : Éric Schnakenbourg est professeur d’histoire moderne à l’université de Nantes et directeur du Centre de recherche en histoire internationale et atlantique (CRHIA). Spécialiste d'histoire moderne, ses travaux portent principalement sur l'histoire des colonisations et l'histoire de l'Europe moderne.
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[Les Médicis 2/3] Tout ou presque a déjà été dit sur les Médicis, famille de banquiers et maîtres de Florence, dont la richesse, l’influence et la quête de pouvoir marquèrent de leur empreinte ce remarquable Quattrocentro italien. Mais l’étincelant vernis des arts, du faste et des idées humanistes ne peut masquer les tourments d’une Italie déchirée entre intérêts politiques et territoriaux contraires, dont sauront profiter les puissances européennes voisines. Après un premier entretien consacré à la figure incontournable de Laurent de Médicis, dont le « règne » correspond à l’apogée de Florence (1449-1492), ce deuxième épisode s'intéresse aux héritiers du « Magnifique », ses fils et neveux, qui chercheront, tant bien que mal, à maintenir la domination médicéenne sur Florence, tout en la portant aussi à Rome et au Vatican. Deux d'entre eux occuperont d'ailleurs le trône pontifical dans une période troublée (1492 à 1527). Le troisième épisode, enfin, se penchera sur la dernière descendante directe de Laurent, Catherine, qui, par son mariage avec le fils de François Ier, deviendra ensuite reine de France.
Notre invité : Diplômé de l’Université La Sapienza (Rome) et de l’Université de Yale (États-Unis), Marcello Simonetta est historien, spécialiste de la Renaissance et de Machiavel. Il est l’auteur d’une trilogie consacrée aux Médicis, publiée en plusieurs langues, dont le français, aux éditions Albin Michel : L’énigme Montefeltro (2018), Des renards et des lions (2019), et Catherine de Médicis (2020). Il est également chercheur au sein du Medici Archive Project, basé à Florence.
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Storiavoce vous propose aujourd’hui de vous transporter entre les années 830 et les années précédant l’an mil. Nous sommes à l’époque carolingienne et, comme à toutes les époques, des procès mettent en scène les grands acteurs du temps : les rois bien évidemment, les papes et les prélats qu’ils soient archevêques ou évêques. Dans le box des accusés, des hommes doivent faire face à de multiples accusations qui parfois se cumulent. Lèse majesté, remise en cause de la doctrine de l’Eglise ou encore sédition et avarice. Comment se constituaient les dossiers à charge ? Quelle était le place de la défense ? Comment se déroulaient les procès ? Que nous disent aussi ces procès de cette époque, ceci sans anachronisme ? Bruno Lemesle est l'auteur de Procès en récit. Sept affaires et procès entre les années 830 et l’an mil sont révélés par de multiples récits qui n’en forment finalement qu’un grâce au réemploi d’épisodes antérieurs. Ils sont les ancêtres des procès politiques et ecclésiastiques des derniers siècles du Moyen Âge.
L'invité : Bruno Lemesle est professeur d'histoire médiévale à l'université de Bourgogne. Spécialiste d'histoire judiciaire, il est l'auteur de Conflits et justice au Moyen Âge (PUF, 344 pages, 28,50€) et dernièrement de Procès en récit (Garnier, 294 pages, 31€).
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Qui n’a jamais entendu parler de Louise de la Vallière, madame de Montespan, madame de Maintenon dont le rôle au siècle de Louis XIV est fortement lié à leur relation amoureuse avec le roi ? Or qui dit maîtresses dit indéniablement bâtards. Le duc du Maine est l’un de ces enfants : fils du Roi-Soleil et de madame de Montespan, né dans le secret, au château de saint Germain en Laye, le 31 mars 1670. A peine emmailloté, le duc de Lauzun confie le duc du Maine à madame de Maintenon. Chéri de son père, le roi Louis XIV, il est marié à Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon. A sa mort, Louis XIV bouscule les règles du Royaume pour donner à son fils illégitime un rôle dans sa succession. Jalousé, détesté, envié, le duc du Maine évolue au cœur des luttes de pouvoir qui agitent la cour. Sa vie romanesque est en réalité l'histoire d'une quête de légitimité.
L'invité : Le duc du Maine, le fils préféré de Louis XIV (600 pages, 25.00 €) est la première grande biographie de Pierre-Louis Lensel. Il collabore aux émissions Au Cœur de l'Histoire sur Europe 1, et Franck Ferrand Raconte sur Radio Classique.
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Son fils Alexandre nous dit que son père, général, était capable, suspendu à une poutre et à la seule force de ses bras, de soulever un cheval serré entre ses cuisses... L’auteur de sa biographie, se demande s’il faut dans ce propos la célébration de la puissance paternelle ou une insidieuse reprise de très ancien poncif raciste. Car à travers la carrière de ce général hors du commun, on voit à la fois son intégration dans la société de son temps mais aussi les difficultés qu’il a pu rencontrer en tant que métis au cours de la période révolutionnaire et impériale. Storiavoce se penche sur la vie du général Alexandre Dumas de la Pailleterie, vainqueur du Saint Bernard et du Mont-Cenis et père du romancier.
L'invité: Ancien élève de l'École normale supérieure (Ulm), agrégé de philosophie, originaire de Guadeloupe par son père et de la Creuse par sa mère, Claude Ribbe se penche dans son œuvre sur le passé esclavagiste français et certaines figures qui en sont issues. Il vient de publier Le Général Dumas, né esclave, rival de Bonaparte et père d’Alexandre Dumas (Tallandier, 240 pages, 19.90€)
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« La chevalerie impose des engagements que l'on prend par serment, on accepte de défendre impérativement les armes à la main les lieux consacrés au saints, de le faire toujours de toutes ses forces et partout. Même devoir à l'égard des jeunes orphelins et de leur mère éplorée que frappe le malheur (…). La vertu seule fait la gloire des chevaliers celle-ci n'a pas besoin de brillantes armures, elle ne leur fait pas tourner les yeux vers les panaches et les décorations, elle se contente de l'éclat qui lui est propre. » Ce propos du clerc, homme de lettres et humaniste du XVème siècle, Pierre de Blaru souligne le lien étroit entre l'aspect social et l'aspect moral et vertueux auquel renvoie le terme de "chevalerie" et de "noblesse". Si on imagine souvent la noblesse comme un groupe social homogène et figé, c'était pourtant loin d'être le cas. La noblesse a beaucoup évolué dans sa réalité et dans son idée. Un noble digne de son nom est-il avant tout noble par sa naissance ? Y-a-t-il une hiérarchie au sein de la noblesse ? Toute la noblesse faisait-elle partie de l'élite ? Peut-on définir un mode de vie noble ? Quelles sont les particularités de la noblesse française par rapport aux autres noblesses européennes ?
L'invité : Philippe Contamine est l'un des plus grands médiévistes français, professeur et maître de toute une génération d’historiens. Professeur d’histoire du Moyen Âge à Paris X puis à Paris IV-Sorbonne, il est élu à l’Académie des Inscriptions et des Belles-Lettres en 1990. Auteur d’une oeuvre importante, il vient de publier chez CNRS éditions un livre qui remet à plat les idées fausses sur la noblesse au Moyen Âge : Nobles et noblesse de France (1300-1500) (2021, 400 pages, 25 euros).
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Les civilisations chinoises, indiennes ou bien encore perse auraient pu vivre paisiblement… « Leur tourment disait Fernand Braudel, sous la forme de fléaux bibliques, est venu des vastes déserts et steppes […] Sur ces terres inhumaines, une population de pasteurs : Turcs, turkmènes, Kirghiz, Mongols… des nuées de cavaliers. Dès que l’histoire permet de les apercevoir, ils sont déjà tels qu’ils se maintiendront –violents, pillards, cruels, d’une bravoure folle – jusqu’à la fin de leur grandeur historique, c’est-à-dire, en gros, jusqu’au milieu du XVIIe siècle. » Storiavoce vous propose de partir à la découverte des conquérants de la Steppe ou, mieux, des conquérants de l’éphémère… Leurs chefs ont pour nom Attila, Gengis Khan, Kubilaï ou encore Tamerlan… Qui étaient ces peuples nomades insaisissables aux puissants réseaux ? Comment construisaient-ils leur légitimité sur les terres conquises ? Quel rôle ont-ils joué dans l’histoire géopolitique des grands ensembles civilisationnels : l'Extrême-Orient bien sûr mais aussi l’Orient jusqu’à l’Occident ? Comment définir cet empire de 1000 ans, un empire qui n’a rien de commun avec nos perceptions politiques ?
L'invité : Arnaud Blin est spécialiste de l'histoire du terrorisme, des relations internationales et de la politique étrangère des Etats-Unis. Chercheur associé à l'Institut Français d'Analyse Stratégique, il a co-dirigé avec G. Chaliand : Histoire du terrorisme de l'Antiquité à Al Quaeda. Il vient de publier chez Passés/Composés Les Conquérants des Steppes, D’Attila au khanat de Crimée Ve-XVIIIe siècle (368 pages, 23€).
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[Les Médicis 1/3] Tout ou presque a déjà été dit sur les Médicis, famille de banquiers et maîtres de Florence, dont la richesse, l’influence et la quête de pouvoir marquèrent de leur empreinte ce remarquable Quattrocentro italien. Mais l’étincelant vernis des arts, du faste et des idées humanistes ne peut masquer les tourments d’une Italie déchirée entre intérêts politiques et territoriaux contraires, dont sauront profiter les puissances européennes voisines. Trois grands entretiens sont au programme : le premier d'entre eux est consacré à la figure incontournable de Laurent de Médicis, dont le « règne » correspond à l’apogée de Florence (1449-1492) ; le second, aux héritiers du « Magnifique », dont deux occuperont le trône pontifical dans une période troublée (1492 à 1527) ; le troisième épisode, enfin, se penchera sur la dernière descendante directe de Laurent, Catherine, qui, par son mariage avec le fils de François Ier, deviendra ensuite reine de France.
Notre invité : Diplômé de l’Université La Sapienza (Rome) et de l’Université de Yale (États-Unis), Marcello Simonetta est historien, spécialiste de la Renaissance et de Machiavel. Il est l’auteur d’une trilogie consacrée aux Médicis, publiée en plusieurs langues, dont le français, aux éditions Albin Michel : L’énigme Montefeltro (2018), Des renards et des lions (2019), et Catherine de Médicis (2020). Il est également chercheur au sein du Medicis Archive Project, basé à Florence.
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Directeur du nouveau mook De la Guerre, Jean Lopez présente le dossier consacré aux chances qu’a eues Hitler de remporter la guerre.
L’invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Tempus). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l’Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l’auteur d’une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941, La Guerre absolue (Passés/Composés, 957 pages, 31€). Il dirige désormais le mook De la Guerre, une coédition Perrin et Guerres et Histoire.
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[L'écriture au Moyen Âge 2/2] L’historien Paul Bertrand évoque les hommes de l'écrit dans la société du bas Moyen Âge, ainsi que la lecture : son apprentissage ainsi que ses usages. Peut-on lier le développement de l’écrit avec l’émergence de l’individualisme ? Quelle est la place des clercs dans le monde de l’écriture ? Comment apprenait-on à écrire ? Est-ce qu'il existait des ateliers d’écritures ? Qu’est-ce que lire veut dire au bas Moyen-Âge ? Est-ce que lire signifie forcément comprendre le texte? Quel est donc le but de la lecture ? La définition du savoir lire est-elle la même au XIIe et de nos jours ? Existe-t-il différents modèles de lectures ? Comment et où apprend-t-on à lire au Moyen Âge ? La lecture va-t-elle participer au changement des mentalités? Au Moyen Âge, les femmes avaient-elles accès à la lecture autant que les hommes ? Puisqu’on parle de la lecture, on pourrait parler de la mémoire et revenir à la fonction de l’écriture : la révolution de l’écriture témoigne d’un souci de la préservation ?
L’invité : Paul Bertrand a été directeur adjoint de l’Institut de recherche et d’histoire des textes, CNRS. Il est professeur en histoire médiévale à l’Université catholique de Louvain. Il s’intéresse aux cultures graphiques et textuelles médiévales, en ce qu’elles révèlent les rythmes, les dynamiques et les constantes sociales et culturelles. Paul Bertrand mène des recherches en histoire médiévale, du Xe au XVe siècle, en empruntant de nombreux axes. Son cœur de recherches actuel s’organise autour de l’histoire des cultures graphiques médiévales (appelée aussi, de manière plus restrictive, histoire de la scripturalité ou histoire des pratiques de l’écrit), dans une perspective à la fois d’histoire sociale, matérielle et d’histoire comparée. Il a initié ce courant de recherche dédié à l’histoire des documents d’archives en tant qu’acteurs de l’histoire et non plus seulement en tant que sources, dès sa thèse en 1998. Spécialiste de diplomatique, il a notamment étudié récemment Les écritures ordinaires (Publications de la Sorbonne, 440 pages, 32€) qui font la spécificité des XIIIe et XIVe siècles européens.
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Peu d’œuvre d’art sont aussi populaires que Le serment du jeu de paume du peintre Jacques-Louis David. Géniale quoiqu’inachevée, cette peinture est avant tout un monument d’histoire qui a illustré pour beaucoup d’écoliers la Révolution française et son commencement. Cette toile incite ceux qui l’admirent à épouser l'unanimité, l'enthousiasme, l'indivisibilité du groupe qui compose la tableau. La Révolution Française semble naître dans la concorde. L’acte de naissance du monde nouveau, prend ces sources dans un évènement que David voulait fixer. « On n’ouvre jamais la porte d’un monde nouveau, sans que celle-ci ne grince un peu » pense Emmanuel de Waresquiel. Quelles sont les raisons politiques et idéologiques qui font que la toile légendaire soit restée inachevée ? Pourquoi un serment dans cette salle du jeu de paume ? Pour Emmanuel de Waresquiel, ce serment est l'un des trois moments fondateurs de la Révolution française, qui s'est jouée en sept jours.
L'invité : Emmanuel de Waresquiel est historien de renom, spécialiste du début du XIXe siècle, de la fin de l’Ancien Régime, de la Restauration et de l’Empire, professeur à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Son livre Sept jour, 17-23 juin 1789. La France entre en révolution est parue en septembre dernier chez Tallandier (480 pages, 22,9 euros). Il vient de publier un essai historique chez le même éditeur : Tout est calme, seules les agitations travaillent (256 pages, 17, 9 euros).
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[L'écriture au Moyen Âge 1/2] Paul Bertrand est l'auteur du livre Les écritures ordinaires qui présentent les interactions entre écrit et société médiévale durant le long XIIIe siècle. Essai autant que synthèse, ce livre original s'appuie sur une documentation richement illustrée et commentée. Il se propose de dégager les grandes lignes d'un moment clé de la révolution documentaire qui transforme le Moyen Âge, par des analyses codicologiques, diplomatiques et paléographiques. De plus en plus investis de valeur juridique, les documents du XIIIe siècle deviennent aussi bien des instruments porteurs d'autorité que des écrits ordinaires, dégagés des formalismes, affranchis des cadres structurels diplomatiques, des normes et des règles. Cette masse grouillante d'écritures jette un éclairage nouveau sur la foule d'hommes et de femmes qui s'en emparent. Dans cette première émission, Paul Bertrand décrit la Révolution de l'écrit. La semaine prochaine, il présentera les hommes de l'écrit et la place de la lecture dans la société médiévale.
L'invité : Paul Bertrand a été directeur adjoint de l'Institut de recherche et d'histoire des textes, CNRS. Il est professeur en histoire médiévale à l'Université catholique de Louvain. Il s’intéresse aux cultures graphiques et textuelles médiévales, en ce qu’elles révèlent les rythmes, les dynamiques et les constantes sociales et culturelles. Paul Bertrand mène des recherches en histoire médiévale, du Xe au XVe siècle, en empruntant de nombreux axes. Son cœur de recherches actuel s’organise autour de l’histoire des cultures graphiques médiévales (appelée aussi, de manière plus restrictive, histoire de la scripturalité ou histoire des pratiques de l’écrit), dans une perspective à la fois d’histoire sociale, matérielle et d’histoire comparée. Il a initié ce courant de recherche dédié à l’histoire des documents d’archives en tant qu’acteurs de l’histoire et non plus seulement en tant que sources, dès sa thèse en 1998. Spécialiste de diplomatique, il a notamment étudié récemment Les écritures ordinaires (Publications de la Sorbonne, 440 pages, 32€) qui font la spécificité des XIIIe et XIVe siècles européens.
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Souvent résumée à deux dates, juin 1940 et juin 1944, l’occupation allemande n’est pas seulement un phénomène militaire et politique. L’idéalisation de l’histoire porte souvent à croire que toute la France fut alors résistante, et ce au nom de ses idéaux humanistes. La raison du rejet de l'occupation par les Parisiens est avant tout lié au fait qu'elle s'accompagne de conditions de vie particulièrement éprouvantes pour un pays en sortie de guerre. Les restrictions compressent la vie des Parisiens. Pour beaucoup de Français, il devient difficile de se nourrir, de se chauffer et de s'habiller. Le visage de l’ancienne capitale change, mais son identité est conservée. Malgré la pénurie, les français tiennent à leur café en terrasse et les Allemands fascinés profitent de la ville lumière. Étrange cohabitation… L'Occupation est-elle vécue différemment par les Parisiens que par les Français qui n'habitent pas la capitale ? Qui sont les Parisiens qui profitent de l'occupation ? Comment s'organise la résistance ? Comment la Libération est-elle attendue ? Quelle vision les Allemands ont-ils de Paris ? Que nous disent les registres des différents commissariats parisiens et les rapports hebdomadaires des Renseignements généraux ?
L'invitée : Dominique Veillon, directrice de recherche honoraire au CNRS, spécialiste de la Résistante publie un ouvrage très documenté sur le quotidien des Parisiens sous l'occupation : Paris allemand, entre refus et soumission aux éditions Tallandier (386 pages, 22 €).
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Deux tours monumentales, une majestueuse galerie des rois, des voûtes aériennes portées par une structure d’une légèreté inédite : Notre-Dame, monument-clé de l’histoire de France, est aussi un parangon de l’art gothique. Une cathédrale dont le terrible incendie du 15 avril 2019 a ému la terre entière. Pour saisir sa profonde singularité, Dany Sandron, familier du monument depuis plus de vingt ans, nous livre les clefs des premiers siècles de cet édifice. Dans cette passionnante synthèse, il nous en offre une étude globale, à la fois historique, artistique et sociale. Revenant sur sa construction, ses acteurs, notamment les artistes et artisans, et les ressources mobilisées, il nous introduit dans les différents mondes qu’elle domine : le palais épiscopal de Maurice de Sully, le cloître des chanoines et l’hôtel-Dieu. Il souligne aussi, en spécialiste du Paris médiéval, les liens étroits de la cathédrale avec la ville et au-delà avec le diocèse dont elle est l’église-mère. Notre-Dame entretient également des relations privilégiées avec la royauté capétienne qu’elle magnifie dans une savante mise en scène. Elle sert enfin de référence majeure à l’action édilitaire des souverains et de leurs alliés jusqu’au début du règne de Saint Louis. Dans ce réseau complexe qui associe la cathédrale à tous les niveaux de la société médiévale, c’est l’esprit de Notre-Dame qui nous est révélé.
L'auteur : Professeur d'Histoire de l'art et d'Archéologie du Moyen Âge à Sorbonne Université (Centre André Chastel), Dany Sandron a publié de nombreux ouvrages sur l’architecture médiévale, Paris et Notre-Dame.
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Il y a trois ans, nous recevions la médiéviste Pauline Guéna qui, avec un groupe d’amis, s’était penché dans un livre sur l’actualité du Moyen Âge. L’idée était pour ce groupe de faire entendre "la résonnance résolument actuelle de l’époque et de mettre en perspective les débats qui agitent notre société". Nous vous proposons aujourd’hui de faire le même exercice mais avec l’antiquité. A l’heure où des universitaires américains qui enseignent eux-mêmes l’histoire ancienne, mènent une croisade pour limiter l’enseignement de l’héritage gréco-romain, nous allons voir que l’histoire antique n’est absolument pas une histoire à ranger aux oubliettes. À travers des exemples riches en anecdotes, curiosités et révélations, François Lefèvre fait revivre d’une plume alerte le monde antique et nous invite à réfléchir sur le nôtre, tant il est vrai que le passé, fût-il aussi reculé, éclaire le présent.
L'invité : Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de Lettres classiques et ancien membre de l’École française d’Athènes, François Lefèvre est professeur d’histoire grecque à Sorbonne Université. Il est l’auteur d’une Histoire du Monde grec antique traduite dans plusieurs langues et vendue à des milliers d’exemplaires chaque année depuis sa parution. Il est dernièrement l'auteur de Histoire antique, histoire ancienne ? (Passés / Composés, 272 pages, 19€).
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[Monde ouvrier au XXe siècle 3/3] Dans le cadre du programme d'agrégation, Storiavoce vous propose une série de trois épisodes consacrée aux ouvriers dans la France du XXe siècle. Un premier volet expliquait comment la monde à ouvrier a pesé sur l’histoire de notre pays au XXe siècle. Nous avons ensuite abordé la vie des ouvriers au fil des grands évènements du siècle. Nous terminons cette série en étudiant la place des femmes et des immigrés dans le monde ouvrier. Etienne Gros reçoit Xavier Vigna. Il répond aux questions suivantes: - Quelles sont les sources sur la diversité ouvrière? - D’où viennent les ouvriers immigrés au début du XXe siècle ? - Comment sont-ils perçus par les ouvriers français ? - Quel fut l’impact du Front populaire sur les travailleurs immigrés ? Les femmes ? - La Seconde Guerre mondiale met-elle fin à l’immigration au sein de la classe ouvrière ? - Dans les 1950-70, un nombre croissant de fils d'ouvrier échappe à la condition ouvrière. Comment expliquer ce phénomène? - Comment évolue la présence féminine au sein de la classe ouvrière? - Quel sont les conséquences de la guerre d’Algérie au sein du monde ouvrier ? - Les femmes jouent-t-elles un rôle nouveau dans la mobilisation de mai 68 ?
L'invité : Xavier Vigna est professeur d’histoire contemporaine à l'université de Nanterre. Spécialiste de l'histoire de ouvriers, il a entre autres publié une Histoire des ouvriers en France au XXe siècle (Collection Tempus, 480 pages, 10€).
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Un historien ne referme jamais ses dossiers. Invitée au tout début de Storiavoce afin d'évoquer le règne de Louis XI, l'historienne médiéviste Lydwine Scordia vient de publier Onze énigmes de Louis XI chez Vendémiaire. Elle poursuit ainsi sa réflexion sur ce personnage au centre de l'historiographie du XIXe siècle et répond aux questions de Christophe Dickès. - Louis XI était-il un moderne avant tout le monde, mieux un précurseur ? - L’argent était-il au centre de ses considérations ? - Peut-on dire que ce roi fut contre les féodalités ? - Ce roi avait de grandes capacités: or ces capacités font peur à l'époque. Pourquoi cela? - Peut-on parler à son endroit d'une préfiguration de Louis XIV mais sans le concept d’absolutisme ? - Était-il un homme simple, un indifférent aux apparences ou un désinvolte? - Bavard, est-il aussi un beau parleur ? Est-ce qu’il joue la comédie ? - Que représente la chasse pour cet homme?
L'invitée: Lydwine Scordia, agrégée et docteur en histoire, enseignant-chercheur en histoire médiévale à l’université de Rouen, a reçu le Prix Provins Moyen Âge (2010) pour l’édition du Livre des trois âges. Elle est l’auteur de Louis XI. Mythes et réalités (2015) et a codirigé Images, pouvoirs et normes. Exégèse visuelle de la fin du Moyen Âge (2018) et Le Cœur politique à la Renaissance (2019). Elle vient de publier Onze énigmes sur Louis XI (Vendémiaire, 192 pages, 21€).
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[Monde ouvrier au XXe siècle 1/2] Dans le cadre du programme d'agrégation, Storiavoce vous propose une série de trois épisodes consacrée aux ouvriers dans la France du XXe siècle. Un premier volet explique comment la monde à ouvrier a pesé sur l’histoire de notre pays au XXe siècle. Un deuxième se penchera sur la vie des ouvriers au fil des grands évènements du siècle. Un dernier verra la place des femmes et des immigrés dans le monde ouvrier. Etienne Gros reçoit Xavier Vigna. Il répond aux questions suivantes: - Quel est le paysage politique et syndical à la veille de la Grande Guerre? - La guerre mobilise les ouvriers sur le front et dans les usines. Quelles sont les raisons de la nouvelle mobilisation ouvrière à partir de 1917 qui va culminer en 1919 ? - Dans quelle mesure les communistes dominent-il le monde ouvrier au début des années 1920? - Quel est le poids du monde ouvrier dans l’arrivée du Front populaire en 1936? Est-ce que les mesures prises par le Font populaire apaisent le monde ouvrier ? - Quelles sont les raisons du mouvement de contestation qui culmine après-guerre, en 1947? Le parti communiste et les syndicats (CGT) ressortent-ils renforcés de cette crise? - Est-ce que l’électorat ouvrier est acquis à la gauche? - Mai 68 représente-il une rupture dans l’histoire des mobilisations ouvrières? - Quelles seront les conséquences de la victoire de 1981 pour le monde ouvrier ?
L'invité: Xavier Vigna est professeur d’histoire contemporaine à l'université de Nanterre. Spécialiste de l'histoire de ouvriers, il a entre autres publié une Histoire des ouvriers en France au XXe siècle (Collection Tempus, 480 pages, 10€)
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Pour celui qui ouvre les Evangiles, il est un personnage qui n’est guère apprécié dans le récit : il possède une mauvaise réputation, est impopulaire et mal vu. Considéré comme un agent du pouvoir romain dans la Palestine du Ier siècle, il s’agit du publicain, c’est-à-dire du collecteur d’impôt. Dans les récits évangéliques, il s’agit d’employés subalternes à l’exception de Zachée qui est présenté par saint Luc comme chef des collecteurs d’impôts mais aussi comme un homme riche… Au même titre qu’il existe une armée romaine, nous pouvons dire qu’il existe aussi à l’époque impériale une autre arme : l’arme fiscale. Or, la dimension fiscale de l'Empire romain, bien que tout à fait essentielle, n’a jamais donné lieu à une étude particulière et approfondie. C’est chose faite avec le livre de Jérôme France. Comment Rome a-t-elle fait de la fiscalité un instrument de domination? Quel a été le coût de cette conquête ? Peut-on aussi considérer que les Romains n’ont fait que mener une opération de pillage à grande échelle ? Bref, quelle était la fiscalité romaine mais surtout quel rôle politique cette fiscalité va-t-elle jouer dans la construction impériale?
Notre invité: Jérôme France est professeur d’histoire romaine à l’Université Bordeaux Montaigne. Il a récemment publié Finances publiques, intérêts privés dans le monde romain. Il est aussi l'auteur de Tribut, une histoire fiscale de la conquête romaine (Les Belles Lettres, 542 pages, 25,50€).
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Plus qu'une simple démarche charitable, la philanthropie est une action politique complémentaire de celle des États à l'aube du XXème siècle. « Tout ce que je puis dire à l’éternel honneur de ce Paris futile, vaniteux, prévaricateur, c’est qu’en matière de charité il est admirable » (Maxime Du Camp, 1885). Cette émission Storiavoce s'intéresse au "printemps de la charité". Le terme ne s'entend pas ici comme la vertu en tant que telle, mais comme phénomène social, politique, institutionnel, sociologique. En 1900, le Manuel des oeuvres notait : « Jamais à aucune époque le sort de ceux qui souffrent n'a été l'objet d'une sollicitude plus ardente qu'elle ne l'est de nos jours ; jamais les œuvres destinées à les secourir n'ont été plus nombreuses et jamais en même temps la misère croissante n'a fait plus vivement sentir la nécessité d'une intervention immédiate éclairée et dévouée ». À l’aube du XXème siècle, le philanthropie est à la mode.
L'auteur : Christian Topalov est chercheur en sciences humaines et sociales, directeur d'études à l'EHESS. Il vient de diriger la publication d'une importante enquête sur le monde de la philanthropie au début du siècle dernier : Philanthropes en 1900, Londres, New-York, Paris, Genève (édition Creaphis, janvier 2020, 680 pages, 35 €).
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Storiavoce part sur la trace de l’empire inca et tout particulièrement de sa religion. Le religieux, comme nous allons le voir ici, n’est absolument pas un savoir fermé, ni d’un corpus de dogmes mais plutôt d’un univers complexe, mêlant à la fois le surnaturel mais aussi le naturel, des villes et des peuples avec leurs généalogies et, surtout, de multiples symboles. Existe-t-il une mythologie Inca ? A-t-on affaire à un polythéisme ? Est-ce qu’il existe des dieux dans la religion inca ? Quelle est la place de la nature dans les représentations religieuses ? A-t-on affaire à un animisme ? - Où se pratiquait-le culte ? Quelle est la frontière entre la mythologie inca et la réalité historique ? Comment les sociétés vivaient-elles leur religion au quotidien ?
Notre invitée : Anthropologue et historienne, professeur émérite de l'université Paris-X, membre de l'EHESS, Carmen Bernand a étudié l'anthropologie à l'Université de Buenos Aires et s'est interessée aux populations andines lors de ses premiers travaux en Argentine et au Pérou. Au centre de ses observations figurent les représentations du malheur et du corps, ainsi que les métissages culturels. Depuis la fin des années 1980, elle se consacre à l'anthropologie historique de l'Amérique latine. Avec Serge Gruzinski, Carmen Bernand a publié De l'idolâtrie, (Seuil, 1988), et deux tomes d'Histoire du Nouveau Monde, (Fayard, 1991 et 1993). Elle est par ailleurs l'auteur d'une Histoire de Buenos Aires, (Fayard, 1997). Plus récemment, on lui doit Un Inca platonicien : Garcilaso de la Vega, (Fayard, 2006) et Genèse des musiques d'Amérique latine. Passion, subversion et déraison, (Fayard, 2013) et enfin La religion des Incas (Editions du Cerf, 2021). Elle est membre du comité de rédaction de la revue Nuevo Mundo Mundos Nuevos.
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[Mythes gréco-romains 3/3] Dans une première partie, nous avons vu d'où viennent les mythes, comment se construisent t'ils et quelle furent leurs place dans les sociétés romaines et grecques. Ensuite, nous avons vu comment les mythes sont intimement liés à l'environnement et quels sont les liens que les Grecs entretenaient avec l'écologie. Dans une dernière partie, nous nous penchons sur la question des liens que Grecs et Romains entretenaient avec leurs mythes en reprenant à notre compte l'interrogation de Paul Veyne: les Grecs croyaient-ils en leurs mythes ? Est-ce qu’il y a des différences entre la mythologie des Grecs et celle des Romains ? Peut-on créer un mythe ? À quoi servaient les mythes ? Peut-on parler de propagande mythologique ?
Notre invitée : Normalienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal dirige la collection Signets / Belles Lettres. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la langue française et la mythologie dont La Bibliothèque classique infernale (2016, 29,50€) ou encore avec Jean-Louis Poirier la Bibliothèque mythologique idéale (Belles lettres, 29€). Enfin, elle vient de lancer la collection des Petits latins qui permet d'améliorer son français grâce au... latin.
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Bienvenue dans une boutique médiévale parisienne ! L'émission Nos Mémoires vous propose de découvrir un texte qui n’est pas en soi exceptionnel et unique en son genre, mais qui est le seul livret de comptes d’un artisan médiéval conservé aujourd’hui (BNF). Entre le mois de décembre 1420 et le mois de mars 1455. Installé rive gauche de la Seine, dans le quartier de Saint-Severin, le couturier Colin de Lormoye vend ses créations à l’élite du Paris du début XVe siècle. Il achète, fabrique, vend fait ses comptes sur des feuillets. Ces feuilles ont été retranscrites en partie, expliquées et analysées par l’historienne Julie Claustre dans un livre publié aux éditions des Belles Lettres.
Notre invitée : normalienne et agrégée d'histoire, Julie Claustre est maître de conférences HDR d’histoire médiévale à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle est spécialisée en histoire économique et sociale du XIVème et XVème siècle.
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[Mythes gréco-romains 2/3] Dans une première partie, nous avons vu d'où viennent les mythes, comment se construisent t'ils et quelle furent leurs place dans les sociétés romaines et grecques. Avant de voir dans un dernier volet la question des liens que Grecs et Romains entretenaient avec leurs mythes, nous voyons cette semaine comment les mythes sont intimement liés à l'environnement et quels sont les liens que les Grecs entretenaient avec l'écologie.
Notre invitée : Normalienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal dirige la collection Signets / Belles Lettres. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la langue française et la mythologie dont La Bibliothèque classique infernale (2016, 29,50€) ou encore avec Jean-Louis Poirier la Bibliothèque mythologique idéale (Belles lettres, 29€). Enfin, elle vient de lancer la collection des Petits latins qui permet d'améliorer son français grâce au... latin.
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Convoitée pour son vaste héritage, qui s’étend de la Loire aux Pyrénées et de l’Atlantique à l’Auvergne, Aliénor d’Aquitaine a marqué le XIIe siècle de son empreinte. Deux fois reine, mère de onze enfants, infatigable voyageuse qui parcourt l’Occident et le Proche-Orient jusqu’en Terre sainte, active politicienne qui fomente une révolte contre son second époux, Henri II d’Angleterre, captive pendant quinze ans, son destin est en tous points hors norme. Devenue veuve, elle s’attache à défendre le pouvoir de ses fils, le célèbre Richard Cœur de Lion, puis Jean sans Terre. Si la disparition d’Aliénor d’Aquitaine signe la fin de l’empire Plantagenêt, son personnage de femme puissante et insoumise à l’exceptionnelle longévité, entouré d’une persistante légende noire, n’a jamais cessé de fasciner.
Notre invité : Martin Aurell est directeur du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale depuis 2016, directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale depuis 2000. Il est professeur à l’université de Poitiers depuis 1994, après avoir été maître de conférences à l’université de Rouen et à l’université Paris-Sorbonne. Il a été membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton en 1999, et de l’Institut universitaire de France entre 2002 et 2012. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le Chevalier lettré : savoir et conduite de l’aristocratie aux XIIe et XIIIe siècles et Des Chrétiens contre les croisades (XIIe-XIIIe siècle), tous les deux parus chez Fayard. Il est dernièrement l’auteur de Excalibur, Durandal, Joyeuse: la force de l’épée (PUF, 234 pages, 22€) et d'Aliénor d'Aquitaine (PUF, 160 pages, 14€).
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[Mythes gréco-romains 1/3] Dans une première partie, nous comprendrons d'où viennent les mythes, comment se construisent t'ils et quelle fut leur place dans les sociétés romaines et grecques. Dans un deuxième volet, nous verrons comment les mythes sont intimement liés à l'environnement. Enfin, dans un dernier volet, nous nous poserons la question des liens que Grecs et Romains entretenaient avec leurs mythes.
D’où viennent les mythes ? Qui sont les auteurs les ayant racontés? Quel rôle joue Homère dans la mythologie? - Comment connaît-on les mythes ? Quels sont les grands récits mythologiques? Du côté de l’histoire quand la mythologie s’arrête-t-elle ? Quelle est la limite ? La mythologie est-elle l’équivalent de la pré-histoire pour les Grecs et les Romains ?
Notre invitée : Normalienne et agrégée de lettres classiques, Laure de Chantal dirige la collection Signets / Belles Lettres. Elle a publié plusieurs ouvrages sur la langue française et la mythologie dont La Bibliothèque classique infernale (2016, 29,50€) ou encore avec Jean-Louis Poirier La Bibliothèque mythologique idéale (Belles lettres, 29€). Enfin, elle vient de lancer la collection des Petits latins qui permet d'améliorer son français grâce au... latin.
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Elles hantent notre imaginaire et se prêtent aisément au mythe. Instrument de prestige et de noblesse, elle donne la puissance et marque la distinction et même la filiation. Forgée dans l’atelier du demi-dieu germanique Völundr, elle est, comme beaucoup de choses, christianisée à l’époque médiévale. Elle est alors bénie par le prêtre, gravée parfois de versets bibliques, sa poignée, son pommeau, sa garde et sa lame forment les quatre vertus cardinales que sont la prudence, la force, la tempérance et la justice. Comment et pourquoi cet objet est-il devenu sans équivalent ? Quelles sont les techniques de forges de cet outil ? Quelles ont été ses racines mythologiques et comment s’est-elle inscrite dans la légende arthurienne ? Peut-on aussi la réduire à un instrument de domination ? Comment enfin s’est développé une théorie politique et religieuse, celle des deux glaives ?
Notre invité : Martin Aurell est directeur du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale depuis 2016, directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale depuis 2000. Il est professeur à l’université de Poitiers depuis 1994, après avoir été maître de conférences à l’université de Rouen et à l’université Paris-Sorbonne. Il a été membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton en 1999, et de l’Institut universitaire de France entre 2002 et 2012. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Le Chevalier lettré : savoir et conduite de l’aristocratie aux XIIe et XIIIe siècles et Des Chrétiens contre les croisades (XIIe-XIIIe siècle), tous les deux parus chez Fayard. Il est dernièrement l'auteur de Excalibur, Durandal, Joyeuse: la force de l'épée (PUF, 234 pages, 22€).
À lire aussi :
“1705 : le parapluie offre enfin un coin de paradis” : https://bit.ly/3RRq7qG
“Les chevaliers, des tournois aux batailles” : https://bit.ly/3VfWW3H
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[L'Autriche à l'époque contemporaine 3/3] Quand Hitler comment-il à faire pression sur l’Autriche afin de réaliser l’Anschluss ? L’Autriche est dirigée depuis 1932 par Engelbert Dolfuss depuis 193: qui est-il ? Dolfuss souhaite lui-même fonder un Etat fort. Est-ce qu’il existe un "austrofascisme" ? Que se passe-t-il le 25 juillet 1934, jour du coup d'Etat? - Quelles sont les réactions à l'assassinat de Dolfuss ? Par qui est-il remplacé? Le regretté Pierre Milza en faisait du Front de Stresa un moment charnière mais une occasion manquée. Que désigne ce front ? Peut-on dire que c’est l’Angleterre et la France qui pousse l’Autriche dans les bras d’Hitler ? Le 12 février 1937, comment se passe l'entrevue Hitler-Schuschnigg? Le 12 mars, l’armée allemande entre en Autriche: comment réagit la population autrichienne ? Quelles sont les réactions en Europe ?
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, major de l’agrégation d’histoire, docteur en histoire contemporaine, Hélène de Lauzun est spécialiste de l’histoire de l’Autriche, et plus précisément de ses relations avec la France. Elle enseigne à l’EPP et à l’ICES. Elle vient de publier aux éditions Perrin une Histoire de l’Autriche (440 pages, 24€).
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L’un des mythes les plus populaires et les plus célèbres de la mythologie égyptienne raconte l’histoire d’une femme, Isis, épouse et sœur heureuse du roi Osiris. Assassiné par le maléfique Seth, son propre frère, Osiris est protégé et défendu par son épouse. Isis organise sa protection, s’unit à lui pour assurer sa descendance et conçoit Horus. Maitresse dans l’art de la métamorphose, défenseur de sa dynastie, divinité bienveillante, elle est le modèle de la reine, et de la souveraine égyptienne. Si l’histoire les a cachées derrière la figure des pharaons, elles ont eu un rôle non négligeable dans la civilisation égyptienne. Elles se nomment Hatchepsout, Néfertiti, Tiyi et la plus connue : Cléopâtre. Florence Quentin fait le point sur l’histoire de ces souveraines loin des clichés hollywoodiens. La reine d’Égypte avait-elle un rôle qui dépassait celui du symbolique et du religieux ? Était-elle définie uniquement dans sa relation au roi ? Comment la souveraine était-elle représentée ? A-t-on des traces d’une action politique menée par une femme de la famille royale ? Dans les sarcophages royaux, l’histoire se confond avec le mythe et l’archéologie s’aide de la légende.
Notre invitée : Florence Quentin est égyptologue et spécialiste d’histoire de l’Égypte ancienne. Elle a publié de nombreux ouvrages sur la civilisation et le religion égyptienne : Isis l’éternelle, biographie d’un mythe féminin, Le Livre des Égypte, savoirs et imaginaires. Son dernier livre paru chez Perrin (mars 2021, 416 pages, 24.00 €), Les grandes souveraines d'Egypte propose une galerie de portraits des souveraines les plus marquantes de l'antique civilisation égyptienne.
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James Joyce disait de Dante Alighieri : « J’aime Dante presque comme la Bible. Il est ma nourriture spirituelle, le reste n’est que remplissage. » De son côté, T. S. Eliot affirmait : « Dante et Shakespeare se partagent le monde moderne : ils n’ont pas d’équivalent ». Connu dans le monde entier pour son œuvre magistrale La Divine Comédie, le poète Dante Alighieri reste pourtant un mystère. Né à Florence en 1265, quelle était sa place dans une société italienne médiévale en mutation ? De quel milieu familial était-il originaire ? Quel rang politique occupe t’il alors que sa ville était attachée au parti Guelfe, c’est-à-dire à la papauté ? Pourquoi enfin sera-t-il jugé et banni en 1302 pour vivre un exil de vingt années ?
L’invité : Alessandro Barbero enseigne l’histoire médiévale à l’université du Piémont-Oriental de Vercelli. Il est l’auteur, aux éditions Flammarion, de Waterloo, Le Jour des barbares, Histoires de croisades, La Bataille des trois empires et Le marchand qui voulait gouverner Florence (Champs-Flammarion, 2017). Il vient de publier chez ce même éditeur Dante (484 pages, 28€).
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[L'Autriche à l'époque contemporaine 1/3] Dans le cadre du programme de Première et de Terminale, l'Autriche possède une place particulière: dans une nouvelle série divisée en trois volets, nous verrons successivement: L'Autriche et la Révolution, La fin de l'Empire d'Autriche d'Autriche-Hongrie (1914-1919) et enfin l'Anschluss de 1938. Dans ce premier volet, Hélène de Lauzun, spécialiste du sujet, répond aux questions suivantes. Comment l'Autriche voit-elle la Révolution française ? Est-ce qu’il existe de la part de l’Autriche un sentiment de solidarité monarchique ? Pouvait-elle garantir la monarchie française et même intervenir ? Les guerres révolutionnaires sont liées à la réintégration des princes possessionnés. Que recouvre cette expression et pourquoi ces guerres ? Peut-on parler d’un conflit idéologique ou d’un conflit classique qui s’inscrit dans la continuité des conflits d’avant le renversement des alliances du milieu du XVIIIe siècle ? Que représente la création de la Confédération du Rhin en 1806 ? La fin de la couronne allemande donne naissance à une couronne autrichienne: est-ce à dire qu’il n’existait pas d’identité autrichienne avant ?
Notre invitée : Ancienne élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm, major de l’agrégation d’histoire, docteur en histoire contemporaine, Hélène de Lauzun est spécialiste de l’histoire de l’Autriche, et plus précisément de ses relations avec la France. Elle enseigne à l'EPP et à l'ICES. Elle vient de publier aux éditions Perrin une Histoire de l'Autriche (440 pages, 24€).
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Peu d’historiens maintiennent encore aujourd’hui que la Révolution française fut un mouvement d’émancipation du peuple à l’égard d’un roi et d’une élite corrompue. En effet, une bonne partie du peuple reste absente des décisions politiques prises par une minorité. Force aussi est de constater que la Révolution française est en partie un phénomène particulièrement violent de l’histoire de France : 1793 est-il donc la continuité ou le débordement de 1789? Cette violence n'était-elle pas le prix nécessaire pour connaître la liberté, l'égalité et la fraternité ? Là où sous l’Ancien Régime ces principes renvoyaient plutôt à des vérités philosophiques ou des principes moraux hérités du christianisme, ils deviennent les fondements de la nouvelle forme de régime : la république et la démocratie. Le suffrage est-il donc le symbole et l’heureuse conciliation des trois principes qui fondent la république ? Qu’en est-il réellement de son application pendant la Révolution ? Le 29 décembre 1789, un décret convoque les assemblées primaires de toutes leurs communes pour élire leur municipalité. En dix ans, on verra dix régimes de suffrage se succéder. Comment cette méthode politique s’est-elle mise en place ? Comment a-t-elle permis au peuple de s’exprimer concrètement ? Pourquoi le suffrage est-il un objet d’histoire ? Quelques historiens y ont consacré des travaux. Hippolyte Taine, Augustin Cochin et plus récemment Patrice Gueniffey.
Notre invité: Patrice Gueniffey est directeur d’études à l’EHESS et membre du Centre d’études sociologiques et politiques Raymond-Aron, grand spécialiste de la Révolution et de l'Empire. Le nombre et la raison, la Révolution française et les élections est le titre de la thèse de Patrice Gueniffey, réédité au éditions du Cerf (novembre 2020,588 pages, 24,00€).
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[La civilisation assyrienne 3/3] Rendu tristement célèbre dans l’actualité avec la destruction des statues du musée de Mossoul par l’Etat islamique, l’empire assyrien est ni plus ni moins que le premier empire universel connu dans l’histoire des civilisations. Dans une nouvelle série de trois émissions, Storiavoce vous propose de partir à la découverte de cet empire méconnu. Après avoir vu l'Assyrie dans ses limites géographiques et chronologiques puis la civilisation assyrienne, notre dernier volet est consacré à l’apogée de l’empire avec cette figure Assurbanipal… plus connu en France, sous le nom de Sardanapale. Tout le monde connaît le tableau de Delacroix : la mort de Sardanapale. Alors vérité ou bien légende ?
Notre invitée: Historienne, diplômée d'hébreu, d'araméen et d'akkadien, spécialiste incontestée de la Phénicie, Josette Elayi a enseigné aux universités de Beyrouth et de Bagdad avant de poursuivre ses recherches à Paris au Collège de France. Elle a dirigé de nombreux colloques sur le sujet et produit de nombreux livres spécialisés sur le sujet. En 2007, elle a été faite chevalier de la légion d'honneur pour ses travaux sur la Phénicie. Elle vient de publier L'Empire assyrien (Perrin, 560 pages, 23€).
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Quand on demandait à Khrouchtchev s’il considérait que Léonid Brejnev pouvait être son dauphin, il répondait goguenard et moqueur : « N’importe qui, sauf cet imbécile… ». Né en Ukraine en 1906, Léonid Brejnev, succède pourtant au bouillonnant Nikita Khrouchtchev en 1964. Or, étrangement, Brejnev n’apparait pas comme une grande figure du panthéon des génies du communisme soviétique : ambitieux, fourbe, pleutre… Certains le considéraient comme « une carpette », un « beau parleur » et « une personnalité sans personnalité. » Storiavoce vous propose un autre regard sur ce personnage qui est resté pas moins de dix-huit ans au pouvoir. Brejnev était-il un vieillard sénile ? Un gendarme qui a écrasé le Printemps de Prague et occupé l’Afghanistan ? Etait-il un cynique qui a laissé prospérer la corruption, les pénuries et a plongé son pays dans la « stagnation ? Ou bien était-il un héros militaire qui a ressoudé les Russes ou bien même un diplomate rusé qui a tout simplement éloigné le spectre de la Troisième Guerre mondiale ?
Notre invité : Andreï Kozovoï est maître de conférences à l’université de Lille. Historien et traducteur, il a récemment participé à l’ouvrage collectif Une journée avec (sous la direction de Franz-Olivier Giesbert et Claude Quétel) publié chez Perrin. Chez le même éditeur, il vient de publier Brejnev, l'antihéros (400 pages, 24€).
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De quoi le « bonapartisme » est-il le nom ? À force d’en parler, on en oublierait presque celui qui lui a donné son nom. Les célébrations du bicentenaire de la mort de Napoléon sont l’occasion de revenir sur le destin et la doctrine politique de l’Empereur. Institutions, fonctionnement de l’État, organisation de la société… Si le bonapartisme passe aujourd’hui pour une doctrine de droite parce qu’il est dans la continuité de l’expansionnisme français, dont les lointaines origines remontent à Louis XII, il s’inscrivait au départ dans le sillage des politiques menées par les gouvernements les plus à gauche : ce sont les nostalgiques de la Révolution française qui, à partir des années 1820, ont invoqué la mémoire de Napoléon pour restaurer les idéaux de 1789. Pour autoritaire qu’il ait été, Napoléon n’en a pas moins été le fondateur de ce qu’on appelle aujourd’hui l’État de droit.
L'invité : Écrivain et éditeur, Arthur Chevallier est l’auteur de livres consacrés à l’influence de la littérature, de l’art et de la culture en général sur la postérité de la Révolution et du Premier Empire, et notamment de Napoléon raconté par ceux qui l’ont connu (Grasset, 2014), Napoléon sans Bonaparte (Cerf, 2018) et Le Goût de Napoléon (Mercure de France, 2019). Il vient de publier un Que sais-je? sur le Bonapartisme.
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[La civilisation assyrienne 2/3] Rendu tristement célèbre dans l’actualité avec la destruction des statues du musée de Mossoul par l’Etat islamique, l’empire assyrien est ni plus ni moins que le premier empire universel connu dans l’histoire des civilisations. Dans une nouvelle série de trois émissions, Storiavoce vous propose de partir à la découverte de cet empire méconnu. Après avoir vu l'Assyrie dans ses limites géographiques et chronologiques, cette deuxième émission se penche sur la civilisation assyrienne : son système politique et son administration, son économie et sa société, enfin sa culture religieuse. Un dernier volet reviendra sur l’apogée de l’empire avec la figure d'Assurbanipal, plus connu en France sous le nom de Sardanapale.
Notre invitée : Historienne, diplômée d'hébreu, d'araméen et d'akkadien, spécialiste incontestée de la Phénicie, Josette Elayi a enseigné aux universités de Beyrouth et de Bagdad avant de poursuivre ses recherches à Paris au Collège de France. Elle a dirigé de nombreux colloques sur le sujet et produit de nombreux livres spécialisés sur le sujet. En 2007, elle a été faite chevalier de la légion d'honneur pour ses travaux sur la Phénicie. Elle vient de publier L'Empire assyrien (Perrin, 560 pages, 23€).
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Durant les temps de crises et les périodes de guerre, l’homme cherche des coupables et/ou des bouc-émissaires. Celui qui s’en sort, voire qui tire profit de la crise, est pointé du doigt comme profiteur. L’État, quant à lui, est la cible d’accusations et appelé comme arbitre dans le même temps. À lui de préserver la morale sans saboter les intérêts du pays. Comment les profiteurs étaient-ils vus par la société ? Quelle est la politique de l’Etat face à ceux qui font fortune de l’infortune de la société ? Comment définir l’argent immoral : est-ce celui obtenu par la corruption ou des canaux illégaux ? Celui qui échappe au contrôle de l’État ou celui de l’entrepreneur opportuniste qui sait tirer profit d'une situation? Ce nouvel entretien est consacré à une thématique d’histoire économique qui touche de près les problématiques de l’histoire politique, et de l’histoire des sociétés.
L'invité : Professeur d’histoire contemporaine à la Faculté des lettres de Sorbonne-Université, Olivier Dard travaille aussi dans le cadre de l’UMR, pour le laboratoire en histoire des relations internationales contemporaines et des mondes étrangers. Auteurs de nombreux ouvrages, directeurs de nombreux travaux, il notamment publié, aux éditions du Cerf, un Dictionnaire du Conservatisme avec Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin. Il dirigé l'ouvrage collectif L'argent immoral et les profiteurs de guerre (1870-1945) avec Jens Ivo Engels and Frédéric Monier (Peter Lang, 368 pages).
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[La civilisation assyrienne 1/3] Rendu tristement célèbre dans l’actualité avec la destruction des statues du musée de Mossoul par l’Etat islamique, l’empire assyrien est ni plus ni moins que le premier empire universel connu dans l’histoire des civilisations. Dans une nouvelle série de trois émissions, Storiavoce vous propose de partir à la découverte de cet empire méconnu. Dans un premier temps, nous verrons ce qu'est l'Assyrie et l'Assyriologie. Une deuxième émission se penchera sur la civilisation assyrienne. Enfin, un dernier volet reviendra sur l’apogée de l’empire avec la figure d'Assurbanipal, plus connu en France sous le nom de Sardanapale.
Notre invitée: Historienne, diplômée d'hébreu, d'araméen et d'akkadien, spécialiste incontestée de la Phénicie, Josette Elayi a enseigné aux universités de Beyrouth et de Bagdad avant de poursuivre ses recherches à Paris au Collège de France. Elle a dirigé de nombreux colloques sur le sujet et produit de nombreux livres spécialisés sur le sujet. En 2007, elle a été faite chevalier de la légion d'honneur pour ses travaux sur la Phénicie. Elle vient de publier L'Empire assyrien (Perrin, 560 pages, 23€).
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Dans ses mémoires consacrées à la Révolution française, le baron Paul-Charles Thiébault disait de la capitale qu’elle était un « sol volcanique dont les torrents de feu s’échappaient à la moindre secousse. » Or, une des expressions de ces torrents de feu est la fameuse journée révolutionnaire. Nous connaissons tous ce moment si particulier de la prise de la Bastille qui fu dans les faits une reddition… Il n’empêche, la prise de la Bastille est devenue un symbole dès les premiers jours mais est-elle pour autant l’archétype de la journée révolutionnaire ? D’ailleurs, combien existe-t-il de journées révolutionnaires et comment naissent ces moments si particuliers de cette période? Qui en sont les meneurs et qui en sont les organisateurs ? Comment les autorités, les élus, le pouvoir réagissent-ils ? Quels sont enfin les conséquences de ces journées ?
L'invité : Docteur en histoire, Antoine Boulant est l’auteur de nombreux travaux relatifs à l’histoire politique, institutionnelle et militaire du XVIIIe siècle, de la Révolution et du Premier Empire. Il a notamment publié une biographie de Saint-Just. L’archange de la Révolution, saluée par la critique, et La Journée révolutionnaire. Le peuple à l'assaut du pouvoir, 1789-1795 (Passés / Composés, 224 pages, 18€).
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On méconnaît ou on mésestime la rôle et la place d'une figure qui a évolué dans l’ombre de Napoléon Bonaparte : Eugène de Beauharnais. "Au Milieu de tous ces personnages étranges qu'avait fait éclore la révolution, et en qui l'esprit d'aventure, l'ambition la plus illimitée, l'ignorance de tous les principes se trouvaient trop souvent uni a de grands talents à une rare énergie et au plus héroïque courage, Eugène se faisait remarquer par une intelligence froide et calme, par une bravoure égale et chevaleresque, supérieure peut être dans son principe a l'impétuosité brillante et irréfléchie de tel de ses compagnons d'armes, par le goût de la règle, le sentiment du devoir enfin par une disposition constante à se contenter de la situation qu'il occupait sans aspirer à de nouveaux agrandissements." (Louis de Viel Castel en 1861). Rien ne prédestinait Eugène de Beauharnais, né à la fin de l’Ancien Régime, à devenir le fils adoptif d’un empereur. Il aura fallu une révolution, la mort de son père, le remariage de sa mère et l’affection de Napoléon. Il y a quelque chose de balzacien dans son parcours et pourtant la citation va à l'encontre de l'idée d’opportunisme qu’aurait pu cultiver le fils adoptif de l'empereur. Qui était-il vraiment ? Son rôle auprès de Napoléon fut-il autre que celui de l'ami fidèle ? Quelle politique a-t-il mise en place en tant que vice roi d'Italie ? Quelle attitude choisit-il après le divorce de sa mère ?
Notre invité : L'auteur Michel Kerautret est historien spécialiste de la période napoléonienne. Il a également dirigé le service le service des comptes rendus de l’Assemblée nationale. Il vient de publier une biographie d'Eugène de Beauharnais (Tallandier, 23.9 €, 400 pages).
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Les catastrophes naturelles ne sont pas, dans l’Antiquité, très différentes de ce qu’elles sont de nos jours. Ce qui change, ce sont les façons, différentes, d’habiter la nature et de l’exploiter, si bien que les mêmes catastrophes peuvent être aujourd’hui beaucoup plus dangereuses et beaucoup plus meurtrières. Dans un petit recueil de textes, Jean-Louis Poirier nous plonge dans les épidémies et les catastrophes du monde gréco-romain: tremblements de terre, éruptions volcaniques, raz-de-marée, aléas climatiques.
Notre invité : Jean-Louis Poirier est philosophe et spécialiste de l’Antiquité, collaborateur de l’édition des Présocratiques et des Épicuriens à la Bibliothèque de la Pléiade, auteur de nombreux articles et d’ouvrages publiés aux Belles Lettres. Il vient de publier chez cet éditeur Ainsi parlent les dieux, Comment les Grecs et Romains pensaient leurs mythes (216 pages, 21€) et L'Antiquité en détresse (304 pages, 15€).
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[Les secrétaires à l'époque moderne 2/2] Existe-t-il un âge d’or des secrétaires ? La première qualité du secrétaire est-elle de garder les secrets de son maître ? Qui sont ces hommes de l'ombre qui travaillent pour un maître ? Dans ce deuxième volet de nos Cours d'Histoire, Nicolas Schapira présente la réalité des relations entre maîtres et secrétaires à l'époque moderne.
Notre invité : Professeur à l’Université Paris Nanterre, Nicolas Schapira est spécialiste de l’histoire politique de l’écrit et du phénomène littéraire au XVIIe siècle. Il participe aux travaux du Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire de l'EHESS. Il vient de publier chez Albin Michel : Maîtres et secrétaires (XVIe-XVIIIe siècles), l'exercice du pouvoir dans la France d'Ancien Régime.
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[Les secrétaires à l'époque moderne 1/2] Qui sont les secrétaires des XVIe-XVIIIe siècles ? De quels milieux viennent-ils ? Que nous disent-ils de l’évolution administrative de la France ? Peut on d’ailleurs les inclure dans cette vision administrative ? Nicolas Schapira est l'invité de Christophe Dickès dans une émission divisée en deux parties. Dans ce premier volet, l'auteur situe cette charge dans le temps et l'espace, explique d'où vient le mot "secretarii" et présente ce socle commun qu'est l'écriture tout en soulignant la diversité de leurs fonctions.
Notre invité : Professeur à l’Université Paris Nanterre, Nicolas Schapira est spécialiste de l’histoire politique de l’écrit et du phénomène littéraire au XVIIe siècle. Il participe aux travaux du Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur l'Histoire du Littéraire de l'EHESS. Il vient de publier chez Albin Michel : Maîtres et secrétaires (XVIe-XVIIIe siècles), l'exercice du pouvoir dans la France d'Ancien Régime.
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Dans la mythologie grecque, le centaure Nessus tente d’abuser de la femme d’Hercule, Déjanire. Ce dernier décoche alors une flèche empoisonnée pour l’empêcher de commettre son forfait. Blessé, le centaure donne à Déjanire sa fameuse tunique ensanglantée afin, dit-il, de protéger leur amour. Or, revêtant la tunique, Hercule sent sa peau se brûler. Voyant son mari dans la douleur, Déjanire se suicide alors qu’Hercule, à son tour, meurt incinéré. Si bien que, depuis des siècles, la tunique de Nessus désigne communément un cadeau empoisonné. Storiavoce vous propose de partir à la découverte non pas des mythes, mais de la façon dont les mondes grecs et romains pensaient leurs mythes. Quelles significations leur donnaient-ils? Etaient-ils touchés par ces récits venus de la nuit des temps ou, au contraire, les critiquaient-ils ? Comment poètes, philosophes, historiens et même théologiens les évoquaient dans leurs œuvres ?
Notre invité : Jean-Louis Poirier est philosophe et spécialiste de l’Antiquité, collaborateur de l’édition des Présocratiques et des Épicuriens à la Bibliothèque de la Pléiade, auteur de nombreux articles et d’ouvrages publiés aux Belles Lettres. Il vient de publier chez cet éditeur Ainsi parlent les dieux, Comment les Grecs et Romains pensaient leurs mythes (216 pages, 21€).
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[Histoire de l'assimilation 2/2] Au cours de deux émissions spéciales, l’historien Raphaël Doan se penche sur l’histoire de l’assimilation. Dans ce second volet, il présente le cas français : Louis XIV est le premier à vouloir que « tout devienne Français ». Une assimilation qui ne concerne pas l’étranger mais les Français eux-mêmes ? Quand les premières colonies européennes apparaissent dans le monde et quel est est le mécanisme assimilateur s'il existe ? Existe-t-il un modèle Français et un modèle anglais ? L’expression de France d’Outre-Mer traduit cette volonté assimilatrice: de quand date t’elle ? De manière générale, l’assimilation coloniale est imprégnée de contradictions, quelles sont-elles ?
L’invité : Ancien élève de l’ENS et de l’ENA, Raphaël Doan agrégé de lettres classiques. Paru aux éditions du Cerf, Quand Rome inventait le populisme (180 pages, 19€) est son premier livre. Il vient de publier aux éditions Passés/Composés : Le rêve de l’assimilation, de la Grèce antique à nos jours (352 pages, 22€).
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[L'Égypte pharaonique 3/3] Après avoir évoqué les débuts de l'Égypte, sa géographie et les débuts de son unification, puis, dans un second temps l'histoire de ses premiers empires, ce troisième volet de nos [Cours d'Histoire] porte sur le temps où l'Égypte était grecque. Quels sont les rapports de l’Égypte avec les civilisations qui l’entourent ? Qu'appelle-t-on la conquête d'Alexandre ? Quelles sont les traces de la résistance culturelle ? Qui est Cléopâtre ?
Notre invité : Pierre Tallet est égyptologue et agrégé d'histoire. Il a dirigé de nombreux chantiers de fouilles archéologiques (Daklha, Bahariya, Sinaï etc.) Président de la Société française d’Egyptologie, il vient de publier L’Égypte pharaonique, histoire, société, culture (480 pages, 26.50 €) avec Frédéric Peyraudau, Chloé Ragazzoli, et Claire Somaglino aux éditions Armand Colin.
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Dans un ouvrage qui fera date, l'historien Pierre Branda nous fait revivre les dernières années de Napoléon, de son abdication, le 22 juin 1815, jusqu'à sa mort sur l'île de Sainte-Hélène en 1821. Un récit vif, admirablement bien écrit, foisonnant de multiples anecdotes. En sortant des sentiers battus par un Las Cases qui connaît la fin de l'histoire, l'auteur nous fait comprendre que Napoléon, en dépit de son exil, garde sa soif de gloire et cultive une espérance. Il décrit enfin comment les autorités britanniques jouent un rôle essentiel dans cette captivité exceptionnelle. De nouvelles perspectives fondées sur un travail considérable dans les sources faisant de cet ouvrage une étude définitive.
L'invité : Pierre Branda est historien, spécialiste du Consulat et de l'Empire. Il a tout particulièrement étudié le financement de la guerre et ses conséquences politiques ou diplomatiques. Il est actuellement Directeur du patrimoine de la Fondation Napoléon. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur la période, il vient de publier aux Editions Perrin Napoléon à Sainte-Hélène (27€, 652 pages).
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[L'Égypte pharaonique 2/3] Dans ce deuxième volet Mari-Gwenn Carichon reçoit l'archéologue et historien Pierre Tallet et fait un point sur les premiers empires : Qui met en place le premier Empire ? Comment fonctionne son administration ? Peut-on définir les différents groupes sociaux de la civilisation ? Le pharaon a-t-il toujours été considéré comme divin ?
Notre invité : Pierre Tallet est égyptologue et agrégé d'histoire. Il a dirigé de nombreux chantiers de fouilles archéologiques (Daklha, Bahariya, Sinaï etc.) Président de la Société française d’Egyptologie, il vient de publier L’Égypte pharaonique, histoire, société, culture (480 pages, 26.50 €) avec Frédéric Peyraudau, Chloé Ragazzoli, et Claire Somaglino aux éditions Armand Colin.
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[Histoire de l'assimilation 1/2] Au cours de deux émissions spéciales, l'historien Raphaël Doan se penche sur l'histoire de l'assimilation. Dans ce premier volet, il présente spécifiquement l'assimilation dans les sociétés antiques après avoir défini le concept. Quel est le rapport des Grecs avec l’assimilation ? Le "synoecisme" des cités grecs est-il un vecteur d'assimilation ? Quand apparaît le panhellénisme ? Existe-t-il une force d'assimilation romaine que l'on ne retrouve pas dans d'autres civilisations? La romanisation est-elle un terme que l'on peut utiliser dans l'étude historiographique des processus d'assimilation ? Quelles sont les institutions romaines qui permettent l'assimilation ?
L'invité : Ancien élève de l’ENS et de l’ENA, Raphaël Doan agrégé de lettres classiques. Paru aux éditions du Cerf, Quand Rome inventait le populisme (180 pages, 19€) est son premier livre. Il vient de publier aux éditions Passés/Composés Le rêve de l'assimilation, de la Grèce antique à nos jours (352 pages, 22€).
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[L'Égypte pharaonique 1/3] Ce premier volet est consacré aux cultures néolithiques qui ont précédées les empires : des premières cultures à l'avènement de la dynastie (5500 av. J. -C. à 2700 av. J. -C.).
Notre invité : Pierre Tallet est égyptologue et agrégé d'histoire. Il a dirigé de nombreux chantiers de fouilles archéologiques (Daklha, Bahariya, Sinaï) Président de la Société française d’Egyptologie, il vient de publier L’Égypte pharaonique, histoire, société, culture (480 pages, 26.50 €) avec Frédéric Peyraudau, Chloé Ragazzoli, et Claire Somaglino aux éditions Armand Colin.
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Brandi comme un symbole de liberté, un élément majeur pour l’apaisement de la République face à une Église hargneuse et antisémite, pourtant creuset de l’invention de la laïcité, l’histoire de la séparation de l’Église et de l’Etat fait figure de légende nationale réinventée qui, parfois, sert de support assez facile aux arguments politiques. Mais l’histoire est compliquée et nuancée, périlleuse dans son écriture. C’est surtout le cas de l’histoire de ce début du XXe siècle marquée par la Troisième république, l’affaire Dreyfus, l’affaire des Fiches, les tensions entre l’Église romaine et la République, la guerre scolaire, la colonisation et la Séparation de l’église et de l’État. Pour mieux comprendre la laïcité, qui souffre de beaucoup de clichés et auxquels on en adjoint d’autres sur la liberté de culte, Storiavoce vous propose un retour aux sources à travers le parcours d’une personnalité catholique de ce début du XXe et en particulier son attitude et son action face au Ralliement et à la Séparation de l’Église et de l’État : Albert de Mun.
Notre invité : Édouard Coquet, agrégé d'histoire, a publié son mémoire de master aux éditions Cerf Patrimoines sous le titre : Albert de Mun et la séparation de l’Église et de l’État (1904-1907), "soldat vaincu d'une cause invincible". Il vient de soutenir sa thèse de doctorat sur La France coloniale et l'Église.
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[Guerres féodales] Dans un [Cours d'Histoire] hors série, le grand médiéviste Dominique Barthélemy revient sur la place de la Trêve de Dieu et de la Paix de Dieu à l'époque médiévale: ses origines, son champ d'application juridique et dans les faits.
Notre invité : Dominique Barthélemy est médiéviste, membre de l’Académie des Inscriptions et de Belle Lettres. Il a été reçu sur Storiavoce pour son livre consacré à la bataille de Bouvines (Perrin, 2018). Il vient de diriger avec Rolf Grosse Allemagne et France au coeur du Moyen-âge (Passés/Composés, 144 pages, 29€).
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L'école des Chartes a deux cents ans et forme les cadres de la conservation du patrimoine. Une école prestigieuse où « la variété de son enseignement justifie les chaires d’excellences qu’elle accueille en son sein et la diversité de ses enseignements ». Elle a vécu et participé aux grands évènements de notre époque contemporaine : des révolutions du XIXe siècle à l’affaire Dreyfus, de la Grande Guerre à Mai 68, en passant par les années 40. Pourtant, son nom est associé au monde médiéval. Or, il ne saurit se réduire à la période. Aux jeunes pensionnaires qui inauguraient l’école, Isaac Etienne de La Rue disait : « Tout historien qui ne prend pas les chartes pour guide dans le dédale des temps s’expose à s’égarer. » Storiavoce célèbre l'anniversaire de l'Ecole des Chartes et reçoit Michelle Bubenicek.
Notre invitée : Archiviste paléographe née en 1971, Michelle Bubenicek a intégré en 1990 l’École nationale des chartes ; elle en est sortie en 1994 major de promotion. Après une scolarité à l’École nationale du patrimoine, dans la spécialité « archives » (1994-1995), elle a débuté sa carrière professionnelle comme conservateur du patrimoine en administration centrale au sein de la Direction des archives de France (1995-1999). En 1999, elle a été élue maître de conférences d’histoire médiévale à l’Université de Franche-Comté. Élue professeur d’histoire médiévale dans cette même université en 2011, elle y a dirigé le département d’histoire de 2011 à 2013. De 2011 à 2015, elle a coordonné le groupe de recherches international Doléances. Depuis le 1er septembre 2016, elle est directrice de l’École nationale des chartes. Historienne médiéviste spécialiste du politique, des femmes, de la noblesse, Michelle Bubenicek est l'auteur de Entre rébellion et obéissance (Genève, Droz) et Meurtre au donjon (Paris, PUF). Elle poursuit actuellement ses recherches sur les divers modèles de construction étatique et leurs contre-modèles, à la fin du Moyen Âge (France, État bourguignon).
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[Le pouvoir à Rome 3/3] Auteur d'un ouvrage consacré au pouvoir à Rome, l'historien Stéphane Benoist entame ici le troisième volet de nos [Cours d'Histoire] consacrés à la trilogie : l'espace du pouvoir, le temps du pouvoir et les figures du pouvoir.
Notre invité : Stéphane Benoist est professeur d'histoire romaine à l'Université de Lille III et fut directeur de l’équipe HALMA (UMR8164) de 2015 à 2019. Il est entre l'auteur de Rome. Des origines au VIe siècle de notre ère, « Une histoire personnelle » (Puf, 2016) et de Le pouvoir à Rome (CNRS Editions, 336 pages, 25 €).
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Partir de ce qui a été écrit pour comprendre ce qui a été, est l’ambition des émissions "Nos mémoires" qui proposent de découvrir l’histoire de États-Unis à travers l'étonnante correspondance de Georges Clemenceau. Homme d’Etat français, président du conseil, radical et anticlérical de la Troisième république, sa posture de journaliste est bien moins connue que son action politique en France. Ancien étudiant en médecine, Clemenceau part à 24 ans découvrir l'Amérique de Tocqueville. Il devient correspondant pour le journal Le Temps à partir de 1864, dès la fin de la guerre de Sécession. Cette correspondance inédite a fait l’objet d’une édition aux Etats-Unis dès les années 1928. Les éditions Passés / Composés (464 pages, 24€) nous en propose la découverte sous la direction de Thomas Macé et de Patrick Weil.
Notre invité : Patrick Weil est historien, spécialiste français des questions d’immigration et de de citoyenneté. Il est directeur depuis 1994 de recherches au CNRS rattaché au Centre d’histoire sociale du XXe siècle de l’Université de Paris1 - Panthéon-Sorbonne. Professeur à l’École d’économie de Paris et professeur invité à l’université de Yale. Il vient de diriger l'édition des Lettres d'Amérique avec Thomas Macé.
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[Le pouvoir à Rome 2/3] Auteur d’un ouvrage consacré au pouvoir à Rome, l’historien Stéphane Benoist continue la série de nos [Cours d’Histoire] consacrée à la trilogie : l’espace du pouvoir, le temps du pouvoir et les figures du pouvoir.
Notre invité : Stéphane Benoist est professeur d’histoire romaine à l’Université de Lille III et fut directeur de l’équipe HALMA (UMR8164) de 2015 à 2019. Il est entre l’auteur de Rome. Des origines au VIe siècle de notre ère, (Puf, 2016) et de Le pouvoir à Rome (CNRS Editions, 336 pages, 25 €).
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[Le pouvoir à Rome 1/3] Auteur d'un ouvrage consacré au pouvoir à Rome, l'historien Stéphane Benoist entame une nouvelle série de nos [Cours d'Histoire] consacrée à la trilogie de son livre : l'espace du pouvoir, le temps du pouvoir et les figures du pouvoir.
Notre invité: Stéphane Benoist est professeur d'histoire romaine à l'Université de Lille III et fut directeur de l’équipe HALMA (UMR8164) de 2015 à 2019. Il est entre l'auteur de Rome. Des origines au VIe siècle de notre ère, (Puf, 2016) et de Le pouvoir à Rome (CNRS Editions, 336 pages, 25 €).
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On les retrouve au-dessus des cheminées de nos châteaux, sur les frontons de nos églises, dans les maisons et les abbayes. Ils sont en pierre ou apparaissent sur les vitraux. Is sont minutieusement peints sur les pages des manuscrits ou bien sur des tableaux, parfois des lettres… Les décors héraldiques, sans nul doute, nourrissent notre imaginaire peuplé de chevaliers et de princes médiévaux, de cris de guerres et de devises. Instruments de communication, ils nous déroutent pourtant par leur complexité.
L'invité : Directeur d’études à l’École pratiques des hautes études (EPHE), Section des Sciences Historiques et Philologiques (EA 4116 Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle, Laurent Hablot est un grand spécialiste de l'héraldique médiévale. Il vient de publier Manuel d’héraldique et d’emblématique médiévale aux Presses universitaires François Rabelais (336 pages, 29 €) et a participé à Héraldique et papauté - Moyen Âge -Temps modernes aux Presses universitaires de Rouen et du Havre (290 pages, 29 €).
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Qui était Élie Decazes, favori du roi Louis XVIII ? Dans son Histoire de la Restauration, Lamartine nous dit de lui : « Son nom restera dans l’histoire au-dessus des noms des favoris vulgaires qui ne représentent que les caprices des rois. M. Decazes représente une idée juste : la réconciliation d’une révolution et d’une royauté. Il fut l’homme d’Etat de la concorde, de l’impartialité et de la charte. » Les travaux historiques sur Élie Decazes, pourtant ministre de la Police, ministre de l’intérieur mais aussi penseur politique et industriel, sont peu nombreux au regard de sa carrière et de ce qu’il peut nous apprendre sur la France du début du XIXème siècle.
L’invité : D’abord journaliste, François de Coustin est conseiller pour le patrimoine et l’histoire d’une grande institution publique. Il est l’auteur de Gens de noblesse (Flammarion, 1989). Il vient de publier chez Perrin une biographie d'Elie Decazes (480 pages, 25 €).
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Voltaire disait de la retraite qu’elle était "le port où il faut se réfugier après les orages de la vie". Si cette citation convient à une majorité, Paul von Hindenburg nous apparaît comme un incroyable et parfait contre-exemple. En effet, alors qu’il aurait pu rester dans l’anonymat et profiter de sa retraite, Hindenburg bénéficia de la déclaration de guerre en 1914 et des déconvenues sur le front de l’Est des généraux von Waldersee et Prittwitz. En somme, la Guerre de 1914-1918 remit en selle un retraité. Et quel retraité, puisqu’il devient maréchal président en 1925, alors qu’il a 77 ans, et qu'il est réélu en 1932 contre un certain Adolf Hitler. Qui fut le fameux vainqueur de Tannenberg ? Quelles étaient ses origines ? Avait-il une vision politique à côté de ses conceptions militaires ? Quel rôle a-t-il joué dans la fameuse théorie du "coup de poignard dans le dos" et ultimement, dans l’accession d’Hitler au pouvoir ?
L’invité : Professeur émérite à la Sorbonne, Jean-Paul Bled est unanimement considéré comme l’un des meilleurs spécialistes français de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie. Son ouvrage, Les Hommes d’Hitler (Perrin, 2015), a rencontré un large public et le soutien unanime des critiques. Il vient de publier chez Tallandier, Hindenburg, l'homme qui a conduit Hitler au pouvoir (336 pages, 22.50 €).
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Au début du XVIe siècle, quatre jeunes princes hors du commun montent sur les principaux trônes d’Europe. Henri VIII en Angleterre ; François Ier en France ; Charles Quint en Espagne puis dans l’Empire ; Soliman le Magnifique dans l’Empire ottoman. Ces quatre lions dominent la scène européenne pendant un demi-siècle. Or, lorsque l’on regarde de plus près le quotidien des affaires de ces empires et de ces royaumes, c’est toute une meute de conseillers qui apparaît, pas moins féroce que le chef du clan, tant il est vrai que le jeu politique est peut être violent. Dans le monde ultra-concurrentiel des entourages princiers, un monde rendu incertain par le règne de la faveur, ce sont l’honneur, le pouvoir, la richesse et le prestige social qui est en jeu. Bienvenu dans le monde des cours de la Renaissance, où tous les coups semblent permis, où des ascensions extraordinaires côtoient des disgrâces éclatantes.
Notre invité : Cédric Michon, normalien, agrégé d'histoire, est maître de conférences à l'université du Maine et membre junior de l'Institut universitaire de France. Il a consacré plusieurs ouvrages à François Ier et à sa cour : Louise de Savoie (2015), Le cardinal Jean Du Bellay (2014), Les conseillers de François Ier (2011) et La crosse et le sceptre. Les prélats d'État sous François Ier et Henri VIII (2008) et a publié une cinquantaine d'articles sur le sujet.
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Il n’avait même pas quatre ans quand les armées étrangères ont envahi le sol français. Pourtant, son père, Napoléon, avait souhaité faire de lui un héritier au trône impérial. Il fut ainsi une légende sûrement née trop tard : un rêve brisé sans nul doute, le rêve de trop de Napoléon ? Qui fut l’Aiglon, le fils de Marie Louise d’Autriche, éphémère Napoléon II? Était-il une légende malgré lui ? Comment l'enfant puis le jeune homme va-t-il ressentir l'absence de son père ? Quel regard va-t-il porter sur l'œuvre impériale ?
Notre invitée : Titulaire d’un doctorat d’histoire, Laetitia de Witt, descendante de la famille Bonaparte, a publié en 2007 une biographie très remarquée sur le prince Victor-Napoléon (Fayard). Elle vient de publier L'Aiglon, le rêve brisé de Napoléon (Tallandier, 496 pages, 24,90€). Le livre a reçu le Grand Prix de la Fondation Napoléon 2020.
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"Un trait particulier de l’esprit russe est une absence de notion de limite. Il est probable que la vaste étendue de notre pays s’est imprimé dans notre cerveau". C’est ainsi que le philosophe et légiste Boris Tchitcherine explique l’esprit russe teinté d'idéalisme et d'excès. Comment ne pas comprendre les évènements de cet incroyable pays, de cette fascinante structure politique à l’aune de son immensité ? Comment écrire les récits de plusieurs peuples en une seule histoire ? Par leur attachement à une terre ? Une langue ? Une religion? Quand commence la Russie ? Quel crédit accorder à ses chroniques légendaires ? Qui sont ses grands gouvernants ? La révolution de 1917 a-t-elle profondément changé son rapport au passé ?
L'auteur : Jean-Pierre Arrignon est l'un des plus grands spécialiste du monde slave et russe (La Russie médiévale (Belles-Lettres), Chronique de Nestor, naissance des mondes russes (Anacharsis)). Il vient de publier : Une histoire de la Russie, aux éditions Perrin (500 pages, 28.00 €).
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[Proche-Orient 3/3] En 64 avant J. C., Pompée s’empare de Jérusalem. Rome assoit alors sa domination sur un véritable croissant fertile, au carrefour des cultures et des civilisations.
L'invité : Catherine Saliou, ancienne pensionnaire scientifique de l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient (Damas), est professeure d’histoire romaine à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et directrice d’études à l’École pratique des hautes études. Elle vient de publier Le Proche-Orient, de Pompée à Muhammad (Belin, 594 pages, 49€). Elle a aussi publié Le Traité d’urbanisme de Julien d’Ascalon et a également dirigé ou co-dirigé des ouvrages collectifs, parmi lesquels Antioche de Syrie. Histoire, images et traces de la ville antique et Gaza dans l’Antiquité tardive. Archéologie, rhétorique et histoire.
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Nos auditeurs le savent, Storiavoce a entre autres pour vocation de réhabiliter le Moyen-Âge, de mieux en saisir sa complexité et ses richesses. Or, de toutes les disciplines, celle des sciences nous semble difficilement liée à la période… Pourtant, nous aurions tort de considérer l'époque médiévale comme totalement étrangère à la science : l’exemple de l’architecture des cathédrales nous rappelle ainsi les qualités des hommes de ce temps à penser les poids et mesures, la grandeur et les forces. Il n’est pas le seul exemple : le Moyen Âge "pense" aussi les éléments naturels tout comme les éléments surnaturels. Dans cette nouvelle émission, Storiavoce vous propose de vous pencher sur ce qui peut nous apparaître une utopie : celle du vol dans les airs aux temps médiévaux. Les hommes du Moyen Âge étudiaient-ils le vol des animaux ? Quelle place faisaient-ils à ce que nous appellerions les sciences expérimentales ? Ont-ils inventé des machines volantes ? Qui sont et que font les anges et démons volants ? Quand distingue-t-on la science expérimentale des récits légendaires et des images mythiques comme celle du vol d’Alexandre ?
L’invité : Nicolas Weill-Parot est directeur d’études à l’École pratique des hautes études (Section des sciences historiques et philologiques), titulaire de la chaire « Histoire des sciences dans l’Occident médiéval », et membre du laboratoire Savoirs et Pratiques du Moyen-Âge (EA 4116). Avec Véronique Sales il a dirigé Le Vrai visage du Moyen Âge, au delà des idées reçues (Vendémiaire). Avec Joël Chandelier et Catherine Verna, il a organisé le colloque consacré à Science et technique au Moyen-Âge (XIIe-XVe siècle) et dont les actes ont été publié aux Presses universitaires de Vincennes. Il vient de publier dernièrement aux éditions Les Belles Lettres : Le vol dans les airs au Moyen Âge (240 pages, 24,50 €).
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"Tout empire périra." Cette sentence bien connue de Jean-Baptiste Duroselle, qui n’est autre que le titre d’un de ses livres, traduit cette permanence de l’histoire à travers les siècles. De son côté, Paul Valéry considérait que c’étaient les civilisations qui étaient mortelles. Pourtant, si on se penche sur la question de l’Islam, il ne sera pas difficile de conclure que l’Empire islamique médiéval a été évincé par le sultanat turc après cinq siècles d’existence, donnant ainsi raison à Jean-Baptiste Duroselle. En revanche, la civilisation islamique s'est maintenue. Elle est même plus que jamais présente dans notre actualité, mais aussi dans la réalité quotidienne de nombreux États et nations. Storiavoce vous propose de partir sur les traces d’un empire, celui de l’Empire islamique… Et de le faire non pas tant dans le cadre d’une approche chronologique que plutôt conceptuelle : que signifie l’expression d’Empire islamique médiéval ? Comment cet empire s’est-il constitué ? Comment la religion islamique s’est-elle inscrite dans cette construction politique et dans les sociétés ? Quelle est la place de ce qu’on appellerait l’État impérial ? Mais, peut être et avant tout, comment l’historiographie a-t-elle abordé cette période au cours du XXe siècle ?
L'invité : Agrégé d'histoire, Gabriel Martinez-Gros est professeur émérite d'histoire médiévale du monde musulman à l'Université de Paris-X. Il a codirigé avec Lucette Valensi l'Institut d'études de l'islam et des sociétés du monde musulman jusqu'en 2002. Pour l'année 2012-2013, il a donné des cours à l’École du Louvre dans le cadre du cours "Les dynasties berbères et le Maroc impérial (XIe-XIIIe siècles)" dans la spécialité histoire des arts de l'Islam. Grand spécialiste de l'œuvre de l'historien arabe Ibn Khaldûn, il vient de publier chez Passés / Composés L' Empire islamique (VIIe-XIe siècle).
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Parfois, la littérature nous raconte l’histoire avec un grand H, les longs poèmes qui se présentent à nous comme des fragments d’archives. La naissance de Rome racontée dans les textes fondateurs, est aussi poétique qu'énigmatique. Les Anciens établissent sa fondation au 21 avril 753 av. J.-C. C’est Romulus qui en aurait posé la première pierre. Il est le descendant d’Énée, héros de la guerre de Troyes célébré par Virgile dans son Énéide, et dont le débarquement sur les rives du Tibre constitue un autre temps fort de l'histoire des origines de Rome. Mais quel crédit accorder aux textes littéraires, souvent écrits bien des années après les faits ? Pourquoi ce vif intérêt des Anciens pour la ville de Rome ? À quelles sources se référer pour dégager le vrai de la légende ? Quel est le matériau de l’archéologie ? Cette histoire de Rome aux origines est le fruit d’un travail aux carrefours de plusieurs disciplines : la mythologie, la littérature, l’histoire, l’archéologie, la philologie. De facto, cette histoire des origines de Rome ne peut s’écrire que grâce à la confrontation des hypothèses issues des différentes disciplines que nous venons d’évoquer.
L’auteur : Alexandre Grandazzi est historien et professeur à Sorbonne Université, spécialiste de la Rome antique. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche pluridisciplinaire. Il a notamment écrit : Urbs. Histoire de la ville de Rome des origines à la mort d'Auguste (Perrin, 2017, 768 p.), Une certaine idée de la Grèce avec Jacqueline de Romilly (Hachette, 2006, 352 pages) et vient de publier un Que-sais-je ? sur Les origines de Rome (PUF, 2019, 128 pages).
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[Opération Barbarossa 2/2] Après avoir considéré les origines de l'opération Barbarossa de 1941, Storiavoce s'arrête sur la nature de cette bataille absolue qui voit l’affrontement de la Russie soviétique et de l'Allemagne nazie. D'où vient le nom de Barbarossa ? Quelle est la nature des forces engagées ? Comment les deux armées se sont-elles préparées et quelles étaient leurs conceptions militaires ? La réalité de l'affrontement va t'elle amener les deux belligérants à abandonner leur dimension totalitaire ? Enfin, comment expliquer la défaite de l'Allemagne nazie ?
L'invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Tempus). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l'auteur d'une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941, La Guerre absolue (Passés/Composés, 957 pages, 31 €).
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[Barbarossa 1/2] Nous sommes le 18 décembre 1940. En cette fin d’année, alors que la France a capitulé depuis six mois, Hitler signe la directive Barbarossa. Ultra-secrète, cette dernière n’est tirée qu’à seulement neuf exemplaires. Elle sera décisive dans l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale puisque, de quelque façon que l’on considère le problème, l’échec de l’opération va enlever à l’Allemagne toute chance de victoire dans le conflit mondial. Storiavoce vous propose de comprendre au cours de deux émissions un des événements les plus importants du XXe siècle. Dans un premier temps, nous démêlerons les origines de cette opération. En effet, ce serait une erreur que d’isoler l’opération Barbarossa en dehors de son contexte historique, de ne pas plonger dans les origines politiques et diplomatiques, idéologiques mais aussi historiques de cet affrontement entre la Russie soviétique et l’Allemagne nazie. Ensuite, au cours d’une deuxième émission, nous nous arrêterons sur la dimension absolue et totale de ce conflit… Nous naviguerons d’un camp à l’autre et verrons aussi comment cette dimension porte en elle l’échec de l’Allemagne et la victoire russe. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l'auteur d'une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941, La Guerre absolue.
L'invité : Jean Lopez, directeur de la rédaction de Guerres et Histoire, s’est signalé par une série d’ouvrages revisitant le front germano-soviétique dont, avec Lasha Otkhmezuri, une biographie de Joukov unanimement saluée (Tempus). Il a en outre codirigé, avec Olivier Wieviorka, Les Mythes de la Seconde Guerre mondiale (Perrin) et, toujours chez le même éditeur, avec Nicolas Aubin, Vincent Bernard et Nicolas Guillerat, l'Infographie de la Seconde Guerre mondiale. Avec Lasha Otkhmezuri, Jean Lopez est l'auteur d'une monographie magistrale intitulée Barbarossa 1941, La Guerre absolue (Passés/Composés, 957 pages, 31 €).
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En histoire, les idées les plus intéressantes sont celles qui recherchent les causes et les origines des événements. Elles en sont bien évidemment la clé essentielle : pourquoi et comment les événements se sont-ils construits ? Une fois n’est pas coutume, nous allons nous pencher sur la construction, non pas d’un événement, mais plutôt d’un concept : celui de souveraineté à travers un espace bien connu, celui de la mer Méditerranée à l’époque moderne. Les Romains l’appelaient « mare nostrum ». Mais, au XVIIe siècle, à qui appartenait cette mer ? S’agissait d’un espace libre où l’on pouvait librement naviguer et bénéficier des ressources halieutiques ? Ou, au contraire, d’un lieu sur lequel s’exerçait une juridiction, un pouvoir, une souveraineté ? Storiavoce va naviguer sur les eaux de l’histoire, du droit, de la géographie, de la philosophie à travers les âges, de l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle, en passant par l’époque médiévale.
Notre invité : Ancien élève de l’École normale supérieure (ENS-Ulm), agrégé d’histoire, ancien membre de l’École française de Rome, Guillaume Calafat est maître de conférences en histoire moderne à l’Université Paris 1 depuis septembre 2014 (Institut d’histoire moderne et contemporaine). Ses recherches portent sur la Méditerranée de l’époque moderne, et notamment sur les échanges marchands et maritimes entre Europe occidentale et monde ottoman. Il est membre du comité de rédaction des revues Annales. Histoire, Sciences Sociales (2015). Pour l’année académique 2018-2019, il a été Fung Global Fellow, PIIRS, Princeton University. Il est l’auteur de Une mer jalousée, Contribution à l’histoire de la souveraineté (Méditerranée, XVIIe siècle), Seuil (456 pages, 25 €).
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Storiavoce propose une vaste fresque historique sur le Pacifique ! Exploré par les Européens au XVIe siècle, à l’heure des grandes expéditions maritimes et des découvertes ambitieuses, cet océan est un univers maritime à l’histoire mouvementée : longtemps ignoré des Européens, il a pourtant constitué une plaque tournante pour les opérations militaires, diplomatiques et commerciales.
Qui a découvert le Pacifique ?
Magellan l’a-t-il atteint pour démontrer que la terre était ronde ?
Comment s’est fait le partage des espaces du Pacifique entre les puissances occidentales ?
Quel est le rôle clef du Pacifique dans la Seconde Guerre mondiale ?
L'invité : Bernard Lavallé est historien chercheur, professeur émérite de civilisation hispano-américaine à la Sorbonne (Paris III) et spécialiste de l’histoire de la découverte du Nouveau Monde. Il est l'auteur, entre autres, de L’Amérique espagnole de Colomb à Bolivar, L’ Amérique en projet. Utopies, controverses et réformes dans l'empire espagnol (XVIe-XVIIIe siècle) (coécrit avec Nejma Kermele). Il vient de publier aux éditions Vendémiaire : Pacifique, à la croisée des empires (360 pages, 23 €).
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Dans le cadre de son partenariat avec l'Académie du Professorat, Storiavoce met exceptionnellement en ligne l'intervention du professeur Jean-Louis Brunaux. L'Académie du professorat a pour vocation de créer un lien entre l'université et le monde du secondaire. Chaque intervention recoupe donc les programmes du Collège et du Lycée.
L’invité : Jean-Louis Brunaux est chercheur au CNRS (Laboratoire d’archéologie de l’ENS). Il a dirigé de nombreuses fouilles sur les sites gaulois de Picardie, à Gournay-sur-Aronde, Saint-Maur, La Chaussée-Tirancourt et Montmartin. Jean-Louis Brunaux a rédigé plusieurs monographies sur les résultats de ses recherches archéologiques et des ouvrages de synthèse. Il est l’auteur d’une monographie consacrée à Alésia (Gallimard, 2012) et il vient de publier Vercingétorix dans la collection biographies de chez Gallimard.
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Notre représentation de l’histoire est très voir trop souvent liée à des œuvres de fictions. Mais le cinéma, tout comme la littérature, prend des libertés avec notre passé. Tout en respectant un verni historique, le spectateur ou le lecteur est assez rapidement confronté à des raccourcis, des simplifications voire des erreurs historiques. Un des exemples les plus emblématiques de ces vingt dernières années est sans nul doute le personnage de Commode. Nous avons tous en tête l’image de cet empereur, qui dans le film de Ridley Scott Gladiator, défie le Général Maximus Decimus, en trichant dans le fameux cirque romain. Storiavoce vous propose de partir à la découverte de ce personnage énigmatique. Qui était le fils de Marc Aurèle et de Faustine la Jeune? Mais aussi qui était sa sœur Lucilla admirablement interprétée dans le film par Connie Nielsen ? Est-ce que d’ailleurs Maximus a existé, tout comme les conjurations des sénateurs ? Interrogé par Christophe Dickès, Eric Teyssier nous fait découvrir un des personnages les plus énigmatiques de l'histoire romaine. L'invité: Spécialiste de la Rome antique, Eric Teyssier est maître de conférences à l’université de Nîmes, où il dirige le département d’histoire. Il a publié le livre référence sur les gladiateurs, La Mort en face. Le dossier gladiateurs, ainsi que des biographies particulièrement remarquées : Spartacus et Pompée. Il vient de publier aux éditions Perrin une biographie de Commode (380 pages, 23€).
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Dans le cadre du centenaire de 1917, Storiavoce vous propose une émission sur un aspect méconnu de la Révolution russe : la Guerre des Russes blancs. Notre perception des événements de notre histoire est le plus souvent biaisée par le simple fait que nous connaissons précisément la fin de... l'histoire. Nous savons que Lénine puis Staline triomphent. Nous savons que l'Armée rouge va constituer la grande force rivale des Etats-Unis pendant la Guerre froide. Pourtant, aux origines, la victoire du bolchevisme n'était pas une évidence. L'histoire, sans tomber dans l'uchronie, aurai pu être différente. En effet, face à la révolution d'Octobre, une armée s'est levé, une armée de volontaire: l'armée des Russes blancs. Qui étaient les chefs de cette armée ? Comment recrutait-elle ses soldats ? Quelles étaient ses idées, ses victoires et ses défaites aux quatre coins de l'immense Russie ? Et pourquoi cette armée a t'elle échoué ? Comment les Blancs ont-ils pu perdre une guerre dont ils s'étaient vu tant de fois les vainqueurs ?
L'invité : Agrégé de lettres classiques, licencié d’histoire et diplômé de russe, Jean-Jacques Marie est spécialiste de la Russie et notamment de l'Union soviétique et de l'idéologie communiste. Il a publié chez Tallandier la Guerre des Russes Blancs 1917-1920, mais aussi chez Texto Histoire de la Guerre civile russe 1917-1922, L' Antisémitisme en Russie de Catherine II à Poutine. Il a aussi été l'auteur d'une biographie de Trostky (Payot) et de Staline (Fayard).
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Dans le récit de la Création tiré du premier livre de la Genèse, on peut lire ces mots biens connus : « Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. » Quelques lignes plus loin, après avoir mangé le « fruit défendu », Adam et Eve, à cause de leur péché, prennent conscience de leur nudité et masquent les parties de leur corps qu’il ne convient ni d’exposer, ni de regarder. Cette scène apparaît non seulement dans l’Ancien Testament de la Bible des Chrétiens, dans la Bible hébraïque, et dans le Coran. Cette image pose la question délicate des rapports du religieux et du corps. Or, le plus souvent, l’un et l’autre semblent opposés : le soin de l’âme étant bien plus important aux yeux des religions que le soin du corps. La réalité est complexe. Parce que précisément l’homme a été créé à l’image de Dieu, n’est-ce pas honorer Dieu lui-même que de prendre soin de son corps ?
L'auteur : Fabrice Aghassian est journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le soin du corps. Il a publié Beautés sacrées, Les soins du corps dans les trois livres : Bible hébraïque, Nouveau Testament, Coran, Editions du Cerf, 240 pages, 29€.
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